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Arts et spectacles
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Photographies de Vincent Munier
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Elle se tient là, couchée au pied de la falaise, présente et invisible, discrètement dominatrice.
Sa robe est mouchetée d'ivoire et de poussière.
Taches de nacre, ombres d'obsidienne, larmes d'or.
Le ciel et la terre, le jour et la nuit sont fondus dans son pelage.
On braque la lunette sur son corps mais l'oeil met un moment à le discerner.
L'esprit tarde à accepter ce qu'il n'attendait pas.
Le regard peine à voir ce qu'il ne connaît pas.
Notre raison, soudain, comprend que la bête se tient là, postée de pleine face.
Le paysage, par une étrange illusion d'optique, semble se résorber tout entier dans son corps.
Ce n'est plus la panthère qui est camouflée dans le paysage, mais le monde qui s'est incorporé à elle.
Sylvain Tesson.
Le photographe Vincent Munier nous entraîne sur les traces de la panthère des neiges. La trouver est un graal pour bien des voyageurs. Sa quête ensorcelle : il faut se briser les yeux sur la roche, sur la neige, sur le dos de chaque montagne pour espérer l'apercevoir. Et rencontrer, avec un peu de chance, les autres habitants du majestueux plateau tibétain : minuscules pikas, grands rapaces, renards du Tibet, rares yacks sauvages, étonnants chats de Pallas, troupeaux d'ânes kiangs...
Sylvain Tesson l'a accompagné dans son dernier périple et lui prête sa plume d'écrivain voyageur pour la première fois.
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En avant, calme et fou : une esthétique de la bécane
Thomas Goisque
- Albin Michel
- 2 Novembre 2022
- 9782226478917
« Nous décampâmes. Nous partîmes vers les horizons, avec une fièvre dont nous pensions que l'accumulation de kilomètres serait l'antidote alors qu'elle s'en révéla l'excitant. Mais le mouvement apaisait quand même quelque chose. Il atténuait notre mélancolie de n'avoir rien fait de nos vies, d'être né trop tard et d'avoir tout raté. Nous n'étions pas des lansquenets, nous avions manqué l'embarquement sur les galions pirates, nous ne rejoindrions jamais la forêt de Sherwood. Que restait-il ? Les mobs, mon pote. Nous avons alors roulé sur la Terre. En Inde, en Russie, en Finlande, au Bhoutan, en Mongolie et en Sibérie, en Chine, en Serbie, au Chili, en Asie centrale et au Népal, à Madagascar et en Asie du sud-est. » L'aventure comme art de vivre. Embarquez avec Sylvain Tesson et Thomas Goisque pour vingt-cinq ans de chevauchées autour du monde : une rafale d'oxygène et de liberté !
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Sylvain Tesson nous offre à chaque livre un tout petit peu de sa merveilleuse et nécessaire énergie vagabonde. Noir est un livre sur la mort qui est un formidable hymne à la vie. François Busnel - La Grande Librairie« Je n'aime pas la mort. Mais je sais ce que je lui dois. Sans elle, la vie serait synonyme de l'ennui. La mort nous interdit de prendre la vie à la légère. Ce n'est pas son moindre mérite. C'est pour cela que je dessine pendus & suicidés depuis trente ans. Pour me rappeler qu'au bout du chemin, il n'y aura pas la possibilité de remettre une pièce dans la machine. J'ai couvert des centaines de feuilles. Sur les routes, dans les cabanes, à bord des bateaux, je griffonnais. J'ai cinquante ans aujourd'hui, la mort m'a plutôt épargné, preuve que ma méthode était la bonne.Ces dessins ne trahissent aucun goût pour le macabre : Au contraire, les petits pendus de mes carnets me sourient et me serinent en latin (la mort parle toujours le latin) : memento mori. Souviens-toi que tu es mortel. Dans le brouhaha d'une vie en fête, dans le contentement de soi et dans le désordre de nos heures, on aurait tendance à l'oublier. C'est un tort. » Sylvain Tesson Ni macabre, ni sordide, plutôt une ode à la vie. Anne Fulda- Le Figaro Sylvain Tesson célèbre avec talent et humour notre destin de mortel pour soigner nos âmes. Challenges
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Moscou-Paris en side-car : une folle épopée de 4 000 km sur les traces de Napoléon...
