Cette anthologie poétique couvre l'oeuvre de Nouri al-Jarrah, grand poète syrien, de 1988 à 2019. Le livre s'ouvre sur les écrits les plus récents, de longs poèmes en plusieurs chants, inspirés notamment de la mythologie grecque, et marqués par la tragédie syrienne, pour aboutir à l'un des premiers recueils du poète, quand sa voix commençait à acquérir sa propre tonalité. Nouri al- Jarrah est sans doute l'un des très rares poètes arabes vivants, sinon le seul, à marier avec bonheur l'épique et le lyrique, qui plus est dans une langue où transparaît son souci constant de la sonorité des mots.
Un recueil du poète syrien Nouri Al-jarrah, traduit par le poète Aymen Hacen. Dans ce nouveau volume, inédit, Nouri Al-Jarrah se sert de figures bibliques et coraniques pour écrire la tragédie du peuple syrien. À ce titre, il s'agit plus d'une épopée que d'une série de poèmes, car ces textes, écrits entre 2013 et 2017, se conjuguent, s'articulent et résonnent ensemble dans un seul et même élan: celui qui a fait que de la lumière du cri et du sursaut d'un peuple, les ténèbres et la désolation aient aussitôt pris le dessus. Nouri Al-Jarrah n'est cependant pas désespéré. Son chant fait des Syriens les Troyens du XXIè siècle et par là même les destine à un avenir certain. C'est moins une prophétie qu'une foi humaniste exprimée par la poésie. Comme le poète, nous croyons en l'avenir du Printemps...
Traduit par Aymen Hacen de l'arabe syrien. Une barque pour Lesbos, poème épique et polyphonique fait des Syriens les nouveaux Troyens, où la poétesse grecque Sappho prend dans ses bras, dans son giron, sur son île, Lesbos, dont elle avait été exilée en Sicile, les enfants syriens qu'elle fait siens. «Quels sont tes invités portés par les vagues, vivants et assassinés Et l'écume tend sa langue pendue léchant le cou de l'enfant en refluant sur un bleu silencieux. Sappho, toi qui apprends la passion aux jeunes gens, voici les petits amoureux de Syrie venus silencieux à toi, légers, et leur beauté éclair occupant les fenêtres. Prépare-leur le banquet Et avoue-leur qu'il s'agit de leur dernier repas.» À ce texte essentiel de la poésie arabe de notre temps, nous avons ajouté d'autres poèmes où Nouri Al-Jarrah réécrit quelques-uns des mythes grecs à la lumière desquels l'actualité brûlante est déchiffrée. Sans doute est-ce pour nous une façon de retrouver la lumière de la mer Méditerranée, mer aujourd'hui semblable à une grosse tache de sang.
Anthologie personnelle bilingue arabe (Syrie) / français.Je suis descendu du KassionEt j'ai laissé la montagne derrière moiMa valise est petite mais ma question est grandeLa fenêtre de Damas est ferméeEt son coeur paniqué est à sa placeLes garçons suicidés ont laissé la pelote de laine.Qu'elle ferme sa porte derrière moiQu'elle tisse les pulls pour les mortsEt qu'elleAttende Né à Damas en 1956, Nouri Al Jarrah vit en exil, à Londres, depuis 1986. Il dirige le Centre arabe de littérature géographique et la revue Damas. Il a été rédacteur en chef à Beyrouth, Nicosie et Londres pour des revues littéraires et culturelles : Fiker, Alkatibah, Al Rihla. Ses oeuvres complètes ont été publiées en 2008. Parmi ses ouvrages récents : Parallèle avec une voix, Un verre noir , Les jardins d'Hamlet, la route de Damas, Les lettres d'Ulysse, Le sourire de l'endormi, Le jour de Caïn.