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Philippe Artieres
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«Un ouvrier algérien, M. Mohamed Diab, 40 ans, a été tué d'une rafale de pistolet-mitrailleur le 29 novembre 1972, au cours d'une bagarre avec des gardiens de la paix, dans le commissariat de la caserne de Noailles, à Versailles (Yvelines).» Agence de presse Libération Bulletin n°61 - décembre 1972 Fin novembre 1972, nous habitons en famille à Versailles ; j'ai quatre ans et demi. Jusqu'à l'automne 2022, je n'avais jamais entendu parler de cette affaire. Interroger ce silence, c'est mettre à jour «mon racisme» et son histoire.
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Le peuple du Larzac : Une histoire de crânes, sorcières, croisés, paysans, prisonniers, soldats, ouvrières, militants, touristes et brebis
Philippe Artières
- La Decouverte
- Poches Sciences
- 2 Mai 2024
- 9782348083877
En 1971, un plateau du sud de l'Aveyron inconnu de la majorité des Français, le Larzac, surgit dans l'actualité. Un projet d'extension du camp militaire est alors le théâtre d'une contestation menée par une centaine de paysans. Formidable laboratoire de nouveaux modes d'action, objet de convergence de luttes pendant une décennie - celles des agriculteurs, celles de la non-violence et de l'autogestion, celles également de l'Occitanie et de l'écologie -, le Larzac devient un symbole de la résistance contre l'arbitraire politique.
Ces événements ne constituent pour autant qu'une partie de l'histoire de ce lieu désertique. En proposant une approche de longue durée de ce plateau calcaire, qui s'ouvre par les traces des premiers peuplements, progresse de siècle en siècle, de l'occupation romaine à l'installation des Templiers, du développement de l'industrie du cuir à celle du fromage de Roquefort, du campement des soldats réservistes au camp d'internement des membres du FLN pendant la guerre d'Algérie, c'est un peuple du divers qui apparaît au fil des pages. Un peuple composé d'humains et de brebis, de sorcières et de potiers, de bergers et de paysans, d'ouvrières et de soldats, de prisonniers et de militants... -
Ripostes : Archives de lutte et d'action ; 1970-1974
Franck Veyron
- Cnrs
- 12 Octobre 2023
- 9782271146373
Exposition à La contemporaine du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024 Le peace and love , la culture hippie et la libération sexuelle ont eu tendance à faire oublier combien, en France, les années 1970-1974 furent traversées de tensions, de conflits ou d'affrontements.
Ce début de décennie post-68 est largement habité par la figure de la violence, celle de l'État ou celle considérée comme une option par les mouvements contestataires.
Quels moyens mobiliser dans les luttes locales, nationales ou internationales ?
L'occupation d'une usine, la séquestration d'un patron, la préparation au coup de poing sont-elles légitimes ?
Le recours à des formes d'action directe illégale est-il même inévitable pour espérer changer la vie et combattre les diverses formes d'oppression ?
Ou bien faut-il malgré tout privilégier la non-violence, la désobéissance civile ?
Les archives ici réunies et commentées font entendre les questionnements qui traversent le début des années 1970 - et qui demeurent pour partie les nôtres.
Des pièces d'archives - tracts, brochures, affiches, photographies, etc. - choisies et commentées composent un récit vivant qui nous fait redécouvrir la France contestataire du début des années 1970, dont les échos résonnent avec force cinquante ans plus tard.
Avec des contributions de Noël Barbe Jean Bérard Sophie Coeuré Victor Collet Xavier Crettiez Olivier Crouillebois Guillaume Denglos Éric Fournier Irène Gimenez Julien Hage Jean-François Hamel Liora Israël Laurent Jeanpierre Maxime Launay Danièle Lochak Emmanuelle Loyer Caroline Moine Emmanuel Naquet Sylvie Ollitrault Georges Palmier Nayeli Palomo Jean-Yves Potel Christophe Prochasson Tramor Quemeneur Judith Revel Isabelle Sommier Danielle Tartakowsky Pierre-Marie Terral Bertrand Tillier Xavier Vigna et Michelle Zancarini-Fournel Postface de Tiphaine Samoyault Exposition à La contemporaine du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024 -
La mine en procès : fouquières-lès-Lens, 1970
Eric de Chassey, Michelle Zancarini-Fournel
- Anamosa
- 30 Mars 2023
- 9782381910628
Le 4 février 1970, une explosion à la mine de Fouquières-lès-Lens provoque la mort de 16 travailleurs. S'ensuit une longue mobilisation des mineurs, syndicats, de la Gauche prolétarienne, intellectuels, artistes, ingénieurs et médecins... Cet épisode méconnu est aussi annonciateur de nouvelles modalités de luttes dont les soulèvements contemporains sont héritiers.
