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Peu de figures se prêtent davantage à la légende et au roman que celle du malheureux Louis II de Bavière (1845-1886).
Louis II a 18 ans en 1864, lorsqu'il succède à son père Maximilien II sur le trône de Bavière. Il admire Wagner qu'il attire à Munich et pour lequel sa générosité n'a pas de limites. Ayant envoyé ses troupes combattre au côté des soldats prussiens contre la France en juillet 1870, Louis II permet aussi l'ouverture d'une nouvelle page dans la relation prusso-bavaroise : la fondation politique de l'unité allemande.
Enfermé dans ses châteaux de Neuschwanstein et Herrenchiemsee, le roi se livre à la fascination de la mythologie wagnérienne pour échapper à la médiocrité du temps présent et remet à son gouvernement la gestion du quotidien, jusqu'à son incarcération et à sa fin tragique.
Dans un style enlevé, Jacques Bainville dresse le portrait d'une figure complexe, dont l'image a marqué les imaginations. -
Publié en 1931, le Napoléon de Jacques Bainville connut un immense succès. Écrit dans un style étincelant, il est une référence pour saisir l'épopée napoléonienne. Bainville, royaliste convaincu, proche de Charles Maurras et de Léon Daudet, livre une étude complète et méthodique des faits, sans passion ni enthousiasme excessif, qui aboutit à un puissant portrait de Napoléon. Avec son art du récit et son style élégant, il donne aux événements leur juste place et fait revivre un Napoléon captif de l'héritage révolutionnaire, emporté de guerre en guerre par le rythme de l'histoire, qui est celui de la vie. En un mot, un classique.
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« La dictature n'a pas de causes uniformes. Elle peut être une réaction de défense contre l'anarchie et la ruine et contre les effets de la démocratie portée à sa dernière conséquence [...]. Elle peut être au contraire pour la démocratie égalitaire et anticapitaliste le moyen de vaincre les forces qui lui résistent et de s'imposer. Il y a donc des dictatures diverses. Il y en a pour tout le monde et un peu pour tous les goûts. Ceux qui en rejettent l'idée avec horreur s'en accommoderaient très bien et, souvent, s'y acheminent sans s'en douter. Ceux qui la désirent seraient parfois bien déçus si elle triomphait.
« Qu'on l'appelle ou qu'on la déteste, il est donc essentiel de la connaître avec les visages divers qu'elle a pris au cours de l'histoire, puis, de nos jours, dans des pays si nombreux et si éloignés les uns des autres qu'on aurait probablement tort de n'y voir qu'une sorte de vogue quand elle est l'effet d'une loi ou d'une nécessité. » Jacques Bainville, 1935.
Une histoire globale, toujours d'actualité.
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Histoire de trois générations : 1815-1918
Jacques Bainville
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 2 Janvier 2025
- 9782262109899
La réédition d'un des livres les plus aboutis de Jacques Bainville, et pourtant devenu introuvable.
Bien connu pour son Histoire de France constamment rééditée de 1924 à nos jours, l'historien et journaliste Jacques Bainville (1879-1936) l'est moins pour sa pensée en matière de politique étrangère. Elle est pourtant essentielle dans l'histoire des idées politiques de notre pays. Or, de toute son oeuvre, Histoire de trois générations, publiée la dernière année de la Grande Guerre, est sans nul doute l'ouvrage qui a le plus contribué à l'élaboration de sa conception des relations internationales. L'auteur y décrit l'évolution de la politique extérieure de la France du congrès de Vienne en 1815 jusqu'au conflit de 1914. Bainville y montre que la Révolution française et l'héritage napoléonien bouleversent la politique française en lui donnant des objectifs idéologiques, cela au détriment d'une politique réaliste s'inscrivant dans la continuité du Concert des Nations de l'époque moderne.
