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Questions raciales/ Racisme
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Ce livre n'est pas une enquête sociologique, c'est un récit intime, puissant et moderne, qui nous fait traverser les questions d'identité en France...
Qu'est ce que grandir, vivre, aimer comme un jeune Arabe, en France, au XXIème siècle ? En voilà une bonne question, hein ! Et qui mieux qu'Anas Daif, journaliste et créateur du podcast À l'intersection, pour y répondre ? D'Aya Nakamura à Edward Said, Anas Daif convoque toutes ses références pour aborder, loin du sensationalisme ambiant, les questions d'identité en France. Et un jour je suis devenu arabe est à la fois un récit intime et un essai combatif. -
Mécanique du privilège blanc : Comment l'identifier et le déjouer ?
Estelle Depris
- Binge Audio
- 12 Septembre 2024
- 9782491260194
Comment devenir un·e meilleur·e allié·e de la lutte antiraciste ?
Qu'est-ce que le privilège blanc et comment se manifeste-t-il ?
Comment se sentir légitime pour aborder ces questions en tant que personne blanche ?
Mécanique du privilège blanc est un ouvrage d'éducation antiraciste qui propose à toute personne désireuse de se confronter à ses privilèges, des outils concrets pour répondre à toutes ces questions. -
La domination blanche
Claire Cosquer, Solène Brun
- Textuel
- Idees/debats
- 4 Septembre 2024
- 9782386290213
Que toutes les personnes blanches n'adhèrent pas à une idéologie raciste va de soi. Cela ne change rien au fait qu'elles soient mieux traités que les autres. Tout le problème est de comprendre pourquoi. Alors en quoi consiste le privilège blanc? Quels sont les ressorts de la domination blanche? Sur quel déni repose-telle? C'est à ces questions que répondent ici Claire Cosquer et Solène Brun, convaincues de la nécessité de penser la condition blanche pour comprendre et lutter contre le racisme.
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Le Corps d'exception : Les artifices du pouvoir colonial et la destruction de la vie
Sidi Mohammed Barkat
- Amsterdam
- Poche
- 16 Août 2024
- 9782354802929
À l'époque coloniale, le corps indigène est soumis à un état d'exception permanent. Ce procédé est au coeur de l'institution de l'indigénat. Sur le plan juridique et politique, le sénatus-consulte rend le droit musulman et les coutumes des colonisés incompatibles avec la moralité républicaine, tandis que sur le plan culturel, le colonisé est représenté comme indigne de la qualité de citoyen - bien qu'il soit membre de la nation française. Inclus en tant qu'exclu, il se trouve assujetti à un régime légal qui établit au coeur de l'État de droit une suspension du principe d'égalité.
Cette exception juridique et politique n'a toutefois pas disparu avec la décolonisation, comme le montre la fréquence des crimes policiers dans les quartiers populaires ou le caractère xénophobe et répressif des lois successives sur l'immigration. Les représentations discriminantes demeurent vivaces dans la société française d'aujourd'hui, et la violence institutionnalisée s'abat depuis des décennies sur les populations issues des anciennes colonies. Le Corps d'exception fait la démonstration implacable de cette continuité. -
S'attaquant au consensus sur la construction sociale des races, le philosophe afro-américain Michael Hardimon propose un concept minimal de race n'impliquant que l'existence de différences phénotypiques observables (superficielles) entre les populations et correspondant aux différences d'ascendance géographique - différences souvent détournées par le discours raciste. Montrant que le concept minimal de race est essentiel pour notre conception ordinaire, cet ouvrage défend un réalisme « déflationniste » à son égard et va à contre-sens du consensus sur le racisme et sa critique. Avec rigueur et érudition, l'auteur veut faire progresser le débat au niveau populaire, philosophique et scientifique.
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Défaire le racisme, affronter le fascisme
Omar Slaouti, Ugo Palheta
- Dispute
- Entretiens
- 25 Mars 2022
- 9782843033230
Face au racisme d'État, à la possibilité du fascisme, à la perspective d'un nouveau duel électoral entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, il est urgent de rendre accessible au plus grand nombre les expériences et outils, académiques et militants, issus des luttes antiracistes et antifascistes, passées et en cours.
