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Alain Boureau
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écrits métaphysiques et théologiques, la résomte de 1362 Tome 2 : quatre disputes métaphysiques
Alain Boureau, Nicole Oresme
- Les Belles Lettres
- Bibliotheque Scolastique
- 7 Avril 2023
- 9782251454108
Voici le texte de quatre disputes métaphysiques de Nicole Oresme : « Le Développement des espèces », « L'Amélioration de l'univers », « Les Lignes graduelles des êtres » et « La Circulation des propriétés divines ».
Elles sont présentes dans le manuscrit Vat. Lat. 986, gros recueil des questions soulevées et débattues lors de la séance finale de son parcours en théologie, sa résompte de 1362, qui a fait l'objet des deux premiers tomes de cette série.
Trois des disputes sont inédites et la quatrième est publiée dans une version plus ancienne. Toutes méritaient une lecture attentive : elles participent en effet à la naissance d'une métaphysique laïque, à peu près contemporaine, en des termes bien différents, de l'instauration d'une métaphysique chrétienne. Et précisément, la confrontation des deux métaphysiques est au coeur de ces disputes. -
Le feu des manuscrits ; lecteurs et scribes des textes médiévaux
Alain Boureau
- Les Belles Lettres
- 9 Mars 2018
- 9782251447940
Les manuscrits se consument moins que leurs lecteurs. Et ici, je veux parler de l'éclat lumineux des manuscrits et de l'obscurité qui les menace toujours et dire ma passion des manuscrits, ou plutôt de l'activité manuscrite.
J'aime l'unicité fragile des manuscrits, sans leur vouer l'adoration ou la convoitise suscitées par des trésors, que j'évoque d'abord avant de livrer mon expérience des rapports incommodes entre les institutions détentrices, les lecteurs et les scribes. La suite, sur mes péripéties de déchiffreur, s'intitule « la peau des scribes » : à partir du matériau d'écriture, le cuir des moutons, je veux me mettre dans la peau des scribes face à leurs détracteurs, ceux qui veulent « avoir leur peau ».
Mais entre les scribes et moi, s'interpose l'institution d'une discipline qui s'est voulue « scientifique », avec une exigence de généalogie qui se fondait sur une recherche en paternité, bien vaine pour les textes médiévaux où les traces de l'auteur s'effacent au profit de celles des scribes, malgré d'illustres exceptions. Même en se libérant de ces carcans, le lecteur n'accède pas facilement aux textes des manuscrits : l'objet qui les porte, matériel, subit les aléas et infortunes des choses et les inadvertances des hommes qui en gèrent la fabrication. J'en viens alors à mes frères, les scribes eux-mêmes, quand je traite des marges du manuscrit comme lieu d'organisation du texte par les scribes, avant de résenter leur intervention directe et inventive dans le texte.
Ce livre raconte une rencontre heureuse.
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Casanova, un générateur de hasard
Alain Boureau
- Les Belles Lettres
- Essais
- 18 Mars 2022
- 9782251452760
Giacomo Casanova (1725-1798), immense écrivain et penseur, s'est lentement constitué comme sujet au fil de la rédaction de l'Histoire de ma vie, en doutant toujours de parvenir à vaincre ses deux adversaires majeurs, le hasard et la nécessité. Le présent essai, sans suivre une chronologie externe, égrène les moments décisifs de ce parcours, et leur préparation : à ce fils d'actrice, pratiquement abandonné à ce qu'il ne voulait pas être son sort, il importait de faire le choix d'une activité et d'un gagne-pain. Ses projets, souvent suivis de pratique, dans l'ordre des mathématiques et de la finance, de l'industrie et de l'agriculture, du journalisme et théâtre, abondèrent, comme le montrent aussi ses écrits autres que l'Histoire de ma vie. Mais la voie majeure fut celle de l'entregent, cet art de saisir les rapports et relations des autres, pour s'y insérer avec profit : sa carrière d'occultiste autoproclamé, racontée avec beaucoup d'humour, reposait sur cette savante perception, mais il préféra le rôle de metteur en scène où il s'incluait parmi les acteurs et dont il donne de savoureux exemples dans l'Histoire de ma vie, projet des projets, qui passa aussi par l'élection d'une langue qui ne fût pas maternelle.
Bien entendu, on ne saurait oublier la longue cohorte des aventures érotiques qui font cependant de Casanova l'opposé de la figure d'opéra Dom Juan : dans la suite mobile des aventures de Giacomo, un rêve qui, poursuivi et recommencé, visait l'unicité toujours fuyante du sujet : il eut l'ambition de maîtriser le titillement du hasard et la passivité de la sensation. Avec quelques femmes-philosophes, il cherchait une autre voie, un chemin vers l'unicité du sujet et de l'objet qui réduirait l'écart entre ses deux langues, entre l'esprit et la chair, entre la fidélité et l'inconstance. La suite amoureuse ne procédait pas alors d'une accumulation par addition, mais dérivait de la soustraction qui aboutissait, par un calcul différentiel, à la part infinitésimale de l'unicité.
