«Je suis né le 6 mai 1918. J'ai quatre-vingt-six ans. Une certitude:j'ai mille ans de souvenirs. En cette heure où le jour décline, assis en tailleur au sommet de cette dune de sable, comme du temps de ma jeunesse au milieu des Bédouins de ma tribu, ces souvenirs, je les vois qui défilent en cortège sur la ligne d'horizon. Je vois des villes qui s'enchevêtrent dans la chevelure du temps. Je vois des gratte-ciel et des jardins, là où ne poussait que la rocaille. Des palmiers, des nuées de palmiers. Des écoles, des universités, des hôpitaux, des musées, et tant d'autres rêves devenus vrais. J'ai tiré des entrailles du désert un pays dont les gens d'Occident savent le nom:le père de la Gazelle. Mon nom, lui, vous est peu connu. Je m'appelle Cheikh Zayed.»Gilbert Sinoué nous conte le destin extraordinaire de Cheikh Zayed, père fondateur des Émirats arabes unis et fervent humaniste. Un grand portrait doublé d'une somptueuse invitation au voyage à travers les mythes du Moyen-Orient.
Meknès, 10 avril 1672. «Si Dieu m'a donné le royaume, nul ne peut me l'ôter.»L'homme qui prononce ces mots s'appelle Moulay Ismaïl. Il vient de monter sur le trône du Maroc et d'accéder aux titres suprêmes de sultan et de commandeur des croyants.Durant son demi-siècle de règne, cet homme hors du commun réussit l'impossible : unifier son royaume et étendre son territoire. On le surnomme le Roi-Soleil marocain.Autour de lui, l'Europe s'avance. Et déjà s'annoncent les premières tentatives de ce que l'on appellera plus tard la colonisation.C'est à travers le regard d'un Français, Casimir Giordano, médecin personnel du sultan, que flamboie cette épopée, faite de déchirements, d'intrigues et de gloire.L'île du Couchant est le premier volume de ce Guerre et paix oriental qui s'achèvera en 1912, à l'heure du protectorat.
Le roman vrai de Lawrence d'Arabie.
Paris, 1962. L'historien Paul Savarus et sa femme sortent enthousiastes de la projection de Lawrence d'Arabie, le film de David Lean. Ils sont bousculés par un spectateur qui paraît hors de lui. L'homme s'appelle Alan Carswell et ne décolère pas. Ce film ? Un conte hollywoodien, à mille lieues de la vérité. Car lui a connu Lawrence, à Oxford, lorsqu'il était étudiant en archéologie. Il sait la vérité sur ce « prince aux deux visages ».
À la fois abasourdi et intrigué, Savarus décide de se lancer sur les traces de l'auteur des Sept piliers de la sagesse.
Qui fut le véritable T. E. Lawrence ? Un mythomane ? Une prima donna névrosée ? Un agent sans pouvoir ? Un fabuleux dissimulateur ? Autant de questions soulevées par Gilbert Sinoué dans ce roman en forme d'enquête, qui revisite l'incroyable épopée de l'un des personnages les plus mystérieux du XXe siècle.
«Berlin, novembre 1911.Voilà près d'une heure que les diplomates français défendaient leur position, sans vraiment parvenir à convaincre leurs interlocuteurs allemands. C'est alors que Caillaux, le président du Conseil, décida d'abattre ses cartes.- Une partie du Congo français est à vous. Soit 295 000 km2.Alfred von Kiderlen-Waechter esquissa un sourire.- Intéressant. Mais encore?- Pour que cela ait l'air d'un échange territorial classique, et afin de préserver notre opinion, vous nous céderez la partie orientale du Bec de Canard. Guère plus de 15 000 km&2sup;.- Le Bec de Canard?- Oui, Excellence, le Bec de Canard. C'est en raison de sa forme que l'on surnomme ainsi ce territoire au nord du Cameroun proche du lac Tchad.- Et que souhaitez-vous en échange de ce... troc?- Pas grand-chose. Le champ libre au Maroc...»Dans ce roman qui fait suite à L'île du Couchant, naviguant de la prise d'Alger à la funeste bataille d'Isly, de la chute d'Abd el-Kader à l'instauration du protectorat, se déroule une formidable partie d'échecs dont les pièces sont des êtres de chair et de sang. Entourés d'espions de tout bord, les protagonistes de cette grande saga verront leurs espoirs et leurs destins brisés.
« Après des siècles de silence, moi, Jérusalem, j'ai décidé de prendre la parole pour raconter mon histoire. La vraie. Non celle que colportent mes courtisans, ceux qui s'imaginent - simples d'esprit - que je pourrais n'appartenir qu'à un seul d'entre eux, qui me voient comme une épouse que l'on peut mettre en cage ou une prostituée qui cède aux plus offrants. Je suis Jérusalem.
