Photographie
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Masao yamamoto small things in silence (new edition) /anglais/japonais
Masao Yamamoto
- Rm Editorial
- 12 Novembre 2024
- 9788410290051
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L'Aisne, entre Marne, Seine et Oise est un département méconnu, terre de passage, d'invasion, de culture. Au carrefour de la Champagne, de la Picardie, du Nord-Pas-de-Calais de l'Île de France et la Belgique. Terre de passage, d'invasion et de culture, il compte de nombreux lieux de batailles de la Grande Guerre. Antoine Dambrine l'a sillonné, s'attachant aux paysages, et notamment au sol la plupart du temps argileux. Sa manière de traiter les images noir et banc, qu'il tire lui-même, renvoit aux teintes brun-jaune de l'argile glaiseuse, ocreuse ou encore marneuse. Après Granits, consacré aux côtes bretonnes et écossaises, voici Argiles. [...] Les photos subtiles de l'ouvrage jouent souvent sur de faibles variations de gris, d'imperceptibles différences entre arbres, foins et route, entre route et végétal. Les nuances de gris révèlent la beauté des petites choses : grange ou château abandonnés, silos qui mettent en lumière un béton magnifique si décrié pourtant, arbres isolés dans une plaine qui se dressent comme un monument à la nature en parallèle avec un calvaire sur promontoire, château à la Chirico - monument américain pourtant à Château-Thierry -, répétition de croix militaires dans un cimetière infini, forêts, géographie rigoureuse des bottes de foin sur une plaine agricole, ... [Extrait de la préface] * Ariella Masboungi est architecte et urbaniste. Elle a publié de nombreux ouvrages, notamment « Les territoires oubliés» (Le Moniteur, 2024)
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Fidèle à ses principes esthétiques et à ses engagements d'acteur environnemental, Sebastião Salgado est aujourd'hui l'un des plus grands noms de la photographie contemporaine.
Depuis plus de cinquante ans, le photographe brésilien parcourt tous les continents sur les traces d'une humanité en pleine mutation. Tout en témoignant des événements majeurs qui ont marqué notre histoire récente - confl its internationaux, famine, exode, exploitation de l'homme par l'homme -, il n'a cessé de nous faire découvrir des territoires vierges et des paysages grandioses. Sa signature est une
iconographie proche du sacré : lyrisme des grands espaces, ciels incandescents, cadrages purs, contrastes saisissants. Ses photographies puissamment construites, aux nuances de blancs, de noirs et de gris nimbées d'une lumière hypnotique, et ses tirages d'une qualité unique ont imposé un style singulier apprécié du plus grand
nombre. La faune et la fl ore, dans leur univers originel, ont toujours tenu une place à part dans son oeuvre. À travers elles, Salgado met en exergue la préciosité de la vie et la préservation de la nature qui lui sont si chères.
Pour la collection Des oiseaux, Sebastião Salgado s'est replongé récemment dans ses imposantes archives afi n de nous révéler des espèces rares - manchots, albatros, pétrels, urubus, toucans, et autres aras - qu'il n'a cessé de photographier, depuis des décennies, sur terre
comme en mer, et dans des contrées reculées, que ce soit en Amazonie, en Antarctique ou en Afrique. Ce livre, qui présente de nombreuses images jamais publiées, est une véritable ode à la beauté de notre planète. -
Josef Koudelka Next présente un portrait intimiste de l'oeuvre de l'un des plus grands photographes contemporains. Cette biographie unique, fruit de plus de dix ans d'échanges entre Melissa Harris et Josef Koudelka, connu pour être avare en confidences, révèle pour la première fois la démarche du photographe.