Dans ce livre d'entretiens, Ugo Palheta, sociologue, militant anticapitaliste et auteur de La possibilité du fascisme (La Découverte) et Omar Slaouti, conseiller municipal à Argenteuil, militant antiraciste et auteur de Racismes de France (La Découverte), analysent la situation, clarifient les définitions, proposent des actions pour défaire le racisme, affronter le fascisme et ouvrir ainsi la voie de prochaines victoires sociales et politiques.
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C'est peu dire que le terrain est miné : un État-nation bâti sur l'esclavage et la colonisation, des organisations politiques fidèles au pacte national-racial, un chauvinisme de gauche qui a progressivement éteint l'internationalisme ouvrier, une société civile indifférente aux ravages de l'impérialisme, et la profonde « asymétrie des affects » entre petits Blancs et sujets postcoloniaux. Telles sont quelquesunes des manifestations de « l'État racial intégral » disséqué dans la première partie de ce livre. La seconde partie propose une réflexion stratégique sur son dépassement car, on l'a vu encore récemment, l'État racial intégral comporte des brèches, colmatées faute d'avoir été consciemment élargies. C'est là qu'il faut « enfoncer le clou et aller à la recherche de l'intérêt commun », construire une politique décoloniale, inventer une dignité blanche concurrente de celle de l'extrême droite, défendre l'autonomie indigène et accepter de se salir les mains en ferraillant contre le consensus raciste. Alors, face au bloc bourgeois occidental ébranlé par les crises qu'il a lui-même provoquées, pourra se nouer l'alliance inédite des beaufs et des barbares.
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La charge raciale : Vertige d'un silence écrasant
Douce Dibondo
- Fayard
- Essais Fayard
- 7 Février 2024
- 9782213726724
« Toutes les personnes racisées sont des génies de l'adaptation. Penser à ne pas paraître "trop" noire, arabe ou asiatique, adopter une manière de parler, de s'habiller, de rire, réfléchir aux musiques choisies en soirée, renoncer à porter des capuches pour éviter la police... Bref, la charge raciale, c'est tout planifier quand on évolue dans des milieux majoritairement blancs et qu'on ne l'est pas. »
Le racisme aurait-il deux têtes ? Celle de la violence explicite, brutale, cyclique des morts et des agressions qui s'accumulent de la Méditerranée aux quartiers populaires. Puis celle d'une violence banale, plus taiseuse, qui se niche dans les relations quotidiennes et entrave la construction de son identité.
Douce Dibondo fait le constat d'un silence autour d'une blessure cachée dont la plaie brûle vive la peau des personnes noires et racisées : la charge raciale. Dans son premier essai, la journaliste indépendante, poète et militante afroqueerféministe mêle psychanalyse, art et témoignages pour en montrer tout l'impact.
Quand la bonne conscience blanche ne suffit plus et que le racisme qui gangrène notre société devient insoutenable, l'ouvrage de Douce Dibondo se veut un guide de survie salvateur et un manuel politique pour une émancipation future.
Douce Dibondo est écrivaine. En 2018, elle se fait connaître pour son podcast Extimité monté avec le journaliste Anthony Vincent, dans lequel iels donnent la parole aux personnes minorisées à la croisée de plusieurs oppressions (racisme, misogynie, handiphobie, homophobie, transphobie). -
Dans ce recueil de textes inédits en français, bell hooks, une des voix majeures du Black Feminism disparue en 2021, aborde différents aspects de ce que signifie se sentir « appartenir » à un lieu et à une communauté. Après une enfance dans les montagnes du Kentucky, un État pauvre et populaire, hooks a vécu plus de trente ans dans différentes villes des États-Unis avant de revenir, contre toute attente, dans son État d'origine. Elle interroge le zonage économique racial en matière de logement, et le maintien de politiques ségrégationnistes concernant les questions de propriété foncière. Participant aux « géographies féministes noires » dont parle Fania Noël dans sa préface, elle renoue le lien avec l'histoire de ses grands-parents, et en tire des réflexions passionnantes sur l'histoire invisibilisée des relations privilégiées des communautés africaines-américaines avec la terre et l'agriculture, sur quatre-cents ans de construction persévérante de l'autonomie alimentaire. Elle nous présente l'art africain- américain des « courtepointes extravagantes » et réfléchit avec l'écrivain kentuckien Wendell Berry à la permanence du racisme. Un ensemble de textes inspirants pour nous interroger : à quelles conditions peut-on appeler un endroit « chez soi » ?
