Quatrième de couverture Rose de Paestum ou Rosa gallica, fleur d'Orient ou d'Occident, toujours la rose a conjuré le deuil.
Dans un jardin de nulle part, une voix s'élève et se souvient. Elle convoque les disparus dont les murmures se sont tus. Des fantômes de proches, mais aussi des figures mythiques : Maria Callas, Emily Brontë, Emily Dickinson, Werther, Frantz de Galais, Heathcliff, et, au premier rang de ces interlocuteurs privilégiés, un poète romantique, Gérard, dont l'oeuvre aimée donne accès au monde et soulève le voile ensevelissant les morts.
Entre les fragments, des liens se tissent, en une méditation funèbre où le motif symbolique de la rose, à travers ses multiples variétés, unit mémoire et rêve.
Dans une vieille demeure au bord de la Baltique, une jeune fille rêve son existence, espérant aller étudier à Dresde où.
Avec Caspar David Friedrich, s'invente la peinture de paysage. Avide de savoir, elle lit, elle écrit, dans l'ombre de son frère Wilhelm qui lui fait connaître ses amis philosophes, et d'abord le plus singulier d'entre eux, le poète Friedrich von Hardenberg - Novalis - pour lequel elle éprouve bientôt des sentiments exaltés. A Iéna, elle se lie avec Caroline, l'épouse d'August Schlegel. puis de Schelling.
Avec Friedrich Schlegel, Ludwig Tieck, Clemens Brentano, tous partagent le goût des discussions passionnées et des amitiés intellectuelles, dans l'admiration critique des oeuvres de Schiller et de Goethe. Ce roman d'apprentissage, scellant l'amour à l'oeuvre d'art, emprunte ainsi des détails à des figures authentiques, redistribués d'un personnage à l'autre, entre fiction et réalité. La narratrice de ce journal de jeunesse pourrait être la soeur imaginaire de Wackenroder, une lointaine cousine de Bettina von Arnim ou de Caroline von Günderode, l'une de ces inspiratrices qui accompagnèrent l'aventure du premier Romantisme allemand.
Et si la mort est omniprésente dans ces pages, elle n'est que l'envers de la vie la plus ardente, avec pour horizon l'absolu.