Depuis plus de soixante ans qu'est née sa passion pour la photographie, Josef Koudelka a saisi les principaux changements culturels et politiques de l'Europe du XXe siècle, comme en témoigne l'éventail remarquable des sujets qu'il traite : projet sur les Gitans, couverture de l'invasion soviétique de Prague en 1968, solitude de l'exil, impact dévastateur de l'homme sur le paysage... Illustré de centaines de photographies, dont de nombreuses images dévoilant les coulisses de sa vie, l'ouvrage aborde les multiples projets de Koudelka et son évolution en tant qu'artiste. -
Comme si la nuit avait dévoré le monde : Petite histoire de la photographie des rêves
Philippe Baudouin, Jean-Baptiste Carobolante
- Magicite
- 5 Novembre 2024
- 9782959019814
Quoi de plus intime que nos rêves ? Et s'il était possible d'en conserver une trace grâce à la photographie ? Tel fut, au tournant du XIXe siècle, le défi que tentèrent de relever le médecin Hippolyte Baraduc et le commandant Louis Darget. En s'affranchissant des conventions scientifiques, les deux chercheurs explorèrent ainsi la frontière entre visible et invisible, cherchant inlassablement à travers d'innombrables dispositifs à percer les mystères du psychisme humain.
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Moriyama est sans conteste le photographe japonais contemporain le plus célèbre, objet d'un culte fervent. Il dit de la mythique revue "Record" qu'il a créée en 1972 qu'elle est « le grand oeuvre et le fil rouge de sa vie de photographe ». Sont réunis ici les fac-similés des numéros 31 à 60 : un corpus riche de 300 images pour se perdre dans un dédale de géographies urbaines et intimes. Il fait suite à l'ouvrage "Record" publié en 2017 qui contient les numéros 1 à 30. L'objet d'une grande élégance est composé d'un livre relié sous coffret.
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Maître de la photographie couleur, Harry Gruyaert livre ici " sa " Belgique, pays qu'il sillonne depuis plus de soixante ans.
Flamand de naissance, Gruyaert sait depuis longtemps que sa terre natale est " un endroit visuellement intéressant dans lequel il se passe des choses incongrues ". L'univers chromatique typique du photographe dresse ici le portrait d'une Belgique où le quotidien peut basculer en un instant dans l'étrange. Ces images évoquent parfois des collages surréalistes, mouvement artistique dont les représentants belges étaient fascinés par l'étrangeté de la réalité. Sens du grotesque, du sarcasme, banalité, mais aussi émotion et une certaine tendresse s'esquissent au fil d'images de carnaval, de processions religieuses, de petites localités hérissées de maisons en briques... Les ciels sont souvent bas, les lumières cristallines, les couleurs saturées pour damer le pion au froides atmosphères du nord.
Au fil des pages se déroule un long travelling : la notion de temps semble ici anéantie, l'objectif du photographe saisit la singularité d'une nation, capture un quotidien qui se déploie comme un décor de cinéma hyperréaliste. Éclairages urbains, néons de devanture, regards qui se dérobent derrière les sages rideaux d'habitations de banlieue, passants costumés errants après une fête arrosée, quais de gare plongés dans des matins brumeux, faune de nightclubs déjantée, zones périurbaines aux mornes façades, ports ne dormant jamais, campagnes aux lignes d'horizon infinies, la Belgique de Harry Gruyaert est un condensé de l'art du photographe : une attention extrême aux couleurs et aux lumières qui restitue le caractère fugitif des choses. En contrepoint à ces photographies couleur, quatre portfolios d'images en noir et blanc réalisées dans les années 1970 - protohistoire du photographe - et reproduites sur un papier offset, viennent scander cette immersion visuelle de ce voyage au plat pays. -
Ishimoto : Des lignes et des corps
Yasuhiro Ishimoto
- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 27 Juin 2024
- 9782365114011
Figure exceptionnelle de l'histoire de la photographie, Ishimoto Yatsushiro a su allier l'approche formelle du New Bauhaus de Chicago à la quintessence de l'esthétique japonaise.
Cette alchimie singulière résulte d'une expérience de vie unique : né aux États-Unis de parents japonais, il passe son enfance sur l'île de Shikoku, au sud de l'archipel nippon, avant de partir étudier la photographie auprès des nouveaux maîtres du médium que sont Harry M. Callahan et Aaron Siskind, qui poussent leurs étudiants à photographier autrement le monde : d'apparence très formelles, leurs images résonnent d'une grande puissance émotionnelle. Scènes de rues, portraits d'enfants déguisés pour Halloween, panneaux publicitaires, façades d'immeubles de quartiers populaires... : les images d'Ishimoto témoignent de sa maîtrise du cadrage, de sa perception sensible des textures et des motifs.
