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Quand le peuple juif fut-il créé ? Est-ce il y a quatre mille ans, ou bien sous la plume d'historiens juifs du XIXe siècle qui ont reconstitué rétrospectivement un peuple imaginé afin de façonner une nation future ? Dans le sillage de la « contre-histoire » née en Israël dans les année 1990, Shlomo Sand nous entraîne dans une plongée à travers l'histoire « de longue durée » des juifs. Les habitants de la Judée furent-ils exilés après la destruction du Second Temple, en l'an 70 de l'ère chrétienne, ou bien s'agit-il ici d'un mythe chrétien qui aurait infiltré la tradition juive ? Et, si les paysans des temps anciens n'ont pas été exilés, que sont-ils devenus L'auteur montre surtout comment, à partir du XIXe siècle, le temps biblique a commencé à être considéré par les premiers sionistes comme le temps historique, celui de la naissance d'une nation. Ce détour par le passé conduit l'historien à un questionnement beaucoup plus contemporain : à l'heure où certains biologistes israéliens cherchent encore à démontrer que les juifs forment un peuple doté d'un ADN spécifique, que cache aujourd'hui le concept d'« État juif », et pourquoi cette entité n'a-t-elle pas réussi jusqu'à maintenant à se constituer en une république appartenant à l'ensemble de ses citoyens, quelle que soit leur religion ? En dénonçant cette dérogation profonde au principe sur lequel se fonde toute démocratie moderne, Shlomo Sand délaisse le débat historiographique pour proposer une critique de la politique identitaire de son pays. Construit sur une analyse d'une grande originalité et pleine d'audace, cet ouvrage foisonnant aborde des questions qui touchent autant à l'origine historique des juifs qu'au statut civique des Israéliens. Paru au printemps 2008 en Israël, il y est très rapidement devenu un best-seller et donne encore lieu à des débats orageux.Né en 1946, Shlomo Sand a fait ses études d'histoire à l'université de Tel-Aviv et à l'École des hautes études en sciences sociales à Paris. Depuis 1985, il enseigne l'histoire contemporaine à l'université de Tel-Aviv. Les Mots et la terre (Fayard, 2006), est son dernier ouvrage publié en français.
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La problématique principale déroulée dans cet essai ne manquera pas d'apparaître illégitime, et même révoltante, à plus d'un lecteur. Des judéophobes conséquents ont déjà qualifié d'impossible, voire d'absurde, une telle question, parce qu'ils considèrent qu'un juif sera toujours d'une autre race. La judéité est perçue comme une essence immuable et compacte, qui ne saurait être modifiée. Le problème est que je ne crois pas en un être suprême. Si l'on excepte une brève crise mystique, à l'âge de douze ans, j'ai toujours pensé que l'homme a créé Dieu et non pas l'inverse ; et cette invention m'est toujours apparue comme l'une des plus problématiques, des plus fascinantes et des plus meurtrières de l'humaine société. Par conséquent, je me retrouve, pieds et poings liés, pris au piège de mon identité démente.
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L'élaboration de l'idée de nation juive a débuté bien avant que le mouvement sioniste ne s'organise et s'est prolongée bien après la création d'Israël.
Dans Les Mots et la Terre, Shlomo Sand s'interroge sur la contribution des intellectuels juifs et israéliens à ce processus. Il étudie et met en cause un à un tous les mythes fondateurs de l'État d'Israël, à commencer par celui d'un peuple déraciné par la force, un peuple race qui se serait mis à errer de par le monde à la recherche d'une terre d'asile. Un peuple qui se définira donc sur une base biologique ou « mythologico-religieuse », comme l'attestent les termes d'« exil », de « retour », de « montée » vers la terre d'origine, qui nourrissent toujours les écrits politiques, littéraires ou historiques israéliens.
