Nombreux sont les écrivains à la vie aventureuse et passionnante. Cependant, aucune oeuvre française n'a suscité autant de scandales ni donné lieu à des fêtes aussi mémorables. Molière met à l'honneur des thèmes sulfureux : la mondanité dans Les Précieuses ridicules, le « féminisme » dans L'École des femmes, l'impiété dans Tartuffe, le libertinage dans Dom Juan... Devenu très rapidement le comédien-dramaturge favori de Louis XIV, plusieurs de ses pièces, et notamment les grandes comédies-ballets, seront créées et rejouées lors des divertissements royaux dont elles seront le clou (c'est Molière qui, avec la complicité de Lully, a inventé Broadway !), et l'histoire de leurs premières fourmille d'anecdotes savoureuses : La Princesse d'Élide lors des fêtes des Plaisirs de l'Île enchantée et Georges Dandin à Versailles ; Monsieur de Pourceaugnac à Chambord ; Les Amants magnifiques à Saint-Germain-en-Laye ; Le Bourgeois gentilhomme à Chambord ; Psyché au palais des Tuileries, etc.
En 1643, âgé d'à peine vingt et un ans, Molière fonde avec la comédienne Madeleine Béjart la troupe de l'Illustre Théâtre. Deux ans plus tard, incapable d'honorer ses dettes, Molière s'enfuit de Paris pour voyager en province et, chemin faisant, obtient la protection de Monsieur, frère du Roi. En 1658, la troupe débute devant la cour. Les créations se succèdent alors sous la protection de Louis XIV : c'est le théâtre sous toutes ses formes, de l'impromptu au spectacle total que sera la comédie-ballet, désormais au centre des divertissements royaux du Roi-Soleil.
Les notices d'introduction de chaque pièce font la part belle aux événements (succès, scandales, censures) qui ont ponctué leurs représentations. Mises bout à bout, elles forment le passionnant feuilleton de l'aventure de la compagnie la plus célèbre du théâtre français. Mais aussi de la vie de Molière, formidable stratège en « médiatisation », et qui, plus d'une fois, parvint à faire du roi son complice. Une histoire littéraire rivée à l'histoire du règne de Louis XIV.
«Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes mises à mal, maris poussés à bout...» De Dom Juan, on ne compte plus les outrages - Done Elvire, arrachée à son couvent, Charlotte, abusée à la veille de ses noces, Mathurine trahie...
Débauché, libertin, impie mais néanmoins séducteur, Dom Juan vient à bout des situations les plus scabreuses.
Reste l'ultime provocation, cette invitation à dîner lancée à la statue du Commandeur qu'il tua naguère. Défi relevé ! Le colosse le convie à son tour : un festin où rougeoient déjà les feux de l'enfer...
Un festin de pierre.
Rompre avec le monde, telle est la volonté d'Alceste. Affligé par l'hypocrisie et la frivolité de la société mondaine, il revendique un idéal d'honnêteté et de transparence des coeurs.
Un idéal quelque peu anachronique aux yeux d'une noblesse qui a appris à taire son orgueil et à se plier aux compromis de la vie de cour...Alceste s'en moque : il fustige Oronte, le mauvais poète, sans s'embarrasser des convenances.
Mais pour son plus grand malheur, il est aussi jalousement amoureux de Célimène, la jeune veuve coquette et reine des salons qui adore médire de ses semblables.De cette situation paradoxale naît la comédie :
De fâcheries en rodomontades, le ridicule ne tarde pas à rattraper ce misanthrope excessif, emporté et désespérément amoureux...
Jusqu'à sa rencontre avec "l'Imposteur ", le grand bourgeois Orgon était un homme intelligent, raisonnable et naïf.
Mais ce prêtre hypocrite et vulgaire qui envahit, sa maison l'hypnotise. En vain le supplie-t-on de chasser ce parfait scélérat, cet escroc qui tente de séduire sa délicieuse femme, de faire le malheur de ses enfants, de spolier ses biens. Mais Orgon reste aveugle. Défier le tout-puissant parti des bien-pensants et des dévots était une folie. On prévient Molière qu'il risque I'excommunication, le bûcher ou la mort.
Mais au bout de cinq ans, il finit par imposer son Tartuffe. La pièce soulève les passions, Mais la machine de guerre est lancée. Molière, comme toujours, aura le dernier mot.
Impression en « gros caractères ». Extrait : «Le mariage, Agnès, n'est pas un badinage : À d'austères devoirs le rang de femme engage; Et vous n'y montez pas, à ce que je prétends, Pour être libertine et prendre du bon temps. Votre sexe n'est là que pour la dépendance : Du côté de la barbe est la toute-puissance.»
