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Christiane Noireau
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Avec ce premier livre sur l'oeuvre du graveur Louis-Joseph SOULAS, Christiane NOIREAU nous apprend à regarder, à mesurer la profondeur de son inspiration jusqu'à « un bruit de larmes souterraines » .
C'est une initiation de notre regard à voir ce qu'il exprime, sa compassion pour la souffrance, la solitude, le dur labeur des hommes et des animaux « le poids d'un jour mort qu'on ramène. » Soulas(La Gerbe Noire 1928) Christiane NOIREAU écrit : « Sous le couvert de peurs imaginaires et de fantasmes enfantins, Soulas a disposé à la fois dans son texte et dans l'imagerie qui l'accompagne, les grandes frayeurs de l'humanité depuis que celle-ci, progressivement, a développé sa rationalité. » Soulas (Les Bêtes de la Nuit 1951) « Il y avait un homme en qui se joignaient miraculeusement le sens aigu de la réalité, l'intuition poétique, une sûreté de métier accomplie, la concision du trait. Je n'hésite pas à dire que SOULAS était un grand artiste, qu'un excès de modestie a seul maintenu dans une pénombre, mais sur les travaux de qui la corrosion du temps n'aura pas de prise, parce qu'il s'est entièrement moqué de la mode et de ses recettes fragiles. En honorant sa mémoire, l'on rend service à l'art lui-même, que l'imposture aux cent visages menace ou accable. Et l'on se donne quelques chances de rendre confiance à un public affolé qui ne sait plus pourquoi ni de quoi il s'ébahit, ni s'il a encore le droit de hausser les épaules. » Jules ROMAINS de l'Académie Française
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Le chagrin est classé parmi les arts mineurs de la vie psychique.
Depuis Vienne, les arts majeurs que sont le deuil, la mélancolie et la dépression, ont retenu toutes les attentions. Mais qu'en est-il du chagrin ? Celui que chacun connaît, enfoui ou à fleur de peau. Qu'en est-il de la consolation ? Est-elle si difficile ? A-t-elle des conceptions différentes selon nos croyances, nos philosophies ? Traversant les âges, les littératures, de Balzac à Dostoïevski et Jodorovski, de Baudelaire à Stefan Zweig et Yasushi Inoué ; les musiques, de Mozart à Beethoven, de Sibelius à Alban Berg ; rencontrant les événements contemporains, la mort d'un pape et le retour d'otages ; la photographie avec l'oeuvre de James Nachtwey ; affrontant les guerres et rappelant l'héroïsme d'un Janusz Korczak ; se souvenant des textes d'Aristote, de Montaigne, de Pascal mis en perspective avec le concept de la résilience chez Boris Cyrulnik ; analysant un roman de Mary Webb ; disséquant les étymologies de " chagrin " et de " consolation " ; s'interrogeant sur l'affectivité maternelle et la mort de l'enfant...
L'auteur nous entraîne dans un voyage intérieur et intime où nos chagrins d'enfants et d'adultes en rencontrent d'autres, se posent en questions trouvant chemin auprès de pensées comme celle de Balint ; se consolent à l'écoute de la musique intérieure qu'elle évoque ; rejaillissent à la confrontation d'un monde contemporain et de ses violences ; vivants mais apaisés.
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Comment protéger encore ? Comment protéger l'autre qui nous est si proche ? Comment se protéger soi-même ? L'objet de ce travail est d'essayer de penser autrement, en revenant à des élémentaires, des fondamentaux de ma relation à l'autre qui m'est si proche, et aussi à moi-même. Christiane Noireau livre quelques extraits tirés d'oeuvres littéraires, dans lesquels apparaissent des blessures qui auraient pu être évitées si l'esprit de la protection avait été à l'ouvrage, suivis de situations diamétralement opposées qui exposent comment l'engagement et la volonté de protéger ont pu ailleurs se manifester, souvent dans le courage, l'abnégation, le risque de la vie. Puis il sera question de situations au cours desquelles la protection a été tentée, voulue au plus profond des êtres aidants, mais s'est révélée vaine, et enfin d'exemples plus fructueux de sauvetage, le plus souvent empruntés à la « chaîne d'union » maçonnique, ou à ses substituts profanes, inspirés d'elle, efficaces, rationnels, patients et toujours fraternels.
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L'esprit des cheveux ; chevelures, poils et barbes ; mythes et croyances
Christiane Noireau
- Apart
- 22 Novembre 2010
- 9782360320431
Avant de devenir une parure naturelle, les cheveux furent, à l'instar des autres poils du corps, une toison protectrice contre les intempéries.
Avec le développement des civilisations, ils permirent des coiffures somptueuses. Mais, ce qui frappa d'abord l'imagination, fut leur longévité, leur force, leur résistance au temps. De là, vint certainement l'histoire de Samson. Longueur et beauté les tirèrent vers le péché. Et ce fut l'histoire de Marie-Madeleine. Les rituels qui accompagnent leur première coupe et ceux qui suivent la mort, sont innombrables.
