Étienne Lantier, mécanicien au chômage, erre sur les routes du nord de la France. Au hasard d'une rencontre, frigorifié et mort de faim, il finit par trouver un emplois dans la mine du Voreux. Il découvre alors les conditions inhumaines du travail et la misère de la vie de mineur.
Mais, les conditions économiques étant au plus bas, la Compagnie propriétaire du Voreux essaie de baisser encore leurs maigres salaires. Désespérés par une existence déjà misérable, faite de privations (ils ne mangent pas tous les jours, meurent de silicose, vivent dans des logements exigus...), Etienne entraîne ses camarades dans la grève. S'engage alors un bras de fer entre la direction intraitable et inconsciente des conditions affreuses des mineurs et une foule famélique de plus en plus révoltée prête aux pires extrémités pour se faire entendre. Le face à face s'éternise: qui cédera le premier ?
Comme son titre l'indique, Germinal est la germination de la conscience ouvrière face à la cupidité du capital, la volonté d'une plus juste répartition des richesses produites par l'effort commun des ouvriers, la dénonciation de la transmission héréditaire de la fortune, l'exigence de l'égalité pour tous. C'est aussi l'incompréhension entre une bourgeoisie vivant une vie luxueuse et confortable et une classe ouvrière, survivant à grand peine et ne réclamant qu'un peu plus de considération et une juste rémunération de son labeur.
Germinal est le treizième roman de la série des Rougon- Macquart.
Le Figaro du 23 janvier 1868 à propos de Thérèse Raquin : « C'est le résidu de toutes les horreurs. Le sujet est simple, le remords physique de deux amants qui tuent le mari mais qui, ce mari tué, n'osent plus s'étreindre, car voici le supplice délicat qui les attend : "Ils poussèrent un cri et se pressèrent davantage, afin de ne pas laisser entre leur chair de place pour le noyé. Et ils sentaient toujours des lambeaux de Camille, qui s'écrasait ignoblement entre eux." Enfin, un jour, ces deux forçats de la morgue tombent épuisés, empoisonnés, l'un sur l'autre, devant le fauteuil de la vieille mère paralytique, qui jouit intérieurement de ce châtiment par lequel son fils est vengé... Forçons les romanciers à prouver leur talent autrement que par des emprunts aux tribunaux et à la voirie.»
"Lorsque L'Assommoir a paru dans un journal, il a été attaqué avec une brutalité sans exemple, dénoncé, chargé de tous les crimes. Est-il bien nécessaire d'expliquer ici, en quelques lignes mes intentions d'écrivain ? J'ai voulu peindre la déchéance fatale d'une famille ouvrière, dans le milieu empesté de nos faubourgs. Au bout de l'ivrognerie et de la fainéantise, il y a relâchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuité, l'oubli progressif des sentiments honnêtes, puis comme dénouement, la honte et la mort. C'est la morale en action, simplement.
L'Assommoir est à coup sûr le plus chaste de mes livres. Souvent j'ai dû toucher à des plaies autrement épouvantables. La forme seule a effaré. On s'est fâché contre les mots. Mon crime est d'avoir la curiosité littéraire de ramasser et de couler dans un moule très travaillé la langue du peuple. Ah ! La forme, là est le grand crime ! Des dictionnaires de cette langue existent pourtant, des lettrés l'étudient et jouissent de sa verdeur, de l'imprévu et de la force de ses images. Elle est un régal pour les grammairiens fureteurs. N'importe, personne n' a entrevu que ma volonté était de faire un travail purement philologique, que je crois d'un vif intérêt historique et social...".
Emile Zola
La naissance du grand magasin, pieuvre commerciale écrasant le petit négoce traditionnel, conséquence inexorable du consumérisme inhérent au développement économique.
Cette « Mécanique à manger les femmes » génère, pour fonctionner, une forme spécifique de communauté : une société hiérarchisée, avec son cortège d'arrivisme, de jalousie, de malveillance et de perfidie.
Octave Mouret, précurseur inspiré, bouleverse sa corporation comme Haussmann bouleverse la ville. Il parie tout sur les femmes, sur leurs envies et sur leur capacité à faire plier le monde devant leurs désirs effrénés.
