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Pierre Mertens
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Revient-on jamais d'un voyage au bout du fourvoiement ? 1906-1956, l'ascension et la dérive de Gottfried Benn, poète de génie, appelé à traverser les deux guerres mondiales. Mais lorsque ses pairs fuient la barbarie, il choisit de rester en Allemagne. En lui, le visionnaire, un temps, s'aveugle. Dix ans de silence sanctionneront cet égarement, jusqu'à ce que la génération de « l'an zéro » reconnaisse en lui le poète précurseur qui lui donnera la force de penser l'avenir. Un roman qui relate l'erreur d'une vie et la vie d'une erreur.
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« Bons-Offices se dit « quelque chose est en marche » dont tout lui échappe et dont rien ne le concerne plus, quelque chose d'abstrait presque, mais d'apocalyptique, qui pourrait bien être l'Histoire. » Né à l'aube de la guerre, Paul Sanchotte, dit « Bons-Offices », grandit en Belgique, c'est-à-dire n'importe où sauf nulle part. Une catastrophe minière lui révèle les sombres entrailles de son pays. Avide de découvrir le monde, il devient médiateur humanitaire au Proche-Orient. Au coeur d'une terre par deux fois promise, il ne voudra choisir un camp contre un autre. Cela pourrait assurer son salut. Ou précipiter sa perte. Pour dire cela : un roman, bien sûr.
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Les « nécrologies » de ce recueil ne sont pas tant consacrées aux morts qu'aux vivants, en l'occurrence les narrateurs des nouvelles qui, se retournant sur la vie qu'ils ont menée, ou se penchant sur celle des autres comme pour se détourner de leurs propres manquements, nous livrent, peut-être à leur insu, leurs regrets, leur impuissance à vivre dans une réalité implacable.
La phrase d'Henri Michaux en exergue du livre exprime parfaitement les conditions de survie des personnages face à l'absurdité de leur situation : « On détache un grain de sable et toute la plage s'effondre, tu sais bien. » -
Retirés dans un mas provençal, deux amants réinventent la joute amoureuse comme un véritable combat de gladiateurs. Loin du monde et de ses rumeurs, coupés de leurs amis, de leurs habitudes, s'écartant des chemins trop plats et réalistes de leur quotidien, ils se donnent l'un à l'autre dans un paroxysme physique. Au plus profond de leurs fantasmes, ces deux êtres épris d'absolu se réunissent en une spirale amoureuse véhémente, alchimique, fusionnelle...
Une implacable et troublante mise à nu de nos désirs et manières d'aimer qui constitue sans aucun doute l'un des plus beaux romans de Pierre Mertens.
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Arrivé au sommet de son art comme au crépuscule de sa vie, un écrivain invite son jeune biographe à tracer le portrait d'une existence heureuse, pour montrer à quel point il fut malgré et avant tout un grand vivant, lui qui a consacré son oeuvre à décrire la tragédie du siècle, et qui n'a eu de cesse qu'il ne s'inspire des destins qui sombrèrent, des fêtes qui finirent...
La pièce convoque les témoins, hommes et femmes, qui traversèrent sa route, et confronte leurs versions : personne n'a vu le même homme, aucune opinion ne s'accorde. La vérité est obscure et échappe à tous. Ils offrent ainsi, sans le vouloir, un surprenant hommage à la complexité de l'être, d'autant que leur mémoire les trahit, que leur intérêt les trompe, que l'amour ou le remords les possèdent encore et qu'au fond rien n'est résolu. La beauté est dans l'énigme, la vie ne se laisse réduire à rien de simple ni d'attendu, ce qu'une ultime révélation confirmera non sans une émouvante ironie.
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Chroniqueur chez Touristes sans frontières, Pierre Raymond se lasse de voyager, et de décrire les merveilles du monde : il souhaiterait, désormais, se consacrer à un petit pays en partie imaginaire : la Belgique.