Molière mourant s'est arraché une de ses plus belles comédies, et des plus actuelles. Qui ne se croit malade ? Qui ne dépend un jour de ses médecins, au point de refuser de guérir, ou d'en être séparé ? Et quel médecin n'est tenté par l'arrogance et le secret ? Un auteur visionnaire a ainsi dépeint la France, pays qui détient le record de la consommation des médicaments en Europe.
Harpagon, riche avare, organise pour ses enfants Cléante et Élise des mariages d'intérêt. Il se réserve quant à lui d'épouser la jeune et charmante Mariane. Mais Cléante, qui est amoureux de la jeune fille, et Élise, secrètement fiancée à Valère, refusent d'obéir à leur père.
Le bourgeois gentilhomme Maître de musique, maître à danser, maître d'armes, maître de philosophie, maître tailleur, soupers fins, billets doux, rendez-vous secrets... Les plus folles extravagances sont entrées au logis: monsieur Jourdain s'est mis en tête des idées de noblesse et de galant homme.
Hélas, pour avoir des idées notre homme n'en est pas moins bourgeois. Et sa bourgeoise, madame Jourdain, ne l'entend pas de cette oreille. Son mari décide de marier leur fille unique à un marquisoe Jamais! Au fils du Grand Turcoe Il a perdu l'esprit!
Qu'il se ridiculise autant qu'il le souhaite, qu'il fasse de la prose autant que bon lui semble, monsieur Jourdain a, grâce au Ciel, valet moins sot que lui. La farce que le coquin lui prépare est, celle-là, du meilleur goût!
De jeux de scènes burlesques en pitreries, cette pièce de Molière est une farce réjouissante où le bûcheron Sganarelle, successivement mari dupé, faux médecin et marieur, réussira quelques jolis tours de force. Le rire faisant fi des convenances, les serviteurs endossent ici l´habit des maîtres pour le plus plaisir du spectateur.
Extrait : "BELISE : O cervelle indocile ! Faut-il qu'avec les soins qu'on prend incessamment, On ne te puisse apprendre à parler congrûment ? De pas mis avec rien tu fais la récidive, Et c'est, comme on t'a dit, trop d'une négative. MARTINE : Mon Dieu ! je n'avons pas étugué comme vous, Et je parlons tout droit comme on parle cheux nous. PHILAMINTE : Ah ! peut-on y tenir ? BELISE : Quel solécisme horrible !"
Impression en « gros caractères ». Comédie de Molière en cinq actes de 1660, Molière présente l'intrigue en ces mots : "La pièce débute par le mécontentement de deux gentilshommes, La Grange et Du Croisy, qui viennent d'être reçus avec mépris par Madelon et Cathos, respectivement fille et nièce de Gorgibus, bourgeois de province récemment installé à Paris, qui voulait les leur donner en mariage. La Grange promet de se venger avec l'aide de son valet Mascarille..."
On connaît Molière, et on croit le connaître bien. Chaque génération l'a lu à sa manière. Des traditions éditoriales, et des légendes biographiques, se sont fait jour. On publie généralement ses oeuvres dans l'ordre selon lequel elles furent créées, alors que pour plusieurs pièces, et notamment pour Tartuffe, on ne possède pas le texte de la création. Il aurait écrit sur la médecine parce qu'il était malade; sur le mariage et la jalousie parce que sa femme aurait été légère... L'avantage, avec les grandes oeuvres, c'est qu'elles redeviennent neuves dès qu'on veut bien porter sur elles un regard différent. Ainsi, ce n'est pas dans de prétendues difficultés conjugales qu'on cherchera la source de l'intérêt de Molière pour le statut des femmes, mais bien plutôt dans un ensemble de valeurs partagées par toute la société mondaine de son temps. De même, Molière ne fut pas un malade qui raillait ses médecins, mais un auteur qui, après l'interdiction du Tartuffe, utilisa la médecine comme allégorie de la religion, sujet désormais prohibé. De même encore, on ne peut mettre sur le même plan les pièces qu'il publia lui-même - à partir des Précieuses ridicules -, celles que firent imprimer ses héritiers et celles qui restèrent inédites jusqu'au XIX? siècle. Cette nouvelle édition, qui rompt avec de vieilles habitudes, reconstitue la trajectoire éditoriale de l'oeuvre et insiste sur ce qui distingue Molière des autres auteurs de son temps:une indifférence souveraine à l'égard des règles de poétique théâtrale; des innovations radicales dans l'«action» (la manière de jouer) comme dans la structure des pièces; une réussite exceptionnelle dans la comédie «mêlée de musique»; et surtout un jeu permanent, sans précédent, sur et avec des valeurs qui étaient les siennes, que partageait son public (la Cour comme la Ville), que nous partageons toujours pour une bonne part, et dont il a fait la matière même de ses comédies, créant ainsi entre la salle et la scène une connivence inouïe, qui dure encore.