Une lui résiste : Denise, incarnation de la vertu et de la générosité. Elle devient une obsession pour cet ogre.
L'histoire évoque le monde du chemin de fer et se déroule tout au long de la ligne Paris-Saint-Lazare - Le Havre. Entre les deux gares, décrites avec une grande précision, les héros ne cessent d'osciller, dans un trajet pendulaire, jouets des passions qui les dominent. De grands drames arriveront à mi-chemin du parcours, au croisement des destins, dans un tunnel, et au carrefour (lieu-dit imaginaire à consonance négative) de la Croix de Maufras.
Outre son aspect documentaire, La Bête humaine est un roman noir, sorte de thriller du xixe siècle qui a choqué les contemporains de Zola. On ne décompte pas moins de deux viols, plusieurs meurtres, au moins deux suicides, et deux catastrophes, dont beaucoup sont inspirés de faits divers réels.
Enfin, La Bête humaine est un roman à charge sur la période de décadence bien caractéristique de la fin du Second Empire, aboutissement voulu du cycle des Rougon-Macquart.
"Je veux vous expliquer comment une famille, un petit groupe d'êtres, se comporte dans une société, en s'épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus, qui paraissent, au premier coup d'oeil, profondément dissemblables, mais que l'analyse montre intimement liés les uns aux autres. L'hérédité a ses lois, comme la pesanteur." Emile Zola.
A Plassans, petite bourgade provençale, le lendemain du coup d'Etat de Napoléon III fondant le Second Empire, deux adolescents, Miette et Silvère, se retrouvent mêler aux insurgés républicains. Le nouveau pouvoir organise la répression Mais en même temps que cette histoire, c'est surtout la naissance d'une famille qui se trouve évoquée : les Rougon et les Macquart dont la double lignée, légitime et bâtarde, descend de la grand-mère de Silvère, Tante Dide. Entre Pierre Rougon et son demi-frère Antoine Macquart, aux caractères radicalement opposés, l'affrontement va rapidement se déclarer et dégénérer.
Le Second Empire vu à travers les Rougon, archétypes de la bourgeoisie ambitieuse et parvenue. Aristide Rougon, dit Saccard, fait partie des prédateurs-prévaricateurs qui vont bâtir leur fortune pendant la transfor- mation de Paris initiée par le baron Haussmann. A cette époque de spéculation immobilière et de révolution industrielle, la caste financière forme l'armature sur laquelle s'appuie le pouvoir de Napoléon III.
En contrepoint, l'auteur décrit le parcours de Renée, épouse de Saccard, emportée dans la spirale des mondanités arrogantes et superficielles inhérentes à sa condition.
Elle se perdra dans sa recherche d'émotions singulières.
Sous le second empire, le bouleversement de Paris voit le quartier marchand se transformer avec l'apparition du projet Baltard. C'est pendant l'édification des fameux pavillons que Zola situe son récit. La pratique ancienne, artisanale, persiste à côté du modernisme de ce qu'on appellera " Les Halles ". L'auteur décrit la vie, les rapports quotidiens et les intrigues des personnages typiques de ce monde commerçant. Parallèlement, un homme, Florent, revient du bagne. Etranger à ce monde, il ne pourra jamais s'y intégrer et perdra sa liberté alors que la communauté des marchands file son destin sans être contrariée par les drames qui se nouent dans son sein.
Sous le second empire va naître le système de la spéculation financière qui régit l'économie encore aujourd'hui. La Bourse, le « jeu » capitaliste, vont enflammer les passions des grandes fortunes comme des classes laborieuses. Nous retrouvons Aristide Rougon, dit Saccard, qui, après ses déboires de promoteur immobilier (La Curée) se lance dans la conquête des marchés financiers.
En démontant le mécanisme des grandes opérations boursières à travers la création d'une banque, Zola fait vivre tous les personnages typiques gravitant autour de ce monde spéculateur.