Le matin du 4 février 1970, une explosion dans la mine de Fouquières-lès-Lens provoque la mort de 16 travailleurs. S'ensuit une longue mobilisation dont la tenue d'un tribunal populaire à Lens le 10 décembre, sous l'autorité de Jean-Paul Sartre, constitue le point d'orgue. Une multitude d'acteurs prennent part à ce combat : mineurs et syndicalistes, intellectuels et maoïstes de la Gauche prolétarienne... Tels des lanceurs d'alerte, médecins hospitaliers et ingénieurs de l'École des mines, s'appuient sur leur savoir pour dénoncer la condition des mineurs ; un collectif de peintres (parmi lesquels Fromanger et Aillaud) soutient les familles des victimes en réalisant et vendant des oeuvres... Les nombreuses archives présentées dans ces pages, des photos aux affiches, des minutes du procès aux tracts, les voix, les visages, restituent de façon sensible la dramaturgie de l'événement et l'épaisse couche de discours qu'il a généré.
En marge des grandes dates de l'histoire, cet épisode opère ainsi une mutation majeure. La scénographie et les figures bien connues de la longue succession des drames miniers sont bouleversées par de nouvelles modalités d'action, d'inédites prises de parole et un renversement de la violence légitime. Une lutte qui résonne fortement avec certains soulèvements contemporains. -
Sains et saufs : récits minuscules du sauvetage maritime
Philippe Artières
- Anacharsis
- Famagouste
- 6 Octobre 2022
- 9791027904495
Cet ouvrage pre´sente des drames maritimes au de´nouement heureux. En une quarantaine de vignettes dote´es d'une forte puissance suggestive, il rapporte les actes salvateurs accomplis par des gens ordinaires.
De Noume´a a` Douarnenez, de la Vende´e aux co^tes provenc¸ales, au large ou sur les plages, il relate des incidents brie`vement archive´s dans les Annales du sauvetage maritime entre 1891 et 1931 : les gestes d'individus qui, parce que la mer le demande partout et toujours, sont alle´s sans y penser porter secours a` leur prochain.
A` conside´rer cet ensemble de re´cits minuscules, Philippe Artie`res propose l'e´bauche d'une « histoire du moindre », une histoire du bas bruit profonde´ment arrime´e au quotidien et au sens commun, qui vient questionner la fabrique de l'e´ve´nement et des he´ros. -
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L'intime est au coeur de l'histoire du sujet en Occident. Fruit de conquêtes individuelles ou collectives, il devient depuis la Révolution française un enjeu politique majeur, considéré comme une menace par le pouvoir en place ou la société dominante. Ceux-ci entendent limiter et modeler cet espace privé selon des normes conformes à leurs valeurs, bien conscients des risques de développement de ces « jardins secrets ».
Au cours des années 1970, l'intime, symbole de l'émancipation et de l'autonomisation des individus, devient un nouvel espace de lutte pour défaire l'étau qui a longtemps enserré nos corps. Revendiquer une intimité, c'est affirmer un moi et s'affranchir des tutelles et des mécanismes d'assignation. De la chambre conjugale aux cheveux, du rêve au tatouage, du journal personnel au clitoris, l'intimité n'a cessé de se reconfigurer en fonction de l'évolution des modes de vie. Mais l'émergence récente de technologies inédites bouleverse aujourd'hui le rapport au privé et à l'exposition de soi. L'ère du smartphone n'a-t-elle pas sonné le glas de l'intime ? -
"mon cher confrère..." : lettres d'un psychiatre (1953-1963)
Nicolas Henckes
- Cnrs
- 23 Mars 2023
- 9782271146588
"?Mon cher confrère?", "?mon cher ami?" : ces formules de courtoisie commencent les lettres ici rassemblées, dans lesquelles le Docteur H.?P., installé dans le nord-ouest de la France au milieu du XXe?siècle, remercie des médecins de lui avoir adressé un patient ou une patiente en consultation. En quelques phrases d'une froideur clinique manifestant son assurance et laissant percer son amusement ou son ennui, il dresse en toute complicité professionnelle le portrait de chacun et chacune (autant de "?cas intéressants?"), avant d'esquisser différentes pistes thérapeutiques.