Sans pour autant renoncer à un regard critique sur les questions sociales et politiques de son époque, Ishimoto réalise aussi de nombreuses expérimentations visuelles : séries de jambes sur la plage, de voitures enneigées, de portes d'immeubles de Chicago, de feuilles mortes devenues compositions abstraites. Largement considéré comme " étranger " par ses pairs, Ishimoto a permis d'importer une perspective " formaliste " au sein de la scène photographique japonaise de l'époque.
Conçu en étroite collaboration avec le Centre photographique Ishimoto Yasuhiro et coédité avec LE BAL, l'ouvrage présentera environ 180 photographies représentatives des premières décennies de l'oeuvre d'Ishimoto constituée entre Chicago et Tokyo, avec une attention particulière à sa célèbre série sur la villa Katsura. -
Exposition :
Galerie de photographies - Centre Pompidou, Paris
10 septembre-31 décembre 2024
Photographe américaine de renommée internationale, Barbara Crane (1928-2019) a développé une oeuvre plurielle qui s'étend sur plus de soixante ans. Profondément marquée par l'art conceptuel, Crane est fascinée par les potentialités de répétition et de déconstruction de l'information visuelle. Ses images explorent tous les possibles offerts par les techniques du médium photographique : tirages au platine-palladium, épreuves gélatino-argentiques et numériques, tirages instantanés (Polaroid), transferts photographiques... sont organisés en séquences, grilles ou diaporamas. Formée auprès d'Aaron Siskind - maître de l'expressionisme abstrait photographique -, à l'Institute of Design de Chicago dans les années 1960, elle découvre très tôt le travail de Laszló Moholy-Nagy et sa rigueur formelle. Les images de Crane opèrent une synthèse entre la tradition de la straight photography américaine et une sensibilité plus expérimentale, héritée des avant-gardes européennes, typique des enseignements de l'école de Chicago. Crane associe ainsi une liberté totale envers le médium à un perfectionnisme technique qui la démarque de ses contemporains. Son approche photographique de la ville, Chicago en premier lieu, et de ses habitants anonymes en devient particulièrement singulière. Sa curiosité et son goût de l'expérimentation ont guidé sa longue carrière.
Réalisée en partenariat avec l'Estate Barbara Crane (à Chicago), l'exposition présentée au Centre Pompidou sera la première exposition monographique d'envergure consacrée en Europe à cette artiste. Elle réunira plus de 200 photographies, dont une partie est entrée récemment dans les collections du musée. Centrée sur les vingt-cinq premières années de sa carrière, l'exposition réunira certaines de ses oeuvres majeures, dont plusieurs inédites. L'ouvrage qui l'accompagne replacera la production de Crane dans le contexte artistique de son époque et dans l'histoire du médium, à travers deux entretiens, réalisés avec l'artiste dans les dernières années de sa vie, et des essais mis en écho avec une sélection d'oeuvres iconiques et d'autres jamais publiées. Conçu dans la même démarche exploratoire que Crane, ce livre déploira l'univers d'une photographe majeure. -
Éditions Xavier Barral - Valparaiso - Sergio Larrain
Photographies : Sergio Larrain
Textes : Sergio Larrain - Pablo Neruda
Valparaiso
Cette nouvelle édition du Valparaiso de Sergio Larrain est exceptionnelle à plus d'un titre : elle est fidèle à la maquette établie par l'artiste en 1993 en réponse à l'édition originale publiée par Hazan en 1991. Cette version présente pour la première fois des photographies inédites prises entre 1952 et 1992 (120 images au lieu de 38). Ouvrage intime, les notes manuscrites et les textes engagés de l'auteur nous font partager sa vision singulière du monde. Sans oublier le texte de Pablo Neruda, "Le Vagabond de Valparaiso", spécialement écrit pour Sergio Larrain.
Sergio Larrain a traversé la planète photographique tel une météorite. Son souci de pureté, son attrait pour la méditation l'ont conduit à abandonner son métier de reporter et à s'isoler dans la
campagne chilienne. Il se consacre alors à l'écriture et la peinture, tout en continuant à aimer profondément la photographie. Sa pratique se limitait alors à quelques poèmes en image appelés
" satori ", purs moments d'éblouissements.
