La Phénoménologie de l'esprit n'est pas seulement un ouvrage décisif dans l'histoire de la philosophie : c'est aussi, aux côtés du théâtre de Shakespeare ou de La Divine Comédie de Dante, l'une des oeuvres majeures de la culture occidentale. Achevée dans l'urgence, parue en 1807 dans une Europe agitée par les guerres napoléoniennes, elle eut un succès tardif : en France, il fallut attendre le XXe siècle pour qu'on reconnût en elle le sommet de la philosophie idéaliste allemande ? à la fois une remémoration dense et fulgurante de toute la philosophie, et le début d'une nouvelle façon de penser la vie, l'histoire et la pensée elle-même.
La présente traduction restitue la dynamique poétique propre à ce moment où s'expose pour la première fois la démarche dialectique de Hegel : en s'attachant à préserver l'économie et la fluidité singulières de la langue de l'auteur, elle offre une nouvelle lecture de ce texte capital.
Illustration : Virginie Berthemet © Flammarion
Les Principes de la philosophie du droit figurent aujourd'hui parmi les grandes théories philosophiques de l'État. Hegel y établit une dialectique ascendante en laquelle il apparaît que le droit abstrait et la moralité ne trouvent leur vérité que dans la réconciliation entre la gestion des choses et des consciences, à savoir dans la réalité morale.
Ils eurent en leur temps un extraordinaire succès, dont témoigne une lettre de Hinrichs à Hegel : « Les exemplaires envoyés aux libraires de Heidelberg étaient déjà épuisés le jour même, et il y a jusqu'ici tant d'exemplaires commandés chez eux que l'un d'eux a dit que «c'était vraiment trop fort» ». Les comptes rendus furent nombreux ; les critiques aussi. Et cependant il aura fallu attendre la fin du XXe siècle pour que l'on mesure véritablement la richesse et la complexité de ce moment capital de la pensée politique : toute la sphère de l'activité humaine est couverte par la philosophie du droit.
« Nous croyons pouvoir affirmer que le beau artistique est supérieur au beau naturel, parce qu'il est un produit de l'esprit. L'esprit étant supérieur à la nature, sa supériorité se communique également à ses produits et par conséquent, à l'art. C'est pourquoi le beau artistique est supérieur au beau naturel. Tout ce qui vient de l'esprit est supérieur à ce qui existe dans la nature. La plus mauvaise idée qui traverse l'esprit d'un homme est meilleure et plus élevée que la plus grande production de la nature, et cela justement parce qu'elle participe de l'esprit et que le spirituel est supérieur au naturel. »