Les croyances en leurs pouvoirs maléfiques ou bénéfiques sont étonnantes. Ici, ils servirent d'outils, ailleurs de médication. De modes en révoltes politiques ou pratiques castratrices, leur longueur fit sens. En un mot, " sur toutes les soupes " de l'existence humaine, " il traîne bien un cheveu ". Cet ouvrage en donne un bel aperçu.
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Une prostituée.
Si profondément déchue qu'elle fut élevée à la dignité de premier apôtre. Inondant les pieds du Christ de larmes, de cheveux et de caresses pendant le repas chez Simon qui tente de l'humilier, elle déborde d'amour ; hurlante, prostrée ou suppliante au pied de la croix, elle reçoit le sang divin ; silencieuse, face à Jean, elle équilibre les Pietà ; humble et divinement humaine, elle enserre dans ses mains, une dernière fois, les pieds du Bien-Aimé qui descend au tombeau ; fidèle entre tous, elle reçoit, la première, au jardin, Celui qui ne pouvait l'abandonner.
Le jour de la Pentecôte, elle reçoit le don des langues, ce qui la conduit avec sa soeur Marthe, jusqu'à Marseille où elle évangélise la population pour finir sa vie, en pénitente, à la Sainte Baume. Au moment de la Dormition de la Vierge, elle rejoint les apôtres pour recueillir le dernier souffle de Marie. Telles sont les étapes de la vie de Maria de Magdala retracées à la fois par les Evangiles et La Légende Dorée et très particulièrement par les artistes qui, à foison, ont osé exalter le corps amoureux de la patronne des filles perdues.
Que penser de ceci : le corps de la femme a été occulté dans la virginité du corps de Marie et réhabilité dans celui d'une prostituée ? La Vierge et Marie Madeleine ont établi cette dialectique autour du Fils de Dieu qui, dans son humanité, ne pouvant bannir l'une ou l'autre, a aimé les natures physiquement et psychiquement agonistiques du corps de la mère et de celui de l'amante.
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Un livre d'art sur la pauvreté a de quoi surprendre.
De même que représenter la pauvreté peut relever du défi pour un peintre. Qui lui achètera ces toiles montrant le pénible labeur ? Qui exposera dans son salon orné de marbre et de velours l'image de ce qui, de tout temps, a été redouté : la misère ?
Un miséreux ne passe pas par l'atelier d'un peintre de cour.
À l'exception de quelques oeuvres hollandaises, espagnoles avec Murillo, italiennes avec Caravage et, en France, des épisodes paysans relevés par les frères Le Nain, ou le vielleur aveugle de Georges de La Tour, il faut attendre le XIXe siècle pour que soient représentés des enfants dormant l'un sur l'autre, un défilé de gueux, des laveuses de vaisselle, une femme de gréviste, des cordonniers...
Les révolutions de ce siècle mirent soudain ce petit peuple sans identité sur le devant de la scène et les peintres, dans le sillage des utopistes et des romanciers, osèrent alors, sans pudeur, montrer leur souffrance.
Au XVIIIe siècle, Fragonard et quelques-uns de ses disciples avaient été séduits par des femmes au travail, des lavandières. Mais ces femmes, vêtues comme des actrices dans un décor de théâtre, ne laissaient rien paraître de leur épuisement.
Grâce au talent de peintres tels que Georges Rouault, Honoré Daumier, Félicien Rops, Alfred Roll ou Jean-François Raffaëlli, l'extraordinaire témoignage sociologique présenté ici nous renvoie à l'évolution d'un monde en mutation accélérée par la révolution industrielle et rend compte de l'engagement de ces artistes, témoins de leur temps.
L'originalité de cet ouvrage est de se situer dans une perspective à la fois religieuse, mais aussi historique, politique et artistique. Véritable étude de la condition humaine, ces oeuvres révèlent une vision de l'art et de la vie au réalisme transcendé.
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Après la mort calamiteuse de son troupeau décimé par l E.S.B., François a repris goût à la vie. Il revient d'une petite foire exposition où il a présenté deux jeunes vaches. Sur l'autoroute, un accident retarde son retour aux Granges Vieilles. Pendant ce temps, Marie, enceinte de huit mois, a fait une chute dans le jardin. Elle est amenée à la maternité. Mais, le personnel médical est réquisitionné par les services de l'hôpital qui doit faire face à l'affluence des blessés de l'autoroute. L'enfant disparaît.... François se lance dans de longues heures et journées de recherches policières. Entre ses visites à Marie, ses propres enquêtes, ses travaux à la ferme, dans son affolement, François laisse couver un incendie aux Granges Vieilles. C'est dans la maison des parents de Marie, aux Champs Grands, que la vie reprendra avec l'aide d'Evguenia, l'apicultrice voisine, qui viendra aider le couple à s'installer. La nature heureuse de cette femme pourtant éprouvée dans son existence, insufflera un nouveau bonheur de vivre.
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