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Noirceur : race, genre, classe et pessimisme dans la pensée africaine-américaine au XXIe siècle
Norrman Ajari
- Divergences
- 14 Janvier 2022
- 9791097088439
Dans l'histoire africaine-américaine, le pessimisme ne porte pas sur les Noirs, mais sur la capacité de la société blanche à dépasser sa négrophobie. Et si les idées et réformes que nous tenons pour progressistes n'étaient que des métamorphoses du racisme ? À l'ère de Black Lives Matter, la permanence de la déshumanisation et de la mise à mort des Noirs apparaît comme un socle de nos sociétés civiles.
Ce livre s'oppose aux visions simplistes, lisses ou iréniques de la pensée africaine-américaine actuelle. L'intersectionnalité n'est pas la seule manière de penser race, genre et classe d'un point de vue noir. Noirceur présente un ensemble de théories iconoclastes, de débats contemporains et de stratégies politiques pour repenser radicalement l'avenir des vies noires en Amérique et dans le monde.
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Imaginer la libération : des femmes noires face à l'empire
Annette Joseph-gabriel
- Rot-Bo-Krik
- 5 Mai 2023
- 9782958062040
Au milieu du 20e siècle, alors que se joue la fin de l'empire colonial français, des penseuses et militantes noires s'engagent au coeur des mouvements de décolonisation. Encore trop méconnues aujourd'hui, Suzanne Césaire, Paulette Nardal, Eugénie Éboué-Tell, Jane Vialle, Andrée Blouin, Aoua Kéita et Eslanda Robeson sont des protagonistes majeures de la contestation de l'ordre colonial. Explorant leurs écrits et archives, Annette Joseph-Gabriel raconte leur parcours et la diversité de leur positionnement. Toutes ont en commun d'imaginer de nouvelles identités, panafricaines et pancaribéennes, et permettent de construire une histoire complexe du féminisme noir.
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En France comme aux États-Unis ou au Brésil, le métissage fait l'objet d'une véritable obsession, entre haine raciste animée par la peur d'attenter à la " pureté de la race ", qui plonge ses racines dans l'histoire esclavagiste et coloniale occidentale, et discours bienheureux et pacificateur, qui voit en lui un espoir pour l'avènement de sociétés postraciales enfin débarrassées du racisme. Ces positions apparemment antagonistes sont en réalité les deux faces d'une même analyse : le métissage diluerait les identités raciales.
Mais qu'en est-il véritablement ? Prenant au sérieux une question restée sous-explorée dans les sciences sociales, cet ouvrage propose de plonger dans la vie quotidienne des familles " métissées " dans la France d'aujourd'hui. Qui sont ceux que l'on appelle les " couples mixtes " ? Comment se construisent leurs descendants, les " métis ", qui grandissent entre plusieurs appartenances, plusieurs identifications, parfois plusieurs langues ou plusieurs cultures ? De quelle manière ces familles sont-elles perçues au quotidien et se perçoivent-elles elles-mêmes ? Comment se transmettent les identités lorsque parents et enfants ne sont pas racialisés de la même manière ?
Grâce à une analyse à la fois sociologique et historique, Solène Brun interroge la négociation des catégorisations raciales et la construction de l'identité des personnes issues de " familles mixtes ". En confrontant le " mythe métis ", c'est-à-dire les discours et représentations entourant le métissage, à l'analyse sociologique de ces expériences intimes, cette enquête nous permet de mieux cerner la persistance des frontières raciales dans une société française encore réticente à aborder des questions qui la travaillent en profondeur. -
La nature de l'injustice : racisme et inégalités environnementales
Sabaa Khan, Catherine Hallrich
- Ecosociete
- Reguliere
- 17 Novembre 2023
- 9782897198763
Les discriminations que subissent les communautés pauvres, marginalisées ou racisées sont souvent abordées sous l'angle de l'emploi ou du logement. Mais qu'en est-il du fardeau que ces communautés doivent porter en matière d'injustices environnementales ? Si l'exploitation de la nature est toujours allée de pair avec l'exploitation des êtres humains, les textes rassemblés dans ce livre explorent les impacts démesurés des changements climatiques et de la pollution sur ces communautés.
