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Pia Petersen
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Un écrivain, un vrai est le titre de l'émission de téléréalité dont Gary Montaigu a accepté d'être la vedette. Une équipe technique s'est installée chez lui et le filme en permanence ; jour après jour, les téléspectateurs sont invités à intervenir sur l'intrigue de son roman en cours. Si cet auteur populaire s'est prêté au jeu, c'est par ambition mais aussi par amour sincère de la littérature : il croit que la petite lucarne a le pouvoir d'inoculer le virus de la lecture dans tous les foyers.
Quelques mois plus tard, il a déserté la vie publique, n'écrit plus rien de bon et reste enfermé chez lui, dans un fauteuil roulant...
Avec une ironique clairvoyance, Pia Petersen interroge le rôle de l'artiste dans nos sociétés interactives qui jonglent entre le virtuel, le spectacle et le réel. Face aux charmes fallacieux du storytelling, elle plaide avec détermination pour la liberté de créer et d'exercer son esprit critique.
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À Los Angeles, un professeur de Stanford disparaît.
Passionné par l'éthique numérique, il travaille sur les algorithmes et le secret de leurs boîtes noires, les fichiers sources.
Bloquée à Paris par la fermeture des frontières, une artiste alerte l'opinion publique. En collant une série de pochoirs sur les murs de la ville, elle déjoue la censure, transgresse le totalitarisme sanitaire, dénonce les fake news. Les bad boys de l'art s'en emparent, les réseaux sociaux s'enflamment : des vidéos, des photos de ses oeuvres éphémères font le tour du monde.
L'attention des médias se braque sur l'homme qui inspire la street artiste et attise sa colère : Palantir, magnat du numérique et roi de la Silicon Valley. -
Une femme solitaire observe quotidiennement une fenêtre vide de l'immeuble d'en face.
Pour tromper son isolement, elle écrit, s'invente des histoires, caressant l'espoir que quelque chose se passe un jour de l'autre côté de la rue des Martyrs. Quand un homme emménage dans l'appartement, il devient l'objet de toutes les attentions de celle qui l'épie désormais tendrement, passionnément - et qui s'achète bientôt des jumelles... De sa plume sobre et entêtante, Pia Petersen fait entendre la voix d'une femme qui a élu un homme et ne craint pas de s'abandonner au vertige le plus mystérieux.
Dérangeante réflexion sur la dépossession de soi, Une fenêtre au hasard célèbre l'effroyable séduction du chaos amoureux, dans ses pires dangers comme dans ses plus belles promesses.
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Romain aurait aimé faire un travail sur l'argent mais il n'a plus le temps.
Il aurait appelé son essai Métaphysique de l'argent. Il se dit que l'argent est désormais un problème philosophique ou métaphysique et qu'il faut revoir les valeurs et la manière de les appliquer. Il ne se souvient plus de la distinction entre philosophie et métaphysique mais il a retenu que faire d'une chose un problème est essentiel.
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Quand des milliers de révoltés prennent d'assaut Los Angeles, la cité des anges devient l'épicentre d'une révolte nationale. Un thriller politique et apocalyptique.
Alors que la remise des Oscars se prépare, une Marche des pauvres s'organise. Il est temps que les exclus de la société du spectacle soient sur le devant de la scène, que les invisibles apparaissent enfin dans la lumière.
Dans les rues, des grappes d'individus commencent à se rassembler. L'ambiance est étrangement joyeuse et électrique. Sur le Net, les rumeurs et les hashtags insurrectionnels se mettent à circuler, telle une traînée de poudre. Tout ça part d'une personne, Luna. Mais qui est Luna ?
Los Angeles, Beverly Hills, les Oscars, les stars, les hackers, les gangs, les flics, les riches et surtout des millions d'oubliés du système, tout converge vers une issue possible.
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J'aimerais penser à autre chose que iouri et notre histoire.
Penser à autre chose. mais ce n'est pas possible. il revient dans ma tête, il me hante presque et j'y pense, je n'arrive pas à lâcher prise, comme si c'était une obsession, je veux seulement comprendre mais je ne sais pas comment y arriver et peut-être bien que je ne le veux pas. c'est légitime. il est si sombre et réservé et quelqu'un doit être là pour lui. pour comprendre, il faut que je m'engage avec lui dans le noir, que j'aille avec lui dans son gouffre mais j'ai peur de ce que je vais découvrir.