Sergio Larrain
Né en 1931, le jeune Sergio Larrain grandit au Chili dans une famille de notables éclairés. Très vite, il cherche à s'éloigner de son milieu familial et part étudier à Berkeley, aux États-Unis. D'abord intéressé par les questions écologiques, il va très vite s'orienter vers la photo tout en ne sachant pas très bien comment gagner sa vie. La découverte de l'objet Leica va être déterminante. Il commence à photographier librement au fil des rues à Santiago ou Valparaiso puis devient photographe free-lance. Très impressionné par Henri Cartier-Bresson, son oeuvre et sa liberté, il lui présente son travail sur Los abandonados (les enfants abandonnés des rues de Santiago) lors d'un voyage en Europe. C'est ainsi qu'il se voit proposer de rejoindre la coopérative Magnum en 1960. Sergio Larrain commence alors une carrière de photographe international, réalisant des reportages pour de nombreux journaux. De retour au Chili il mènera un long travail, devenu mythique, sur
Valparaiso en collaboration avec Pablo Neruda qui écrira le texte. Méfiant à l'égard du monde de la presse, il cesse peu à peu de collaborer avec elle pour s'intéresser davantage aux pratiques de la
méditation tout en restant actif au Chili. Dans les années 1980, il va finalement décider de vivre retiré à la campagne pour pratiquer yoga, méditation et dessin jusqu'à la fin de ses jours. Ses archives sont représentées par Magnum Photos. -
55e Rencontres internationales de la photographie
Collectif
- Actes Sud
- Arts - Photographie
- 28 Juin 2024
- 9782330193034
Catalogue des 55e Rencontres internationales de la photographie.
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Gregory Crewdson (*1962, Brooklyn) est l'un des photographes les plus renommés au monde. Depuis le milieu des années 1980, Crewdson utilise le décor des petites villes américaines et des plateaux de tournage pour créer, tel un réalisateur, des photographies techniquement brillantes et colorées séduisantes qui se concentrent sur l'isolement humain et les abîmes de la société. Les scènes énigmatiques soulèvent de manière auto-réflexive des questions sur la frontière entre réalité et fiction, mais peuvent également être liées à des développements sociopolitiques. La rétrospective de l'ALBERTINA comprend au total neuf groupes d'oeuvres, créés au cours des trois dernières décennies et demie et conçus en série. En commençant par ses premiers travaux (1986-1988), l'exposition comprend les séries les plus connues de Crewdson telles que Twilight (1998-2002), qui dépeint des scènes façonnées par le langage cinématographique, dans lesquelles des personnes sont confrontées à des phénomènes inexplicables dans leur vie quotidienne. Les scènes impressionnantes et mystérieuses à grande échelle de la série Beneath the Roses (2003-2008) traitent de l'isolement et de l'aliénation des gens par rapport à leur environnement. Le groupe d'oeuvres le plus récemment achevé, Eveningside (2021-2022), dépeint une image non héroïque d'une petite ville fictive du même nom en noir et blanc atmosphérique. Après Cathedral of the Pines (2013-2014) et An Eclipse of Moths (2018-2019), Eveningside représente le dernier volet d'une trilogie à travers laquelle l'artiste interroge le déclin social d'une société très éloignée du rêve américain.
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Selon Bernard Plossu (né en 1945), l'acte photographique est lié à l'expérience de la marche pendant des heures, à la sensation du sol sous les pieds, à la température de l'air, à la lumière, aux odeurs et aux sons. Pour lui, la photographie, avant d'être un langage, est un mouvement du corps. Il photographie à l'intuition, capture les instants de grâce et "ses paysages intermédiaires", témoignant d'un sens de l'émerveillement unique, du Mexique aux États-Unis, de l'Afrique à l'Europe.
