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Buchet Chastel
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« - Un champignon ! Grand-mère baissa la tête sur son ouvrage de couture et remua nerveusement les jambes. Papa se retourna vers le buffet, faisant mine de chercher quelque chose. Un silence pesant enveloppa le cri de ma mère. Elle me poussa devant elle avec vigueur, sans me lâcher la main. J'étais toujours habillée de ma toque en fourrure blanche à pompons et de mon nouveau manteau rouge qui me rasait les fesses, laissant à découvert mes jambes trop maigres. J'avais quatre ans. Ma mère inspira. Le silence persistait.
- Il a osé traiter ma fille de champignon ! »
Quand Franco exerçait sa dictature sur l'Espagne, certaines familles reproduisaient ce modèle à domicile. Milagrosa, premier roman de l'auteur, se situe dans cette ambiance calfeutrée et soupçonneuse dominée par une mère la fiévreuse Carmencita qui terrorise sa fille bien-aimée la terne et timide Milagrosa.
Une écriture affûtée, un sens extrême de la mise en scène tiennent le lecteur jusqu'à la fin, théâtrale, de ce roman qui est une parfaite parabole de l'emprise du pouvoir franquiste sur les êtres et les choses.
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Le livre "Je n'ai pas eu que de la malchance dans la vie, je n'ai pas quitté l'Espagne en 1938 avec les autres des Brigades. C'était si triste. Personne ne faisait attention à personne, il y avait un tel désordre. Quand j'ai traversé la frontière, on a tous basculé. J'étais blessée, il ne restait plus rien. Sauf la vie pour ceux qui pouvaient encore y croire. C'est drôle la vie, quand on regarde en arrière. On ne souvient pas de tout mais, sans aucun doute, ce furent mes plus belles années." La guerre civile en Espagne. Les années de sang... La Promenade des délices est le premier recueil de nouvelles de Mercedes Deambrosis.
L'auteur Mercedes Deambrosis vit à Paris. L'essentiel de ses romans est publié chez Buchet/Chastel.
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Dorita a réussi sa vie.
Elle a un mari, un appartement, une voiture, des bijoux - de ceux que l'on remarque -, des fourrures et de grands enfants presque indépendants. le temps, en cette fin d'après-midi, est glacial. et, par le meilleur des hasards, devant les galeries, dorita tombe sur cette vieille, cette bonne. enfin, quel est son nom, déjà ? la pauvre, elle a tellement changé ! au fil des retrouvailles, les deux amies arpentent le passé, boivent un martini, puis deux, puis trois.
, jusqu'à ce que le présent bascule. c'est si tentant de franchir les limites. il y a l'excitation, les frissons, l'inconnu. en plus, quoi qu'il arrive, on peut toujours dire que c'est la faute de l'autre ! drôle et grinçant, cet après-midi mémorable est le deuxième roman de mercedes deambrosis.
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Chantal Sureau est secrétaire dans un cabinet juridique.
La vie, au bureau, est d'une platitude extrême ; la vie, hors du bureau, est d'une extrême platitude. Jusqu'au jour où, par hasard, elle entre dans un palace. Révélation et révolution. Désormais, une fois par an, Chantal Sureau se métamorphose et devient Madame. Une fois par an, dans la suite Sévigné du Grand Condé, Madame va enfin vivre une vie de rêve. Raoul Torres, un escroc misérable, se fait passer pour le marquis de la Torre.
Ce noble, d'une grande lignée espagnole, voyage dans le monde entier. Il est, paraît-il, un vieux client du Grand Condé. Tout comme Madame, une femme très riche qui est de passage. Il fera sa connaissance. Il faut faire vite. Madame ne reste jamais longtemps. M. Chaput-Toussaint, lui, apprend que la nouvelle direction du Grand Condé le remercie. Directeur des cérémonies et des banquets, il était le maître et régnait en despote sur le petit personnel.
Aujourd'hui, pour lui, commence la mise à mort. Aujourd'hui, alors que Madame, sa cliente préférée, une femme hors du commun, vient d'arriver. Luxe, mensonges et trahisons. Le troisième roman de Mercedes Deambrosis est une farce cinglante. Bienvenue au Grand Condé !.
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- Tu sais quoi ?
Elle ne répondit pas.
- Tu sais ce qu'elle faisait la femme de mon père ?
- Non.
- Elle était plieuse de parachutes.