Quelle image du futur Blade Runner de Ridley Scott a-t-il inventée ? Pour quelle raison Pier Paolo Pasolini a-t-il préféré tourner L'Évangile selon saint Matthieu en Italie après des semaines de repérage en Palestine ? Comment Jacques Demy et son décorateur Bernard Évein ont-ils métamorphosé la ville de Rochefort ? Pourquoi les plafonds sont-ils aussi bas dans Le Procès d'Orson Welles ?
Ce livre propose aux cinéphiles comme aux futurs professionnels du cinéma d'approcher les grands enjeux du décor. Particularités du cinéma vis-à-vis du théâtre et de l'architecture, incidences du tournage en studio ou en décors naturels, représentations du passé et du futur, trucages analogiques et numériques... Autant de grands thèmes qu'aborde Jean-Pierre Berthomé avant de consacrer treize études de cas à des films exemplaires de l'histoire du cinéma.
Spécialiste du décor de cinéma, Jean-Pierre Berthomé a écrit plusieurs livres et donné de nombreux enseignements, en France ou à l'étranger, sur ce sujet. Il est aussi l'auteur d'ouvrages sur Jacques Demy, Orson Welles ou Max Ophuls.
Comment naît un film ? qui en a la première idée ? le réalisateur ou le producteur ? le scénariste ou la vedette ? le 7è art n'est pas une création solitaire.
Au cours de sa longue préparation, avant le tournage, dans les ateliers oú se conjuguent le talent et l'énergie des uns et des autres - dialoguistes, décorateurs, costumiers, maquilleurs, directeurs de casting. -, le film n'est encore que promesse de l'oeuvre à venir, jusqu'au légendaire " silence, on tourne ! " le temps d'un livre, jean-pierre berthomé s'est fait réalisateur pour une visite guidée de ces ateliers.
Mort en 1990, le cinéaste Jacques Demy laisse derrière lui une oeuvre unique, inclassable, dont l'élégance et l'apparente légèreté masquent mal la gravité profonde.
C'est ce double visage du réalisateur que dessine Jacques Demy et les racines du rêve de Jean-Pierre Berthomé, au travers des entretiens avec le cinéaste, ses amis, ses acteurs et ses collaborateurs, des analyses des films, et des rapports que le livre tisse, avec acuité et méthode, entre le cinéma et la vie, image par image.
Publié en 1982, Jacques Demy et les racines du rêve a fait l'objet d'une nouvelle édition en 1996. Elle comprenait trois nouveaux chapitres qui venaient le compléter, sur Parking, Trois places pour le 26 et les films qu'Agnès Varda a consacrés à Demy.
Cette nouvelle version, définitive, est encore une fois augmentée. D'une part par l'ajout à la fin de certains chapitres de compléments d'information dont l'auteur a pris connaissance au cours de ces dernières années. D'autre part en exposant dans un dernier chapitre une réflexion sur le sort réservé par le temps aux films de Demy et à leur exégèse.
Il est accompagné d'un cahier photos de 16 pages inédit : il sera entièrement consacré à des photos plateau de Lola et de La Baie des Anges mises en situation par l'auteur de l'ouvrage.
Pour le public le plus large, l'histoire du décor de film se confond avec celle de ses techniques, des toiles peintes des premiers temps aux images numériques d'aujourd'hui.
Quelques films à grand spectacle la jalonnent de metropolis de fritz lang à blade runner de ridley scott en passant par un américain à paris, autant en emporte le vent ou encore la belle et la bête, le guépard, play time. avec cet ouvrage, c'est à une véritable histoire de l'art du décor au cinéma que le lecteur est convié. un parcours chronologique depuis la naissance du cinéma, les années 20, l'apogée des studios d'hollywood jusqu'à la période contemporaine permet d'interroger cet art à travers ses mutations technologiques aussi bien qu'esthétiques, ses échanges avec les autres arts et les débats théoriques qui l'animent.
C'est ainsi la question de l'identité de l'art du décor de cinéma qui est posée. l'art du décor est art du paradoxe : idéalement, son apport doit se fondre dans le résultat final du film. la meilleure preuve de son succès tient dans son invisibilité. l'oeuvre du décorateur est particulièrement interdépendante avec celle du chef opérateur qui éclaire et cadre l'espace qu'il a créé, mais n'en est pas moins forte avec le créateur de costumes, le monteur qui raccorde les espaces pour la bonne marche du récit, et surtout le metteur en scène qui donne la vie à tout ce petit monde de fiction.
Combien avons-nous vu de ces décors si parfaitement réalistes qu'ils nous faisaient oublier qu'il avait fallu les choisir, les aménager, les construire ? l'histoire du cinéma permet néanmoins de dégager la présence de quelques grands décorateurs. les meilleurs d'entre eux ont su forger un style, un ensemble cohérent de créations dont l'originalité se nourrit de la commande tout autant qu'elle l'alimente à son tour.
Ils jouent un rôle essentiel dans la définition esthétique et formelle des films auxquels ils collaborent. on peut ainsi affirmer que de véritables oeuvres d'artistes se sont réalisées dans le cadre de cette création collective qu'est le cinéma. ce magnifique livre illustré combine l'intérêt d'un ouvrage de référence à celui d'un beau livre, merveilleusement illustré de dessins et de photos pour la plupart inédits.
Il est complété d'un dictionnaire des principaux décorateurs de films du monde.
Ce portrait du cinéaste au travail est celui d'un Welles imprévisible, qui change de méthodes d'un film à l'autre ou au cours d'un même film, pour arriver toujours à un résultat qui frappe par sa rigueur et sa nécessité. Volonté de contrôler le moindre détail ou de déléguer à ses collaborateurs, préméditation méticuleuse ou improvisation dans l'urgence, confiance aveugle en un chef opérateur ou dispersion du travail entre cinq techniciens successifs, Welles est à l'aise dans les extrêmes.
C'est aussi un réalisateur d'une exceptionnelle faculté d'adaptation, qui modifie de fond en comble les choix stylistiques d'un film en fonction des conditions de production qui lui sont proposées. De Citizen Kane (1941) à Vérités et mensonges (1973) et Filming Othello (1977), ses méthodes de travail sont exposées ici grâce à des archives européennes et américaines consultées par les auteurs au cours de quinze années de recherches : contrats, moutures provisoires des scénarios, storyboards, maquettes en volume, croquis de décor, plans de travail, rapports quotidie ns de production, mémos, partitions, correspondances... L'ouvrage comporte une abondante iconographie, dont de nombreux documents de travail inédits.