Se révèle alors un feuilleté de techniques qui plonge ses racines au XIXe?siècle et ouvre sur le règne contemporain des molécules chimiques. Se mêlent lobotomie ("?l'opération n'a aucune gravité en elle-même?"), électrochocs, psychanalyse (à condition d'en avoir les moyens intellectuels et financiers, "?il ne peut en être question chez ce sujet mental fruste?"), cocktails médicamenteux, préconisations de bon sens et aveux d'impuissance devant telle ou telle névrose "?absolument incurable?".
Un témoignage de la souffrance psychique ordinaire où percent d'infimes éclats de vies inconscientes, autant qu'un accès à la fabrique quotidienne du soin psychiatrique, dans un moment de transformation profonde de la prise en charge de la maladie mentale. Un document exceptionnel. -
Sous ce titre énigmatique, Philippe Artières se met en scène dès les premières pages, recevant un dossier cartonné intitulé « Vies sauvages » qui semble avoir été constitué par Michel Foucault. Cette collection inédite contient des liasses de documents sur des individus s'étant retirés du monde au XIXe et au XXe siècle. On assiste au dépouillement progressif du dossier dont la plupart des pièces sont reproduites intégralement. Parmi ces photocopies et notes manuscrites du philosophe, trois sous-chemises recèlent une matière plus abondante : des articles de presse et un rapport de l'Académie royale de médecine de 1865 relatifs à Laurent, alias le « Sauvage du Var » qui fit alors l'objet d'un engouement médiatique et scientifique ;
Les notes, manifestes et témoignages (partiellement traduits de l'anglais) à propos d'un mathématicien américain, alias TJK, parti se réfugier dans les forêts du Montana au début des années 1970 ; enfin, le portrait d'un ermite en soutane de la fin du XIXe siècle qui, isolé dans les monts du Forez, y fut assassiné par Ravachol.
Que recherchait Foucault en rassemblant ces trois figures d'époques et de motivations si différentes ? Pour celui qui pratique depuis longtemps la fouille des sources foucaldiennes, ces cas d'étude sont à la fois familiers et surprenants. Ils vont faire ressurgir dans la mémoire de l'auteur un homme des bois ayant marqué sa jeunesse : Jean. Au cours de ses études universitaires, Philippe Artières a en effet consacré à ce marginal vosgien un récit fragmentaire qui, s'il ne fait pas partie du corpus d'origine, s'y intègre tout naturellement.
A ce stade de la lecture, on commence à s'interroger sur le degré de réalité de ce dossier posthume. Michel Foucault en est-il le compilateur initial ou est-ce plutôt un « rêve d'histoire » qu'on doit à Artières ?
Enquête documentaire, récit introspectif et jeu de pistes fictionnel, Le dossier sauvage se lit comme un roman d'aventures au pays des archives.
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Images en lutte ; la culture visuelle de l'extrême gauche en France (1967-1974)
Philippe Artières
- Ecole Nationale Superieure Des Beaux Arts
- 23 Février 2018
- 9782840565161
Catalogue de l'exposition Images en lutte - La culture visuelle de l'extrême gauche en France (1968-1974), présentée au Palais des Beaux-arts, Paris (21 février - 20 mai 2018).
Les années 1968 en France sont le théâtre d'une formidable production visuelle, portée par les utopies révolutionnaires. Pendant cette période (1968-1974), militants et artistes d'extrême-gauche oeuvrent pour inventer de nouvelles formes d'expressions visuelles en lien avec les luttes collectives. Images en lutte raconte cette extraordinaire rencontre entre l'art et la politique qui débute et se referme à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, de l'Atelier Populaire en 1968 aux réunions du FHAR et du MLF en 1974.
Cet ouvrage s'ouvre par les affiches de l'Atelier Populaire et présente pour la première fois de nombreux projets ainsi qu'un reportage photographique sur l'occupation de l'Ecole. Des dossiers sont consacrés aux luttes, aux soutiens, aux révolutions, à la libération sexuelle... Il rassemble des peintures, des photographies, des sculptures, des installations, des revues, des tracts, des affiches politiques, des extraits de films et des photographies relatifs à ce moment d'agencements singuliers.