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En somme ; pour un usage analytique de la scolastique médiévale
Alain Boureau
- Verdier
- Sciences Humaines
- 3 Février 2011
- 9782864326366
" Depuis vingt-cinq ans, je charge obstinément de scolastique tous les thèmes psychanalytiques possibles.
Pour expliquer mon entreprise, je dois d'abord tenter de définir un investissement personnel, qui passe aussi par les enchantements et puissances de la parole médiévale. Le chapitre III se saisit de l'histoire de Thomas d'Aquin. Mon investissement et mon objet concordent : il se trouve que mon affection admirative s'adresse à une figure éminente de la pensée scolastique. J'espère suggérer là une approche des mécanismes inconscients par une attention dirigée vers la composition même des textes, dans leur formalité plus que dans leur contenu ; j'ai l'ambition de montrer comment un tel corpus suggère de nouvelles méthodes d'analyse, peut-être applicables ailleurs.
Ensuite, j'entends montrer que des enjeux collectifs justifient cette résurgence du passé des scolastiques. Enfin je brosse le paysage scolastique pour y situer mes remarques"
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Chronique des derniers païens : La disparition du paganisme dans l'Empire romain, du règne de Constantin à celui de Justinien.
Pierre Chuvin, Michel Desgranges, Alain Boureau, Pierre Vidal-Naquet
- Les Belles Lettres
- Histoire Belles Lettres
- 12 Mai 2009
- 9782251380971
La disparition du paganisme dans l'Empire romain, du règne de Constantin à celui de Justinien.
Lors de sa parution voici dix-huit ans, Chronique des derniers païens fut salué à la fois par la critique universitaire la plus prestigieuse - Pierre Vidal-Naquet, Pierre Chaunu, Paul Veyne, Michel Tardieu -, et par un large public qui en fit un des livres les plus lus de sa catégorie. L'auteur avait en effet fait le choix de raconter le triomphe du christianisme dans l'Empire romain en se plaçant du côté des vaincus, les "païens", sans complaisance à leur égard et sans dénigrement des vainqueurs.
La première partie, la « Chronique » proprement dite, déroule la fresque narrative des mesures successives de mise à l'écart, puis de proscription des cultes polythéistes. La seconde partie, "Portrait", fait revivre ces ultimes croyances et pratiques de l'Antiquité classique et souligne la proximité des mentalités, parfois très grande, entre païens et chrétiens. Pour finir, des exemples saisissants d'intégration de rituels, d'objets et de fêtes polythéistes dans les fêtes chrétiennes montrent comment une part d'héritage s'est transmise.
La solidité de l'information et l'agrément d'un style toujours clair et vivant font que ce livre n'a pas pris de rides. L'auteur a tenu néanmoins à faire suivre cette réédition d'une postface qui situe l'ouvrage dans le courant de la recherche contemporaine sur ces sujets restés brûlants, à l'heure du renouveau et trop souvent du durcissement des positions religieuses des uns et des autres. Ce livre qui décrit la montée d'une intolérance portée parfois, de tous côtés, par les meilleurs esprits, est aussi un appel à la compréhension et à la tolérance, aujourd'hui, et un défi aux orthodoxies despotiques.
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Écrits métaphysiques et théologiques Tome 1, Tome 2 ; la résompte de 1362
Nicole Oresme
- Les Belles Lettres
- Bibliotheque Scolastique
- 5 Février 2021
- 9782251451626
Les présents textes jetteront un jour neuf sur l'immense figure de Nicole Oresme. Vers 1360, la carrière de Nicole Oresme connut un tournant capital, largement ignoré jusqu'à présent : il devint théologien, du moins d'un point de vue institutionnel. Se munissant d'un doctorat de théologie, il accomplit les étapes successives du cursus. Il faut s'en étonner : la cohérence de son parcours de philosophe de la nature aurait pu le conduire aux mêmes choix que son maître Jean Buridan qui s'était lui-même refusé l'accès aux Facultés supérieures et était demeuré à la Faculté des Arts de Paris.
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Le désir dicté ; histoire du voeu religieux dans l'Occident médiéval
Alain Boureau
- Les Belles Lettres
- Histoire Belles Lettres
- 19 Février 2014
- 9782251381251
On dicte un texte ou un discours, non un affect. Tout le problème est là : comment et pourquoi substituer des paroles à un mouvement intérieur ? C'est une question majeure de la psychanalyse. Mais ici, on projettera ce thème dans un passé lointain, ce qui a l'avantage de donner de la distance et des matériaux à la réflexion.