Voilà des millénaires que je saigne. Hébreux, Perses, Babyloniens, Grecs, Romains, Arabes, Ottomans, Francs, Mamelouks, Britanniques, tous ont foulé mon sol, tous ont voulu me posséder en versant le sang, et il n'est pas impossible que je disparaisse un jour, réduite en cendres pour avoir été trop désirée, à moins que les trois Prophètes ne sortent de leur silence et ne se décident à n'être qu'un seul coeur pour que mon coeur continue de battre. »
Bruges, 1441.Arborant un air mystérieux, l'index posé sur les lèvres, Jan Van Eyck avait chuchoté:Petit, il faut savoir se taire, surtout si l'on sait.Qui pouvait se douter alors que, derrière la recommandation du maître flamand, l'un des plus grands peintres de l'histoire de l'art, se cachait le Grand Secret?À travers les brumes de Flandre et la luminosité éclatante de la Toscane, un enfant de treize ans va se retrouver confronté à une effroyable conspiration. Un monde occulte, empli de ténèbres qu'il lui faudra affronter avec l'innocence pour toute arme. Pourquoi veut-on sa mort? Que sait-il qu'il n'aurait jamais dû connaître? Pour quelle raison des peintres de génie, des apprentis, des orfèvres, des penseurs, des architectes sont-ils la cible de meurtriers invisibles? Quels sont les liens mystérieux qui les relient entre eux et les poussent insensiblement au bord de l'abîme?Autant de questions auxquelles l'enfant de Bruges devra s'efforcer de répondre s'il ne veut pas disparaître à son tour dans la nuit.
«Moi, Abou Obeïd el-Jozjani, je te livre ces mots. Ils m'ont été confiés par celui qui fut mon maître, mon ami, mon regard, vingt-cinq années durant : Avicenne, prince des médecins, dont la sagesse et le savoir ont ébloui tous les hommes. De Samarkand à Chiraz, des portes de la Ville-Ronde à celles des soixante-douze nations, résonne encore la grandeur de son nom...» Ainsi commence le récit consacré à l'une des plus hautes figures de la pensée universelle. Né en 980 à Boukhara, Avicenne, ou Ibn Sina, est à dix-huit ans le médecin le plus renommé de son temps. Pris dans les remous et les guerres qui agitent les confins de la Turquie et de la Perse du XI? siècle, il est tour à tour nomade, exilé, vizir. Sa dernière étape le conduit à Ispahan, cité sublime, où il meurt à cinquante-sept ans après avoir bu, jusqu'à l'ivresse, à la coupe du savoir et de l'amour.
«Tolède, 1487.Ce que je vais te livrer est le plus troublant, le plus prodigieux de tous les secrets.Libère ton esprit de toute entrave.Bois chacune de mes phrases.Que ni le parfum mourant des jasmins, ni le babillage des femmes voilées, qu'aucune de ces choses terrestres ne puisse te distraire de ta lecture.C'est l'histoire d'un livre.»Dans une Espagne déchirée par la guerre de reconquête et l'Inquisition, trois hommes vont partir à la recherche de ce mystérieux ouvrage. Trois hommes que tout sépare:un juif, un moine franciscain et un Arabe. Ils n'auront pas d'autre choix que d'unir leur prodigieux savoir pour accéder à la plus grande révélation de tous les temps.Dona Manuela Vivero, proche d'Isabel la Catholique, va croiser leur route. Elle est détentrice, affirme-t-elle, de la clé, l'ultime, celle qui conduit au Livre...
Né en 1126 à Cordoue, Averroès a connu la gloire puis la disgrâce, le respect des puissants puis l'exil et la clandestinité. Il a contribué à la légende de l'Andalousie musulmane, mais il a payé au prix fort les audaces de sa pensée. Ses idées seront tout aussi violemment condamnées par l'Eglise que par les théologiens musulmans qui lui reprocheront d'oser aborder la foi par le biais de la raison, de refuser le dogme et l'usage des textes sacrés.
Traité en paria, menacé, il mourra haï de tous à Marrakech. Pourtant, des siècles plus tard, son oeuvre demeure plus vivante que jamais. Prix de la Griffe Noire 2017, cette biographie romancée d'une grande richesse redonne vie à l'un des penseurs les plus emblématiques de l'histoire grâce à la plume magistrale de Gilbert Sinoué.
Médine, 672. Voici quarante ans, le Prophète a rendu son âme au Tout-Puissant. La plupart de ceux qui l'ont connu ont disparu. Certains sont morts, d'autres se sont dispersés dans l'immensité de l'Orient.