Les exemples, aussi bien d'hier que d'aujourd'hui, ne manquent pas. Les concentrations de polluants organiques persistants (POP) sont 2 à 11 fois plus élevées chez les Inuit que chez les personnes vivant dans le sud du Canada. Des dépotoirs ont été implantés à proximité des communautés noires en Nouvelle-Écosse. Le territoire du Québec est constellé de plus de 275 000 titres miniers couvrant une superficie supérieure à celle de la Grèce et de 127 autres pays, empiétant ainsi sur les droits constitutionnels des Autochtones. Les « gens du voyage », en France, sont forcés de vivre dans des aires d'accueil situées proches d'usines et de grands axes routiers. Toutes ces discriminations économiques et raciales ne sont pas le fruit du hasard, elles découlent de systèmes politiques et juridiques fondés sur le capitalisme et le colonialisme.
La justice environnementale est une entreprise qui concerne tous les pays et toutes les générations. Saurons-nous enfin renouer avec la règle sacrée des peuples autochtones selon laquelle « il ne faut pas prendre trop » à la Terre ? C'est une question d'équité intergénérationnelle et de responsabilité face à l'avenir. -
Pauvre petit blanc : le mythe de la dépossession raciale
Sylvie Laurent
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Interventions
- 24 Septembre 2020
- 9782735127054
Depuis une dizaine d'années, un nombre considérable de Blancs pensent être les nouvelles victimes d'un « racisme anti-blanc », d'une « discrimination inversée », d'un « remplacement » et pour les plus extrémistes, d'un « génocide blanc ».Ces discours, propres aux sympathisants d'un nationalisme ethno-racial, ont motivé l'élection de Donald Trump à la présidence des EU et menacent d'entériner sa réélection en novembre 2020.Dans de très nombreux ouvrages, cette crispation communautariste blanche est souvent présentée comme une réaction politique à la mondialisation néolibérale et aux inégalités nouvelles qui en résultent, à l'immigration dite « massive » et surtout au développement d'une société multiculturelle en passe d'assurer un bouleversement démographique et culturel.Pourtant, ces discours sur le « déclin » même relatif des Blancs américains ne résiste pas à l'étude des données disponibles sur l'inégalité réelle et les positions de pouvoir entre Noirs, Hispaniques et Blancs.En réfléchissant à la construction historique d'une identité nationale ethno-raciale aux EU, Sylvie Laurent démonte le nouveau mythe du Blanc victime qui a déjà traversé l'Atlantique (Brexit, par exemple) et qui invisibilise des inégalités raciales pourtant toujours criantes.Elle dévoile avec brio que ce discours est en réalité l'ultime tour de passe-passe de la domination blanche aux États-Unis, qui s'approprie la posture de l'opprimé pour préserver un ordre social chahute´ par l'élection de Barack Obama et l'activisme des minorisés.
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Sphères d'injustice : Pour un universalisme minoritaire
Bruno Perreau
- La découverte
- 5 Octobre 2023
- 9782348080746
Qu'est-ce qu'une minorité ? un état d'infériorité numérique ? une identité dominée ? une catégorie protégée par le droit ? une communauté partageant certains traits culturels ? Pour Bruno Perreau, être minoritaire, c'est vivre dans un rapport de substituabilité. Devant le spectacle de George Floyd, étouffé jusqu'à la mort par la police de Minneapolis, toute personne noire savait qu'elle aurait pu être à sa place. Toute autre personne constituée par la menace de la violence ne put que se sentir interpellée.
Sphères d'injustice réfléchit aux résonances entre les différents types d'expérience minoritaire et passe en revue les obstacles que rencontre la notion de minorité aujourd'hui : comment articuler les combats minoritaires et éviter qu'ils soient en compétition ? Comment impliquer la majorité ? Comment éviter les dérives managériales et résister aux attaques réactionnaires ? Comment représenter les minorités à l'ère des algorithmes ?
Par son étude des jurisprudences américaine, française et européenne, Bruno Perreau montre qu'une catégorie peut toujours en abriter une autre. Les dispositifs qui protègent le genre peuvent servir à protéger la race, ceux qui protègent le handicap peuvent protéger l'âge, la classe, l'orientation sexuelle, et ainsi de suite. C'est ce que l'auteur appelle l'intrasectionnalité.