Le voeu permet de formuler trois questions capitales des sociétés de l'Occident médiéval. Le voeu, comme fanion des moines ou des clercs, s'articule à deux de ces questions : 1) quelque chose comme une classe sacerdotale peut-elle et doitelle se constituer à part des sociétés? 2) Doit-on accepter, combattre ou favoriser des différentiations dans l'Église ?
Devra-telle constituer une union forte, une fédération ou confédération ? On reconnaît là des interrogations essentielles aux Réformes. Le voeu de croisade, à partir de la fin du XIe siècle, lance la troisième question majeure : une entreprise religieuse commune doit-elle être prioritaire par rapport aux exigences individuelles ou nationales ?
Le XIIIe siècle est le temps de débats violents sur le voeu, notamment autour de l'ordre franciscain (chapitre VI) et par ailleurs la pensée scolastique a offert la première théorie élaborée du voeu, que l'auteur présente au chapitre IV. Il a aussi fourni la première réflexion juridique systématique (chapitre III), étendue à des usages sociaux (chapitre V). Il fallait donc en voir le cadre général (chapitre I) et les débuts théologiques difficiles (chapitre II).
La controverse sur le voeu se poursuivit pendant des décennies, avec des épisodes violents, mais la raison scolastique tint bon, jusqu'au coup de force de Martin Luther (1483-1546), qui supprima les voeux avec le monachisme. Mais, tandis que la pensée jésuite réagissait avec force, les réformés trouvèrent d'autres formes de l'engagement volontaire et rencontrèrent la même aporie entre l'individu et la communauté.
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La Grèce au féminin
Nicole Loraux, Alain Boureau, Pierre Vidal-Naquet, Michel Desgranges
- Les Belles Lettres
- 4 Juin 2009
- 9782251380988
Est-il possible de rassembler des biographies de femmes grecques? Seules les femmes « exceptionnelles », les « héroïnes » ont eu droit, dans la tradition écrite par les hommes, à des morceaux de vie. Comment demander à ces femmes d'exception d'être représentatives de la Grèce au féminin? Nulle figure n'est plus difficile à atteindre que celle d'une Grecque sans histoire, d'une femme ordinaire d'Athènes puisque, par définition, dans la conception grecque de la morale, une femme rangée, donc vertueuse, est vouée au silence. C'est pourtant à relever ce défi que se sont attelées les historiennes qui ont décidé d'assumer cette entreprise de construction, en travaillant dans les interstices de la tradition.
Le destin des huit femmes exceptionnelles qui sont présentées dans ce volume nous permet, malgré tout, de mieux appréhender le « féminin » dans la pensée grecque. Pour la plus illustre de ces femmes, la poétesse Sappho (VIIe siècle av. J.-C.), Annalisa Paradiso a choisi de montrer comment la tradition philologique s'est employée à lui construire une vie plus « présentable » que celle qui se déduit de sa poésie, d'où l'élaboration du mythe d'une Sappho hétérosexuelle. La vie de Mélissa, la femme de Périandre (c. 627-580), le tyran de Corinthe, et l'intellectuelle Aspasie (Ve siècle av. J.-C.), la compagne de Périclès (495-429 av. J.-C.) sont présentées par Nicole Loraux, Théanô (VIe siècle av. J.-C.), la Pythagoricienne, par Claudia Montepaone, la Spartiate Gorgô (née en 506 av. J.-C.), fille et épouse de roi Cléomène, par Annalisa Paradiso, Lysimakhè, la prêtresse d'Athéna Polias, par Stella Georgoudi, Nééra (IVe siècle av. J.-C.), la courtisane, par Claude Mossé, et Arkhippè, citoyenne et évergète de Kymé, par Ivanna Savalli. -
Tome X : Astronomie, dioptrique et cinétique : Deux suites de questions sur la sphère, précédées de Jean de Sacrobosco, Traité de la Sphère
Nicole Oresme
- Les Belles Lettres
- Bibliotheque Scolastique
- 14 Juin 2024
- 9782251455556
Ces deux suites de questions sur la sphère, au début des années 1340, témoignent des premiers pas de Nicole Oresme dans sa carrière intellectuelle. Encore étudiant, puis jeune maître de la faculté des Arts de Paris, il commentait par questions le petit traité De spera mundi de Jean de Sacrobosco, au croisement de la géométrie et de l'astronomie. Rédigé vers 1230, le traité de Sacrobosco constituait le manuel de cosmographie le plus diffusé dans les universités jusqu'à la révolution copernicienne (et même au-delà). Il fut souvent mentionné dans différents statuts universitaires comme texte imposé dans l'enseignement. Rappelons que l'astronomie constituait l'une des quatre disciplines du quadrivium, de l'enseignement scientifique dans les facultés des Arts.