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La prison en héritage ? Pour une patrimonialisation critique du pénitentiaire
Philippe Artières
- Editions De La Sorbonne
- L'ouvroir Des Patrimoines
- 5 Septembre 2024
- 9791035109820
Tandis que, en périphérie des villes, on ouvre de vastes établissements carcéraux pour répondre au tout-répressif, dans les centres urbains on désaffecte des prisons. Ce patrimoine, dépourvu de l'or des châteaux ou de la mémoire sociale attachée aux usines ou aux mines, est directement menacé.
Qu'en faire alors ? Le conserver bien sûr : la prison fait partie de notre histoire, elle est fille de la Révolution. Pourtant, combien de ces établissements sont aujourd'hui à vendre, comme si les détenus de droit commun avaient eux aussi été condamnés à l'oubli ? Cet essai dresse un état des lieux de cet héritage, en s'appuyant sur quelques exemples - la Petite Roquette, Clairvaux... -, pour proposer une patrimonialisation critique du pénitentiaire. -
À la fin des années 1960, l'opposition à la guerre du Vietnam, au racisme et à l'injustice sociale se radicalise aux États-Unis, avec le soutien de nombreux artistes. Le 9 septembre 1971, une révolte éclate à la prison d'Attica dans l'État de New York. Immédiatement, les détenus, en majorité noirs, font entrer journalistes, photographes et observateurs. Pour la première fois, une mutinerie est ainsi suivie de l'intérieur. Au bout de quatre jours, l'assaut est donné. La révolte se solde par quarante-trois morts et des dizaines de blessés.
L'événement a un écho immense, entraînant enquêtes et mobilisations :
Attica devient un symbole de la lutte contre l'arbitraire. C'est cette histoire, à la fois artistique et politique, que met en lumière le livre. Elle renvoie aux conflits raciaux qui traversent toujours les États-Unis et à la situation dramatique de ses prisons. Elle engage aussi à porter plus d'attention aux conditions de détention comme aux discriminations qui existent en France aujourd'hui.
Outre documents et images d'archives, le livre rassemble des photographies et oeuvres graphiques d'artistes tels que Cornell Capa, Emory Douglas, Faith Ringgold, Martha Rosler, Stephen Shames, ou Frank Stella. Il comprend également six essais d'historiens de différentes disciplines ainsi qu'une introduction et un récit des événements par Philippe Artières, historien, directeur de recherches au CNRS et responsable de l'ouvrage.
L'historienne de l'art Elvan Zabunyan consacre son essai à l'engagement des artistes américains au cours des années 1960-1970. Se plaçant du côté du « pouvoir », l'historien de la photographie Thierry Gervais analyse la manière dont Newsweek, Time ou Life rendent compte des événements tandis que, du point de vue opposé, l'historienne du cinéma Nicole Brenez revient sur les films militants réalisés à cette époque. Les historiens de la musique Jedediah Sklower et Emmanuel Parent resituent les différents morceaux consacrés à Attica dans l'évolution des musiques populaires aux Etats-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale.
Deux essais de spécialistes de l'histoire africaine-américaine complètent cet ensemble. Le livre s'ouvre sur un panorama de la situation politique et de la contestation aux Etats-Unis, au tournant des années 1960-1970, écrit par Caroline Rolland-Diamond, professeure à l'université Paris-Ouest ; il se conclut avec un texte de Tom Holt, professeur à l'université de Chicago, sur le lien entre la prison et la discrimination raciale aux Etats-Unis.
En proposant cette diversité de points de vue, Attica, USA, 1971 espère permettre aux lecteurs français à la fois de découvrir un événement exceptionnel et une histoire dont les échos sont encore sensibles aujourd'hui.
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La banderole ; histoire d'un objet politique
Philippe Artières
- Autrement
- Lecons De Choses
- 4 Mars 2020
- 9782746754157
Annoncer, militer, célébrer, revendiquer, dénoncer...
La banderole s'infiltre partout. À la fois document et geste, on l'aperçoit dans les gradins des stades, agitée par les supporters, ou brandie par des fidèles dans des processions religieuses. Mais de Nancy à Santiago, de Londres à Gdansk, la banderole et sa puissance graphique sont surtout mises au service des villes en révolte.
Quel pouvoir peut avoir une parole silencieuse ? Comment cet instrument politique est-il mis en scène ? Quel avenir peut-on imaginer pour la banderole à l'heure où les formes de l'écrit se renouvellent ?
En explorant la plasticité incroyable des messages contestataires, Philippe Artières démontre qu'en filigrane de l'histoire de la banderole se dessine celle, captivante, des luttes sociales aux XXe et XXIe siècles.
