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Revue Cliniques
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Revue Cliniques n.27 : Crises et métamorphoses en clinique institutionnelle
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 11 Juillet 2024
- 9782749279923
La crise peut s'entendre de manière générale comme une rupture de l'équilibre antérieur, une césure dans l'homéostasie et la répétition rassurante. Elle peut se vivre de manière brutale ou soutenir un mouvement processuel.
Sur le plan de la clinique ordinaire, les passages d'âge (adolescence/grand âge...), certains événements de vie (accès à la parentalité/passage à la retraite...) peuvent s'entendre comme des temps emblématiques de la crise : ils correspondent à des moments d'incertitude et de mouvance identitaire, au cours desquels le sujet voit ses bases narcissiques remises en jeu.
Aujourd'hui, de nouvelles cliniques plus contemporaines, apparaissent et dévoilent de nouvelles formes de mutations, notamment des désirs de métamorphoses et des demandes de changements de sexes chez des adolescents comme dans les problématiques qui interrogent le genre et l'identité. Une nouvelle psychopathologie émerge-t-elle ou bien est-ce le malaise qui prend des formes nouvelles, induites en partie par le contexte socio-historique ?
Plus généralement, les lieux de soins traversent eux aussi des moments de transformations qui s'apparentent à des crises mutatives. Engendrées par des mouvements liés à leur processus dynamique, maturatif ou bien par la confrontation à des événements extérieurs bouleversants telle que la crise sanitaire, les crises frappent les institutions dans leurs fondations identitaires. Comment les institutions intègrent-elles ces changements et quelles issues parviennent-elles à inventer ? -
Revue Cliniques n.26 : Narrativité et soin psychique
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 7 Décembre 2023
- 9782749278711
Depuis toujours les gens se racontent des histoires pour tenter de donner du sens aux énigmes de l'existence : du mystère des origines aux différences entre les êtres et à la finitude du temps. C'était la fonction originelle des mythes, contes et légendes de tradition orale : construire, imaginer et transmettre des récits au fil des générations sont autant de possibles réponses aux questions existentielles. La narrativité participe à construire l'identité du sujet, nous sommes les histoires que nous nous racontons sur notre histoire, selon Paul Ricoeur. Pour autant, le processus de mise en récit ne se résume pas à la seule construction identitaire. La question « qui suis-je ? » rencontre toujours à un moment la question plus ou moins formulée : « de qui suis-je ? ». Mettre en récit son histoire ramène toujours à l'originaire et aux fantasmes inconscients qui lui sont adjoints. « Les histoires apprivoisent le temps, domestiquent l'inattendu et permettent de transformer ce dernier en événement et non en traumatisme, l'événement faisant progresser le récit tandis que le traumatisme le rompt », écrivent Zigante, Borghine et Golse. Dans le soin psychique, l'acte narratif permet de lier l'excitation pulsionnelle et de se dégager des vécus traumatiques, il soutient aussi la continuité du sentiment d'exister. En revenant sur son histoire, le sujet éclaire également peu à peu les pièges de la répétition. Pour acquérir une valeur psychothérapeutique, l'acte narratif doit contribuer à engendrer la réflexivité, un écart par rapport à soi-même, à réinstaurer de l'altérité. Un récit ne vaut que d'être adressé à un autre que soi, étant entendu que cet autre peut être un autre en soi ou soi comme autre. D'un côté, l'autre est contenu dans ce que nous racontons. D'un autre côté, nous ne sommes pas tout entiers contenus dans ce que nous racontons. Il est important que la part inconsciente, réprouvée et incohérente qui habite le sujet ne soit pas occultée par un récit trop lisse et une écoute trop superficielle.
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Revue Cliniques n.20 : intimitée dévoilée ; intime à retrouver
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 7 Janvier 2021
- 9782749268095
Comment préserver l'intimité du sujet alors qu'il vit en collectivité et confie ses douleurs et ses fragilités les plus secrètes ?