Tous, sauf un homme, un vieillard. Il est le dernier témoin. L'ultime mémoire. Un jeune scribe, Hussein Abd el-Jawad, chevauche à travers le désert. Le temps presse. Il est convaincu que le Très-Haut lui a confié une mission sacrée : recueillir les souvenirs du vieil homme, afin de les transmettre au monde. Sauver la mémoire avant que les vents du désert ne l'effacent à jamais.
Jawad arrivera-t-il à temps ? Le disciple saura-t-il se remémorer ce que furent les propos de Muhammad ?
Avec les talents conjugués de l'écrivain et du conteur, Gilbert Sinoué fait revivre le Messager de Dieu, l'homme dont les faits et gestes sont une source d'inspiration pour plus d'un milliard d'hommes et de femmes. Un récit passionné, qui nous transporte à l'aube des temps modernes.
«Essayerais-tu de me dire que l'on peut entrevoir l'avenir ? demanda Ricardo.- L'avenir et le passé.- Nous connaissons tous notre passé. Où est l'intérêt ?- Le passé dont je parle, c'est celui d'avant le passé et de tous les autres passés. Serais-tu donc assez naïf pour imaginer que l'on vive une seule existence ? On naît, on meurt, on vit, on meurt... à l'infini.»Entre l'Argentine et les terres brûlées de Grèce, c'est l'histoire d'une obsession vieille comme le monde, celle d'un homme à la recherche d'une femme. À une différence près : Ricardo Vacarezza aurait connu Sara il y a trois mille ans...
1916-2001. Au coeur de l'Orient , quatre familles, juive, palestinienne, irakienne et égyptienne, tentent de survivre au naufrage que l'Occident leur impose. À des milliers de kilomètres de là, un diplomate français observe, impuissant, le s prémices de l'apocalypse, tandis que dans son esprit résonne l'ultime question : le bruit des bombes recouvrira-t-il à jamais le souffle du jasmin ?
« Le vieux sage murmura :
- Je vais te révéler un secret. Il existe une plante. Une plante qui vit ici, au fond des eaux. Elle a des reflets argentés. Si l'on ne prend pas garde, elle écorche les mains comme fait la rose. Si tu parviens à la trouver, alors mange-la et tu obtiendras la vie éternelle. » Entre légende et vérité, Le royaume des Deux-Mers est un fabuleux voyage initiatique qui nous transporte trois mille ans avant notre ère, aux confins de l'une des plus anciennes civilisations du monde, sur l'île de Barheïn : Dilmoun, le « pays où le soleil se lève» et où, d'après la tradition sumérienne, résidait le seul survivant du Déluge. Dilmoun, le jardin d'Éden.
Le destin au Proche et Moyen-Orient de quatre familles de nationalités et de confessions différentes, de 1956 aux attentats terroristes de 2001. Une Syrienne et un Egyptien, une Palestinienne et un Israélien vont essayer de prouver que malgré la guerre, l'amour a sa place.
Au lendemain du 11 septembre 2001, une nouvelle ère troublée s'ouvre au Moyen-Orient. Cinq personnages, trois femmes et deux hommes, en sont les premières victimes, en Irak, en Syrie, à Gaza et au Liban. L'espoir déçu des printemps arabes, le combat entre deux visions de l'humanité, l'une islamiste et l'autre occidentale, fait disparaître un monde.
Août 1790...«La terre vibrait sous elle comme un être assoupi, nourri d'on ne sait quel rêve. Cette terre d'Égypte dont Schéhérazade, treize ans, savait toutes les senteurs, les moindres frémissements...»Schéhérazade c'est l'Égyptienne. Autour d'elle tente de survivre une Égypte exsangue, province ottomane que se déchirent depuis des siècles les pachas turcs et les beys mamelouks.Juillet 1798...Un certain général Bonaparte, aveuglé par son «rêve oriental», débarque à Alexandrie à la tête de quarante mille hommes. Dès lors, Schéhérazade et les siens sont pris dans un tourbillon meurtrier tandis qu'agonise l'Expédition française dans des bains de sang qui souilleront le sable du désert et les flots majestueux du Nil. C'est une prodigieuse fresque qui défile sous nos yeux, avec les espoirs, les passions, les tourments d'une femme, d'une famille, et, à travers eux, le destin de l'un des plus vieux peuples du monde.
Récit de l'histoire religieuse, politique, sociale, intellectuelle et culturelle de l'islam et de son expansion depuis l'hégire.
Florence Nightingale : on l'appelait « la Dame à la lampe » parce qu'on la voyait parcourir la nuit les hôpitaux militaires, en s'éclairant d'une lampe à pétrole. Elle a créé le métier moderne d'infirmière.