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Vidal, le tueur de femmes ; biographie sociale
Dominique Kalifa
- Verdier
- Poche
- 2 Mars 2017
- 9782864329220
En décembre 1901, Henri Vidal, un hôtelier de Hyères âgé de 34 ans, agresse à coups de couteau deux jeunes prostituées. Quelques jours plus tard, à Tamaris près de Toulon, il assassine une autre fille publique. Il récidive à la fin du mois, en tuant cette fois cette jeune Suissesse rencontrée dans un train, entre Beaulieu et Eze.
Arrêté parce qu'il voyageait sans billet, celui que le pays tout entier va surnommer le « tueur de femmes » est condamné à mort par la cour d'assises de Nice en novembre 1902. Gracié par le président Loubet, il est envoyé au bagne de Cayenne où il meurt en juillet 1906. Mais entre- temps, l'assassin a suscité une immense littéra- ture, sur laquelle se fonde cette reconstitution biographique : faits divers bien sûr, chroniques journalistiques, témoignages, commentaires des magistrats et des experts, signés des plus illustres criminologues du temps, ainsi qu'une autobio- graphie du criminel, rédigée dans sa cellule l'été précédant le procès. À partir de ces nombreux matériaux, et sans ajouter le moindre mot aux paroles des contemporains, les auteurs ont réalisé un très étonnant montage, qui permet bien sûr de dérouler le film de cette existence singulière, mais qui montre aussi comment une société, dans sa diversité et parfois ses contradic- tions, construit la figure d'un criminel. On n'a jamais rien lu de pareil en histoire et le résultat est si saisissant qu'il fait songer aux textes les plus célèbres de micro-histoire.
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Je me doutais qu'il y avait quelque chose... : archive des années sida
Philippe Artières
- Editions De La Sorbonne
- Breves
- 6 Avril 2023
- 9791035108564
Été 1985, un an après la création de la première association de lutte contre le sida fondée par Daniel Defert, le sociologue Michael Pollak engage une enquête sur les homosexuels et le VIH. Avec son équipe, il mène à Paris une série de longs entretiens avec des personnes vivant avec cette maladie; il rencontrent aussi des proches des malades. Par des mots simples, avec pudeur et courage, une femme témoigne ici du surgissement de cette épidémie dans sa famille et de l'homophobie qui régnait alors et qui est encore l'un des maux de nos sociétés.Présentation de Philippe Artières.
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D'après Foucault ; gestes, luttes, programmes
Mathieu Potte-Bonneville
- Points
- Points Essais
- 5 Avril 2012
- 9782757827024
Historien ou philosophe ? Théoricien de la culture ou intellectuel engagé dans les luttes de son temps ?
Parce que la trajectoire de Michel Foucault a déjoué de bout en bout ces alternatives, sa relecture contemporaine oblige à adopter un double regard, aussi attentif au détail de ses arguments qu'à la forme même de ses interventions dans l'ordre du discours et l'espace public. Livre à deux voix, entre histoire et philosophie, D'après Foucault rassemble une série d'études dont l'enjeu commun est d'éclairer, par un retour sur l'oeuvre de Foucault, la contribution possible de celui-ci aux débats et aux combats du présent, son apport à la compréhension d'une époque qui, déjà, diffère de la sienne.
Comment Foucault a-t-il transformé, pour longtemps, les gestes canoniques de l'enseignement ou de l'écriture, leur adjoignant l'exigence du diagnostic, le goût pour l'anonymat ou pour l'éclat de rire ?
Quel éclairage offrent ses travaux sur les transformations contemporaines du droit et de la lutte pour les droits, sur l'irruption des soulèvements, sur le renouveau d'une éthique qui ne se réfugie pas dans l'invocation des grands principes ? Comment tirer, de sa lecture, des horizons renouvelés - le programme d'une histoire politique de l'écriture, ou d'une politique des usages et des usagers ?
Lecteurs autant que « passeurs » de la pensée de Foucault, Philippe Artières et Mathieu Potte- Bonneville tentent ici d'inventer, vis-à-vis de lui, une fidélité sans nostalgie, afin de prolonger et de relancer cette « morale de l'inconfort » dont il s'est voulu le promoteur, dans la théorie comme dans la politique.