Parallèlement, comment l'intime des personnes travaillant dans les institutions peut-il composer avec les multiples traumatismes et effractions qui font partie de leur quotidien ? Penser ce paradoxe est nécessaire dans l'accueil des personnes les plus fragiles sur le plan psychique, somatique ou social. Il s'agit non seulement de respecter leur intimité mais aussi parfois de contribuer à constituer une intimité psychique, un for intérieur. De même que l'on demande aujourd'hui aux institutions publiques de garantir notre intimité alors que l'on se dévoile comme jamais sur les réseaux sociaux, les équipes qui se préoccupent de la dimension psychique au sein des institutions de soin et médicosociales ont la délicate mission de créer et de maintenir une sorte d'espace transitionnel où intériorité et extériorité coexistent sans se menacer mutuellement.
Les contributions à ce numéro illustrent en quoi le travail institutionnel repose sur le tact et le respect du caractère pluriel de la personne : une face tournée vers l'autre et le social, une autre vers l'inconscient pulsionnel dynamique mais destiné à rester dans l'ombre.
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Revue Cliniques n.21 : l'insolence du symptôme
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 17 Juin 2021
- 9782749270098
Le symptôme psychique est décidément insolent. Il fait parfois souffrir, mais pas toujours, et quand ce n'est pas le sujet lui-même, ce peut être l'entourage ou le corps social qui ne peut le tolérer. On aimerait qu'il disparaisse au plus vite, et pourtant souvent il résiste, se transforme, provoque. Il résiste parfois jusqu'à devenir partie intégrante de la personnalité ; on ne le lâcherait pas sans y perdre un peu de soi-même, de l'identité ou de l'idéal que l'on s'est donné. Lorsqu'il s'exprime sous forme de comportements, phobiques ou addictifs par exemple, sa fonction et les bénéfices qu'il procure peuvent surpasser ses inconvénients. Il y a aussi le symptôme qui se manifeste à notre corps défendant, ou encore celui dont un dépositaire, l'enfant par exemple, se fait le porte-parole... L'infinie variété des symptômes est à la mesure de la complexité des mouvements conflictuels au sein de la psyché, et plus primitivement des aléas de la construction de la subjectivité en lien avec l'environnement. Comment l'institution de soin psychique, plutôt que de livrer une bataille épuisante, peut-elle se saisir du symptôme comme d'une adresse, d'une provocation au questionnement et à la créativité ?
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Revue Cliniques n.25 : histoires et récits en clinique institutionnelle
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 29 Juin 2023
- 9782749276908
La mise en récit de l'histoire du sujet est consubstantielle des pratiques de soins. Elle lie le sensoriel, le perceptif, l'affect et le langage, elle organise notre rapport au temps en contribuant à recréer le passé. Mettre en récit, en d'autres termes créer une intrigue, sollicite un travail psychique qui forme des liens de causalité cohérents et une trame temporelle repérable, tenant ensemble des morceaux de vie qui demeureraient sinon une juxtaposition événementielle brute sans signification particulière et potentiellement traumatique.
La clinique institutionnelle permet presque toujours un moment de reprise et de mise en forme des histoires de vie de chacun. En effet, les problématiques qui conduisent les sujets vers une institution de soin psychique nécessitent un travail de symbolisation, de liaison et d'appropriation subjective : vécus traumatiques, failles narcissiques, impossibilité de contenir les mouvements pulsionnels, du côté de la destructivité comme de la sexualité...
L'institution de soin psychique doit alors pouvoir imaginer toutes sortes de dispositifs et de médiations pour s'adapter aux difficultés de chacun et aux résistances inconscientes. Encore faut-il qu'elle soit à même de se relier à sa propre histoire, de se raconter, de transmettre ce qui la fonde et ce qui l'anime. Encore faut-il également qu'elle soit à même d'entendre les mouvements transférentiels et le négatif refoulé, indicible, mais toujours agissant en chaque individu comme au sein du collectif. -
Revue Cliniques n.9 : clinique de l'agir
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 26 Mars 2015
- 9782749246857
Voir le sommaire Dans le développement de l'enfant, l'acte précède la pensée, il ouvre la voie aux capacités de symbolisation et reste ainsi sans doute l'un des prototypes des capacités de mentalisation, une influence ancestrale sous forme de traces sensori-motrices. Ainsi, au fil de l'histoire infantile, le « faire » cède le pas au « penser ». À partir de quand l'agir comportemental peut-il être considéré comme un échec des processus de mentalisation, de contenance et d'élaboration psychique ? Est-il simple décharge motrice ou s'adresse-t-il à un objet ? L'acte obéit-il à un impératif auto-érotique, narcissique ou bien s'inscrit-il dans une dynamique relationnelle ? Quelles réponses l'institution de soin peut-elle offrir à ces expressions comportementales ?