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Les vies des documents : La photographie en tant que projet
Collectif
- Walther Konig
- 15 Avril 2024
- 9783753305806
Les vies des documents - La photographie en tant que projet est le premier d'une trilogie de projets de recherche et d'exposition produits par le CCA sur le médium de la photographie, entre oeuvre d'art, outil de recherche et document, comme moyen d'investigation de l'environnement bâti. Organisé par Bas Princen et Stefano Graziani, ce projet vise à disséquer la pratique d'artistes et de photographes dont le travail a contribué à définir les étapes de transformation de la discipline au cours des cinquante dernières années sur des sujets spécifiques, de la notion de paysage à la complexité de l'archive en tant que format de projet, entre autres. Il adopte l'idée du documentaire comme une qualité intrinsèque du langage photographique et questionne la pertinence et l'actualité de la photographie comme moyen d'interroger notre environnement et d'interpréter les mécanismes qui façonnent notre monde visible. Photographes : Lara Almarcegui; Lewis Baltz; Gabriele Basilico, Stefano Boeri; Bernd and Hilla Becher; Lynne Cohen; Luigi Ghirri; Dan Graham; Jan Groover; Guido Guidi; Naoya Hatakeyama; Takashi Homma; Roni Horn; Douglas Huebler; Annette Kelm; Gert Jan Kocken; Aglaia Konrad; Susanne Kriemann; Sol LeWitt; Armin Linke; Ari Marcopoulos; Gordon Matta-Clark; Richard Misrach; Marianne Mueller; Bruce Nauman; Michael Schmidt; Thomas Struth; Tokuko Ushioda; Jeff Wall; Marianne Wex.
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Regards sur le Japon : 100 photos pour la liberté de la presse
Werner Bischof, Henri Cartier-Bresson, Julie Glassberg, Gueorgui Pinkhassov, Nicolas Bouvier
- Reporters Sans Frontieres
- 6 Juin 2024
- 9782362200991
Une sélection de clichés pris au Japon, réalisés par des photographes tels que H. Cartier-Bresson, N. Bouvier, K. Domon, D. Moriyama ou C. Freger.
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« Couleur ou noir et blanc ? » En 1962 le jeune Joel Meyerowitz ne sait pas encore que cette question du vendeur de pellicules va le plonger dans d'intenses réflexions esthétiques. Nourri par ses discussions passionnées avec ses amis photographes Tony Ray-Jones et Garry Winogrand, Meyerowitz cherche son vocabulaire et commence à photographier en parallèle avec deux boîtiers, l'un pour le noir et blanc, l'autre pour la couleur. En s'appuyant sur les images jumelles nées de cette surprenante pratique, Meyerowitz raconte avec brio ses années d'apprentissage, celles de l'un des grands pionniers de la photographie couleur.
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Ce livre rassemble pour la première fois le travail en Irlande d'Akihiko Okamura à l'occasion de la numérisation de ce corpus quasi inédit, accompagné de textes qui contextualisent son travail dans l'histoire de l'époque et celle du médium photographique.
Pendant les Troubles, la lutte pour l'indépendance qui dura de 1969 à 1998, l'Irlande du Nord a attiré un grand nombre de photojournalistes étrangers venu documenter les événements. Certains d'entre eux ont trouvé un sujet qui les touchait personnellement, les poussant à dépasser les codes du photojournalisme. C'est le cas du photographe japonais Akihiko Okamura qui a réalisé un travail unique et remarquable en couleur dans les premières années du conflit, et qui est curieusement encore méconnu aujourd'hui.
Né à Tokyo en 1929, Akihiko Okamura s'est distingué comme l'un
des grands photographes de guerre de sa génération, opérant
notamment au Vietnam au début des années 1960. Il est toujours
très respecté au Japon, mais son travail et son expérience en Irlande, essentiels à la fois dans son oeuvre et pour sa vie personnelle, ont été peu explorés. Okamura est arrivé sur l'île avec sa famille en 1969 et y a vécu jusqu'à sa mort en 1985. Il a photographié son quotidien et les alentours, mais a vite été pris d'intérêt pour le nord du pays et sa lutte pour l'indépendance.
