depuis le xixe siècle, le médicament est au centre de notre système moderne de santé.
substance d'origine chimique ou biologique, le médicament est délivré sous les formes les plus diverses, des potions aux pilules et des comprimés aux collutoires. cet objet à la fois familier et singulier fait se rencontrer
différents mondes : celui du médecin qui prescrit le médicament, du pharmacien qui le prépare, du scientifique qui le conçoit au laboratoire, du clinicien qui en fait l'essai, de l'agent de l'état qui en autorise la vente, de l'industriel qui le fabrique en masse.
et finalement, du patient qui le consomme, l'adopte ou le rejette. dans cet ouvrage à plusieurs voix, des historiens de la médecine et de la pharmacie, de l'économie et de la culture, rendent
compte des pérégrinations du médicament entre ces différents mondes. ils mettent en valeur les transformations qui ont, depuis deux siècles, sur la scène française, façonné cet objet au coeur de notre quotidien et vecteur des imaginaires les plus
contrastés : pierre de touche des aspirations de tous à la vie en bonne santé, le médicament est aussi le symbole même des risques sanitaires, des difficultés économiques de nos systèmes de protection sociale et de l'inégalité de l'accès aux soins sur le marché international.
"Harmonizing Drugs" deals with the multiple forces that have shaped medicaments in the modern medical world. Using the theme of standardisation, applied both to objects and practices, the book explores the development of twentieth-century medicine and pharmacy by looking at the production, distribution, prescription and consumption of medicaments. The aim is to better understand the contribution of industrial, administrative and clinical standardisation to the Western 'therapeutic revolution', a period when a series of 'miracle' drugs transformed not only healthcare systems but also modern society.
The book examines the evolution of industrial standards and drug trials along with prescription and clinical practices, from a historical perspective. This approach takes us beyond the usual protagonists in this history - research scientists and their clinical partners - offering important contextualisation with respect to the intervention of the state, industry, medical and pharmaceutical science, as well as other actors like patients and prescribing doctors.
The content of the book is based on contributions to the opening conference of the European Science Foundation Research Networking Programme 'Standard drugs and drug standards' dedicated to interdisciplinary research on the history of medicaments in 20th-century Europe.
La représentation publique de l'expérimentation humaine oscille entre demande de tentatives thérapeutiques audacieuses et crainte d'abus médicaux. La profession médicale et les scientifiques n'utilisent quasiment jamais le terme d'« expérimentation humaine ». La loi encadre la pratique expérimentale et le tribunal peut être saisi en cas de dommages. Habituellement, les détails concrets de l'expérimentation humaine restent invisibles, indicibles et inaccessibles. Ici, le détour historique peut jouer un rôle essentiel : rendre visible des pratiques mettant en jeu des expériences sur l'homme. À travers une analyse des discours et des pratiques en France entre 1900 et 1940, cet ouvrage établit que les trois représentations - publique, médicale et juridique - sans forcément s'opposer, témoignent de décalages et contradictions significatifs. Jusqu'à la promulgation de la loi Huriet-Serusclat en 1988, juristes, médecins et public souscrivent en théorie au principe d'une distinction claire entre une expérimentation thérapeutique (avec bénéfice direct) admissible et une expérimentation non-thérapeutique (sans bénéfice direct) répréhensible. Toutefois, en pratique, la notion de « thérapeutique » se révèle d'une plasticité extrême. Entre une vision de la « science faite » - universelle, éprouvée et sûre - et celle d'une science toujours « à faire » - fragmentaire, instable et réfutable - le statut et le degré de certitude que les uns et les autres attribuent à « la science » varient. Dans ce cas, comment distinguer entre expérimentation et traitement ? Comment encadrer une science toujours à faire oe
Cet ouvrage pluridisciplinaire est destiné à accompagner l'enseignement des sciences humaines et sociales au sein des études médicales et des études en santé, de la formation initiale aux Masters et à la formation professionnelle continue. Il s'adresse aux étudiants et à tous ceux qui s'engagent dans les métiers du soin ou qui s'intéressent aux questions épistémologiques, éthiques et sociales impliquées par la médecine contemporaine. Il est principalement l'émanation du Collège des humanités médicales, fondé en 2008, qui réunit les enseignants chercheurs en charge de cet enseignement en France, avec le concours de spécialistes des thématiques abordées.
Pendant toute la première moitié du 20e siècle, les médecins et les responsables politiques craignent que la syphilis ne frappe les nations occidentales de dépopulation et de dégénérescence.
D'importantes mesures de prévention, de dépistage et de suivi des malades sont mises en place.
Tout change avec la pénicilline à la fin des années 1940. La peur de la maladie disparaît et les grandes campagnes antivénériennes sont abandonnées. Aujourd'hui, la syphilis bien qu'elle soit connue, et traitable, résiste et fait figure de maladie infectieuse sans fin.
Ce livre montre les conséquences délétères d'une démobilisation sanitaire prématurée face à une maladie infectieuse, de même que les dangers d'une confiance excessive en une solution pharmaco-technique (vaccin ou médicament) pour lutter contre une "maladie sociale".
eugénique, expérimentation, extermination : un enchaînement, une suite chronologique et une escalade de violence culminant sous le nazisme, que l'on croit connaître mais dont des travaux récents nous dévoilent de nouvelles perspectives.
au centre des études réunies dans ce livre se trouvent une pratique et une profession, la médecine, aux prises avec le nazisme et une institution à la fois au coeur du régime nazi et géographiquement à la périphérie du reich, la reichsuniversität strassburg. a l'image de l'histoire de toute la province alsace-moselle, annexée de fait entre 1941 et 1944, le passé difficile de la reichsuniversität exige un regard croisé franco-allemand.
tel est le pari de ce livre qui présente des aspects inédits de cette histoire. la première partie de ce livre mène le lecteur vers une connaissance renouvelée des crimes et de leurs responsables, soutenus par des politiques et par des réseaux scientifiques. la seconde partie lui fait rencontrer des victimes et des témoins de l'époque.