On a tout dit et tout écrit sur l'oeuvre de Picasso, mais personne n'avait encore osé s'atteler à étudier l'ensemble de ses autoportraits, peut-être parce que ce peintre a toujours laissé planer beaucoup de doutes sur son oeuvre. Tout au long de sa vie, de son premier autoportrait en 1894 (il a alors 13 ans) jusqu'au dernier en 1972 (un an avant sa mort), il n'a cessé de se représenter. Sur un croquis, au bas d'une lettre ou sur une toile, Picasso par Picasso pouvait ne pas ressembler à Picasso. Mais Pascal Bonafoux nous guide afin de nous permettre d'approcher au plus près du mystère de cet artiste hors normes et de nous offrir le fruit d'un long travail de recherche très documenté et brillant initié il y a plus de 40 ans.
Ces portraits de Rembrandt par lui-même sont un récit intense de ce qu'est la création. Des premiers peints en 1625 - l'artiste a alors dix-neuf ans - aux derniers réalisés l'année de sa mort en 1669, c'est l'essentiel de sa vie qui est livré ici, mis en évidence, puisque sa vie n'est que peinture. Ces portraits révèlent comment Rembrandt invente Rembrandt, comment le jeune peintre de talent, reconnu et adulé qu'il est, devient au fil du temps un génie solitaire et ruiné.
Rembrandt va de la gloire à la solitude par la faillite. En effet, son ambition n'a que faire de reconnaissance et d'éloges ; ils ne le comblent pas, comme ils ne satisfont pas son exigence artistique. Alors finalement, quoi de plus nécessaire que de se peindre soi-même, sans se préoccuper de ressemblance, n'ayant à rendre de comptes qu'à soi, sans dépendre de clients, de mécènes ?
Rembrandt ne cesse de peindre. De peinture en peinture ces portraits témoignent de l'évolution de sa technique, mais aussi de l'image d'un homme dans la force de l'âge, puis vieillissant, face à Dieu, comme un défi qu'il aurait lancé à la mort.
Pendant plus de quarante ans de création, Rembrandt, par ses autoportraits, tient tête au terrible partenaire qu'est le temps. À travers cet ouvrage nous en sommes les témoins émus.
Les titres affichés de certaines oeuvres ne disent pas tout du sujet. Ils passent sous silence que, parfois, le peintre s'est glissé dans la scène qu'il a représentée. Dans la toile, se cache un autoportrait.
C'est ainsi que, par exemple, Botticelli « assiste » à L'Adoration des Mages, que El Greco est présent lors de L'Enterrement du comte d'Orgaz, comme Vélasquez l'est à Bréda le 5 juin 1625 lorsque le ville capitule... Ingres quant à lui se représente derrière Jeanne d'Arc dans la cathédrale de Reims lors du sacre du Charles VII. Or ce sacre a eu lieu le 17 juillet 1429. Ingres a achevé sa toile en 1854... Singulier et très anachronique jeu de cache-cache.
Rassembler des oeuvres de Michel-Ange et de James Ensor, de Memling et de Véronèse, de Rembrandt et de Masaccio, de Dürer et de Raphaël, de Ghirlandaio et de Dali, c'est devoir s'interroger sans cesse sur la, les raisons qui ont conduit les uns et les autres à vouloir se représenter ainsi. Pour quelle raison, par exemple, Michel-Ange fait-il le choix de se représenter dans le Jugement dernier de la chapelle Sixtine comme la peau écorchée de saint Barthélémy ? Pourquoi Van Eyck fait-il le choix de n'être qu'un reflet dans le miroir convexe accroché derrière les Arnolfini et un autre reflet sur le bouclier de saint Georges dans La Vierge au chanoine Van der Paele ? Max Ernst au XXème siècle, comme Rubens au XVème, ont-ils les mêmes raisons de se représenter entourés d'amis ? Pourquoi Rembrandt se représente-t-il parmi les bourreaux qui dressent la croix sur laquelle le Christ vient d'être cloué ?