En actualisant Sphères de justice, l'ouvrage classique du philosophe Michael Walzer, Sphères d'injustice démontre l'utilité d'un universalisme minoritaire et avance une théorie analogique de la justice pour relever les défis de l'interdépendance économique, numérique et écologique au XXIe siècle. -
Peaux blanches, masques noirs ; performances du blackface, de Jim Crow au hip-hop
William T. Lhamon
- Zones Sensibles
- 19 Mars 2021
- 9782930601472
"Voici un livre qui donnera le vertige à ceux qui sont habitués aux standards de l'histoire culturelle", écrit Jacques Rancière dans la préface de "Peaux blanches, masques noirs". 1820, New York, marché Sainte-Catherine : près du port, des " nègres " dansent pour gagner quelques anguilles. A l'origine monnaie d'échange, ces danses deviennent une marque culturelle pour le lumpenprolétariat bigarré fasciné par le charisme et la gestuelle des Noirs.
Fin du XXe siècle, de part et d'autre de l'Atlantique et sur MTV : Michael Jackson et M. C. Hammer se déhanchent avec des pas de danse et des gestes identiques aux danseurs d'anguilles. Pourquoi ces gestes ont-ils perduré ? Quels processus d'identification ont-ils mis en uvre ? A qui appartiennent-ils ? Aux Noirs qui les ont créés, ou aux Blancs qui, une fois grimés en noir (le blackface), les ont copiés et assimilés ? Peaux blanches, masques noirs, à travers l'histoire des ménestrels du blackface et des lieux fondateurs de la culture américaine, explore cette longue mutation d'un lore limité aux frontières d'un marché multi-ethnique en une véritable culture populaire atlantique où l'échange et la reconnaissance de gestes signent une appartenance - le lore étant, au contraire du folklore, non pas la propriété d'un peuple, mais une matrice de savoir, de récits et de pratiques qui est tout entière affaire de circulation.
Esclaves ou nouveaux affranchis noirs, mariniers ou commerçants blancs, tous vivaient dans les mêmes conditions d'une classe ouvrière luttant pour que la culture dominante les laisse libres d'échanger les marques de reconnaissance culturelles qu'ils partageaient. Du sifflement de Bobolink Bob sur le marché Sainte-Catherine à celui d'Al Jolson dans Le Chanteur de jazz, du Benito Cereno de Melville au Minstrel Boy de Bob Dylan, des peaux d'anguilles portées en guise de serre-tête aux dreadlocks afros, William Lhamon offre ici une fascinante anthropologie de ces signes culturels qui, après avoir vaincu les forces d'oppression qui tentaient de les étouffer, font aujourd'hui partie de notre quotidien.
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Suites décoloniales : s'enfuir de la plantation
Olivier Marboeuf
- Editions Du Commun
- Sciences Sociales
- 9 Septembre 2022
- 9791095630500
Cet ouvrage se compose de « leçons » pour tenter d'anticiper les contre-feux institutionnels et se confronter aux effets qui accompagnent l'offre amoureuse d'une décolonisation de façade. Essayer de comprendre pourquoi ces stratégies trouvent des prises particulières dans le contexte français et montrer comment elles composent le chemin le plus sûr pour la poursuite - et même la nouvelle peau - de l'économie néolibérale.
Olivier Marboeuf est auteur, poète, performeur. Il a été directeur artistique du centre d'art l'Espace Khiasma. À travers ses multiples expériences et sa connaissance des milieux artistiques et culturels, il analyse les chantiers actuels de décolonisation de ces espaces. -
«J'examine ici la façon dont le racisme est relié à la crise écologique. Mon espoir est que cela nous aide à mieux comprendre les deux phénomènes. J'en suis venu à penser qu'on ne peut plus être antiraciste sans être écologiste, et inversement.» Cet essai explore les racines communes à la domination écologique et raciale, et propose d'autres façons d'aborder l'altérité, qu'elle soit animale ou humaine.
Dans un monde « régi par la domestication », le loup et le musulman apparaissent comme les deux grands figures fantasmatiques dont l'existence même remet en cause l'ordre de la « civilisation » :
Car ils ne respectent pas les frontières nationales qui garantissent le maintien d'un ordre colonial toujours présent.
Pour Hage, le crime écologique et le crime racial reposent sur la même volonté de « gouverner l'ingouvernable ». Islamophobie et géoingénierie sont deux avatars d'une même passion domesticatrice.
