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Avec Nijinski, Rudolf Noureev (1938-1993) reste le plus grand danseur du XXe siècle. Il fut au ballet ce que Callas fut à l'opéra. Beauté, talent, gloire, fortune : le destin semble avoir tout accordé à celui qui traversa la vie en courant. Tout à la fois danseur et chorégraphe, aventurier dandy et travailleur forcené, il fut à sa façon, durant trente ans, la prima donna assoluta des scènes du monde entier comme aussi des fêtes de la jet-set. Tsar ou star de la danse, il eut le pouvoir de l'un et les caprices de l'autre.
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Il y a un demi-siècle, le 30 septembre 1955, un jeune homme de vingt-quatre ans devenu une star du grand écran en quelques mois se tuait au volant de sa Porsche, sur la route de Salinas en Californie. James Dean entrait dans la légende ; il n'avait joué que deux pièces et tourné que trois films, mais, comme l'a écrit Malraux, « la mort transforme la vie en destin ». C'est ce destin exceptionnel de fulgurance que raconte Bertrand Meyer-Stabley avec cette verve et cette sensibilité qui ont fait de sa biographie de Rudolf Noureev chez Payot un grand livre. Né en février 1931, Jimmy passe la plus grande partie de son enfance à la campagne dans l'Indiana après la mort prématurée de sa mère. Son air angélique et boudeur lui confère un charme particulier qui le fait aimer de ses professeurs mais mépriser par ses camarades. Le théâtre l'attire, il ne veut pas devenir fermier : élève à l'Actor's Studio, il lui faut deux ans pour conquérir Broadway. Avec À l'est d'Éden (1954) un nouveau type de héros de cinéma voit le jour, un héros juvénile, tourmenté et rebelle. Bisexuel, il multiplie les aventures, mais une seule le marquera : sa romance avec l'actrice Pier Angeli. Après avoir tourné coup sur coup La Fureur de vivre et Géant, il signe un contrat de neuf films avec la Warner qui s'engage à lui laisser en diriger deux, mais l'accident fatal vient couronner sa brève carrière mieux qu'aucun film. « Il est mort au bon moment, dira Humphrey Bogart. Il a juste eu le temps de devenir une légende. S'il avait vécu plus longtemps, il n'aurait jamais pu l'assumer. »
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Avec Nijinski, Rudolf Noureev reste le plus grand danseur du XXIe siècle.
Il fut au ballet ce que Collas fut à l'opéra. Beauté, génie, gloire, fortune : le destin semble avoir tout accordé à celui qui traversa la vie en courant. De sa naissance dans le Transsibérien en 1938 à ses premiers pas au Kirov de Leningrad, de son passage à l'Ouest en 1961 à sa rencontre avec Margot Fonteyn, de ses coups de foudre sulfureux à ses longues amitiés, des ors de tous les grands théâtres aux plateaux de cinéma, de ses fonctions de directeur de la danse au Palais Garnier à sa mort solitaire en 1993.
Noureev est par excellence un personnage romanesque. Tout a la fois danseur et chorégraphe. aventurier dandy et travailleur forcené, il fut à sa façon, durant trente ans, la prima donna assoluta des scènes du monde entier comme aussi des fêtes de la jet-set. Tsar ou star de la danse, il eut le pouvoir de l'un et les caprices de l'autre. Dix ans après la disparition de Rudolf Noureev, cette biographie sans fard raconte plusieurs épisodes inédits de la vie de l'artiste et rend hommage à un être d'exception dont le courage fut à la hauteur du génie dans son combat contre le sida.
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Le 22 mai prochain, l'héritier du trône d'Espagne, le prince Felipe, épousera la journaliste Letizia Ortiz à Madrid.
Retransmis en eurovision, cet événement viendra « couronner » en quelque sorte la réussite de toute une famille royale et sera en même temps une grande fête de la démocratie.
« À quoi sert le roi d'Espagne ? écrivit un jour un éditorialiste madrilène. À rien mais il est indispensable ! » En 1975, pourtant, à la mort du général Franco, qui aurait parié sur ce jeune Juan Carlos taciturne et élevé dans le sérail franquiste pour faire passer en douceur son pays de la dictature à la démocratie ? Qui aurait pu prédire avec assurance qu'il deviendrait l'exemple rare d'un souverain qui est la clef de voûte de la paix civile et de l'unité d'une nation possédant une longue tradition de coups d'États militaires ? Quelque trente ans plus tard, le roi et la reine incarnent plus que jamais l'Espagne moderne. Contre vents et marées, ils ont défendu des valeurs de paix et de réconciliation.