Son attachement à ce pays et à son histoire l'ont conduit à produire l'une des oeuvres photographiques les plus significatives réalisées par un photographe étranger, mêlant à la fois cette simplicité du cadrage et du sujet, très japonaise, à une force dans la composition pour des sujets plus violents. En Irlande, il s'est éloigné du photojournalisme pour développer un témoignage plus personnel. Le choix de travailler en couleur, alors que les reportages de l'époque sont en N&B pour la plupart, et de privilégier des tonalités douces, comme hors du temps,
contrastent avec la violence de l'époque. Ses images semblent se
détacher du réel. Il percevait la permanence du quotidien dans
l'impermanence de la guerre. -
À l'écoute des arbres
Anna Cabrera, Angel Albarrain
Coup de coeur- Xavier Barral
- Beaux Livres
- 19 Octobre 2023
- 9782365113656
Le duo d'artistes espagnols Angel Albarran et Anna Cabrera entretiennent une relation particulière avec la nature. Source d'inspiration, sujet photographique ou décor presque irréel, elle est toujours, d'une manière ou d'une autre, présente dans leurs images.
Comme un fil conducteur dans leur production, les arbres sont souvent représentés : l'ombre d'une branche, le dessin d'un feuillage devenu abstrait ou encore une silhouette tortueuse au centre du cadre. Seulement l'arbre n'est pas le seul sujet de cet ouvrage. Il s'agit pour eux d'explorer plus largement la relation que l'homme entretient avec la nature. Nous partons du principe que la compréhension de l'homme passe par celle de la nature, non pas telle qu'elle est, mais plutôt comme nous sommes. En restant attentifs et observateurs, nous pouvons percevoir les deux, car nous sommes à la fois témoins et faisons l'objet d'une observation. , précisent-ils. Cela se fait avec l'aide de la littérature, et notamment les écrits d'Hermann Hess, qui partage cette pensée et ce que les artistes expriment. Les photographes mêlent à la manière d'un peintre un équilibre si caractéristique des couleurs à une technicité du tirage hors norme, qui est devenue l'une de leurs marques de fabrique. La feuille d'or vient rehausser les couleurs vives, quand une trace argentée ne souligne pas un reflet, pour nous plonger dans des paysages oniriques et hors du temps. Loin d'idéaliser cette nature, les photographes s'attachent à magnifier l'existant, en nous emmenant dans un voyage chromatique unique qu'eux seuls sont capables d'inventer. -
Charlotte Perriand
Charlotte Perriand, Damarice Amao, Emmanuelle Kouchner
- Actes Sud
- Photo Poche
- 5 Octobre 2022
- 9782330171162
Surtout connue pour ses travaux en architecture, en urbanisme et en design de mobilier, Charlotte Perriand a pourtant développé, au cours de son oeuvre, une « parenthèse photographique » durant l'entre-deux-guerres. Pratiquée à titre personnel et dans le cadre de ses recherches, la photographie de Charlotte Perriand s'avère prolixe : clichés documentaires, photos brutes, photomontages militants ancrés dans les luttes politiques et sociales de son époque.
Aborder son oeuvre du point de vue de la photographie revisite l'histoire du médium en soi : Charlotte Perriand est de ces « non-photographes » qui annoncent l'avènement de l'image comme langage hégémonique et transversal de communication. Pionnière de la modernité, la photographie est pour Charlotte Perriand une machine à créer, à communiquer, économique, rapide, capable de traduire le regard de « l'homme nouveau », d'appréhender le monde et de l'exprimer ; pour elle, c'est une machine à révéler, à noter et à émouvoir. -
Matthieu Gafsou s'intéresse à la place de l'homme dans le vivant, mais également à la dégradation du monde qui nous entoure.
Milieu crépusculaire, monde contaminé, enfermement, révolte, colère, mort et amour sont les jalons thématiques qui construisent la dramaturgie de cette narration. À travers un travail de séquençage rigoureux, confrontant des typologies d'images a priori presque dissonantes, la trame narrative est laissée volontairement ouverte. L'immersion dans ce corpus visuel est par ailleurs favorisée grâce à la musique créée spécifiquement pour le livre par Ripperton (écoutable par l'intermédiaire d'un QRcode) : tous les sens du lecteur sont ainsi stimulés dans ce projet conçu comme un ensemble pluridisciplinaire.