Octave Mouret (le futur héros du Bonheur des Dames), débarque à Paris et devient le nouveau locataire d'un immeuble bourgeois de six étages, situé rue de Choiseul. Il découvre rapidement que, dans cette demeure en apparence de réputation irréprochable, les intrigues font partie de la vie courante des habitants. Derrière une belle façade se dissimule une cour intérieure d'où émane des odeurs nauséabondes dues aux détritus des cuisines que les domestiques jettent par les fenêtres. Et par analogie, derrière cette respectable façade, existe un puant cloaque moral, où le vice, l'adultère et l'hypocrisie bourgeoise règnent en maître : de vieux barbons pervertissent, grâce à leur argent, des jeunes filles ; les maris trompent leurs femmes avec les domestiques ; les femmes méprisent leurs maris et ne restent que pour leur fortune ; les mères courent les bals afin de trouver, coûte que coûte, un beau parti pour leur progéniture... Octave, qui au départ se laisse prendre à ce jeu, revient dans le droit chemin grâce à Mme Hédouin, la seule qui réussisse à se tenir à l'écart de cette misérable société.
Les bonnes du dernier étage subissent et assistent à cet infernal ballet. Comme le dit l'une d'elle en guise de conclusion :
- Mon Dieu ! mademoiselle, celle-ci ou celle-là, toutes les baraques se ressemblent. Au jour d'aujourd'hui, qui a fait l'une a fait l'autre. C'est cochon et compagnie.
Pot-Bouille est le dixième volume des Rougon-Macquart.
Quel tyran se dissimule derrière cette jeune noble qui cache sous ses draps le cadavre de son amant ? jusqu'où julien est-il prêt à s'embarquer pour une nuit d'amour que thérèse lui promet, s'il l'aide à se débarrasser du corps ? aimer n'est-ce pas se condamner déjà ?
Texte disponible dans la collection librio pour une nuit d'amour a été publié pour la première fois en 1882 dans le recueil « capitaine burle ».
A la suite de la mort de son épouse, Jean Macquart, désespéré, personnage principal de La Terre, reprend du service dans l'armée. Incorporé dans le 106e de ligne, il y est caporal. Ses hommes le respectent. Lors de la guerre franco-prussienne de 1870, il ne peut qu'assister impuissant à l'effondrement de l'Empire et à la déroute de ses armées. Pour Zola, l'incompétence de l'état-major, l'impréparation des troupes, l'archaïsme des matériels et le rôle néfaste joué par l'impératrice Eugénie auprès de Napoléon III ont amené cette déroute. C'est aussi l'histoire d'une amitié entre Jean Macquart et l'un de ses soldats, l'intellectuel Maurice Levasseur. Le premier défend une France où règnent l'ordre et la sagesse ; le second souhaite mettre fin aux injustices et rêve de révolution. Ces divergences idéologiques ne les empêchent pas de se respecter. Lors de la déroute, chacun sauvera la vie de l'autre. Mais une fois la guerre finie, tous deux vont se retrouver à Paris et participer à la Commune: Macquart avec les Versaillais et Levasseur avec les communards... Zola signe ici son seul roman historique. Il y dénonce les horreurs de la guerre, ce qui lui créera bien des inimitiés. Mais dans cette débâcle, n'assiste-t-on pas à l'avènement d'un monde nouveau, plus juste, plus humain, plus démocratique ? La débâcle est le dix-neuvième volume des Rougon-Macquart. Il fut, après Germinal, le plus lu des romans de Zola.
" Quand on enferme la vérité sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une force telle d'explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. On verra bien si l'on ne vient pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres. " Zola publie en 1898 l'article J'accuse dans L'Aurore, pour dénoncer l'incroyable erreur judiciaire portée à l'encontre d'Alfred Dreyfus. L' " affaire " a divisé la France pendant 12 ans, et a révélé l'anti-sémitisme qui sévissait alors.
Ce texte est le modèle le plus célèbre d'un appel à la justice des hommes par la seule force des mots et de la presse.
Le héros, Serge Mouret, ordonné prêtre à l'âge de vingt-cinq ans, choisit d'exercer son ministère dans le petit village des Artaud, à quelques kilomètres de Plassans, sa ville natale (qui correspond dans les romans de Zola à Aix-en-Provence). Là, il sent monter en lui l'appel des sens, appel refoulé jusque-là par son éducation et sa formation au séminaire. Cet élan est attisé au contact des paysans, proches de la nature, et de leurs filles aux moeurs assez libres.