C'est l'histoire de ce couple exemplaire que retrace ce livre. Nés tous deux en 1938, Juan Carlos et Sophie sont d'une grande complémentarité : lui, énergique, passionné, chaleureux, extraverti ; elle, réservée, discrète, efficace, très cultivée. Bref, un roi de coeur et une reine de tête. Un vrai couple, malgré leurs différences et les quelques infidélités du souverain. Sophie confiait récemment : « Juan et moi sommes devenus des compagnons de voyage qui marchons dans la même direction avec un seul but : le bonheur de l'Espagne tout entière. » Un chemin parfois semé d'embûches, mais où le succès a rendez-vous avec la passion de régner.
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Se marier avec un génie et partager près d'un demi-siècle avec lui n'est pas un destin facile. C'est pourtant celui qu'a choisi Sophie (dite Sonia) Andreïevna Bers (1844-1919) à l'âge de dix-huit ans : en 1862, elle épouse Léon Tolstoï, de seize ans son aîné. De cette union naissent treize enfants dont neuf survivront. Dans la propriété d'lasnaïa Poliana, à deux cents kilomètres au sud de Moscou, Sonia assure leur éducation, gère le domaine agricole, relit et recopie les manuscrits de Léon. Elle l'entoure de sa tendresse quand il écrit Guerre et Paix dans les années 1860, mais elle se fait plus distante dans les années 1870 quand il rédige Anna Karénine et que la mésentente s'installe dans le couple. C'est que l'homme qui aimait les plaisirs traverse une grave crise existentielle : il aspire à un nouvel ordre social et familial dont sont bannis le profit, la propriété privée et la vie sexuelle. " Là où tu es, l'air est empoisonné ", dit-il à sa femme. Celle-ci songe à le quitter mais demeure à ses côtés sur l'injonction de ses enfants. Finalement, c'est Léon octogénaire qui fuit le domicile conjugal à l'automne 1910 pour aller mourir d'une pneumonie dans une petite gare. Sonia lui survivra neuf ans et confiera à la fin de sa vie : " Je souffre tellement d'avoir mal vécu avec lui ! " Bertrand Meyer-Stabley a déjà analysé avec talent une autre âme russe, celle de Rudolf Noureev (Payot, 2003).
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Après avoir incarné Gigi sur les planches de Broadway, Audrey Hepburn s'impose sans peine dans les studios d'Hollywood. Un port de tête princier et une immense intelligence distillent tout au long d'une carrière jalonnée de chefs-d'oeuvre la plus admirable des alchimies. Son amitié avec Hubert de Givenchy l'immortalise en outre comme déesse de la vraie mode. Jamais aveuglée par les feux des projecteurs, elle refuse de sacrifier son bonheur familial aux artifices de la gloire, et de grands réalisateurs tels que Visconti ou Hitchcock regretteront de ne pouvoir tourner avec elle. À la fin de sa vie, elle met sa célébrité au service d'une cause humanitaire. Son rôle d'ambassadrice de l'Unicef n'est pas du cinéma et son regard si fascinant à l'écran bouleverse dès lors le monde pour plaider la
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En mars 2007, Sir Reginald Kenneth Dwight fête son soixantième anniversaire et ses quarante ans de carrière. Cette nouvelle ne présenterait guère d'intérêt si le sexagénaire en question ne s'appelait, à la scène et pour la postérité, Elton John. Elton l'excentrique. Derrière le masque en trompe-l'oeil s'est longtemps caché un artiste sensible, compositeur fécond et pianiste surdoué. Pourtant, cet homme ne s'est pas aimé ; il a cherché un exutoire dans l'alcool, le sexe et la drogue. À l'approche de la cinquantaine, Elton John s'offre le luxe d'un repentir sincère : il fait la paix avec lui-même et affiche son homosexualité. Il rencontre le grand amour, s'investit dans l'aide aux malades du sida, compose de somptueuses musiques de films et des comédies musicales. De son premier mariage avec
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La comtesse Tolstoï
Bertrand Meyer-Stabley
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 15 Février 2012
- 9782228907262
Se marier avec un génie et partager près d'un demi-siècle avec lui n'est pas un destin facile. C'est pourtant celui qu'a choisi Sophie (dite Sonia) Andreïevna Bers (1844- 1919) à l'âge de dix-huit ans : en 1862, elle épouse Léon Tolstoï, de seize ans son aîné.
De cette union naissent treize enfants dont neuf survivront. Dans la propriété d'Iasnaïa Poliana, à deux cents kilomètres au sud de Moscou, Sonia assure leur éducation, gère le domaine agricole, relit et recopie les manuscrits de Léon. Elle l'entoure de sa tendresse quand il écrit Guerre et Paix dans les années 1860, mais elle se fait plus distante dans les années 1870 quand il rédige Anna Karénine et que la mésentente s'installe dans le couple. C'est que l'homme qui aimait les plaisirs traverse une grave crise existentielle.