Une invitation passionnante, éclairante et sans précédent qui permet de mettre en évidence les songes et les ambitions des plus grands peintres de l'histoire de l'art.
André Masson m'expliqua que ce n'avait été qu'après la première exposition de son oeuvre chez Ambroise Vollard que Cézanne avait enfin tenu des propos sur la peinture, sur l'art.
C'était, dans les premières années du XXème siècle, que des Émile Bernard, Joachim Gasquet, Maurice Denis, son marchand luimême, d'autres encore, lui avaient tiré les vers du nez, les avaient rapportés.
Jusqu'alors, Masson insistait, c'était avec son pinceau que Cézanne avait pensé. Et c'était bien en raison de cette longue ascèse, grâce à elle, que sa pensée etait si décisive et nécessaire.
Pierre-Auguste entre apprenti en 1854, il n'a que 13 ans, dans l'atelier de porcelaine de Messieurs Levy frères & Compagnie. Très vite, lorsque l'on se rend compte que ce gamin peint à merveille des guirlandes sur tasses et soucoupes comme il y peint d'irréprochables boutons de rose, on n'hésite pas à lui confier d'autres décors, d'autres sujets. Pierre-Auguste les exécute avec une habileté remarquable. C'est en novembre 1861, alors âgé de 20 ans, que Renoir fait son entrée dans l'atelier du peintre et professeur Charles Gleyre.
Chaque titre de la collection est composé d'un livre d'art présentant les oeuvres les plus emblématiques de l'artiste. Il est accompagné d'une narration sonore en CD audio et en ligne, une biographie illustrée d'anecdotes, citations, extraits de lettres qui nous invitent à découvrir l'univers du peintre, l'atmosphère de son époque, ses rencontres, ses errements ainsi que ses aspirations : Une vie d'Artiste.
Une biographie illustrée d'anecdotes, citations, extraits de lettres qui nous invitent à découvrir l'univers du peintre, l'atmosphère de son époque, ses rencontres, ses errements ainsi que ses aspirations : Une vie d'Artiste.
Si Vincent Van Gogh est parmi les plus célèbres des peintres, c'est parce que son ooeuvre est incomparable. Et non parce qu'on a fait de lui « l'artiste maudit » par excellence. Triste titre dont il a été affublé. La célébrité de Vincent ne doit rien ni à sa pauvreté, ni à sa folie. S'il a été « fou », c'est de lucidité. S'il a été « fou », c'est de peinture. Ce que le récit que vous entendrez prouve grâce à l'extraordinaire série de lettres qu'il a écrites à son frère, fidèle complice tout au long de sa vie. C'est la voix même de Vincent Van Gogh que Pascal Bonafoux invite à entendre.
Dans la Hollande indépendante industrieuse et prospère du XVIIe siècle, Rembrandt vit l'ambition et la solitude, la fortune et la faillite, l'amour et le deuil, la gloire et l'incompréhension. La leçon d'anatomie du Professeur Tulp lui apporte la notoriété et les bourgeois se pressent chez lui pour commander leurs portraits. Mais La Compagnie du capitaine Frans Banningh Cocq - La Ronde de nuit - désarçonne...
On le respecte toujours, on s'éloigne de lui.
Pascal Bonafoux nous guide dans une oeuvre où le fond et les figures ne font qu'un, ce qui, pour Delacroix, est le signe de la perfection.
Ce livre rassemble 538 autoportraits de 285 artistes du XXe siècle. Il met en évidence en 63 chapitres la très grande diversité des modes par lesquels les artistes ont choisi de se représenter au cours de ce siècle : photographie, peinture, objets, collage, sculpture, graffitis.
Autoportraits figuratifs ou non, du pop art au surréalisme, du cubisme au dadaïsme en passant par le body art, un tourbillon d'ouvres éclatantes et originales, toujours surprenantes, pour répondre à l'éternelle question : qui suis-je ?
Un livre tout en questionnements, qui met en évidence les enjeux de l'identité au milieu des grands bouleversements, historiques du XXe siècle.