Cette oeuvre fait partie de la série TREDITION CLASSICS. La maison d'édition tredition, basée à Hambourg, a publié dans la série TREDITION CLASSICS des ouvrages anciens de plus de deux millénaires. Ils étaient pour la plupart épuisés ou unique-ment disponible chez les bouquinistes. La série est destinée à préserver la littérature et à promouvoir la culture. Avec sa série TREDITION CLASSICS, tredition à comme but de mettre à disposition des milliers de classiques de la littérature mondiale dans différentes langues et de les diffuser dans le monde entier.
Le Médecin Volant est une courte pièce de théâtre écrite en 1645 mais qui n'a été publiée qu'en 1819, après que Jean-Baptiste Rousseau en ait découvert le manuscrit. L'intrigue, inspirée de la commedia dell' arte, se cristallise autour de l'amour contrarié de Lucile pour Valère : en effet, son père a formé pour elle d'autres projets de mariage. Lucile décide alors de feindre la maladie, et dupe son père avec l'aide du malicieux valet Sganarelle déguisé en médecin. Avec cette oeuvre de jeunesse, Molière nous livre une farce légère et malicieuse où jeux de mots, quiproquos et jeux de scène nous offrent un instant de détente savoureux.
On connaît Molière, et on croit le connaître bien. Chaque génération l'a lu à sa manière. Des traditions éditoriales, et des légendes biographiques, se sont fait jour. On publie généralement ses oeuvres dans l'ordre selon lequel elles furent créées, alors que pour plusieurs pièces, et notamment pour Tartuffe, on ne possède pas le texte de la création. Il aurait écrit sur la médecine parce qu'il était malade ; sur le mariage et la jalousie parce que sa femme aurait été légère. L'avantage, avec les grandes oeuvres, c'est qu'elles redeviennent neuves dès qu'on veut bien porter sur elles un regard différent. Ainsi, ce n'est pas dans de prétendues difficultés conjugales qu'on cherchera la source de l'intérêt de Molière pour le statut des femmes, mais bien plutôt dans un ensemble de valeurs partagées par toute la société mondaine de son temps. De même, Molière ne fut pas un malade qui raillait ses médecins, mais un auteur qui, après l'interdiction du Tartuffe, utilisa la médecine comme allégorie de la religion, sujet désormais prohibé. De même encore, on ne peut mettre sur le même plan les pièces qu'il publia lui-même - à partir des Précieuses ridicules -, celles que firent imprimer ses héritiers et celles qui restèrent inédites jusqu'au XIXe siècle.
Cette nouvelle édition, qui rompt avec de vieilles habitudes, reconstitue la trajectoire éditoriale de l'oeuvre et insiste sur ce qui distingue Molière des autres auteurs de son temps : une indifférence souveraine à l'égard des règles de poétique théâtrale ; des innovations radicales dans l'« action » (la manière de jouer) comme dans la structure des pièces ; une réussite exceptionnelle dans la comédie « mêlée de musique » ; et surtout un jeu permanent, sans précédent, sur et avec des valeurs qui étaient les siennes, que partageait son public (la Cour comme la Ville), que nous partageons toujours pour une bonne part, et dont il a fait la matière même de ses comédies, créant ainsi entre la salle et la scène une connivence inouïe, qui dure encore.
George Dandin est une pièce étonnante. Molière y fait s'alterner les déboires conjugaux de George Dandin avec les amours légères de deux couples de bergers. Deux facettes très différentes de l'amour mais que le rire, tantôt cruel, tantôt bienveillant, unit.