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68, une histoire collective (1962-1981)
Michelle Zancarini-Fournel, Collectif
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 20 Avril 2018
- 9782348036040
On ne peut comprendre les raisons et les effets du " moment 68 " sans examiner la longue séquence historique dans laquelle il s'inscrit, de la fin de la guerre d'Algérie en 1962 à l'élection de François Mitterrand en 1981, de la révolution cubaine à la révolution iranienne. Cet ouvrage collectif exceptionnel invite à parcourir l'histoire de ces vingt années qui ont transformé la société française en profondeur.
Mai 68 demeure l'un des moments de l'histoire contemporaine de la France qui suscitent les plus vifs débats : les " années 68 " dérangent autant qu'elles fascinent. Elles restent pourtant largement méconnues - et d'autant plus qu'on ne retient que son fameux mois de mai, les barricades du Quartier latin et l'occupation de la Sorbonne. Or ces scènes participent d'un paysage beaucoup plus vaste, à Paris, en province et à l'étranger. Surtout, on ne peut comprendre les raisons et les effets du " moment 68 " sans examiner la longue séquence historique dans laquelle il s'inscrit, de la fin de la guerre d'Algérie en 1962 à l'élection de François Mitterrand en 1981, de la révolution cubaine à la révolution iranienne.
Cet ouvrage invite à parcourir l'histoire de ces vingt années qui ont transformé la société française. Acteurs anonymes et célèbres, lieux connus et inconnus, objets de la culture matérielle et artistique s'animent et se côtoient pour nourrir cette histoire polyphonique qui touche aussi bien l'urbanisme que le corps, la vie intellectuelle que la condition ouvrière, le cinéma que l'économie. Ce paysage recomposé donne à voir l'intensité des débats politiques ainsi que l'incroyable diversité des luttes et des aspirations dont ces années furent le théâtre. -
Ghostwriters
Philippe Artières
- Institut Memoires De L'Edition Contemporaine
- Diaporama
- 3 Juin 2021
- 9782359430325
Dans un petit texte, dense, manifeste, l'historien et écrivain met en scène ceux à qui il ne reste que l'écriture, dans un monde plein d'oubli et d'effroi où on vous arrête pour avoir griffonné quelques notes dans un carnet. Un monde sans histoires, parce que l'Histoire en a été effacée. Une sorte de traversée typographique de la ville où il s'attache à faire le relevé de toutes les formes d'écriture clandestine et leur rend hommage.
Écrire pour agir sur le monde. Écrire pour exister ensemble. Ghostwriters est un appel à lutter contre le silence, arme majeure des dictateurs, une ode à celles et ceux qui écrivent.
Ghostwriters est le quatrième titre de la collection « Diaporama », qui invite des écrivains à parler de leur travail en s'appuyant sur des images de leur choix. Dans la même collection : Boîte noire de Tanguy Viel, Chromes de Maylis de Kerangal, Sept et huit neuf de Thomas Clerc.
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La Ville écrite est le troisième volume de « La Collection de photographies », série d'une grande originalité privilégiant une approche thématique, transversale, voire poétique, de la photographie moderne et contemporaine. Cette série est Illustrée d'une sélection d'oeoeoeoeuvres choisies parmi les 70 000 que compte la collection photographique du Centre Pompidou, l'une de plus importantes au monde.
Introduit par un texte de Philippe Artières, ce volume dédié à la thématique de la ville rassemble une sélection de clichés des plus grands artistes qui ont exploré le sujet, de Brassaï à André Kertész, de Robert Doisneau à Làszlò-Moholy Nagy et bien d'autres.
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Le livre des vies coupables ; autobiographie de criminels (1896-1909)
Philippe Artières
- Albin Michel
- Bibliotheque L'evolution De L'humanite
- 14 Mai 2014
- 9782226253781
La scène se passe à la prison Saint-Paul de Lyon, il y a tout juste un siècle. Sur un petit cahier d'écolier, un détenu écrit. Page après page, il fait le récit de ses errances, de ses déroutes et de son long parcours vers le crime. Cette autobiographie, ce criminel la rédige, comme neuf autres codétenus le feront après lui, non pour lui-même, mais pour un destinataire prestigieux : le célèbre criminologue Alexandre Lacassagne. Le professeur de médecine légale a en effet un projet fou : celui de rassembler des archives de la déviance, de constituer une encyclopédie vivante du crime à partir des seuls récits autobiographiques produits par des criminels. Maîtres-chanteurs, apaches, parricides, dépeceurs, prostituées ont ainsi écrit en quelques années un « Livre des vies coupables », resté jusqu'alors inédit. Philippe Artières a retrouvé ces manuscrits éparpillés dans le fonds Lacassagne de la bibliothèque municipale de Lyon. Il en a reconstitué la genèse en montrant comment ces textes s'inscrivent dans l'histoire paradoxale de l'écriture en prison et comment ils participent du développement de la criminologie à la fin du XIXe siècle.