Pour explorer L'autoportrait au XXe siècle, Pascal Bonafoux a conçu un parcours : celui d'un jeu de l'oie qui est un labyrinthe où le « fil de soi » évite que l'on se perde. Composé de 63 cases correspondant aux 63 chapitres, chacune de ces cases met en évidence un des aspects de l'autoportrait au cours du XXe siècle.
Pierre-Auguste Renoir occupe une place majeure dans l'histoire de l'art. Aux côtés de ses pairs, il se fait le peintre de la vie moderne, populaire et mondaine. Ses toiles où dominent, dans le vif éclat de la couleur, les effets de matières, sont remarquables de virtuosité. En s'attachant à créer des images délicates et durables du plaisir ainsi que des scènes touchantes d'intimité, Renoir va peindre alors des chefs-d'oeuvre comme le Moulin de la Galette, Le Déjeuner des canotiers ou La Balançoire qui comptent parmi les plus célèbres de l'impressionnisme. Esprit indépendant et en perpétuelle recherche, il va progressivement développer un style plus classique et singulier. Les touches impressionnistes laissent place aux lignes définies, il veut rendre le modelé des corps par la couleur.Pour appréhender la richesse de ce peintre prolifique, Pascal Bonafoux donne à entendre la voix du peintre lui-même et celle de ses confrères, et s'appuie sur les témoignages de ses contemporains, journalistes, écrivains ou marchands d'art qui l'ont soutenu.
Voici 100 oeuvres incontournables pour apprécier et comprendre, 100 ans après sa mort, la grandeur d'un peintre en quête d'harmonie, de beauté et d'un art pictural absolu.
« Les seuls à avoir « dit » comme il convient ce qu'est la peinture, leur peinture, les seuls à pouvoir raconter l'impressionnisme, ses défis, ses combats, sont les peintres eux-mêmes. Parce que leur histoire est comparable à aucune autre. Ni les débats, ni les disputes, ni les désaccords, ni les conflits, ni les malentendus, ni les rivalités n'ont remis en cause l'essentiel de leurs relations. Ils se respectent. Ils s'admirent. Des relations plus fraternelles que confraternelles. Ce que prouvent les portraits des uns par les autres pendant ces années 1860, 1870 et 1880 encore, au cours desquelles, pour plusieurs d'entre eux, il est hors de question de pouvoir payer des modèles. Ce que prouvent leurs correspondances et les propos des uns et des autres qui ont été rapportés (parfois par ces gens de lettres et autres littérateurs qui les ont tant exaspérés). Les impressionnistes ont été les plus précis commentateurs de leur histoire. Comme ils en ont été les plus subtils, les plus lucides et les plus implacables. » À travers les 20 artistes fondateurs du mouvement et plus de 100 portraits, autoportraits et oeuvres de l'époque, cet ouvrage donne à entendre les voix des peintres, à comprendre la manière dont ils se sont connus, reconnus, accompagnés et représentés, et offre en somme de découvrir le mouvement comme jamais, de l'intérieur...
Ce livre est écrit dans la forme d'une longue lettre destinée à ***, qui redoutait d'être aveugle par laquelle l'auteur rapporte comment il a apprit à regarder la peinture, et à l'aimer.
Et si ce *** c'était (aussi) vous ? Pascal Bonafoux raconte comment, à vingt ans, le peintre surréaliste André Masson lui a ouvert les yeux.
Et invite, sans vous assommer d'érudition, à regarder, à découvrir les charmes et les mystères de la peinture.