La première suite de 17 questions, qui restait encore proche du texte de Sacrobosco, tout en se confrontant déjà à l'astrologie, était inédite et a même été inconnue jusqu'à une date récente, car on la prenait pour une version de la seconde suite de 13 questions, bien plus générale, qui, elle, n'a été transcrite que dans une thèse ronéotée, non revue ni corrigée.
Le thème de la sphère ne cessa de hanter la pensée d'Oresme qui, une vingtaine d'années plus tard, rédigea en français un Traité de l'Espere, mais la précoce série des présentes questions inaugurait une réflexion de Nicole Oresme, qui, par la suite, a planté les fondations de ce qui devint l'astrophysique, en travaillant sur la dynamique des mouvements qui parcouraient les choses de l'Univers, ainsi que sur leur luminosité. Avec cette astrophysique avant la lettre, pourrait se manifester une continuité longue dans l'oeuvre si variée d'Oresme qui pensa en philosophe, en mathématicien, en musicien, en poète et en citoyen. -
Questions disputées Tome 5 ; questions 32-37 ; la vision béatifique et le savoir des anges
Richard De mediavilla
- Les Belles Lettres
- Bibliotheque Scolastique
- 9 Juillet 2013
- 9782251610078
Richard de Mediavilla, franciscain actif à la fin du XIIIe siècle, est un penseur scolastique fort important et profondément original. La Bibliothèque Scolastique publie en 6 tomes ses 45 questions disputées inédites (décennie 1290). Les tomes I, II, III et IV sont déjà parus de 2011 à 2013.Ces six questions originales et puissantes, fortement articulées entre elles, constituent un véritable traité de la vision béatifique, cette vision de Dieu de face à face, promise aux bienheureux. Mediavilla ose en présenter une version très radicale : elle serait provoquée ou constituée, au moins en partie, par l'activité intellective de celui qui voit. L'orientation de Mediavilla, qui peut rappeler certaines tendances de la patristique grecque, doit être rapprochée de celle de son exact contemporain, le dominicain Dietrich de Freiberg.Question 32. Chez les bons anges la grâce et la gloire sont-elles identiques ?Question 33. Les bons anges voient-ils Dieu par un schème ?Question 34. Est-ce selon le même acte que les bons anges voient par un schème Dieu et les créatures en Dieu ?Question 35. Les bons anges voient-ils en Dieu tout ce que voit Dieu ?Question 36. Les bons anges voient-ils les créatures à la fois en Dieu et en leur propre genre ?Question 37. Les anges supérieurs illuminent-ils les anges inférieurs et,si c'est le cas, comment le font-ils?Alain Boureau, directeur d'études à l'É.H.E.S.S., est médiéviste. Parmi ses derniers ouvrages : L'Événement sans fin. Récit et christianisme au Moyen Âge (1993), Le Droit de cuissage. Histoire de la fabrication d'un mythe (1995), Théologie, science et censure au XIIIe siècle. Le cas de Jean Peckham (1999), La Loi du royaume. Les moines, le droit et la construction de la nation anglaise (XIe-XIIIe siècles) (2001), Satan hérétique. La naissance de la démonologie dans l'Occident médiéval (1280-1330) (2004). Il dirige avec Ruedi Imbach la collection Bibliothèque scolastique et, avec Michel Desgranges, la collection Histoire. Il a réalisé l'édition des quatre tomes précédents.
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L'inconnu dans la maison ; Richard de Mediavilla, les franciscains et la vierge Marie à la fin du XII siècle
Alain Boureau
- Les Belles Lettres
- Histoire Belles Lettres
- 5 Février 2010
- 9782251381039
Brusquement, en moins de dix ans, entre 1290 et 1300, la dévotion à la Vierge Marie a pris un tour nouveau en Occident. On connaît le rôle de Duns Scot dans la formulation d'un dogme nouveau, celui de l'Immaculée Conception de Marie, vers 1298, préparée, selon l'auteur, dès 1292, chez Henri de Gand. Le présent livre insère entre ces deux moments celui d'une évocation du miracle de Notre-Dame de Lorette, du transport surnaturel de la maison de la Vierge de Palestine en Occident, que l'on trouverait dans les Quodlibeta du franciscain Richard de Mediavilla. Ce dernier aurait raisonné sur ce miracle marial, daté des années 1290 par les premiers récits de la fin du XVe siècle. Cette allusion impliquait de rajeunir de dix ans le recueil quodlibétique qui évoquait indirectement le miracle.
L'enquête qui aboutit à ce résultat saisit du même coup les positions originales de Mediavilla en matière de fiscalité, de physique, d'anthropologie, de liturgie et d'éducation princière dans un grand débat franciscain.