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Le catalogue se compose des dessins de René L.
Et d'un texte de Philippe Artières accompagné des objets, archives et oeuvres de l'exposition :
En évoquant la vie et les obsessions de René, les grands événements de l'époque apparaissent en toile de fond, de la décolonisation aux évolutions de la psychiatrie. L'exposition est un parcours dans notre XXe siècle et les hétérotopies dont il fut le théâtre. Ce cheminement sera mis en inquiétude par quatre fi gures qui se rencontrent dans les histoires de René L. : Michel Foucault au croisement de l'hétérotopologie et de la psychiatrie, Frantz Fanon entre psychiatrie et colonialisme, Le Corbusier à la jonction des projets coloniaux et de l'habitat collectif, et enfi n Georges Perec et son île W où l'hétéroropie sportive tourne au cauchemar.
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Polygraphe(s), approche métissée des actes graphiques, n° 6/2024 : Futurs de l'écriture
Claire Bustarret, Léonore Conte, Thibault Corrion, Claudia Defrasne, Pierre Déléage
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 26 Septembre 2024
- 9782735130559
Ce numéro tente de répondre à l'invitation d'Arjun Appadurai à développer une « anthropologie du futur » qui rendrait compte de « la construction des avenirs culturels ». Nous l'avons donc axé sur des pratiques d'écriture qui nous semblaient, pour la plupart, relever des trois préoccupations qui, selon lui, modèlent le futur: l'imagination, l'anticipation et l'aspiration. Ce numéro voudrait mettre en valeur et en discussion des usages nouveaux de l'écriture portés par de grands domaines que nous avons privilégiés en raison de leur vitalité scripturaire: les mouvements militants, les écritures artistiques et le monde des professionnels de l'écrit (chercheurs, graphistes).
Spécialistes des transformations de l'écriture elle-même, des combats et des expériences actuelles d'écritures inclusives et/ou non binaires qui sont menées par des typographes, des historiennes de la langue et des militantes féministes ont naturellement pris la parole dans ce numéro. Élise Goutagny tente un premier bilan des effets de ces propositions à partir de la collecte de manuels et de modes d'emploi de l'écriture inclusive produits ces dernières années. À cette contribution fait écho le compte rendu proposé par Lucile Haute du livre En finir avec l'homme d'Eliane Viennot, ainsi que celui de Lucile Encrevé concernant l'exposition du collectif « Bye Bye Binary ».
Dans un tout autre domaine, nous avons mis en avant des expériences radicales, peu connues, émanant des mondes érudits: c'est le cas du papyrus Prisse, le « plus vieux livre du monde », récemment exposé à la Bibliothèque nationale de France et qui a été « performé » par un acteur à la demande de l'égyptologue Chloé Raggazoli, entrainant par la même occasion une nouvelle traduction. En écho, Claire Bustarret montre comment l'agrandissement photographique des brouillons d'écrivains dans les années 1930 a ouvert la voie à de nouveaux courants de recherche. Enfin croisant anthropologie et archéologie, Claudia Defrasne et Philippe Hameau révèlent comment de nouveaux outils transforment l'approche d'expressions graphiques datant du néolithique.
Une place particulière est accordée aux artistes, souvent considérés comme des « créateurs de futur », à commencer par Catherine Zask, graphiste invitée à créer l'identité visuelle de ce numéro. C'est le cas également de Franck Lebovici, artiste engagé depuis longtemps dans des expériences littéraires basées sur des procédés de « data mining », et du chercheur Gabriele Stera, qui a consacré sa thèse aux travaux de Christian Marclay sur l'usage détourné des sous-titres de films. Le dialogue entre Philippe Artières et Béatrice Fraenkel porte sur les monuments temporaires de Thomas Hirschhorn, rencontré pour ce numéro. La place centrale de l'écriture dans ses oeuvres y est discutée non seulement comme « écritures engagées », mais aussi comme célébration d'un monde de l'écrit précaire, capable selon lui de donner consistance à une mémoire éternelle.