Une tombe dans un cimetière de l'Île-de-France. « Vincent Willem Van Gogh, né à Groot-Zundert (Hollande) le 30 mars 1853, mort à Auvers-sur-Oise (France) le 29 juillet 1890 ». Ces seules informations laconiques pourraient faire réapparaître la vie de Vincent, celle du pasteur qu'il aurait voulu être, comme son père, comme son grand-père ; celle de l'errant qu'il a été, à Bruxelles, Amsterdam, La Haye, à Paris, Arles et Saint-Rémy-de-Provence, à Auvers enfin. Mais là n'est pas l'essentiel. Au-delà d'un récit de doutes, de mécomptes, de misères, de maladies, de solitude, d'exil et de crises... l'univers de Vincent, c'est la peinture. À elle seule il a voué sa vie, parce que c'est par elle et pour elle qu'il a lutté contre tous et contre lui-même. Inlassablement, il peignit le soleil. Jusqu'à la fin. Jusqu'au suicide.
C'est à la réalité qu'est la peinture que Pascal Bonafoux veut conduire, toujours.
Né en 1840 à Paris rue Laffitte, la célèbre rue des marchands de tableaux, élevé au Havre, au bord de la mer qu'il chérira tant, Monet adolescent s'exerce au crayon quand il fait la rencontre déterminante d'Eugène Boudin, qui devient bientôt le maître à penser du jeune artiste.
Désormais, avant la célébrité qui viendra fort tard, Monet connaît la vie âpre de l'artiste maudit et désargenté. Autour de Bazille, Cézanne, l'ami Renoir, Pissarro, Sisley, sans oublier l'immense Manet qui joua un si grand rôle auprès d'eux, Pascal Bonafoux fait revivre les heures mouvementées de l'impressionnisme à ses débuts, conspué par une élite révulsée devant cette révolution artistique. Longtemps, en effet, la France n'aima pas ses impressionnistes, et l'on voit combien la naissance de l'abstraction qui se fit sur son sol la laissa indifférente.
Pourtant, quelques marchands et de rares collectionneurs enthousiastes soutiennent le mouvement et le succès éclate, mais de New York d'abord. Au jour le jour de sa correspondance ? Car Monet ne cesse d'écrire, de compter, et surtout de douter ? Voici le récit d'une vie magnifique obsédée par l'accomplissement d'une oeuvre sublime.
Figure incontournable de l'impressionnisme, Degas se distingue des autres artistes du groupe par le choix de motifs plus personnels. Peintre de la modernité et de la vie parisienne, il prend pour sujet de ses oeuvres les champs de courses, le monde du spectacle et de la mode. Mais au-delà de cette vie mondaine, ce sont également les "invisibles" qui l'intéressent : jockeys, modistes, lavandières ou repasseuses...
Passionné par le mouvement du corps, il se fait aussi le peintre des danseuses, et, posant un regard nouveau sur la nudité, il choisit de représenter les jeunes femmes dans leur intimité, pendant leur toilette. Il refuse de se plier à l'exercice de la peinture en plein air et préfère dessiner ce qu'il ne voit plus que "dans sa mémoire". Pour appréhender la singularité de son oeuvre et l'accueil qui fut réservé à cet extraordinaire artiste, Pascal Bonafoux s'appuie sur les témoignages de la presse de l'époque, des écrivains tels Emile Zola ou Paul Valéry, et sur les souvenirs de ses confrères peintres.
Voici 100 oeuvres fondamentales pour apprécier et comprendre, 100 ans après sa disparition, la grandeur d'un peintre unique, et certainement avant-gardiste.
Au gré de ses lectures, Pascal Bonafoux a rassemblé les métaphores que Victor Hugo a distribué partout dans son oeuvre. Chaque trajectoire incalculable - définition de la métaphore selon Victor Hugo - est une fulgurance de sa pensée, le sens ne s'en épuise jamais et ne cesse d'accompagner ou de poursuivre le lecteur. Un livre que l'on peut parcourir, refermer et rouvrir au hasard pour retrouver la puissance de la voix incomparable et nécessaire du grand écrivain. Ses dessins, ses images visionnaires, sont seuls dignes d'accompagner ce dictionnaire.
The first book dedicated to Picasso's self-portraits, many held in private collections and published here for the first time.
