Dire « Beat Generation », c'est penser Allen Ginsberg, Jack Kerouac, William S. Burroughs. En un mot, une histoire d'hommes écrite par les hommes, pour les hommes. Mais voilà que l'histoire littéraire s'ouvre aujourd'hui à deux battants : qu'on le veuille ou non, il y avait aussi des femmes poètes dans le mouvement beat.
Des femmes comme Hettie Jones, Lenore Kandel, Denise Levertov, Anne Waldman, Ruth Weiss... Des femmes qui furent tout à la fois « soeurs, saintes et sibylles ». Des femmes qui ont dû arracher leur liberté au diktat des familles, à la domination masculine et aux carcans sociaux. Sexe, drogue, avortements et rock n'roll ? Oui, à condition de bien comprendre que le droit d'être rebelle était un privilège masculin dans les années 1950.
Un livre choc, indispensable à notre temps.
Un homme se retrouve en prison. Brutalisé dans sa mémoire et dans sa chair, il décide avant de mourir de nous livrer le récit de son destin.
Écrit dans un élan vertigineux, porté par une langue aussi fulgurante que bienveillante, Le Démon de la Colline aux Loups raconte un être, son enfance perdue, sa vie emplie de violence, de douleur et de rage, d'amour et de passion, de moments de lumière... Il dit sa solitude, immense, la condition humaine.
Le Démon de la Colline aux Loups est un premier roman. C'est surtout un flot ininterrompu d'images et de sensations, un texte étourdissant, une révélation littéraire.
L'illustration de couverture a été réalisée par Clara Audureau.
Finaliste du Prix Goncourt du premier roman.
Lauréat du Prix Première de la RTBF 2021.
Lauréat du Prix du premier roman des Inrockuptibles 2021.
Lauréat du Prix Louis Guilloux 2021.
Lauréat du Prix Roblès 2021.
Lauréat du Prix Poulet-Malassis 2021.
Lauréat du Prix des librairies Payot.
Lauréat du Prix [du métro] Goncourt.
À Kalep, ville du Sumal désormais contrôlée par le pouvoir brutal des islamistes, deux jeunes sont exécutés pour avoir entretenu une relation amoureuse.Des résistants tentent de s'opposer à ce nouvel ordre du monde en publiant un journal clandestin. Défi lancé au chef de la police islamique dans un climat de tension insoutenable qui met en évidence des contradictions et brouille tous les repères sociaux. Mais la vie, à sa façon mystérieuse, reprend toujours ses droits.Terre ceinte met en scène des personnages enfermés dans un climat de violence. L'écrivain sénégalais en profite pour interroger les notions de courage et de lâcheté, d'héroïsme et de peur, de responsabilité et de vérité. À travers des dialogues étonnamment vibrants, des temps narratifs puissants, la correspondance échangée par les mères des deux victimes, s'élabore une réflexion contemporaine sur une situation de terreur.GRAND PRIX DU ROMAN METIS 2015PRIX AHMADOU KOUROUMA 2015
Les Jardins statuaires est l'un des romans fondateurs de l'histoire du Tripode. Premier volume du Cycle des Contrées de Jacques Abeille, ce roman d'une imagination stupéfiante, à mi-chemin de Gracq et de Tolkien, est à la fois un monument littéraire et la porte d'entrée de l'une des plus importantes oeuvres de la littérature française contemporaine.
À une époque indéterminée, un voyageur découvre un monde étrange où, dans des domaines protégés par de vastes enceintes, les hommes cultivent des statues...
Devenu pour ses lecteurs un roman à nul autre pareil, Les Jardins statuaires relèvent à la fois de la fable, du roman d'aventure, du récit de voyage et du conte philosophique.
L'illustration de couverture a été réalisée par François Schuiten.