La dimension politique habite plusieurs expériences présentées dans ce numéro. C'est le cas du projet de design participatif mené par la graphiste Silvia Dore et des initiatives graphiques produites en Amérique latine des années 1960 à nos jours, présentées dans l'exposition « Giro Grafico » (Museo Reina Sofia, Madrid, 2022) relatée par Francesca Cozzolino.
Anthropologue immergée dans les luttes écologiques, Laurence Marty témoigne des usages variés et décisifs de l'écriture dans la vie des militant·es. Elle donne à voir comment s'ébauchent de nouvelles « humanités écologique » qui remettent en cause l'écriture des sciences humaines et sociales en prônant la recherche d'une langue nouvelle. À son tour, la contribution provocatrice de Pierre Déléage plaide pour l'expérimentation d'écritures multiples en anthropologie, notamment l'usage de la science-fiction qui lance un défi d'ampleur à la doxa académique et littéraire. -
Papiers des bas-fonds ; archives d'un savant du crime, 1843-1924
Philippe Artières
- Textuel
- Histoire Beaux Livres
- 3 Octobre 2009
- 9782845973343
Eminent professeur de médecine légale à Lyon, Alexandre Lacassagne s'est donné pour visée, à la fin du siècle, d'étudier le phénomène criminel sous ses différents aspects : en comprendre l'histoire, la fréquence, mais aussi identifier ses auteurs, saisir leurs personnalités et leurs meurs.
Il a ainsi constitué une formidable collection de documents et d'objets divers glanés dans les prisons (carnets de tatouages, dessins sur papier à cigarette, poèmes, lettres, chansons, dictionnaire d'argot...) et encouragé les détenus à la rédaction de cahiers et de récits autobiographiques. Ces traces exceptionnelles en disent long sur le quotidien de la détention et sur l'expérience de l'exclusion sociale.
Mais elles disent aussi la démarche singulière d'un homme qui, en maître d'écriture, a permis à ces prisonniers d'exprimer une multitude d'émotions: un rêve, une crainte, une peur. Ainsi invitait-il ceux qui étaient l'objet de tant d'écrits - des juges et des avocats, des experts, des journalistes, de l'administration pénitentiaire - à être pour la première fois sujets d'écriture et scripteurs de leur propre histoire.
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Rêves d'histoire ; pour une histoire de l'ordinaire
Philippe Artières
- Verticales
- Phase Deux Verticales
- 9 Octobre 2014
- 9782070146642
Philippe Artières, historien passionné d'art contemporain et de littérature fragmentaire, laisse dans cet ouvrage libre cours à ses désirs secrets de chercheur, dans une approche de l'Histoire joyeusement savante, personnelle et insolite. Réunissant de courts textes très divers, Rêves d'histoire propose une anthologie de rêveries ou, plus exactement, de " désirs d'histoire " encore non explorées. On y trouvera donc des idées brutes, des pistes incongrues, des domaines de recherche à arpenter, parfois nées à la lecture d'une source ou d'une archive qui révèle son imaginaire potentiel, ces îlots encore vierges qu'aucune carte n'avait encore répertorié.
Mais l'historien n'est pas romancier à proprement parler, plutôt collecteur de détails, explorateur du plus simple ordinaire. Et s'il ne prétend pas plus emprunter la posture du demiurge que renoncer à l'honnêteté intellectuelle du chercheur, il se fait ici résolument homme de récits. Ou comment raconter l'histoire de la ceinture, des ordonnances médicales, de la tombe de Pétain (le " salaud de Yeu "), des routes, de la banderole, etc.
Brièvement développées, agrémentées d'allusions autobiographiques et organisées en trois parties (Objets/Lieux/Traces), ces échappées ouvrent autant de champs de recherche dont on se plaît à imaginer la fécondité, parfois vertigineuse - mais souvent à l'état d'ébauche, elles sont inscrites dans la frustration de l'inachèvement. Un exemple parmi d'autres : autour d'une réflexion sur la cloison, procédant par digressions successives, l'auteur propose une histoire croisée du confessionnal, du parloir et de l'hygiaphone - de quoi faire apparaître toute une géographie de la parole dans nos sociétés, ce qui ne nous étonnera pas chez ce foucaldien de la deuxième génération.
Au terme de ce recueil, Philippe Artières revient dans une postface-manifeste inédite sur toutes ses tentations d'écriture et interroge " cet hybride objet qu'est le récit historique ".