Much has been said and written about Picasso's life and art, but until now his self-portraits have never been studied and presented in a single book, perhaps because the artist always left many doubts about his work. However, there is no doubt that Picasso represented himself ceaselessly, whether in a dashed-off pencil sketch, as a flourish at the bottom of a letter, or on a giant canvas.
At the suggestion of Picasso's widow Jacqueline, the distinguished art historian Pascal Bonafoux began researching Picasso's self-portraits more than forty years ago. This meticulously researched book presents the fruits of his decades-long project. From the first attributed painting in 1894 as a thirteen-year-old boy, until Picasso's final self-portrait in 1972, a year before his death, Bonafoux charts the evolution of the artist's life and art. Here is Picasso as a student; as a young bohemian; an impetuous artist in Paris; as harlequin; as lover, husband and father; and finally, as an old man confronting his mortality. The book comprises about 170 drawings, paintings and photographs, some from private collections and previously unpublished, bringing together for the first time the attributed self-portraits of this genius of 20th-century art.
Tout au fil de sa vie, c'est avec la complicité d'Eros que Rodin façonna son oeuvre. Ses sculptures comme ses dessins sont un hymne érotique, qui suscitèrent bien souvent le scandale en leur temps...Pour permettre au lecteur d'aborder cette oeuvre unique et sulfureuse au plus près, Pascal Bonafoux s'est penché avec délicatesse - et la plume brillante qu'on lui connaît - sur chacune des grandes oeuvres érotiques de Rodin, par ordre chronologique de création, composant ainsi la plus scrupuleuse des biographies du maître.
«...Cette peinture en relief travaillée en clair-obscur, renvoie la lumière d'une poésie primitive de la matière. Un silence et une immobilité émanent de ces objets de mémoire, de ces « archéologies peintes » dont parle Pascal Bonafoux et inspirent un sentiment de contemplation quasi religieux. En redécouvrant ces nouvelles oeuvres et louant son retour sur la scène artistique, Henri François Debailleux écrivait que « ces compositions laissent merveilleusement filtrer le souffle d'une silencieuse et prodigieuse intériorité ». En face des agressions et des chocs constants de notre société en permanence insatisfaite, le travail de Cante-Pacos est animé d'une solennité monumentale et terrienne ; elle suscite dans son savoir-faire repos, réflexion, envoûtement....».
Toute sa vie, Cézanne n'a cessé de se peindre. Preuves en sont les quelque quarante autoportraits - dont trente-deux reproduits ici - qui jalonnent son oeuvre, comme des contrepoints, et qui datent de 1861 à 1895. De ce premier, pâteux, aux yeux rouges, jusqu'à l'un des derniers, à l'aquarelle, léger et aérien, où le peintre et son modèle semblent enfin réconciliés. Carrière exemplaire que celle de Cézanne qui, pendant cinquante années, piétine, déchire, transperce, enrage, lutte contre cette peinture qu'il a peine à saisir, qu'il comprend mieux que quiconque pourtant mais dont toujours quelque chose lui échappe. Mais il est tenace et, sans cesse, il revient à ces portraits de lui-même - présentés ici comme la ponctuation de son oeuvre - qui lui permettent peu à peu d'avancer. Pour appuyer son propos, Pascal Bonafoux laisse en priorité la parole à Cézanne et à ceux qui l'ont connu, mettant en situation extraits de lettres, souvenirs, conversations, en un ensemble qui compose le livre le plus vivant sur Cézanne, et remet en cause, chemin faisant, bien des idées reçues.