CLS, cachés sous cet acronyme trois poètes. Trois voix qui, en 2009 par l'intermédiaire d'un blog, ont décidé de « répondre à un impérieux besoin de se doter d'une plateforme immédiate de diffusion ».Jean Coulombe, Alain Larose et Denis Samson creusent leur langue dans ce même sillon depuis treize ans désirant « explorer plus avant et sortir la poésie d'un cadre strictement littéraire ».Laboratoire d'insomnies n'est pas à proprement parler une anthologie, même si les textes proposés ont fait l'objet d'un choix chronologique et exhaustif de la part des auteurs, mais plutôt un paysage offert au lecteur, une essentielle invitation à une langue libre.Les aficionados suivront la piste tracée par la patte précise et authentique qu'ils ont appréciée en ligne, quant aux néophytes, ils découvriront la grande humanité de ces trois voix québécoises ancrées dans « l'urbanité et la nature, relevant à la fois de l'intime et d'une volonté de parler du et au plus grand nombre ».
Durant le premier confinement, Tony Durand prend l'habitude de profiter du temps exceptionnellement ensoleillé dans son jardin. Un matin, dans un élan d'euphorie devant le printemps naissant, il s'abandonne à la rêverie et s'imagine devenir chevreuil. Et à sa grande surprise, quelques jours plus tard, il se retrouve face à un jeune chevreuil qui a bondi par-dessus la haie...
Devenir chevreuil a pour origine cette coïncidence, ce rendez-vous entre l'imaginaire et la réalité. En nous contant la vie d'un jeune cervidé dans une nature en plein éveil, l'auteur fait littéralement corps avec lui, se projette dans les sensations de son double animalier. Il nous emporte ainsi dans sa fascination pour ce chevreuil vif et livre, et nous ouvre les portes du vivant et des imaginaires qu'il peut susciter
La Mer Noire, c'est cette Roumanie où elle est née, ce « coin pourri d'Europe » gangrené par le racisme et la honte. Les Grands Lacs, c'est ce Congo supplicié, le pays de ce père qu'elle n'a jamais connu. Parce qu'elle ne se sent nulle part à sa place, Nili se met en quête de ses racines. À son enfant à naître, la jeune métisse raconte son voyage - ce long voyage d'une barbarie à l'autre, d'une tyrannie à l'autre - où elle retrace le fil des origines entre guerre et paix, exil intérieur et renaissance à soi-même...
Cet ouvrage a reçu le Prix Senghor, le Prix de la littérature de l'exil et a été finaliste du Prix du livre Orange.
Après avoir publié 14 volumes des oeuvres complètes de la légendaire Alejadra Pizarnik (qui est désormais l'une des poètes les plus aimées en France) - c'est-à-dire un par un tous les livres publiés de son vivant (dans le respect de leur composition et édition originales), de La terre la plus étrangère à L'enfer musical, plus quatre livres inédits, puis sa Correspondance en français avec André Pieyre de Mandiargues et le premier tome du Journal, - nous avons décidé de rassembler les titres parues pendant sa vie sous un seul :
Oeuvres I (c'est-à-dire un premier tome, le deuxième rassemblera les inédits, ce qu'elle n'avait pas publié mais gardé dans ses dossiers). Notre choix de traduction, fait au commencement de ce projet exceptionnel, tient ainsi parfaitement son pari, car Jacques Ancet a traduit tous les titres de ce premier tome et Étienne Dobenesque ceux de celui qui formera le deuxième.
Nous avons demandé à Liliane Giraudon (autrice d'une oeuvre remarquable publiée principalement chez P.O.L) d'écrire un texte à sa guise pour accompagner cet ensemble inaugural. Nous proposons ainsi une sorte de « Pizarnik de poche » ou mieux portatif, une sorte de best of de notre poète culte dans notre petit format savament et poétiquement illuminé par une consoeur contemporaine.
« En publiant ce livre, les éditions Seghers nous offrent un cadeau rarissime : une voix poétique que l'on peut classer parmi les plus grandes du XXe siècle, mais à peu près inconnue. » (extrait de la préface de Nancy Huston).
Réunies pour la première fois en un seul volume, les poésies écrites par Grisélidis Real tout au long de sa vie (de l'âge de treize ans à sa mort) forment une oeuvre d'une cohérence et d'une force rares. A la mesure d'une vie hors du commun.
Née dans une famille de bourgeois intellectuels de Genève, vite orpheline de père, révoltée contre sa mère et l'éducation rigide qu'elle lui fait subir, artiste peintre, mère très jeune de quatre enfants de quatre pères différents, elle emmènera deux d'entre eux en Allemagne, illégalement, pour suivre un amant qui la mettra sur le trottoir quand ils seront tombés dans la misère...