1/2015 Mise en vente le 26 mars 2015.
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Revue Cliniques n.7 : dépendances avec fin et dépendances sans fin ? institutions et dépendances
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 3 Avril 2014
- 9782749240572
L'état de dépendance, s'il est évidemment imposé à la naissance par la néoténie du nourrisson, est en même temps une étape indispensable du développement. Cet état est tout autant somatique que psychique, et dure tant que l'objet ne peut être intériorisé par un moi mature, tant que l'enfant est contraint d'avoir avec lui faute d'avoir en lui...
C'est ce processus d'intériorisation qui échoue pour certains comme ceux souffrant d'addictions ou ceux présentant des fonctionnements limites notamment. La clinique des dépendances se présente alors comme une clinique de l'externalité : faute d'une intériorisation de l'objet opérante, faute de transitionnalité, le sujet est contraint à une hyperdépendance aux objets externes, à une recherche de ce qui est absent dedans. Le patient dépendant consomme sans fin du dehors faute de pouvoir conserver dedans. Quelle fonction une dépendance ou une addiction peut-elle recouvrir ? Qu'est-ce qui a été empêché dans des temps plus anciens pour que l'instauration d'une indépendance féconde soit impossible ? Comment l'institution peut-elle ouvrir la voie vers cette transitionnalité nécessaire ?
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Revue Cliniques Tome 5 : du traumatisme aux voies thérapeutiques possibles
Revue Cliniques
- Eres
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- 11 Avril 2013
- 9782749236803
La navigation clinique est bien souvent périlleuse en milieu traumatique ! Il est bien souvent difficile d'apprécier le terrain sur lequel le clinicien avance : terrain froid, terrain chaud ? Aux deux extrêmes, on rencontre les brûlantes transgressions et les absences et carences glaciaires, ou encore la confrontation à la crudité froide de la mort. La voie est si mince que l'on comprend aisément comment le soin, s'il se veut réparateur, porte aussi en lui un potentiel traumatogène. Ce numéro constitue donc un prolongement aux réflexions cliniques amorcées dans le numéro 2 De l'effraction au traumatisme (octobre 2011). Il s'agit cette fois d'interroger plus particulièrement les voies thérapeutiques possibles pouvant être empruntées dans les institutions : élaboration clinique, approche individuelle et/ou familiale, évaluation métrique, signalement protecteur, médiation...
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Revue Cliniques n.4 : de la perte au renoncement
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 11 Octobre 2012
- 9782749234342
Pertes, deuils et renoncements rythment l'existence depuis la naissance jusqu'à la fin de la vie et constituent des étapes fondatrices de l'identité de chaque individu. Qu'elle soit perte de l'autre, perte de soi ou perte en soi, qu'elle renvoie à des deuils imposés ou à des deuils nécessaires, qu'elle soit réelle ou fantasmée, elle touche l'individuel comme le collectif, et tout clinicien est confronté quotidiennement, dans sa rencontre au patient, à cette question de la perte. Ce travail de deuil est plus ou moins facilité ou entravé en fonction de la résonnance en chacun de l'épreuve de la perte c'est-à-dire en fonction de son histoire et de son fonctionnement psychique. Ainsi, de la tristesse à la douleur intense, de l'agrippement désespéré à l'objet perdu au possible renoncement, la traversée de cette épreuve se décline de diverses façons et montre de multiples visages cliniques et formes psychopathologiques. Mais pertes et deuils portent également en eux les germes de mouvements mutatifs et féconds : ils peuvent être porteurs d'une dynamique motrice de changement, éloignant le sujet des affres de la répétition mortifère. Les voies thérapeutiques telles que proposées par une institution de soin peuvent être l'occasion d'une ouverture vers une reprise d'un processus, vers de nouveaux investissements.