Affilié à l'Action française, Bainville possédait pourtant une influence bien au-delà des cercles monarchistes. À cet égard, Histoire de trois générations s'inscrit dans le cadre des grands débats politiques de la Troisième République mais aussi bien au-delà. En effet, comme son livre Les Conséquences politiques de la paix à la dimension prophétique saisissante, Bainville avait vu dans l'européisme et le mondialisme un aboutissement de cette idéologie française. C'est dire l'actualité de cet ouvrage et de son inspiration. -
Comment s'est faite la restauration de 1814
Jacques Bainville
- Editions Des Six Coupeaux
- 16 Avril 2014
- 9782365310048
Il y a deux cents ans, Louis XVIII montait sur le trône de France : ainsi débutait la première Restauration. On peut certes en lire ici ou là le récit, mais il a paru qu'une bonne façon de se remémorer cet événement, aussi méconnu que souvent maltraité, consistait à se tourner vers l'historien Jacques Bainville (1879-1936) dont la remarquable étude, écrite à l'occasion du centenaire mais publiée seulement après sa mort, mérite incontestablement d'être (re)découverte. En effet, moins en royaliste - ce qu'il était devenu, comme on sait - qu'en esprit rigoureux et indépendant, l'auteur des Conséquences politiques de la paix y tord méthodiquement le cou, s'appuyant pour cela sur le travail d'Albert Sorel, à la légende complaisamment entretenue d'un roi revenu dans les « fourgons de l'étranger » : voici donc une façon particulièrement intéressante d'appréhender ce moment de notre histoire, en même temps qu'une belle leçon d'esprit critique, de liberté de pensée, à ne manquer sous aucun prétexte...
Edition sur papier vélin, couverture cartonnée, tranchefiles.
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Une histoire de France des origines à la fin de la Grande Guerre par un styliste à la plume incomparable.
Nous n'avons pas tenté une oeuvre originale : on peut éclaircir l'histoire, on ne la renouvelle pas. Nous n'avons pas non plus soutenu une thèse. Nous nous sommes efforcé de montrer comment les choses s'étaient produites, quelles conséquences en étaient résultées, pourquoi, à tel moment, telle décision avait été prise plutôt que telle autre. Ce qu'on découvre, au bout de cette analyse, c'est qu'il n'est pas facile de conduire les peuples, qu'il n'est pas facile non plus de fonder et de conserver un État comme l'État français, et l'on en garde, en définitive, beaucoup d'indulgence pour les gouvernements. Peut-être ce sentiment est-il la garantie de notre impartialité. Mais comment serions-nous de parti pris puisque notre objet est de présenter dans leur enchaînement les événements de notre histoire ? Nous ne pouvons la juger que par ses résultats. Et, comparant notre condition à celle de nos ancêtres, nous sommes amené à nous dire que le peuple français doit s'estimer heureux quand il vit dans la paix et l'ordre, quand il n'est pas envahi et ravagé, quand il échappe aux guerres de destruction et à ces guerres civiles, non moins redoutables, qui, au cours des siècles, ne l'ont pas épargné. Ce passage, tiré de l'introduction de ce livre publié en 1924, illustre bien la nature de l'ouvrage. Loin de ce que feront l'école des Annales et l'historiographie marxisante des années 1950 et 1960, Jacques Bainville privilégie une histoire plus classique et littéraire qui, tout en se fondant sur l'exactitude des faits et le refus des partis pris, traite singulièrement de l'histoire politique de la France imbriquée dans l'histoire de la politique extérieure que, en tant que journaliste et chroniqueur parlementaire, il connaît sur le bout des doigts. Toute son attention est portée, avec une très grande clarté, sur l'enchaînement des faits au service d'un but : montrer comment la France s'est construite à travers les âges, comment celle de son temps provient de celle d'hier. Un grand bonheur de lecture au contact d'un livre très instructif. -
Les conséquences politiques de la paix (J. Bainville) ; les conséquences économiques de la paix (J. M. Keynes)
John Maynard Keynes, Jacques Bainville
- Gallimard
- Tel
- 24 Avril 2002
- 9782070764846
Rarement texte diplomatique aura été, dès sa signature, aussi critiqué, décrié, dénoncé que le traité de Versailles qui mit fin à la Première Guerre mondiale. Deux livres ont cristallisé cette hostilité et la déception ressentie par les contemporains. Le premier, Les conséquences économiques de la paix de John Maynard Keynes, publié en 1919, souligne les suites funestes que le traité devrait avoir non seulement pour l'Allemagne, mais pour l'avenir économique de l'Europe, dont la croissance était tirée par l'appareil productif allemand. Le second, Les conséquences politiques de la paix de Jacques Bainville, paru un an plus tard, complète celui de Keynes autant qu'il s'y oppose, et montre que le traité risquait fort de n'être qu'un armistice de courte durée. Alors qu'aujourd'hui la carte de l'Europe est, en substance, redevenue celle qu'avait tracée le traité de Versailles et que celui-ci fait l'objet de nouvelles analyses, ces deux textes incisifs et lucides, pour la première fois réunis en un seul volume, alimenteront de nouveau la réflexion tout en éclairant la situation de notre continent.