Elle vivra encore de grandes amours, passionnelles, parfois violentes, sortira de la prostitution pour y retourner finalement de façon définitive et par conviction jusqu'à devenir dans les années 70 une porte-parole très remarquée des prostituées (dont elle défend le rôle social).
Sa vie est aussi ponctuée de séjours au sanatorium (tuberculose dans sa jeunesse), en prison (un deal de shit qui tourne mal lors des années en Allemagne), et à l'hôpital (le cancer qui l'emportera).
Ces expériences extrêmes seront le terreau de sa création poétique.
On savait que Grisélidis Réal avait fait paraître un roman, des récits, des journaux, sa correspondance avec Jean-Luc Hennig (ses oeuvres sont principalement disponibles aux éditions Verticales). Mais quelques rares poèmes seulement étaient apparus au fil de certains ouvrages et dans un recueil partiel publié en suisse. Pourtant cette création poétique est peut-être son oeuvre fondamentale. Du symbolisme des débuts, au « récit » poétique poignant de la prostitution ou de la lutte contre le cancer, les poèmes de Grisélidis Réal racontent une vie, avec un art et une profondeur unique quand elle parle d'amour, de sexe, de maladie, de maternité... trouvant là la plus grande beauté.
Son destin sera parachevé de façon étonnante : quatre ans après ses obsèques, sa dépouille est transférée au Cimetière des Rois à Genève (où seulement les personnalités qui ont marqué l'histoire de la ville ont leur place), entre Calvin (son ennemi préféré) et Jorge Luis Borges (son modèle poétique).
Chaque soir dans les cabarets du Kentucky, Ursa monte sur scène et chante le blues, ce qui rend fou de jalousie son mari. Une nuit, il se fait violent, Ursa tombe, perd l'enfant qu'elle portait. Il n'y aura personne à sa suite à qui raconter ces histoires qui la hante, ces récits que sa mère et les femmes avant elles se sont transmis de génération en génération, pour prévenir leurs filles et pour ne jamais oublier. Des histoires d'hommes et, surtout celle de Corregidora dont elles étaient les esclaves là-bas, au Brésil, et dans le lit duquel il leur a fallu gagner quelques miettes de pouvoir et de liberté.
Incontournable classique américain pour la première fois traduit en français, Corregidora est un grand chant de révolte et de liberté. Dans ce roman sensuel, charnel, on entend la voix des femmes soumises aux désirs des hommes, livrées aux élans passionnés ou rageurs de leurs corps et qui rappelle que l'histoire de l'esclavage se grave aussi dans le ventre des femmes.
Averno. Petit lac volcanique à l'ouest de Naples. Chez les Anciens, il est considéré comme une entrée des Enfers, lieu de passage entre deux mondes. C'est là que Perséphone jeune fille fut enlevée par Hadès, et qu'elle quitta défi nitivement l'enfance.Revisitant l'histoire de Perséphone et de sa mère la déesse Déméter, Louise Glück compose un recueil entremêlant brillamment plusieurs fils narratifs, où le mythe et l'ordinaire se confrontent et se confondent. Les voix multiples qui habitent ces poèmes creusent dans leur mémoire propre comme dans celle de l'humanité pour questionner l'amour, les liens familiaux, mais aussi le risque de la solitude et de l'oubli. Lamentation sur la perte aux accents de lieder mahleriens, Averno est aussi une interrogation sur l'art et ses capacités à saisir un indicible présent.Les amples séquences poétiques d'Averno résonnent longtemps de la tonalité propre aux vers de Louise Glück. Des touches d'ironie, distillées au détour d'un enjambement, d'une ellipse, n'empêchent pas la vertigineuse profondeur de ses réflexions lapidaires, embrassant le destin humain dans une indéfectible quête d'universalité.Averno est le dixième recueil de Louise Glück. Il fut publié aux États-Unis en 2006.