On connaît Molière, et on croit le connaître bien. Chaque génération l'a lu à sa manière. Des traditions éditoriales, et des légendes biographiques, se sont fait jour. On publie généralement ses oeuvres dans l'ordre selon lequel elles furent créées, alors que pour plusieurs pièces, et notamment pour Tartuffe, on ne possède pas le texte de la création. Il aurait écrit sur la médecine parce qu'il était malade ; sur le mariage et la jalousie parce que sa femme aurait été légère. L'avantage, avec les grandes oeuvres, c'est qu'elles redeviennent neuves dès qu'on veut bien porter sur elles un regard différent. Ainsi, ce n'est pas dans de prétendues difficultés conjugales qu'on cherchera la source de l'intérêt de Molière pour le statut des femmes, mais bien plutôt dans un ensemble de valeurs partagées par toute la société mondaine de son temps. De même, Molière ne fut pas un malade qui raillait ses médecins, mais un auteur qui, après l'interdiction du Tartuffe, utilisa la médecine comme allégorie de la religion, sujet désormais prohibé. De même encore, on ne peut mettre sur le même plan les pièces qu'il publia lui-même - à partir des Précieuses ridicules -, celles que firent imprimer ses héritiers et celles qui restèrent inédites jusqu'au XIXe siècle.
Cette nouvelle édition, qui rompt avec de vieilles habitudes, reconstitue la trajectoire éditoriale de l'oeuvre et insiste sur ce qui distingue Molière des autres auteurs de son temps : une indifférence souveraine à l'égard des règles de poétique théâtrale ; des innovations radicales dans l'« action » (la manière de jouer) comme dans la structure des pièces ; une réussite exceptionnelle dans la comédie « mêlée de musique » ; et surtout un jeu permanent, sans précédent, sur et avec des valeurs qui étaient les siennes, que partageait son public (la Cour comme la Ville), que nous partageons toujours pour une bonne part, et dont il a fait la matière même de ses comédies, créant ainsi entre la salle et la scène une connivence inouïe, qui dure encore.
Molière Tartuffe Molière (1622 - 1673) Auteur dramatique et comédien. Maître de la comédie satirique, ses personnages, ridicules ou pittoresques, sont devenus des archétypes.
DORINE Madame eut avant-hier la fièvre jusqu'au soir, Avec un mal de tête étrange à concevoir.
ORGON Et Tartuffe ?
DORINE Tartuffe ? Il se porte à merveille, Gros et gras, le teint frais et la bouche vermeille.
ORGON Le pauvre homme !
Un « pauvre homme », Monsieur Tartuffe ? Rien n'est moins sûr... Faux dévot et véritable comédien, il prêche à tout va, s'agite, sermonne et manigance, les mains jointes et les yeux tournés vers le Ciel. Orgon, son hôte, lui voue une admiration béate. Au grand désespoir des membres de sa famille, il décide de lui léguer tous ses biens, jusqu'à la main de sa fille, Mariane...
Dans cette comédie enlevée et souvent cocasse, Molière s'attache à « corriger les hommes en les divertissant ». Si le propos demeure ambitieux, la pertinence et la drôlerie du texte sont toujours d'actualité...
le dieu jupiter est, une fois de plus, amoureux. mais comment séduire la fidèle alcmène ? en prenant les traits de son mari ! son serviteur mercure, quant à lui, se fera passer pour le valet sosie. mais voici qu'amphitryon et sosie reviennent de la guerre ... quiproquos, malentendus, rebondissements, molière manie la fantaisie mythologique avec brio !
Impression en « gros caractères ». Extrait : "LISETTE : Que voulez-vous donc faire, Monsieur, de quatre médecins ? N'est-ce pas assez d'un pour tuer une personne ? SGANARELLE : Taisez-vous. Quatre conseils valent mieux qu'un. LISETTE : Est-ce que votre fille ne peut pas bien mourir, sans le secours de ces messieurs-là ? "
« L'Impromptu de Versailles » est une comédie en un acte et en prose créée à Versailles en 1663 et qui constitue la contribution de Molière à la tradition du théâtre dans le théâtre. En effet, elle met en scène Molière et ses acteurs, La Grange, Brécourt, Mlle du Parc, Mlle Molière, du Croisy et melle de Brie dans leurs propres rôles, répétant dans l'urgence la pièce qu'ils doivent jouer devant le roi. Les comédiens s'insurgent de n'avoir pas eu le temps d'apprendre leur texte, caricaturent les comédiens de l'Hôtel de Bourgogne qui s'étaient moqués d'eux, mais Molière les reprend en main, et commence la répétition d'une pièce qui porte d'abord sur la « Critique de l'école des femmes », et met en scène des personnages types, raisonneur, prude, femme d'esprit satirique, poète jaloux, coquette. C'est l'occasion pour Molière de parler de son travail de metteur en scène et de directeur d'acteurs et des critiques dont il fait l'objet. C'est la panique lorsque le roi est annoncé. Mais celui-ci leur accorde un délai après avoir appris leur retard. La pièce est donc également un cadeau de courtisan et un divertissement badin pour la Cour de Versailles.