La rectification des dates d'activité de Mediavilla modifie la portée de son oeuvre : il devient l'un des pionniers du grand tournant de la pensée qui apparaît chez Duns Scot et chez Ockham. Cette rectification correspond de près à un contenu nouveau. Bien des concepts de Duns Scot s'éclairent par la lecture des tentatives tâtonnantes de Richard. À côté d'un aspect pré-scotiste, le texte offre des jalons originaux en direction du nominalisme et d'un certain matérialisme. Un des bénéfices d'une meilleure connaissance des textes de Mediavilla serait de combler un vide de l'histoire de la pensée et de rompre avec l'image intimidante de certains penseurs, isolés dans leur découverte soudaine.
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Questions disputées Tome 4 ; les démons
Richard De mediavilla
- Les Belles Lettres
- Bibliotheque Scolastique
- 18 Janvier 2011
- 9782251060019
Richard de Mediavilla, franciscain actif à la fin du XIIIe siècle, est un penseur scolastique fort important et profondément original. Parmi ses 45 questions disputées (décennie 1290), les neuf questions (23 à 31) de ce volume forment un véritable traité de démonologie, genre rare au XIIIe siècle. Le propos de Mediavilla vise surtout le présent du démon et ses modes d'actions sur les hommes. Il est le grand penseur du "tournant démoniaque" des années 1290. Ce texte offre une des origines d'un genre occidental, le "roman de Satan".
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Questions disputées Tome 2
Richard De mediavilla
- Les Belles Lettres
- Bibliotheque Scolastique
- 13 Juin 2012
- 9782251610047
Ce deuxième volume des Questions disputées est capital dans le système de l'auteur : il introduit des nouveautés conceptuelles radicales : les notions de principe purement possible, d'esse diminutum (que je traduis par être en maquette), l'idée de schème cognitif (ainsi entend-il la species) et l'esquisse d'une théorie du mouvement.
Les questions publiées ici traitent de deux thèmes : aux questions 9 et 10, l'auteur s'interroge sur la nature des puissances, c'est-à-dire des forces internes majeures des êtres dotés de raison : en fait il s'agit de la volonté et de l'intellect. Ensuite, Mediavilla détaille son analyse, en traitant de l'intellect aux questions 11 à 13.
La volonté et l'intellect ne sont plus compris comme de simples questions d'anthropologie et d'angélologie ou de morale, mais entrent dans un système ontologique dont les traits originaux sont rassemblés dans les deux dernières questions.
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Deuxième quodlibet
Richard De mediavilla
- Les Belles Lettres
- Bibliotheque Scolastique
- 18 Mars 2016
- 9782251610108
La publication du deuxième Quodlibet du franciscain Richard de Mediavilla (vers 1248-vers 1300) s'imposait, en raison de l'intérêt de ces textes et des circonstances précises leur rédaction.
Ce deuxième Quodlibet, le plus long, composé de trente-et-une questions, est d'une richesse et d'une variété certaines. La date de 1296 y est confirmée par le contexte des questions 29 et 30. Trois thèmes semblent dominer : la catégorie de quantité, en liaison avec la question eucharistique (3, 14 et 15), la gradation des formes (questions 3 et 4) avec un approfondissement du Principe Pur Possible et la liberté christique (7, 8, 10 et 21). Les questions sociales sur les rentes et l'impôt (23 et 30) sont très longuement développées. On trouvera en outre des réflexions aiguës sur le droit.
Les questions naturelles, notamment sur les aliments et sur l'influence de la taille sur l'intellect offrent des perspectives assez inattendues.
L'éditeur utilise les mêmes manuscrits que pour le Premier Quodlibet, qui manifestent ici encore plus nettement l'insuffisance de l'édition incunable, particulièrement dans la question 10, avec la confusion entre sustentare et substantificare.
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Théologie, science et censure au XIIIe siècle : Le cas de Jean Peckham
Alain Boureau
- Les Belles Lettres
- 5 Novembre 2008
- 9782251380940
Ce livre aurait pu s'intituler L'archevêque et les cadavres. De fait, on y trouve un cadavre qui saigne devant un meurtrier, des mauvais coups, des fureurs, de funestes destins. Mais tout, ici, passe par la doctrine : la violence affecte le discours et l'événement central est constitué par la condamnation, en 1286, de thèses universitaires, tenues à l'université d'Oxford, portant essentiellement sur la nature du corps du Christ mort. Or il se trouve que l'auteur de cette condamnation, l'archevêque franciscain Jean Peckham avait été, trois ans avant cette condamnation, au centre d'une affaire de dénonciation miraculeuse et publique de ce que certains considéraient comme son injustice criminelle : les ossements de l'évêque Thomas de Cantiloupe, mort en exil, avaient saigné en traversant la province du persécuteur. Grâce a une analyse minutieuse du texte de la censure et de ses divers contextes, l'auteur lance des propositions nouvelles sur les pratiques universitaires médiévales, sur la fortune et l'infortune du thomisme, sur la dynamique des concepts et des disciplines scolastiques, sur les articulations entre mentalités communes et culture savante, entre spiritualité et savoir ainsi que sur l'émergence de la formalisation scientifique...
