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La critique dramatique révèle l'état de la société.
Lorsque Emile Zola et Octave Mirbeau entrent en guerre contre Francisque Sarcey, c'est à la bourgeoisie réactionnaire de la IIIe République qu'ils livrent bataille. Romain Rolland, dans le titre " Point de critique ", résume bien l'attitude des auteurs vis-à-vis de la critique d'humeur. Marcel Pagnol s'indigne. Dans L'Impromptu de l'Alma, Eugène Ionesco ridiculise les critiques de la revue Théâtre populaire, notamment Roland Barthes et Bernard Dort.
Les metteurs en scène ne sont pas les derniers à manier l'ironie féroce. Et lorsque Jacques Lassalle dénonce les médiocrités de la profession, n'adresse-t-il pas des griefs analogues à ceux que Jacques Copeau lançait à Léon Blum ? N'y aurait-il alors que de mauvais critiques ? Parole à la défense ! Les textes de Bernard Dort, Georges Banu et un entretien inédit avec Bertrand Poirot-Delpech permettent de dessiner avec finesse et lucidité les contours d'une critique exigeante.
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A l'exception notable du Marchand de Venise, le théâtre évite, depuis la Seconde Guerre mondiale, de représenter sur scène un personnage juif et désigné comme tel.
Et lorsqu'il s'y hasarde, il provoque de violentes réactions.
Il fut pourtant une époque où " la question juive " était l'un des sujets de prédilection de la scène française. Des pièces antisémites, consciemment revendiquées ou non, étaient jouées avec un très grand succès dans de nombreux théâtres parisiens. Les critiques se déchaînaient. L'antisémitisme de ce répertoire dramatique était discuté, approuvé ou combattu pour ce qu'il était à l'époque : une opinion politique.
L'antisémitisme ne se cantonnait pas à ces pièces, aujourd'hui tombées dans l'oubli, il contamina l'ensemble de la vie théâtrale des années 1880 à la Seconde Guerre mondiale, exhibant sur scène le " type juif ". Il irrigua aussi
bien le théâtre de boulevard " de droite " que le théâtre d'avant-garde " de gauche ". (Gémier, Lugné-Poe ou Dullin ont contribué à diffuser cette caricature dans le public.
) Certains auteurs dramatiques juifs eux-mêmes ajoutèrent leur voix au concert antisémite. Tous dénoncèrent le " théâtre juif ou enjuivé ", synonyme d'un théâtre médiocre, boulevardier, par opposition au théâtre pur, pauvre, d'avant-garde, aux mains des vrais artistes. Ce volume propose une réflexion autour de quelques textes importants - inédits ou opportunément disparus après-guerre - et d'un cahier photos, sur cette mémoire " confisquée " du théâtre.
Non pour jouer les procureurs mais pour comprendre le rôle et la responsabilité du théâtre dans notre histoire politique.
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Théâtre populaire, enjeux politiques
Pascal Ory, Chantal Meyer-plantureux
- Complexe
- Le Theatre En Question
- 9 Juin 2006
- 9782804800994
La notion de « Théâtre populaire » a été souvent étudiée du côté des artistes, des théoriciens, jamais dans sa dimension politique. Ce fut pourtant un long combat qui provoqua de nombreuses discussions à l'Assemblée nationale. Des hommes politiques de droite comme de gauche s'affrontèrent : l'État devait-il ou non s'engager, devait-il ou non aider à la création d'un véritable Théâtre populaire en France ? Ce volume se présente sous la forme d'un essai suivi d'une anthologie. Les textes qui la composent ont été choisis pour rendre compte du dialogue souvent houleux qui a existé, de la fin du XIXe au milieu du XXe, entre artistes et hommes politiques.
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Sarah Bernhardt, pourtant invalide, n'a pas hésité à donner
plusieurs représentations théâtrales devant des milliers de
soldats, regroupés pour voir l'une des grandes vedettes du
temps. Moment de détente dans la vie du poilu, mais aussi
propagande ou reflet de leur existence difficile, le théâtre
joue un rôle important dans la vie du Front pendant la
Grande Guerre. Or, il est encore l'un des territoires peu
connus de l'histoire culturelle de la Première Guerre
mondiale.
Le théâtre monte au Front explore les différents visages du répertoire
de ce moment crucial: des pièces censurées à celles
écrites par les poilus eux-mêmes, du théâtre patriotique au
pacifiste, des auteurs de l'arrière aux représentations des casernes
et des campements. Entre « bourrage de crâne » et
vision très réaliste donnée par les soldats, le théâtre propose
une image fouillée de la guerre, de ses représentations, et des
façons dont elle a été vécue.
Le livre se compose d'une série d'essais sur la vie théâtrale entre 1914 et 1918, depuis Paris jusqu'au Front, et y adjoint une anthologie d'extraits significatifs d'un répertoire largement inédit, voire méconnu.