La majorité des intellectuels en Israël persistent à assumer depuis 1948 cet imaginaire ethno-national et à embrasser une identité étatique exclusive à laquelle seuls les juifs peuvent s'associer. Les premières fissures dans cette conception dominante n'ont fait leur apparition qu'au cours des années quatre-vingt, à travers les travaux novateurs d'historiens que l'on a qualifiés de « post-sionistes ».
En rappelant également la façon dont les clercs israéliens se sont positionnés face à la guerre du Golfe dans un contexte de modernisation des moyens de communication, c'est finalement à une réflexion globale sur le statut de l'intellectuel dans nos sociétés que nous convie Shlomo Sand. -
Par sa large audience, le cinéma constitue un témoignage privilégié des sensibilités populaires, des adhésions et des rejets politiques d'une époque donnée.
Souvent, à l'insu du réalisateur, le film de fiction en dit plus que le documentaire. Le cinéma est aussi un des instruments d'élaboration des mémoires collectives: le film historique raconte le passé en le posant en concurrent effronté des agents "agréés " et institutionnels. A travers une centaine d'oeuvres du cinéma occidental, l'auteur analyse les modes de représentations audiovisuelles des grandes questions qui ont animé et bouleversé le XXe siècle: la formation des démocraties, la déclaration de la Première Guerre mondiale, la naissance du communisme, l'avènement des crises économiques, la montée du fascisme et du nazisme, les affrontements de la Guerre froide et du colonialisme ainsi que la décolonisation.
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De la nation et du peuple juif chez Renan
Shlomo Sand
- Les liens qui libèrent
- 15 Octobre 2009
- 9782918597032
L'historien israélien Shlomo Sand présente ici deux conférences de Renan, révélant une partie des sources intellectuelles qui ont inspiré son livre : Comment le peuple juif fut inventé.
Il montre également que les idées qu'il a exposées sur la présence juive dans l'histoire ont été partagées, non seulement par Ernest Renan, mais aussi par Marc Bloch, Raymond Aron, et bien d'autres... La nation est-elle simplement composée de membres qui auraient une origine unique ? Les nations sont-elles éternelles ? Ernest Renan a donné à ces questions des réponses originales devenues célèbres. Ses vues sur la place et l'évolution des juifs dans l'histoire sont, en revanche, beaucoup moins connues.
Le " peuple d'Israël " constitue-t-il un peuple dans l'acception moderne du terme ou bien une importante communauté religieuse, à l'orée du monothéisme dans le monde occidental ? L'expansion du judaïsme dans le monde résulte t-elle de l'exil d'un peuple ou bien de conversions religieuses massives sur le pourtour méditerranéen, puis en Russie méridionale et au Caucase ?
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A historical tour de force, The Invention of the Jewish People offers a groundbreaking account of Jewish and Israeli history. Exploding the myth that there was a forced Jewish exile in the first century at the hands of the Romans, Israeli historian Shlomo Sand argues that most modern Jews descend from converts, whose native lands were scattered across the Middle East and Eastern Europe.
In this iconoclastic work, which spent nineteen weeks on the Israeli bestseller list and won the coveted Aujourd'hui Award in France, Sand provides the intellectual foundations for a new vision of Israel's future. -
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THE INVENTION OF THE LAND OF ISRAEL - FROM HOLY LAND TO HOMELAND
Shlomo Sand
- Verso
- 15 Mai 2014
- 9781781680834
What is a homeland? When does it become a national territory? Why have so many people been willing to die for such places throughout the twentieth century? What is the essence of the Promised Land?
Following the acclaimed and controversial The Invention of the Jewish People, Shlomo Sand examines the mysterious sacred land that has become the site of the longest-running national struggle of the twentieth and twenty-first centuries. The Invention of the Land of Israel deconstructs the age-old legends surrounding the Holy Land and the prejudices that continue to suffocate it. The invention of the modern concept of the "Land of Israel" in the nineteenth century, he argues, not only facilitated the colonization of the Middle East and the establishment of the State of Israel, it is also what is threatening Israel's existence today.