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Parce que l'obligation de bonheur vers laquelle la société pousse ses consommateurs lui est devenue insupportable, un homme décide de s'installer dans la rue et devient un clochard sans nom.
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« Elle se défend alors qu'elle ne devrait pas avoir à se défendre, elle seule a un droit sur son corps et ce qu'elle en fait est de sa responsabilité, à elle et cela n'est pas négociable. La question ne devrait même pas être posée. A moins, bien entendu, que son corps soit mis sous tutelle d'Etat comme étant un bien de l'humanité à préserver, auquel cas elle ne s'appartiendrait plus, auquel cas elle ferait partie d'un fonds commun, à la manière d'une espèce à préserver ou d'un monument classé patrimoine mondial mais en attendant qu'on en arrive là, la femme s'appartient et personne ne peut lui dire le contraire. »
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Hugo est le porte-flingue heureux d'un patron véreux.
Une vie bien réglée, qui bascule furieusement quand un prêtre imbibé jusqu'à l'os donne à Hugo un livre, dont le héros est tin homme bon. prêt à tout pour protéger les faibles. Cette lecture bouleverse Hugo : lui aussi veut faire le bien. Il ne veut plus tuer. Oui mais voilà, il n'est pas simple de protéger les gens quand on a pour mission de dézinguer... Et cette bande de hackers, les " vendredi 13 ", ne lui facilitent pas la tâche : en piratant les comptes de son patron, ils déclarent la guerre ouverte.
Les hostilités doivent commencer. Quelle galère.
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Avec un souci de vérité qui fait le talent de ce récit-confession, Pia Petersen met à nu l'existence désemparée d'une jeune femme qui va sombrer dans la plus grande marginalité en basculant sous l'influence quasi hypnotique d'un homme étrange et manipulateur. Licenciée de son travail à l'instigation de ses collègues, Kara, humiliée, isolée, va devenir en croyant tout quitter de sa détresse, la victime consentante d'un jeu pervers de sujétion mentale, orchestré par un certain Nathan. Passer le pont est la chronique de cette descente aux enfers, à travers laquelle la narratrice nous dit son cheminement irrésistible vers la dépossession de soi et l'enfermement dans une existence vide, toujours plus en retrait du monde. Clochardisée, allant jusqu'à faire la manche, voler les pourboires sur les tables des cafés, mentir pour récolter de l'argent, Kara ne semble, en effet, plus survivre parmi les membres de cette petite communauté qu'au service de Nathan. Et pourtant, jamais elle ne cédera aux avances de ce mentor et à toutes les épreuves sexuelles et pornographiques qui jalonnent son soi disant enseignement. Parce qu'elle possède encore cette résistance chevillée au corps, Kara va pouvoir un jour se décider à fuir. Pour autant son esprit en aura-t-il fini avec cette fascination impérieuse lorsque, plus tard, elle reverra Nathan. Avec une infinie pudeur où s'illustrent, étroitement mêlées, la candeur et la lucidité de Kara, Pia Petersen nous décrit dans ses moindres vacillements l'équilibre précaire d'une existence qui doute d'elle-même et de sa valeur au point de se perdre complètement de vue. Sobre et directe, cette voix fait résonner la gravité et la fragilité de notre condition. Ce drame psychologique sur la perte de l'identité livre ainsi un hommage intime à la résistance des faibles et des modestes face aux puissants de nos sociétés. C'est aussi, une subtile et déroutante démonstration de la lutte intestine qui oppose, au fond de notre désir de reconnaissance, l'esprit de liberté au goût pour la servitude.
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Jeune journaliste à Los Angeles, Morgane devrait a priori se méfier de ce SDF dépressif et bougon, peut-être dangereux, qui se place obstinément sur son chemin... Surtout quand il lui annonce qu'il est Dieu et qu'il l'a choisie pour écrire sa biographie ! Contre toute raison, Morgane, résolument incroyante, va se laisser captiver par ce personnage improbable. Un Dieu amer, découragé, qui ne comprend pas pourquoi les hommes se détournent de lui - à l'exception de Jansen, fondateur d'une Église aux allures de secte, qui a décidé d'en faire son icône.
À cette fable, Pia Petersen parvient à donner une étonnante réalité. Comme Morgane, le lecteur finit par se demander s'il n'a pas réellement affaire à Dieu. Et se laisse prendre au miroir d'une fiction qui en dit assez long sur notre modernité si incertaine d'elle-même...
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