Alain Boureau, directeur d'études à l'EHESS est médiéviste. Parmi ses nombreux ouvrages, on compte La Papesse Jeanne (1988), Le Droit de cuissage. Histoire de la fabrication d'un mythe (1995). Aux Belles Lettres, ses dernières publications sont La Religion de l'Etat. La construction de la République étatique dans le discours théologique de l'Occident médiéval. 1250-1350 (2006), L'Empire du livre. Pour une histoire du savoir scolastique. 1200-1380 (2007) et De vagues individus. La condition humaine dans la pensée scolastique (2008). -
La publication des Quodlibets du franciscain Richard de Mediavilla (vers 1248-vers 1300) prend la suite de celle des ses Questions disputées et s'impose, en raison de la richesse dense de ces textes et des circonstances de leur rédaction. S'ils forment avec les Questions, une sorte de testament intellectuel du penseur, il s'agit de restaurer un sens égaré, car le texte a été publié en incunable, avec de très graves fautes qui dénaturent son sens.
Leur rédaction est entremêlée à celle des Questions disputées. Nous sommes dans le milieu des années 1290. Les Quodlibets ne sont donc pas liés exclusivement à un enseignement universitaire, contrairement à ce que prétend une tradition historiographique. Ils désignent un genre plus qu'une fonction institutionnelle.
Ces Quodlibets sont liés à trois circonstances.
1. Six des vingt-sept questions du troisième Quodlibet se rapportent à une situation précise, les négociations sur le sort de Louis d'Anjou, prince héritier du royaume de Naples, vers 1295.
2. Une question n'a de sens fort que par rapport à la bulle Clericis laïcos, rédigée le 25 février 1296, rendue publique le 21 avril par Boniface VIII. Cette bulle fut fulminée en réaction contre une décision unilatérale de Philippe IV le Bel, qui constitua un tournant dans l'histoire de l'Europe.
3. Une troisième circonstance apparaît de façon feutrée en diverses questions avec le miracle de Notre-Dame de Lorette. La petite maison de la Vierge à Nazareth s'est envolée, sous la conduite d'anges, de Palestine vers l'Occident. Elle se posa à Tersetto (Trst, près de Rijeka, l'ancienne Fiume) en Dalmatie en 1291 et elle trouva son lieu définitif dans la nuit du 9 au 10 décembre 1294, à Loreto, dans les Marches d'Ancône.
Le premier Quodlibet, composé de vingt-deux questions donne l'impression d'une ultime synthèse, composée selon un ordre indiqué dans les divers préambules des questions. Ainsi, l'auteur traite successivement de Dieu, du Christ, des créatures, sur un mode spéculatif, puis pratique.
Il apporte des nouveautés essentielles sur la notion de relation comme chose réelle du monde et articule soigneusement son anthropologie et sa métaphysique. -
Ce troisième Quodlibet, composé de vingt-huit questions, achève cette série de belle façon. Le texte est d'une part lié aux agitations des franciscains autour du jeune prince Louis d'Anjou vers 1296, ce qu'attestent plusieurs questions qui ne peuvent guère se comprendre que par rapport à cette situation. D'autre part, il constitue une sorte de testament intellectuel de Mediavilla, qui rassemble et prolonge les grandes orientations de sa pensée. La controverse avec les Spirituels et avec Olivi est bien présente, mais Mediavilla semble chercher des formules de compromis et parfois même revenir sur les accusations souvent injustes dont Olivi avait été la cible en 1283. Les réflexions sur l'eucharistie, sur la quantité, sur la pénitence, sur le droit et sur l'impôt se poursuivent. Un nouveau thème apparaît ici : la critique de la force imaginative, dont l'exaltation était souvent imputée aux franciscains. Mediavilla se livre donc, après une brève affirmation doctrinale, à une longue et minutieuse analyse naturaliste de la notion de fascination, de la prédiction par les rêves et de l'influence à distance. Une seconde nouveauté apparaît avec le thème de la bonne fortune. Valérie Cordonier, grande experte sur la question, a apporté sur ce point une aide généreuse. Enfin, Mediavilla donne ici une ultime élaboration de thèmes constants, notamment sur sa puissante thèse ontologique de Principium Purum Possibile, dont il livre un achèvement dans la question sur la divisibilité. Il poursuit également son affirmation provocante de l'autonomie de l'éthique par rapport aux normes religieuses et juridiques. Mediavilla dit son dernier mot...