Alors qu'au XIXe siècle ce travail est réservé aux laissées-pour-compte, anciennes prostituées et alcooliques, Miss Nightingale bouscule les convenances : à seize ans, sa décision est déjà irrévocable, elle sera infirmière, au grand désespoir de sa famille qui cherchera en vain à l'en dissuader.
En octobre 1854, Florence accompagne une escouade d'infirmières volontaires sur les champs de bataille de la guerre de Crimée. Forte d'un caractère hors norme, elle réforme et assainit les hôpitaux militaires, anticipant les futures méthodes d'asepsie. Elle fonde en 1860 à Londres la première véritable école d'infirmières, la Nightingale Training School for Nurses, et, avec l'invention du télégraphe, ses exploits se répandent à travers le monde : en 1861, lors de la guerre de Sécession aux États-Unis, le gouvernement de l'Union fait appel à elle pour obtenir ses conseils en matière d'organisation des hôpitaux de campagne.
Au même titre que Pasteur, elle joue un rôle déterminant dans la lutte contre les maladies infectieuses. Elle meurt en 1910, brisée par les maladies contractées dans les hôpitaux et sur les champs de bataille.
Construisant cette biographie comme un roman digne de Sherlock Holmes, Gilbert Sinoué retrace le destin de cette femme d'exception à travers les yeux d'un personnage, Jonathan Brink, qui mène l'enquête après l'enterrement de la Dame à la lampe.
1914, Anatolie orientale.
C'est au coeur de paysages sauvages et montagneux que vit la famille Tomassian : Vahé, le grand-père, Bedros et Achod, ses fils, Anna et ses deux enfants, Aram, 12 ans, et Yéva, 14 ans. En avril 1915, toute la famille est massacrée sous les yeux d'Aram et Yéva. Commence alors la déportation et un véritable voyage aux enfers pour les deux adolescents arméniens.
Deux siècles après la mort du Christ, l'Église chrétienne est encore pourchassée et déjà divisée, tandis qu'un homme, Calixte, se prépare à devenir le seizième successeur de Pierre. Nul n'aurait pu lui prédire pareil destin. Ni les légionnaires qui l'ont enlevé de Thrace et vendu à Rome comme esclave, ni le puissant sénateur qui en fit son banquier, ni Marcia, la concubine de l'empereur Commode à qui l'attache une passion démesurée, et surtout pas les chrétiens eux-mêmes dont il méprise la soumission. De Rome à Alexandrie, d'Antioche aux bagnes de Sardaigne, un homme hors du commun brise les chaînes de la fatalité et entreprend un bouleversant voyage en quête de la Vérité qui le conduira à la charge suprême pour laquelle il était appelé.
Grèce, île de Patmos. Un homme regarde la nuit.
Pourquoi ce chirurgien au faîte de la gloire a-t-il brusquement choisi l'exil ? Que cache le silence farouche qu'il maintient sur son passé ? Est-ce le hasard qui l'amène à croiser la route de la jeune Antonia et de sa mère, la fantasque Béba ? Son fils peut-il l'aider à panser ses plaies ?
Envoûtant, le nouveau roman de Gilbert Sinoué est une aventure intime où chacun apprend à faire face à ses blessures les plus profondes.
Jamais pharaon n'aura autant intrigué. L'inventeur du monothéisme, qui défia au péril de sa vie la colère des dieux et de leurs gardiens, était-il un fou ou un visionnaire ? A-t-il été assassiné ? La Grande Épouse royale Néfertiti a-t-elle influé sur les décisions du maître de l'Égypte ? Tant de siècles écoulés ont éparpillé les pièces de ce puzzle... Au fil des pages, deux égyptologues, Judith Faber et Philippe Lucas, vont tenter de décrypter l'énigme du dieu roi. S'appuyant sur les thèses les plus récentes, Gilbert Sinoué plonge, à la manière d'une enquête policière, au coeur du mystère de l'une des figures les plus fascinantes de l'Égypte ancienne.
Pour tenter d'expliquer l'enchaînement de circonstances qui a conduit aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, l'auteur retrace l'histoire du Proche et du Moyen-Orient depuis 1916, à travers le regard de trois familles : palestinienne, égyptienne et irakienne. La saga mêle leurs destins aux bouleversements de l'histoire.
En 1893, Mohandas Karamchand Gandhi part en Afrique du Sud pour défendre les intérêts d'une entreprise indienne. A Durban, en 1904, il fait la connaissance de l'Allemand Hermann Kallenbach, avec qui il entretient une amitié amoureuse remarquable par son intensité et ses répercussions psychologiques.