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Revue Cliniques n.8 : la dépendance : de la fusion à la confusion
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 16 Octobre 2014
- 9782749241821
La dépendance maquille le plus souvent des états de perte et se vit fréquemment dans une sorte de passivité imposée qui peut actualiser des vécus de privation, de soumission, d'emprise, d'intrusion et raviver des angoisses anciennes. Or, non seulement la dépendance peut être la conséquence de tel ou tel état psychique ou somatique, mais elle se trouve souvent renforcée par l'institutionnalisation, qui est porteuse en elle-même d'une promesse de dépendance, de régression. Mais l'équilibre entre la dépendance nécessaire, régressive et transitoire et celle qui ne fait que répéter de manière stérile des schémas anciens n'est pas si aisé.
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Revue Cliniques n.10 : l'acte : court-circuit ou relance ?
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 1 Octobre 2015
- 9782749248769
La clinique de l'agir recouvre un champ très large de conduites et de manifestations par le comportement comme en témoigne l'éventail étendu de vocables que le clinicien a à sa disposition pour les qualifier : troubles du comportement, action, acte, passage à l'acte, passage par l'acte, acte manqué, acting, acting in, acting out, recours à l'acte, mise en acte, agir comportemental. À l'image du vocabulaire qu'elle emploie, cette clinique est elle-même très hétérogène. Néanmoins, la dimension corporelle et sensori-motrice relie ces différents niveaux comportementaux qui témoignent d'un effritement des capacités de représentation des affects, d'un échec de la mise en mots.
Mais ils peuvent aussi témoigner de l'établissement d'un lien entre l'activité psychique et l'activité sensori-motrice, et d'un certain ancrage dans la réalité. Alors, qu'est-ce qui pousse à l'acte ? L'agir est-il seulement un court-circuitage de la pensée, sa mise en échec ? Quelle potentialité de relance des processus psychiques l'agir peut-il contenir ? Comment l'acte thérapeutique ou institutionnel peut-il devenir un processus de réorganisation et de transformation psychique ?
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Revue Cliniques n.11 : cliniques 11 - médiations et symbolisations
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 17 Mars 2016
- 9782749250380
Les médiations thérapeutiques sont incontournables dans les institutions de soin psychique. Chez les patients psychotiques ou souffrant de problématiques narcissiques-identitaires, elles permettent d'engager en-deçà des mots un processus de symbolisation des affects, voire, sur un plan plus archaïque, de figurer des expériences sensori-motrices en souffrance d'intégration.
Quelles potentialités de figuration et de représentation les dispositifs de médiations recèlent-ils ? Autrement dit, dans quelle mesure permettent-ils d'étayer le processus de symbolisation ? Dans de tels dispositifs, quel est le rôle de l'enveloppe psychique groupale pour contenir et transformer l'excitation en représentation ?
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Revue Cliniques n.12 : les médiations : un dispositif thérapeutique ?
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 20 Octobre 2016
- 9782749253459
Les médiations thérapeutiques sont à la fois vecteurs de symbolisation et générateurs de liens : liens entre corps et psyché, liens passé-présent, liens intrapsychiques, liens intersubjectifs entre les membres d'un groupe, liens avec les équipes soignantes, etc. « L'objet médiateur n'opère que parce qu'il inscrit le processus de symbolisation qui le constitue au coeur d'une relation avec autrui comme objet transférentiel » (Chouvier, 2011). Mais à partir de quand et à quelles conditions, un groupe, utilisant une médiation, devient-il thérapeutique ? Comment penser une véritable métapsychologie pour ces dispositifs alternatifs ?
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Revue Cliniques n.13 : cliniques 13 ; la répétition ; entre résistance et changement ?
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 8 Juin 2017
- 9782749254890
L' institution de soin, du simple fait qu'elle constitue souvent un recours dans des histoires marquées par le trauma et l'effraction, est un des hauts lieux d'expression et de déploiement de la répétition, de manière manifeste ou latente, consciente ou inconsciente. Mais comment l'appréhender ? Dans les premiers temps de la vie, la répétition favorise l'accès à la symbolisation. Partant de son prototype, le fameux jeu de la bobine, on conçoit très bien combien elle donne forme aux événements en leur attribuant peu à peu un sens, comment elle permet de se les figurer, de les penser, de les nommer. Plus tard, elle alimente très largement le matériel même du soin psychique, lorsqu'elle est une mise en scène féconde où s'actualise la problématique inconsciente du patient, lorsqu'elle permet l'accès à la remémoration. Pourtant, elle devient parfois une résistance redoutable dans laquelle peut s'enrayer le processus : quand la répétition ne répète plus qu'elle-même, elle finit par épuiser ses propres soubassements fantasmatiques et peut devenir une rengaine lancinante, un disque rayé, métaphore souvent évoquée. Elle enferme alors tous les protagonistes du voyage thérapeutique dans une aliénation stérile. Si la répétition peut être le début d'une solution, elle peut aussi devenir un véritable poison dans un processus thérapeutique au point d'en interroger son au-delà du plaisir. Comment permettre que la répétition serve plutôt qu'elle ne desserve le travail psychique en institution ?