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L'empire du livre ; pour une histoire du savoir scholastique (1200-13801) ; la raison scholastique Tome 2
Alain Boureau
- Les Belles Lettres
- Histoire Belles Lettres
- 11 Septembre 2007
- 9782251380858
Un empire - la domination exercée par la Bible et les autorités - fit naître en retour le rêve d'exercer un pouvoir par l'activité intellectuelle, fondée sur une maîtrise du Livre et matérialisée par les productions de textes. Ainsi s'établit le savoir scolastique. Le présent ouvrage propose une étude du sens et des moyens de l'activité de pensée lors d'un des beaux matins de l'Occident médiéval. Alain Boureau montre d'abord comment se forma une communauté intellectuelle, qui était aussi une corporation sociale, source de promotion et d'exclusion, d'exaltation libre et de dures contraintes. L'institution s'établit autour d'un texte d'enseignement et de débat, les Sentences de Pierre Lombard. Un savoir nouveau en terre chrétienne impliquait de maîtriser les éléments de l'héritage religieux et ancestral : la Bible, les principes de la foi et la patristique. Après avoir analysé les techniques textuelles mises en pratique, que sont l'abstraction intellectuelle et son complément, la casuistique, l'analyse universelle et l'élaboration des distinctions, Alain Boureau oppose la formation d'un langage rationnel dans la communauté scolastique au discours institutionnel qui se solidifia, et à la grande singularité d'une parole individuelle issue de la langue commune. L'Empire du livre constitue, après La Religion de l'État, le deuxième volume de la série La Raison scolastique.
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L'errance des normes ; éléments d'éthique scolastique (1220-1320), la raison scolastique, Tome 4
Alain Boureau
- Les Belles Lettres
- Histoire Belles Lettres
- 8 Juin 2016
- 9782251381336
Le présent volume tente d'historiciser la notion de jugement moral. La pensée médiévale et scolastique du XIII e siècle, en quête d'une éthique spécifique et immanente, s'est émancipée de lourds tabous et a travaillé à la délégation (refus des legs et transmission de capacités) affectée à l'homme pour la production de normes morales. Ainsi, elle a pu associer au rêve d'une symphonie des actes, autour de Thomas d'Aquin, les chants de l'individu (Chiaro, Olivi, Astesano ou Ockham).
L'éthique de cette période tourne autour de la notion juridico-morale de responsabilité, qui demeure jusqu'à nos jours, et sans vraie résolution, une ligne de faîte de la vie éthique. Si le mot n'a pas été créé au Moyen Âge, la notion, sous le nom d'imputation et d'imputabilité, fut très fermement discutée. La situation de discussion restait ouverte tant que cette notion n'était pas inscrite dans des codes, même révisables. C'est une orchestration cohérente de l'éthique qui subit le silence du formalisme scotiste, malgré un ultérieur intermède jésuite. Cette situation suscite des échos dans le monde contemporain occidental où un long cycle de jugement formel, conduisant à l'impératif catégorique (le Sollen) de Kant fut suivi d'une réaction intense : l'éthique avait à juger singulièrement les actes humains. À ce mouvement, il faut associer la période 1860-1960 (Charles Renouvier, Nietzsche, Freud, Hannah Arendt), à laquelle succède un nouveau formalisme.
Le droit est revenu absorber la morale, notamment avec cette prégnance de la responsabilité. Les conduites humaines sont réduites au risque de faute. La responsabilité a servi à amortir les heurts des conduites, par une sorte d'équivalence au « principe de précaution », cet éloge de l'inertie cauteleuse, récemment inscrit dans la Constitution française. Mais l'histoire montre que d'autres retours sont possibles.
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Questions disputées Tome 1 ; le premier principe ; l'individuation
Richard De mediavilla
- Les Belles Lettres
- Bibliotheque Scolastique
- 17 Janvier 2012
- 9782251610030
Ce volume inaugure l'édition bilingue en six tomes des Questions disputées, véritable somme inédite, datant des années 1290. Son auteur, le franciscain Richard de Mediavilla, est un penseur scolastique fort important et profondément original, dont l'oeuvre philosophique et théologique a été influente jusqu'au XVIIe siècle avant de tomber dans un injuste oubli. Ces huit premières questions constituent la partie la plus métaphysique de l'ouvrage. Les cinq premières forment en effet un traité du premier principe, axé sur la question de l'infini, du possible et de l'éternité du monde. Alors que les disputes antithomistes s'apaisaient, ces questions reprenaient de la vivacité avec de nouvelles formulations dans les années 1290. Les questions 6, 7 et 8 ont une forte cohérence : elles constituent un véritable traité de l'individualisation. Le tournant scotiste qui dissocie l'individualisation de la matière doit beaucoup à Mediavilla.