A sa propre enfance, aussi. Il abandonne l'Espace pour le Temps. Un souvenir l'obsède : ne fut-il pas renversé, autrefois, sur son vélo par la voiture d'un roi - et même de deux : Léopold III et Baudouin ? Une paix royale jette un regard sans complaisance mais essentiellement poétique sur les rois de tous ordres : souverains constitutionnels, champions cyclistes, grands de ce monde. N'y aurait-il pas, en chacun de nous, un roi découronné ? Le livre valut à son auteur un procès retentissant.
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Grand lecteur devant l'Eternel, Pierre Mertens évoque les auteurs qui l'ont marqué et qui ont inspiré son oeuvre : le poète allemand Gottfried Benn (qui vécut à Bruxelles), l'Argentin Julio Cortazar, Milan Kundera, Marguerite Duras, André Malraux, Pier Paolo Pasolini, Malcolm Lowry, Cesare Pavese, Paul Gadenne, Iouri Tynianov...
Mais c'est à Franz Kafka qu'il consacre les pages les plus vibrantes. Quant à Pasolini, qu'il a personnellement connu, il en parle avec la ferveur d'un ami lucide.
Un livre qui reflète la vaste culture de son auteur et sa faculté à jeter des ponts entre des écrivains qui, souvent, ne se sont jamais rencontrés.
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" L'oeuvre d'art n'est pas là pour consoler, ni pour compenser ou équilibrer le mal. Elle est une petite arme, modeste, pour faire reculer la brute ; au prix d'une certaine magie, au prix d'une espèce de chamanisme. Et je crois à cette sorte de sortilège. " Depuis dix ans, la célèbre émission de réflexion "NOMS DE DIEUX" produite et présentée sur la RTBF (et TV5) par Edmond Blattchen accueille des personnalités à la renommée internationale, issues des sciences humaines et exactes, de la politique, des arts et des lettres, de la société laïque comme de divers courants philosophiques et religieux. La transcription de ces entretiens est aujourd'hui rassemblée dans une collection. Pour servir de mémoire à notre temps et témoigner des enjeux à venir.
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On dirait un nom de plume. Ou de guerre. Un nom de lieu, peut-être ? Un endroit où l'on se rendrait : «Je me trouvais sur la route de Perasma...» Mais non. C'est le nom d'une femme. Elle est grecque, musicologue et mariée. Elle porte un nom qui n'est pas répertorié dans les registres de l'état civil. Dans sa langue, perasma signifie «passage».
Avec elle, le narrateur, Pierrot Saturnin, qui est librettiste et qui vit dans un pays qu'il s'obstine à appeler l'Innommie, ne va pas vivre simplement une aventure amoureuse de plus, mais plutôt quelque chose qui ressemble à un premier amour sur le tard. Une enfance regagnée, lumineuse et cruelle. Une maladie de l'aube qu'on incuberait au crépuscule.
Un opéra aussi - puisqu'ils appartiennent tous les deux au monde de la musique - mais un opéra malade de ses notes et dont le chant se désagrégerait lentement au fil des rencontres des deux amants, à Jérusalem, à Budapest, ou dans la capitale de l'Innommie. Comme une maladie fatale et lente dont on ne sait si on veut vraiment guérir.
A la fin, il y a toujours autant de lumière.
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Paysage avec la chute d'Icare regroupe L'Inde ou l'Amérique (" Ecrire, Seuil, 1969), Le Niveau de la mer (L'Age d'homme, 1970) et La Fête des anciens (Seuil, 1971).
Ces trois textes, pensés dès leur élaboration comme une trilogie, sont pour la première fois réunis.
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Trois hommes - le fils, le père et le grand-père - vivent ensemble un dimanche d'été.
Les deux adultes assistent à la représentation théâtrale au cours de laquelle l'enfant joue le rôle d'un " rêveur " et suscite le spectacle qui, sans lui, n'accèderait pas à l'existence. Plus tard, ils reparleront de cette journée qui ne les a pas laissés identiques à eux-mêmes. Gilles qui, sur scène, a voulu figurer l'envol d'Icare, se remettra sans doute de sa chute. Pierre, victime d'un malaise, survivra encore un peu...