Comment le dispositif institutionnel peut-il être investi comme le lieu d'une mise en scène plutôt que le lieu d'une mise en acte répétitive ? Comment les acteurs des soins psychiques en institution tolèrent-ils et traitent-ils les mouvements de répétition à la fois singuliers et collectifs ?
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Revue Cliniques n.14 : fonctions de la répétition
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 4 Janvier 2018
- 9782749256726
Dans les premiers temps de la vie, la répétition favorise l'accès à la symbolisation, comme dans le jeu de cache-cache ou le jeu de la bobine, où l'enfant éprouve l'alternance entre présence et absence. On conçoit alors combien la répétition donne forme aux événements en leur attribuant peu à peu un sens, comment elle permet de se les figurer, et aussi comment elle peut être une tentative pour reprendre le contrôle de situations traumatiques vécues passivement à l'origine. Mais elle peut aussi être dénuée de tout soubassement fantasmatique. Les acteurs du soin psychique en institution ont fort à faire avec la répétition : répétition des plaintes, des troubles du comportement, des passages à l'acte, addictions, stéréotypies...
Comment éviter alors que la répétition ne soit qu'une source de souffrance et d'épuisement pour les patients comme pour les soignants ? Comment l'appréhender pour qu'elle serve plutôt qu'elle ne desserve le travail psychique en institution ?
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Revue Cliniques n.15 : la vie quotidienne
Revue Cliniques
- Eres
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- 24 Mai 2018
- 9782749257778
Dans Psychopathologie de la vie quotidienne, Freud nous montrait l'ubiquité de l'inconscient, combien chaque menu incident de la vie pouvait révéler des enjeux psychiques insoupçonnés. Point n'est besoin d'être allongé sur le divan du psychanalyste pour percevoir l'intérêt d'appréhender au quotidien la richesse inépuisable des désirs inconscients et le pouvoir redoutable des forces qui s'opposent au sein de la psyché. Mais lorsque l'esprit est trop en souffrance ou en panne de symbolisation, les conflits ou clivages sont projetés par l'individu sur son environnement et la reconnaissance de son humanité est menacée. L'institution de soin se doit alors d'offrir un environnement fiable et étayant où chaque moment de la vie quotidienne peut être une occasion pour la personne accueillie d'être considérée au-delà des apparences, où le transfert peut être repéré et rejoué autrement. L'essentiel pour l'institution n'est-il pas de pouvoir dépasser les routines et l'ennui pour donner sens aux interactions et aux rituels de la vie quotidienne qui impliquent soignants et soignés ?
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Revue Cliniques n.16 : la vie quotidienne en insitution : aliénation ou libération ?
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 3 Janvier 2019
- 9782749261614
Le cadre des institutions qui prennent en charge la souffrance psychique a pour fonction essentielle de contenir les angoisses de mort comme le trop-plein d'excitation potentiellement désorganisant. Pour autant, le quotidien des institutions peut être source d'aliénation pour les personnes accueillies, coupées des assises narcissiques liées à leur vie à l'extérieur et plongées dans une situation de dépendance. Et comme en miroir de la souffrance psychique, les soignants peuvent aussi se retrouver pris au piège de routines défensives dont le sens est perdu depuis longtemps, mais qui reflètent la dépression et les clivages qui figent et épuisent la vie psychique. Quelles sont alors les conditions pour que le fonctionnement de l'institution au quotidien ne serve pas à se défendre contre la menace pulsionnelle mais permette l'accueil de la vie émotionnelle, le déploiement du transfert et la possibilité d'introjecter un autre rapport à l'environnement ?