Cette force se transforme en amour mystique pour la Vierge Marie (les pages de descriptions des prières du prêtre devant Marie sont merveilleuses, tendres, poétiques), accompagné d'extases et de mortifications qui finissent par le rendre gravement malade. À deux doigts de mourir, il est confié par son oncle, le Docteur Pascal, à un athée nommé Jeanbernat et à sa nièce Albine, jolie fille de 16 ans habituée à gambader dans la nature.
Ils vivent tous deux dans une merveilleuse propriété à l'abandon appelée le Paradou. Au Paradou, Albine va peu à peu réapprendre la vie à l'abbé Mouret. Dans ce Paradou métaphore du Jardin d'Eden à la végétation luxuriante, ils vivent comme Adam et Ève et découvrent peu à peu l'amour, qui finit par devenir charnel... mais comment un amour charnel peut-il remplacer celui divin et pur qui brûlait dans le coeur de Serge ? C'est là tout le drame de ce livre.
Zola fait preuve dans ce roman d'une maestria rarement atteinte dans la littérature française. Un roman un peu en marge, faussement naïf, très poétique, qui n'apporta pas le succès à son auteur : une enquête fut même demandée contre l'écrivain accusé de corrompre les bonnes moeurs et de ridiculiser l'Eglise.
«C'est un samedi, à six heures du matin que je suis mort après trois jours de maladie. Ma pauvre femme fouillait depuis un instant dans la malle, où elle cherchait du linge. Lorsqu'elle s'est relevée et qu'elle m'a vu rigide, les yeux ouverts, sans un souffle, elle est accourue, croyant à un évanouissement, me touchant les mains, se penchant sur mon visage. Puis la terreur l'a prise; et, affolée elle a bégayé, en éclatant en larmes :
- Mon Dieu ! mon Dieu ! il est mort !»
Dans son univers clos, Angélique, jeune orpheline recueillie par un couple de brodeurs, les Hubert , confond le rêve et la réalité et se passionne pour la vie des saints.
Pour quelle raison les miracles de La Légende dorée ne se produiraient-ils plus ? Innocente dans sa conception de l'amour, elle ne rêve plus que de rencontrer l'image pure et idéale de celui qui l'aimera et qui se dévoilera à elle sans se présenter. Elle tombe éperduement amoureuse de Félicien, jeune ouvrier verrier.
Le Rêve ne se brise pas à cause de la naïveté d'une enfant insouciante. Emile Zola s'attaque presque à la volonté toujours trop pragmatique d'adultes qui se vouent à la réalité comme à un refuge contre leurs fantasmes. le rêve échoue à cause de la réalité.
A Plassans, berceau provençal de sa famille, tandis que le Second Empire est tombé depuis deux ans, Pascal Rougon vit auprès de sa nièce Clotilde qu'il a élevée et qu'il adore.
Le Docteur Pascal conclut l'histoire de la famille.
Comment on se marie regroupe quatre courts récits d'Emile Zola, qui relèvent de l'étude de moeurs.
Quatre mariages, quatre milieux sociaux différents et un seul regard. Si, chez les bourgeois, le mariage est une transaction financière, chez d'autres l'amour est possible. L'auteur montre les différences de modes de vie pour mieux laisser apprécier l'absolue similarité des rapports conjugaux, et l'inexorable défaite du mariage tel que le XIXe siècle l'imposait aux hommes et aux femmes.
Le moulin du père Merlier, par cette belle soirée d'été, était en grande fête. Dans la cour, on avait mis trois tables, placées bout à bout, et qui attendaient les convives. Tout le pays savait qu'on devait fiancer, ce jour-là, la fille Merlier, Françoise, avec Dominique, un garçon qu'on accusait de fainéantise, mais que les femmes, à trois lieues à la ronde, regardaient avec des yeux luisants, tant il avait bon air. Extrait de L'Attaque du Moulin La nouvelle L'Attaque du Moulin paraît pour la première fois dans le recueil intitulé Les Soirées de Médan que fait publier Emile Zola en 1880. Cet ouvrage regroupe plusieurs nouvelles de différents auteurs s'inspirant de la guerre de 1870. On y retrouve notamment Boule de Suif de Guy de Maupassant.