Octobre 1812, Napoléon entre dans Moscou. Les Russes ont mis le feu à la ville, bientôt elle sera réduite à un tas de cendres. L'Empereur tergiverse, se décide à rebrousser chemin. Il donne le coup d'envoi de la Retraite de Russie, une page d'Histoire passée à la légende pour la somme de ses souffrances et de ses actes héroïques.
Deux cents ans plus tard, Sylvain Tesson, accompagné de quatre amis, décide de répéter l'itinéraire de la Retraite. Juchés sur des side-cars russes de marque Oural, ils rallieront Paris depuis Moscou, guidés par les récits des spectres de 1812. Quatre mille kilomètres à la mémoire des soldats de la Grande Armée. Une équipée sauvage pour saluer les fantômes de l'Histoire, à travers les plaines blanches.
Cette édition du récit de Sylvain Tesson est illustrée de près de 100 photographies inédites rapportées par Thomas Goisque et immortalisant les moments-dés du périple.
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En avant, calme et fou ; une esthétique de la bécane
Sylvain Tesson
- Albin Michel
- 2 Novembre 2017
- 9782226321640
« Qu'est-ce qui pousse un jeune homme de constitution ordinaire et d'éducation classique à s'asseoir un jour au guidon d'une motocyclette et à ne jamais plus rien désirer d'autre que d'avaler les kilomètres, torse immobile, regard perdu, la poignée des gaz enfoncée - à fond, vers l'horizon?
Il y a dans le voyage à moto une réminiscence des vieilles chevauchées que la modernité, et ses lois cadastrales, a interdit. On trouve à peu de frais, assis sur la selle d'une bécane un écho lointain de ces ruées sauvages où l'on cravachait sa monture, foutait une torgnole aux rafales et déclarait la guerre à tout le monde selon le bon vieux principe des Comanches.
Quand Jack Kerouac et sa bande de beatniks partirent rouler (en voiture) sur les routes de l'Amérique ils poursuivaient le même objectif : calmer le feu intérieur et regarder vaguement défiler les cactus en ingurgitant des choses étranges. C'est un peu cela que nous avons cherché, plus sagement peut-être, pendant dix années juchés sur nos motos, au Bouthan, au Baïkal, au Rajasthan, au Kirghizistan ou au Chili. Nous avons demandé au vent et à la poussière, au ronronnement des pistons et à la courbe des virages de nous propulser dans un sentiment de liberté. Le vent se lève, on met les gaz, on se tient là, seul, l'oeil fixé sur les bandes blanches et le monde semble soudain en ordre parce que la route file.
Autre chose : une fois qu'on a placé la moto sur sa béquille on a beaucoup plus de chance de nouer une conversation avec les gens de rencontre. Il faut toujours mieux avoir l'air de sortir du vent que d'une automobile. »
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Sous l'étoile de la liberté : six mille kilomètres à travers l'Eurasie sauvage
Sylvain Tesson
- Arthaud
- Atlas Poetiques
- 31 Août 2005
- 9782700396294
Sylvain Tesson a parcouru à pied, à cheval et à bicyclette le chemin de ceux qui ont fui le Goulag ou l'oppression soviétique à partir des années 1920 jusqu'à l'effondrement de l'URSS. Ce rude voyage de huit mois, durant lequel il rencontre des dizaines de survivants du système concentrationnaire, est une célébration de l'esprit d'évasion et un hommage à ceux qui choisissaient la liberté mais connaissaient alors le froid, la faim et la solitude extrême.
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