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Revue Cliniques n.17 : les figures de la peur dans l'institution
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 29 Août 2019
- 9782749263090
On entre souvent dans une institution pour y trouver refuge, par peur d'une réalité vécue comme trop effractante, par peur d'une intériorité menaçante, etc. Les institutions de soin qui accueillent les personnes en détresse psychique ont ainsi souvent pour fonction première d'apaiser la peur. Or il n'est pas si facile pour les soignants de percevoir les angoisses inconscientes et archaïques que la peur recèle, angoisses que la parole ne parvient pas toujours à traduire et qui se dissimulent souvent derrière toutes sortes de manifestations par le comportement. En essayant d'être réceptif à son contre-transfert, à ses propres peurs et angoisses, ceux qui ont affaire au soin psychique en institution peuvent tenter de contenir et éventuellement transformer les peurs infantiles qui se cachent derrière les troubles psychiques de l'adulte. Les peurs issues de la nuit des temps prennent toutes les formes des histoires que l'on raconte aux enfants : celles allant du monstre informe dans l'autisme ou la démence, au grand méchant loup des pulsions débridées, en passant par les fantômes de l'abandon et de la mort, ou par le démoniaque violent et haineux. Elles engagent différentes expressions symptomatiques, différents registres, qui recèlent un potentiel de vie psychique à condition d'être racontés et interrogés plutôt que refoulés ou déniés.
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Revue Cliniques n.18 : faut-il avoir peur des institutions de soin ?
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 5 Décembre 2019
- 9782749265094
Les institutions de soin sont censées être un prolongement de la fonction parentale : protectrices contre les dangers extérieurs, contenantes par rapport à la menace des pulsions et des angoisses internes. Mais pour assurer cette fonction, offrir la stabilité et la compréhension nécessaires à ce rôle et éviter que ne se répètent les défaillances et les traumas, encore faut-il pouvoir s'identifier à ce que vivent les personnes accueillies. Cela suppose de pouvoir entendre et supporter les peurs et les angoisses plus ou moins archaïques ou névrotiques que les soignants sont amenés à vivre dans leur contre-transfert, souvent sur le registre de l'identification primaire : peur du débordement pulsionnel, angoisses d'abandon, de mort, peur et haine de l'autre, terreurs sans nom... Les institutions peuvent être de formidables caisses de résonance de la peur et engendrer au sein des équipes des défenses et des clivages au moins aussi marqués ou paralysants que ceux qui peuvent exister chez les patients.
Le risque n'est-il pas alors que l'institution sacrifie sa fonction soignante pour assurer sa survie ? Comment tolérer d'avoir peur, en parler librement, pour éviter que l'institution ne devienne un lieu mortifère et maltraitant, un lieu où les défenses sont tellement rigides que tout mouvement pulsionnel ou d'empathie se fige ?
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Revue Cliniques n.19 : l'intime à l'épreuve de la vie institutionnelle
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 28 Mai 2020
- 9782749266909
Intime et institution font mauvais ménage. Au fil de l'histoire, c'est en se dégageant de l'institution sociale et familiale qu'un espace pour l'intime a pu s'inventer. Et l'institution repose souvent pour son bon fonctionnement sur le contrôle social de l'intimité individuelle. Les institutions de soin et médicosociales sont pour leur part au défi de concilier ce qui pourrait paraître inconciliable : pénétrer l'intimité des corps et des esprits pour mieux en prendre soin, tout en essayant de préserver cet intime qui fait la dignité et la liberté du sujet.
Comment penser le travail dans ces lieux de vie où la barrière entre intimité et extériorité est sans cesse remise en question, où l'effraction menace autant que l'exhibition, où le secret se dévoile à des fins plus ou moins utiles ? Le défi pour l'institution est alors d'éviter les écueils de la confusion incestueuse ou de l'évitement phobique pour pouvoir maintenir une barrière pare-excitante et structurante. Ce numéro explorera l'enjeu que cela constitue tout autant pour la santé psychique des personnes accueillies que pour celle des soignants.
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Revue Cliniques n.22 : le symptôme : un allié ?