Julien ne divorcera peut-être pas. Mais l'essentiel ne se situe pas tant au niveau de ces trois solitudes qu'au point d'intersection où elles se sont, inespérément, réconciliées. Dans ce roman de trois personnages qui se sont engendrés l'un l'autre, la narration reconstitue, jusqu'au vertige, un univers gigogne.
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La violence et l'amnésie
Pierre Mertens
- Labor Sciences Humaines
- Quartier Libre
- 22 Janvier 2011
- 9782804019112
" Ceci n'est, pas un livre..., eût dit René Magritte.
C'en est donc bien un, même s'il. réunit une série de chroniques parues dans un célèbre quotidien entre l'automne 2002 et le printemps 2004. (Des années de plomb ? De soufre, plutôt.) Car, de les voir rassemblées ici, leur prête comme un autre sens. Il arrive que l'actualité dure... Ce qui eût pu n'apparaître qu'éphémère se survit. (On ne le doit pas, hélas, au talent de l'éditorialiste mais à l'acharnement, parfois, de l'Histoire.
Voire à sa stagnation.) Une page politique, disait à peu près Albert Camus, c'est quand un fait divers se prolonge. Quand "il réussit"... Certains "chiens écrasés" ne vieillissent pas, ou deviennent des mammouths. Et puis, depuis le 11 septembre 2001 jusqu'au procès Dutroux, il s'est passé vraiment des choses terribles. "Impensables", comme on dit. Or elles ont bien été pensées, avant d'être commises. Accumuler, additionner le commentaire, la paraphrase de cela, ne servirait pas à grand-chose, si ce n'était qu'une manie de collectionneur.
Mais, de rapprocher les événements, de les faire s'entrechoquer dans le même espace, donne à voir parfois leur étrange - et terrible - logique. Ce sont des contrechamps. "
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à propos de l'engagement littéraire
Pierre Mertens
- Lux Canada
- Lettres Libres
- 1 Septembre 2005
- 9782922494891
Pierre Mertens est l'un des plus grands romanciers contemporains de langue française.
A l'inverse de l'intellectuel classique qui, selon la formule, se mêle de ce qui ne le regarde pas, Mertens si mêle d'abord de ce qui le regarde. Il parle de ce qu'il voit, de ce qu'il connaît intimement et de ci qu'il éprouve lui-même. Pas la moindre thèse chez lui, plutôt une conscience de l'Histoire constamment mêlée à l'expérience du monde et, de façon encore plus nette, à toutes les formes d'engagement.
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Les Mots : Pour la naissance et la mort de ma fille
Pierre Mertens
- L'Harmattan
- 2 Novembre 2004
- 9782747572675
Lorsqu'en 1978, à Anvers, un père et une mère voient naître leur premier enfant , la société et le monde médical leur assènent d'une même voix : "Elle ne vivra pas." Lies est née avec un "dos ouvert". "Spina-bifida" disent les médecins. Les mots ne sont pas que des mots : ce sont des armes. Ils peuvent tour à tour voiler, nier, réfuter, condamner. Mais Lies a vécu, et ce récit est bien celui d'un combat : le sien, celui de ses parents, un combat pour le droit à la vie et à la différence.
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Il devient de plus en plus difficile de s'en cacher : c'est au prix d'une lâche dissimulation de la mort que la société contemporaine cherche à maintenir le baromètre de la vie au beau fixe. Des voix se lèvent de plus en plus nombreuses pour dénoncer l'occultation constante de la mort quotidienne, des voix qui nous livrent par là même la clef de l'obscurantisme dont souffre le lyrisme de mort sur le marché moderne.
Or la poésie prend le mot « existence » dans son acception la plus commune : une existence qui a un début et une fin. C'est ainsi que les poètes l'ont toujours chantée, depuis le temps de Socrate jusqu'à l'époque contemporaine. Il suffit de les lire pour respirer aussitôt une bouffée d'air frais qui souffle du large. Ils traduisent des tensions, des contraintes stimulantes et propulsives, dont le sens élémentaire se décèle dans certains indices émotifs, tels que le silence, le cri ou l'appel, l'élan ou l'exclamation. Mais ces phénomènes primitifs, même organisés en envolées mélodiques, résistent-ils aux exigences de l'esprit critique ?