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Kantorowicz, histoires d'un historien
Alain Boureau
- Les Belles Lettres
- Histoire Belles Lettres
- 16 Janvier 2018
- 9782251447643
On trouvera ici un jeu biographique très libre sur Ernst Kantorowicz (1895-1963), auteur du fameux livre Les Deux Corps du roi. Son parcours avait de quoi intriguer : de la Posnanie à Princeton, en passant par l'Allemagne de Weimar, ce médiéviste autodidacte, essayiste devenu érudit, fut un réactionnaire volontaire dans les corps francs, mais se mêla plus tard aux libéraux et marxistes américains dans la résistance au maccarthysme. En outre cet homme, sans doute plus hautain que discret, effaçait ses traces et ne s'était guère expliqué sur cet itinéraire. L'auteur propose alors des vies parallèles, pour faire entrer le possible aux côtés du réel, miner le privilège de l'individu par une prolifération de personnages, empruntés à des contextes ou des occurrences historiques ou fictionnelles. En rapprochant Kantorowicz de Toller, von Salomon, Scholem, etc., on tente d'extraire l'individu de sa bulle artificielle, sans pour autant le jeter dans la multitude.
Il s'agissait alors de retrouver un schéma existentiel dominant, au fil des textes, en recherchant moins le secret ou le caché que l'implicite, les plis d'une vie. En effet, la formule existentielle majeure, dans cette oeuvre, semblait être celle de l'appartenance : il importait à Kantorowicz d'appartenir à une totalité souveraine, l'Allemagne, ou l'Empire, ou l'Université. Ce désir d'appartenance, qui traduit une tension entre l'être-dans et l'être-dehors, est à la racine de la métaphore corporelle dans l'oeuvre de Kantorowicz. Cette thématique de l'appartenance construite peut contribuer à faire pièce à la désastreuse notion d'« identité ».
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Pierre de Jean Olivi (1248-1298) : Pensee scolastique, dissidence spirituelle et societe
Alain Boureau
- Vrin
- 7 Octobre 2002
- 9782711613984
Olivi est probablement une des figures les plus importantes et les plus originales du XIIe siècle. Il présente l'étonnante singularité d'avoir été à la fois un profond penseur scolastique et l'inspirateur de dissidences spirituelles intenses aussi bien au sein de l'ordre franciscains que chez des laïcs parfois illettrés.La pensée d'Olivi se situe au coeur du grand débat de la fin du XIIIe siècle entre aristotélo-thomistes et « néo-augustiniens ». Sous la point de vue philosophique, il s'agit de l'une des premières discussions méthodiques des thèses de Thomas d'Aquin, qui aboutit souvent à des solutions originales. Dans le domaine de l'exégèse, Olivi alle les sûres techniques du XIIIe siècle et une hardiesse d'interprétation étonnante.
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Satan heretique - histoire de la demonologie (1280-1330)
Alain Boureau
- ODILE JACOB
- 1 Mai 2004
- 9782738113665
Les démons de l'art roman demeuraient aux portes de l'enfer et attendaient, goguenards, la mort des pécheurs.
Soudain, entre 1260 et 1350, ils firent irruption, plus redoutables, dans les sociétés humaines. Pour initier les humains à une magie sinistre. Pour donner puissance au crime. Pourchassés comme hérétiques, leurs adorateurs et clients firent l'objet d'enquêtes minutieuses et de châtiments exemplaires. Ainsi commença la chasse aux sorciers qui marqua trois siècles d'histoire européenne. Le livre d'Alain Boureau dépeint la constitution de cette démonologie inédite.
Comment le pacte avec le diable annulait celui avec Dieu, ciment des communautés humaines. Comment la possession témoignait d'une fragilité de la personnalité humaine, perméable aux influences surnaturelles. Au croisement de l'essor des souverainetés et des individus, l'histoire de Satan l'hérétique manifeste la modernité de l'Occident médiéval.
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La religion de l'état ; la construction de la république étatique dans le discours théologique de l'occident médiéval (1250-1350)
Alain Boureau
- Les Belles Lettres
- Histoire Belles Lettres
- 14 Octobre 2006
- 9782251380803
D'où viennent notre République, notre État-nation ? Au moment où les nostalgies de ces formes politiques prennent un tour dramatique, ce livre propose une hypothèse nouvelle : loin de constituer une étape inévitable dans une construction graduelle de l'État, la notion, selon l'expression de l'auteur, de République étatique, qui combinerait l'universalité du genre humain et la considération d'un ensemble particulier, serait née au Moyen Âge, en son moment scolastique. La théologie et la philosophie ont produit au XIIIe siècle une vaste pensée politique bien au-delà des maigres et rares esquisses de science politique, bien au-delà de « précurseurs » isolés. Le livre analyse ces composantes qui convergent vers l'idée de bien commun et de nature humaine, éminente et fragile. Les réflexions sur le péché originel, sur l'Au-delà, sur le bonheur, sur l'individu contribuèrent à cette pensée politique mal connue. Cette orientation rencontra, dès la fin du siècle, des résistances rivales, avec la souveraineté affirmée et concurrente des institutions (Église ou État). Mais cette efflorescence ne fut pas vaine et, au fil des siècles, la pensée politique a été hantée par cette idée scolastique de la République.