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 6 Janvier 2022
- 9782749271613
Le symptôme est un signe, qu'il se manifeste dans le corps, la psyché ou des comportements pathologiques. C'est parfois un message adressé à l'autre, appelant une réponse ou suscitant une réaction. C'est aussi une tentative de solution pour concilier l'inconciliable, désir et interdit par exemple, ou bien narcissisme et lien aux objets d'attachement. Aussi destructeur soit-il - angoisse, mélancolie, délire par exemple - le symptôme peut être entendu comme une tentative de défense contre des angoisses plus menaçantes encore, impensables. Heureusement il y a des soulagements rapides mais parfois le répit peut être de courte durée. Un traitement très ciblé sur un symptôme précis laisse parfois le champ à d'autres manifestations psychopathologiques qui prennent le relai. Alors pourquoi ne pas se saisir du symptôme comme d'un allié ? Ne pas être indifférent à la souffrance qu'il exprime et qu'il génère, tout en se saisissant de ce qu'il essaie de mettre en forme plus ou moins à l'insu du patient ? Les institutions de soin psychique visent forcément un mieux-être pour les patients qu'elles accueillent et celui-ci peut être durable si le symptôme livre la part de sens qu'il recèle dans le parcours de vie de chacun.
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Revue Cliniques n.23 : ordre et désordre de l'autorité
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 26 Mai 2022
- 9782749273921
L'autorité fait régulièrement débat dans la société. Au cours de l'histoire alternent des élans libertaires - « il est interdit d'interdire » - et des mouvements de contrôle et de reprise en main du corps social par le « pouvoir ». Ces effets de balancier traversent tout autant le champ du soin, notamment la psychiatrie. Quel regard peut-on alors porter sur ce sujet dans les institutions où s'exerce le soin psychique ? L'autorité établit certes un ordre là où règnerait sinon le désordre, mais elle ne se réduit pas à l'usage du pouvoir, ce serait peut-être même le contraire sur le plan de la vie psychique :
« Dès que la force même est en jeu, l'autorité cesse, comme le poids cesse dès que le corps tombe », écrivait Paul Valéry.
L'autorité civilisatrice et structurante est d'abord affaire de légitimité, son étymologie est en effet l'auctoritas romaine, propre à la sagesse des anciens du Sénat, garante des « fondations ». Ses fonctions sont constitutives de l'individu comme de la civilisation. Elle organise les mouvements pulsionnels individuels et collectifs et permet leur sublimation, comme le notait Freud dans Malaise dans la civilisation. Un enfant ne peut grandir sans une autorité à laquelle se mesurer, sans limites auxquelles se confronter, sans quoi il se désorganise.
Face aux désordres de la vie psychique, l'autorité soignante doit déjouer les pièges de l'emprise et de la séduction pour être plutôt une fonction tierce pacificatrice et respectueuse de l'autre dans sa différence.
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Revue Cliniques n.24 : autorité et soin psychique en institution
Revue Cliniques
- Eres
- Revue Cliniques
- 20 Octobre 2022
- 9782749275321
L'autorité fait souvent débat dans les institutions de soins psychiques, tout particulièrement lorsqu'elles accueillent des sujets dont les troubles du comportement constituent une menace pour eux-mêmes ou pour autrui. À quelles fonctions intrapsychiques et intersubjectives l'autorité doit-elle alors renvoyer pour être suffisamment opérante ? Quelles valeurs la sous-tendent : éducatives, thérapeutiques ? Qui est légitime pour exercer une autorité dans une institution : les responsables, les experts, les personnalités charismatiques ?
Dans le contexte contemporain de la santé, l'accent est porté sur l'autonomie du patient « acteur de ses soins ». Pour autant, une forme d'autorité sera toujours nécessaire pour protéger les patients les plus vulnérables, pour ne pas les livrer à eux-mêmes, à des idées délirantes ou suicidaires par exemple, pour médiatiser les rapports entre des individus par-delà la violence pulsionnelle. L'autorité ne peut alors être affaire de pouvoir, d'emprise, voire de séduction de quelques-uns. Elle opère à la condition d'être exercée dans un cadre autorisant le tiers et la conflictualité et quand ses motivations implicites sont de limiter la toute-puissance, d'où qu'elle provienne, de favoriser le déploiement de la subjectivité tout en préservant les liens.
Comment en somme penser l'autorité pour qu'elle soit la condition de l'homme ou de la femme libre et non pas seulement une fin en soi ? -
REVUE LA CLINIQUE LACANIENNE n.2 : l'hystérie
Revue La Clinique Lacanienne
- Eres
- Revue La Clinique Lacanienne
- 2 Avril 1997
- 9782865864829