- Il n'y a rien de nouveau, par chez vous ? - Non, répondit-il. On parle des grandes pluies de ces jours derniers, on prétend que ça pourrait bien amener des malheurs. En effet, les jours précédents, il avait plu pendant soixante heures, sans discontinuer. La Garonne était très grosse depuis la veille; mais nous avions confiance en elle; et, tant qu'elle ne débordait pas, nous ne pouvions la croire mauvaise voisine. Elle nous rendait de si bons services! Elle avait une nappe d'eau si large et si douce! Puis, les paysans ne quittent pas aisément leur trou, même quand le toit est près de crouler. - Bah! m'écriai-je en haussant les épaules, il n'y aura rien. Tous les ans, c'est la même chose : la rivière fait le gros dos, comme si elle était furieuse, et elle s'apaise en une nuit, elle rentre chez elle, plus innocente qu'un agneau. Tu verras, mon garçon; ce sera encore pour rire, cette fois... Tiens, regarde donc le beau temps!
"Il s'arrêta net d'étonnement. Il ne reconnaissait pas la longue fille mince et déhanchée qu'il avait vue, l'autre saison, à la Blancarde. Naïs était superbe, avec sa tête brune, sous le casque sombre de ses épais cheveux noirs; et elle avait les épaules fortes, une taille ronde, des bras magnifiques dont elle montrait les poignets nus. En une année, elle venait de pousser comme un jeune arbre." La nouvelle d'Emile Zola, Naïs Micoulin donne son nom au recueil dans lequel elle paraît en 1883. Elle inspire tout d'abord Alfred Bruneau qui écrit et met en musique un drame lyrique en 2 actes. Le spectacle est présenté pour la première fois au Théâtre de Monte-Carlo le 2 février 1907. En 1945, Marcel Pagnol écrit le scénario et les dialogues du film Naïs. Fernandel y interprète le rôle de Toine.
Petit village côtier isolé, vivant de la pêche, Coqueville compte moins de deux cents habitants. Dans cet endroit paradisiaque, le quotidien est cependant rythmé depuis des siècles par les querelles entre deux grandes familles : les Floche et les Mahé. Après une tempête, et alors que l'équipage des Floche est rentré bredouille d'une sortie en mer, celui des Mahé rapporte une cargaison qui pourrait bien mettre un terme à la haine qui régnait jusque-là...
Avec La Fête à Coqueville, ZOLA s'éloigne de la noirceur habituelle de ses propos. Son écriture exhale ici continuellement ses richesses, même après plusieurs lectures ou écoutes et François COSTAGLIOLA a su trouver le ton adéquat, léger et drôle, afin de nous faire vivre cette semaine historique de l'histoire de Coqueville.
Durandeau est un riche industriel que les scrupules n'étouffent pas. Alors que tant d'autres spéculent sur la beauté et ses accessoires, il va développer une affaire florissante en faisant commerce des filles laides. Son succès immédiat et spectaculaire sera à la hauteur de l'ignominie de sa démarche.
Avec Les Repoussoirs, Emile ZOLA aiguise sa plume et esquisse une charge féroce mais non dénuée d'humour, contre la marchandisation de l'individu dans une société dévorée par le culte de l'argent et la fatuité.
Dans Celle qui m'aime, le narrateur, à la poursuite de son idéal féminin, sera confronté à une réalité plus triviale que celle qu'il se plaisait à fantasmer. Quant aux Disparitions mystérieuses qui enflamment les imaginations, elles pourraient bien n'être que roublardises destinées à remplir des poches ou des estomacs.
Trois textes forts, au style impeccable et à l'humour parfois caustique, pour un constat désenchanté sur la nature humaine.
Bernard PETIT, grand habitué des livres-audio et familier des studios, met ici son talent et sa voix hors-norme richement timbrée au service du verbe incisif d'un des plus grands écrivains français.