Le froid est plein d'or. La mort pleine de couleurs. Dimanche trottine tout nu sur le parquet gris clair. Demain c'est la rentrée. On pousse les volets, on ouvre les fenêtres et les portes des cages. Un rayon beau comme un sabre de bourreau tranche la robe des dernières roses blanches qui osent tenir tète à septembre. Le café´c'est doux et amer à la fois c'est sûrement pour cela que je l'aime tant. Pas à pas dans les petits pas d'aujourd'hui. Une joue salie de chocolat, l'odeur d'un cartable neuf. On va laisser le froid un petit peu entrer puis en fermant la porte le chaud sera plus chaud. Chaud comme un dimanche de rentrée. La vie c'est aussi beau que de jouer aux billes avec des crottes de lapin. Vivement pas demain.
Petites proses de rien posées là dans la main.
« J'ai écrit ces textes dans des carnets, des cahiers, sur des pages volantes, des agendas, des tickets, des listes, des enveloppes, des marque-pages ou dans mon téléphone ; je les ai écrits dans les gares, les trains, les hôtels, les cafés, chez moi, dans le métro, en ville et en d'autres lieux.
La poésie demeure pour moi comme une apparition, une attention portée à l'infime, comme le surgissement d'un éclat fugace au coeur de nos vies. L'éclosion d'invisibles soleils. Peut-être, à cet instant-là, les mots peuvent-ils saisir quelque chose de ce jaillissement.
Elle est le regard nu, débarrassé de ce qui pèse, de ce qui encombre, elle est le retour à la source, la lumière qui s'attarde sur un mur, le frémissement qui parcourt un visage, la chaleur d'un corps aimé, elle est le mot que l'on attend et qui nous sauvera peut-être.
J'ai eu envie de vous offrir aujourd'hui cette moisson de mots cueillis jour après jour, qu'ils aient été d'orage ou d'allégresse. Mais vivants. Vivants, oui, et vibrants, toujours. » Gaëlle Josse
« Vous entendrez la femme royale, la fille de la rue espiègle ; vous entendrez le prix de la survie de la femme noire et vous entendrez sa générosité. » James Baldwin.
Longtemps, Maya Angelou a été méconnue du public français, avant d'être célébrée à sa juste mesure depuis 2008 pour ses romans autobiographiques, dont le célèbre Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage. Activiste et écrivaine, Angelou l'était bien sûr, mais elle se considérait aussi comme une poète. Au début de sa carrière, elle alternait la publication de chaque texte autobiographique avec un recueil. Et pourtant je m'élève, son troisième opus publié en 1978, demeure l'un de ses plus emblématiques. Composé de 32 poèmes, divisés en trois parties, il révèle une Maya Angelou dans sa pleine maturité poétique, tour à tour sentimentale ou engagée, évoquant aussi bien des motifs intimes (l'amour, la maternité, la famille), que les thèmes ouvertement politiques (les difficultés de la vie urbaine, la maltraitance, la drogue, le racisme du vieux Sud). Ce qui caractérise sa voix est une détermination sans faille à surmonter les épreuves, quelle qu'elles soient, et la confiance, la force, la fierté qu'elle puise dans son identité de femme noire. Si Maya Angelou réjouit le lecteur d'aujourd'hui, c'est parce que son sens de la provocation et de la formule ne se départit jamais d'humour et ne verse jamais ni dans le désespoir, ni le communautarisme ou la haine de l'autre. Elle est cette femme phénoménale dont le poème éponyme brosse le portrait, et nous enjoint de le devenir à notre tour :
Je dis, C'est le feu dans mes yeux, Et l'éclat de mes dents, Le swing de mes hanches, Et la gaieté dans mes pieds.
Je suis une femme, Phénoménalement, Femme phénoménale, C'est ce que je suis.
« Il n'y a pas de Roméo sous ma fenêtre. Je ne suis pas Juliette.
Sous ma fenêtre, il y a des milliers de personnes descendues dans la rue pour protester. Aujourd'hui, c'est aussi hier. Depuis des semaines la même chanson. De nouvelles journées, de nouvelles tueries. La troisième immolation du mois. Au prix où est l'essence, se suicider n'est pas donné. Cette fois, un journaliste. L'autre fois, un marchand de poisson. Avant, un étudiant. Demain, une adolescente violée, abandonnée par sa famille. Tous à l'image de notre société. » Rachid Benzine est enseignant, chercheur associé au Fonds Ricoeur, auteur de nombreux essais dont le dernier est un dialogue avec Delphine Horvilleur, Des mille et une façons d'être juif ou musulman. Sa pièce, Lettres à Nour, a été mise en scène avec succès dans plusieurs pays. Après Ainsi parlait ma mère, il signe avec Dans les yeux du ciel un roman d'une rare humanité. Voyage au bout de l'enfance vient de paraître aux éditions du Seuil.