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Racismes d'état, états racistes : un brève histoire
Olivier Le Cour Grandmaison
- Amsterdam
- 2 Février 2024
- 9782354802820
« Racismes d'État, xénophobie institutionnelle ou de même nature, discriminations systémiques engendrées par des politiques publiques ou favorisées par l'absence de prise en compte de leur gravité, ce sont là nos objets. » Depuis un certain nombre d'années, les procès en séparatisme et en communautarisme se sont multipliés. Procès intentés non plus seulement par l'extrême droite, dont on connaît les outrances, mais aussi par des intellectuels respectables et des responsables politiques soi-disant modérés. Le but d'une telle offensive ?
Discréditer comme un pur et simple délire la tentative de nommer les discriminations systémiques. Ainsi, le racisme ne pourrait exister dans notre république puisqu'il y est interdit au nom du principe d'égalité qui la fonde ; prétendre le contraire reviendrait à tout confondre, à se vautrer dans l'outrance, à se ranger du côté de ceux qui menacent les institutions.
L'offensive a pris une telle ampleur qu'il fallait y apporter une réponse précise. Contre les amalgames et les caricatures, cet ouvrage propose l'étude de deux concepts - ceux de racisme d'État et d'État raciste - dont il retrace la genèse et définit les strictes conditions d'application. Non, dire qu'une xénophobie d'État s'exerce à l'encontre de certaines populations ne revient pas à comparer la France d'aujourd'hui à l'Afrique du Sud de l'apartheid.
Mais, si l'on doit se garder des comparaisons hâtives, on doit aussi examiner, dans leur glaciale variété, les pratiques réelles, passées et présentes, des régimes dits démocratiques, sur le plan intérieur comme à l'étranger. Il en va de l'efficacité du combat contre le racisme et la xénophobie. -
Kiffe ta race : explorer les questions raciales sans tabou
Rokhaya Diallo, Grace Ly
- Pocket Documents Et Essais
- 4 Mai 2023
- 9782266331913
Explorer les questions raciales sans tabou et abattre les obstacles à la déconstruction du racisme systémique.
Que signifie être racisé ? Et d'ailleurs, la race existe-t-elle ? Sous quelles formes le racisme se manifeste-t-il dans nos sociétés ? Et comment le déconstruire ?
Ces questions qui fâchent, Rokhaya Diallo et Grace Ly s'en emparent à pleines mains et sans tabou. Dans la foulée de leur podcast à succès, elles alternent ici témoignages personnels et analyses systémiques.
Parce qu'être militant.e n'empêche pas la nuance...
Puisque qu'on ne bâtit rien en commun sans dire les termes (et déboulonner quelques statues au passage)...
Parce qu'il est temps d'inverser le stigmates...
Et d'enfin kiffer nos races ! -
Dans ses dernières années, le grand écrivain américain James Baldwin a commencé la rédaction d'un livre sur l'Amérique à partir des portraits de ses trois amis assassinés, figures de la lutte pour les droits civiques : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr. Partant de ce livre inachevé, Raoul Peck a reconstitué la pensée de Baldwin en s'aidant des notes prises par l'écrivain, ses discours et ses lettres. Il en a fait un documentaire - salué dans le monde entier, sélectionné aux Oscars et remportant le César 2018 - aujourd'hui devenu un livre, formidable introduction à l'oeuvre de James Baldwin. Un voyage kaléidoscopique qui révèle sa vision tragique, profonde et pleine d'humanité de l'histoire des Noirs aux États-Unis et de l'aveuglement de l'Occident.
Attention, chef-d'oeuvre !
La Croix (au sujet du film documentaire I Am Not Your Negro) Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Furlan -
La race tue deux fois ; une histoire des crimes racistes (1970-2000)
Rachida Brahim
- Syllepse
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 14 Janvier 2021
- 9782849508442
«De telles listes sont dressées depuis les années 1970. Compilées par plusieurs générations de militants, elles sont enfouies dans les caves des archives associatives et présentent toutes le même format, à la fois sec et funeste. On y trouve la date du crime, le nom de la victime, suivis d'une ou deux phrases laconiques. Elles frappent par leur rudesse, leur longueur et leur nombre. Poser une liste conduit inexorablement à en trouver une autre quelques jours plus tard. Ces listes expriment l'idée d'une injustice. Elles dénoncent le racisme et l'impunité du racisme. Elles pointent du doigt les crimes, mais également la grande majorité des procès qui ont fini par des peines légères avec sursis ou des acquittements, quand ce n'est pas un non-lieu qui est venu clore l'affaire.