D'abord écouter Picasso : « Si je connais Cézanne ! Il était mon seul et unique maître ! Vous pensez bien que j'ai regardé ses tableaux... J'ai passé des années à les étudier... » Ou encore : « Les Ménines, quel tableau ! Quelle réalité ! Vélasquez est le vrai peintre de la réalité. » Picasso, toujours lui : « Si une oeuvre d'art ne peut vivre dans le présent, il est inutile de s'y attarder. » C'est ce « présent » que Pascal Bonafoux recompose ici, s'appuyant sur les seuls propos et écrits des peintres. Le résultat est une leçon pour le regard, un mode d'emploi de la peinture inédit et décapant, qui rompt avec les classifications de l'histoire de l'art. Où l'on voit et saisit les peintres à l'oeuvre, étudiant les travaux des Anciens, célébrant leurs maîtres, indifférents aux écoles et aux mouvements, tout à leur exploration de voies nouvelles. C'est Kandinsky, le père de l'abstraction en arrêt devant Les Meules de Monet, Poussin décriant le Caravage, Ingres et Renoir louant Raphaël, Balthus copiant Piero della Francesca, Van Gogh se mesurant à Cézanne, etc.
Car le coup de coeur et la passion opèrent en art, au moins autant que la prouesse du geste. A l'image de cette peinture sans cesse en mouvement, l'ouvrage se décline en autant d'entrées : des défis aux influences, des sujets peints aux techniques employées, des ambitions particulières aux exigences du marché, des mythes aux théories, la peinture s'offre ici dans tous ses états, abrupte, sans concession et bien vivante.
A son ouverture en 1750, on le nomme «cabinet» ; en 1801, il devient une «galerie» ; en 1818, il est enfin un «musée». Si, depuis plus de soixante-dix ans, il reste sans collection, le musée du Luxembourg n'a pas cessé et ne cesse pas d'être un musée. Parce que, selon la définition qu'en donna l'Encyclopédie de d'Alembert et Diderot, le mot de musée s'«applique aujourd'hui à tout endroit où sont renfermées des choses qui ont un rapport immédiat aux arts & aux muses».
Depuis 1750, comme aucun autre musée d'Europe, et parce qu'il a été le premier musée d'art contemporain dès 1818, il a provoqué l'enthousiasme et le dépit, la fierté et le mépris, l'ambition et l'indignation... Et depuis plus de deux siècles et demi, son histoire n'a pas cessé d'être passionnée et passionnante.
S'il est aujourd'hui universellement admiré, l'impressionnisme a pourtant d'abord été synonyme de scandale. Pour mieux comprendre son histoire et vivre l'impressionnisme en temps réel, Pascal Bonafoux s'appuie sur les témoignages et réactions de la presse de l'époque (détracteurs ou défenseurs), des écrivains tels Zola, Huysmans ou Gautier, et sur les souvenirs des peintres eux-mêmes. On revit avec eux, l'émerveillement, le doute, la révolte et la fascination qu'a provoquée cette nouvelle façon de peindre. Devenus maître de l'art du paysage parce qu'ils ont quitté leurs ateliers pour peindre en plein air, ces artistes ont aussi investi le terrain de la ville en spectateur de la vie moderne. Ils ont su capter l'instant, restituer des sensations. Corot et Boudin ouvrent la voie, puis ce sont Manet, Monet, Renoir, Degas, Caillebotte, Seurat, etc. qui nous éblouissent et le livre se referme avec, pour point d'orgue, l'époustouflante série des Nymphéas.
De l'Annonciation à la Passion, en passant par l'Adoration et la Cène, 100 tableaux qui racontent la vie de Jésus revient sur les épisodes fondamentaux qui ont marqué la vie du Christ, à travers les oeuvres des plus grands maîtres de la peinture (Botticelli, Le Caravage, Léonard de Vinci, Raphaël ou Rembrandt), ainsi qu'un ensemble de mosaïques, gravures et enluminures. Chacune de ces oeuvres est commentée par Pascal Bonafoux, un des plus grands historiens d'art français, et enrichie d'extraits des Évangiles. Elles retrouvent en quelque sorte leur contexte sacré ou spirituel d'origine, au-delà de la simple histoire. Chaque image, étant en soi une interprétation, une tentative de dresser un portrait, de toucher celui qui la contemple. C'est aussi cette émotion que cet ouvrage suscite et fait naître au fil des pages.
Monographie sur l'artiste Safet Zec réunissant dix ans (2001-2011) d'écrits et 160 oeuvres et photographies