Une mystérieuse cliente commande à Xavier des cerveaux. Un père s'intéresse au complexe d'Électre. Charlie fantasme sur le frère de son mari. La femme et la maîtresse de Matthew mettent au monde leurs enfants au même moment. William récite à ses fidèles des passages salaces de la Bible. Trois jeunes femmes raillent en secret le gourou de leur communauté d'extinctionnistes. Grande fresque sur les possibles d'un monde dont le modèle traditionnel du couple et de la famille a volé en morceaux, La Trajectoire des confettis déchiquette en une pluie de confettis le grand cliché des romans d'amour.
« Limpide, Clare (1793-1864) l'est comme eau de source et qui coulerait du Jardin perdu. [...] Plus, peut-être, que bien des grands - mettant pour ainsi dire en question la grandeur. Et lorsque l'harassante difficulté de vivre en paysan pauvre ayant charge d'âmes en même temps qu'en poète applaudi de Londres, puis à demi oublié, eut égaré sa raison, le délire altéra parfois la cohérence, mais jamais la pureté de son chant.
Lequel, au contraire, n'atteindra vraiment sa plénitude que dans la folie. Celle-ci recouvre au moins vingt-huit ans, tous d'asile [...], période cruellement longue mais incroyablement féconde. La poésie était devenue l'unique recours d'un homme arraché à ses racines, aux siens, à son identité. Toujours traversée de Nature car on laissait par bonheur à Clare, dans la journée, la clef des champs et des bois, plus quotidienne que jamais et n'obéissant qu'à sa logique propre, elle jaillit intarissablement, ayant trouvé, elle, sa liberté. » Pierre Leyris, Extrait de la présente préface.
«La mort, l'amour, la vie, telle aurait pu être la devise de celle qui adorait la poésie d'Éluard. D'autant que la mort, contrairement à la plupart des poètes qui ne font que l'effleurer, Alicia Gallienne l'a tutoyée en son adolescence, jusqu'à l'affronter l'année de ses vingt ans, au petit matin du 24 décembre 1990. Ses poèmes sont ceux d'une irradiante jeune fille de dix-sept, dix-huit et dix-neuf ans, d'une jeune femme secrète qui aura vécu intensément un destin de comète. Pareil à ces étoiles qui brûlent à des années-lumière, et dont il nous reste le mystérieux souvenir, voici l'écho bouleversant de ses vives ténèbres et de ses fulgurances.» Sophie Nauleau.
Un soir de mai 1975, le philosophe Michel Foucault contempla Vénus s'élever dans le ciel étoilé au-dessus du désert des Mojaves, dans la vallée de la Mort, en Californie. Quelques heures auparavant, il avait ingéré une dose de LSD offerte par les jeunes hôtes américains qui avaient organisé pour lui un road trip hors du commun. Ce fut une nuit d'hallucination et d'extase, qu'il décrira comme l'une des « expériences les plus importantes de [sa] vie », ayant bouleversé son existence et son oeuvre.
Cet épisode, rapporté par certains biographes, a longtemps été sujet à caution, considéré comme tenant davantage de la légende que de la réalité. C'était avant que ne soit redécouverte une archive étonnante : le récit détaillé de cette aventure, consigné à l'époque par Simeon Wade, le jeune universitaire californien qui avait entraîné l'auteur de l'Histoire de la folie dans cette expérience psychédélique.
Demeuré inédit pendant plus de quarante ans, ce document original, mêlant anecdotes et dialogues, peut aussi être lu comme un texte littéraire, la chronique d'une excursion où se noue une amitié et d'où resurgit l'esprit d'une période. L'auteur de l'Histoire de la folie dans cette expérience psychédélique. Demeuré inédit pendant plus de quarante ans, ce document original, mêlant anecdotes et dialogues, peut aussi être lu comme un texte littéraire, la chronique d'une excursion où se noue une amitié et d'où resurgit l'esprit d'une période.