Elles disent en substance que la racialisation, autrement dit le fait de placer des personnes dans une catégorie raciale afin d'asseoir un rapport de pouvoir et d'en tirer profit, tue deux fois. La première violence touche à l'intégrité physique de la personne. La seconde violence a lieu à l'échelle institutionnelle. Elle est une conséquence du traitement pénal qui ignore la nature raciste des crimes jugés.» De la grande vague de violence de 1973 dans le sud de la France aux crimes policiers des années 1990 en passant par les crimes racistes jalonnant les années 1980, cet ouvrage, issu d'une base de données de plus de 700 cas, nous invite à prendre la mesure de cette histoire à l'heure où le racisme institutionnel et l'action de la police continuent chaque année à être à l'origine de nombreux morts.
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Le triangle et l'hexagone : réflexions sur une identité noire
Maboula Soumahoro
- La découverte
- Cahiers Libres
- 6 Février 2020
- 9782348041952
Le Triangle et l'Hexagone est un ouvrage hybride : le récit autobiographique d'une chercheuse. Au gré de multiples va-et-vient, l'autrice converse avec la grande et les petites histoires, mais également avec la tradition intellectuelle, artistique et politique de la diaspora noire/africaine. Quels sens et significations donner au corps, à l'histoire, aux arts, à la politique ?
À travers une écriture lumineuse, Maboula Soumahoro pose son regard sur sa vie, ses pérégrinations transatlantiques entre la Côte d'Ivoire des origines, la France et les États-Unis, et ses expériences les plus révélatrices afin de réfléchir à son identité de femme noire en ce début de XXIe siècle. Ce parcours, quelque peu atypique, se déploie également dans la narration d'une transfuge de classe, le récit d'une ascension sociale juchée d'embûches et d'obstacles à surmonter au sein de l'université.
Cette expérience individuelle fait écho à l'expérience collective, en mettant en lumière la banalité du racisme aujourd'hui en France, dans les domaines personnel, professionnel, intellectuel et médiatique. La violence surgit à chaque étape. Elle est parfois explicite. D'autres fois, elle se fait plus insidieuse. Alors, comment la dire ? Comment se dire ?
Mention Spéciale du Jury - Prix littéraire FETKANN ! Maryse Condé 2020 -
En France, tout le monde ou presque se croit antiraciste. Pourtant les discriminations se perpétuent, de génération en génération, et les discours mettant violemment en cause les minorités se propagent en toute impunité.
La mécanique raciste démonte les rouages de ce racisme systémique et en décortique les pièges. L' intégration , le vivre-ensemble et autres mascottes de l'antiracisme d'État, plaide Pierre Tevanian, sont des leurres qui minent une nécessaire politique d'égalité.
Tout le monde ou presque se dit antiraciste. Pourtant, les discriminations se perpétuent dans des proportions massives, et en toute impunité.
La Mécanique raciste met à nu, chiffres à l'appui, cette remarquable contradiction. À rebours des discours complaisants faisant du racisme une simple pathologie individuelle ou un réflexe de peur de l'autre naturel et compréhensible, Pierre Tevanian souligne son caractère systémique et son enracinement dans notre culture. Soucieux de connaître pour mieux combattre , il prend le racisme au sérieux et analyse ses ressorts logiques, esthétiques et éthiques, comme il est d'usage de le faire pour tout système philosophique - à ceci près qu'il s'agit ici de déconstruire une manière perverse de raisonner, de percevoir l'autre et de se concevoir soi-même.
L'objectif de ce livre n'est pas tant de retourner des racistes convaincus que de questionner et armer l'antiracisme. À l'heure où se construit un consensus phobique autour du voile islamique , du problème des Roms et de la crise migratoire , il constitue un outil précieux. Concis, précis, implacable, il démasque le racisme vertueux des bons républicains et démonte les faux-semblants de l' antiracisme d'État - la tolérance , l' intégration , le vivre-ensemble - pour nous ramener à l'essentiel : une question simple mais sans cesse évacuée, celle de l'égalité.