Composé de plus de 70 images, cet ouvrage, qui se présente dans un grand format, est enrichi par la présence de deux textes qui viennent prolonger le récit visuel. Le premier est un essai écrit par Victoria Mühlig, historienne de l'art, qui présente les différents thèmes et approches formelles du travail de Matthieu Gafsou, en apportant un éclairage à la fois critique, social et esthétique. Un second texte, du romancier Pierre Ducrozet, aborde sous un angle littéraire la série dans une fiction inédite de l'auteur. Conçu tel un compagnon de voyage, ce texte résonne avec le projet et l'enrichit d'une nouvelle voix, à l'instar de la musique de Ripperton. -
Omar Victor Diop & the anonymous project, being there
Lee Shulman, Omar Victor Diop
- Textuel
- Textuel Photographie
- 11 Octobre 2023
- 9782845979444
Après le succès de Déjà View où les photos cultissimes de Martin Parr formaient de savoureuses paires avec des images d'amateurs, voici une nouvelle collaboration portée par The Anonymous Project. En invitant le photographe sénégalais Omar Victor Diop à « s'incruster » dans des images prises par des anonymes de la classe moyenne blanche américaine des années 50 / 60, Lee Shulman réalise un geste aussi humoristique que politique. Autoportraitiste de talent au travers d'oeuvres au stylisme soigné, Omar Victor Diop se glisse ainsi dans des univers où il n'a pas été invité. Une idée réjouissante magnifiquement réalisée.
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En deux décennies, Claude Batho a produit une oeuvre d'une rare sincérité. Opérant dans le cadre circonscrit de son univers familial, la photographe a patiemment construit sa photographie à l'abri des regards. Sous son objectif se déclinent les mille et une variations d'une poésie du quotidien : une lumière de fin d'après-midi, un coin de cheminée, un enfant qui s'ennuie.
Alors que les femmes photographes font l'objet ces deux dernières années d'une relecture et d'une (re) mise en valeur, l'oeuvre de Claude Batho est encore méconnue. Pour en saisir toute la complexité, il nous faut plonger dans l'intimité de son univers qui décrit tout autant sa condition de femme - épouse et mère - à une époque où le féminisme voit le jour que son combat quotidien avec le temps qui passe, hélas trop vite pour elle. Mais la puissance de son oeuvre réside également dans son acharnement à percer un certain mystère de la photographie.
Réalisé avec la participation de son mari John Batho, ce livre voit le jour grâce au soutien de la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie qui accueille aujourd'hui son archive.
Dès son plus jeune âge, Claude Batho dessine et peint. En 1950, elle est admise à l'École supérieure des arts appliqués Duperré à Paris. C'est grâce à son père qui lui offre son premier appareil photo qu'elle vient à la photographie. Elle se spécialise dans la reproduction documentaire aux Archives nationales de France, où elle rencontre son mari John Batho, lui- même photographe. En 1975, elle réalise un portfolio intitulé Portraits d'enfants, dont les modèles sont Marie-Angèle et Delphine, leurs deux filles. Cet ensemble permet à la photographe d'affirmer un style empreint de sensibilité dans des photographies en noir et blanc au thème classique. En 1977, elle expose une sélection d'images à la galerie Agathe Gaillard à Paris et acquiert une notoriété grâce au livre qu'Antoinette Fouque, directrice des Éditions des femmes, lui propose de publier : Le Moment des choses (1977). Atteinte d'un cancer, la photographe décède en 1981. Une exposition organisée au Musée d'art moderne de la ville de Paris lui rend hommage l'année suivante. -
Charles freger wilder mann ou la figure du sauvage
Charles Fréger
- Thames & Hudson
- 1 Mai 2016
- 9780500519233
Réimpression pour cette série emblématique de Charles Fréger : chaque année, dans toute l'Europe, des hommes, le temps d'une mascarade séculaire, entrent littéralement dans la peau du «sauvage». Le photographe saisit ces hommes sauvages devenus ours, chèvre, cerf ou sanglier, homme de paille, diable ou monstre aux mâchoires d'acier. Il sublime ainsi cette suspension provisoire de la normalité et révèle une tradition méconnue d'une étonnante richesse.
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Elle marche à pas lents. Depuis cent ans, elle se terre dans l'obscurité de la forêt. La nuit, on l'entend parfois gémir. Tant d'années avaient passé et la bête était de retour.