Cet ouvrage regroupe une douzaine d'études sur Madame Bovary, en trois rubriques : les deux premières se situent en amont (du côté des manuscrits) et en aval du roman (la censure, le procès et les comptes rendus), la dernière regroupe des essais interprétatifs, portant entre autres sur le bovarysme.
Isidore Ducasse n'a publié qu'un livre sous le pseudonyme de Lautréamont. Qui était le jeune homme mystérieux derrière ce nom ? Cette étude propose de suivre son parcours d'homme de lettres à Paris sous l'angle de la sociologie des réseaux appliquée au champ littéraire.
Quel rapport entre un film mélo d'aujourd'hui et le genre du mélodrame, qui a fait fureur sur les planches du «boulevard du Crime» au début du XIXe siècle? Quel rapport entre une modalité dramatique de l'excès, qui oppose naïvement les forces du bien et du mal, et le roman réaliste de Balzac et d'Henry James, censé analyser les subtilités de la vie moderne? Peter Brooks montre à quel point et par quels moyens la logique du mélodrame perdure dans le roman, avec sa violence élémentaire, son impact émotif, sa radicalisation de l'alternative entre damnation et salut.
Carmen, Mireille et Manon sont trois grandes figures de la passion, répétant la même transgression, un type particulier de séduction qui appelle inexorablement l'expiation. Cet ouvrage analyse la transposition de leur histoire à l'opéra et propose un modèle de compréhension des opérations sémiologiques qui assurent cette métamorphose. Il tente de montrer que l'adaptation, pour l'opéra comme pour les autres arts, est un défi rhétorique qui, dans ce cas précis, a pour enjeu la concentration du pathos.
Le Roman russe paraît en 1886, au moment où le public français découvre à la fois Tolstoï et Dostoïevski. Vogüé, qui a vécu en Russie et sait le russe, parle avec une sympathie enthousiaste de romanciers qu'il donne en exemple : pour lui, le naturalisme à la française est trop plein de mépris pour les êtres humains. Son étude, souvent réimprimée, représentera pendant un demi-siècle un indispensable ouvrage de référence. C'est un document précieux sur le mouvement des idées à l'époque symboliste.
Feydeau renouvelle le vaudeville par un moyen convenu, la répétition, et étourdit par une poétique et un style prévisibles. Merveille d'efficacité, le mécanisme dramatique programme pourtant sa propre déstabilisation. Le rire vise d'autres déviances répétitives: des personnages automatisés par les convenances, les crises d'hystérie ou les fantasmes ressassent des mots inopérants. Feydeau use ses procédés et met en doute les structures scientifiques, sociales, mentales et langagières de la Belle Époque.
L'étude s'attache aux représentations de l'Italie dans des oeuvres en français du premier xixe siècle. Cette écriture donne essor à une démarche néoclassique originale, moderne et paradoxale, qui contribue à forger la conscience patrimoniale d'une époque en quête d'identité.
L'hystérique, la dévote, le fou, le criminel et l'écrivain sont, dans l'oeuvre de Zola, des bêtes d'aveux. Cette étude porte sur leur voix. Prenant appui sur les sciences humaines de l'époque, elle propose de voir dans le tout dire un programme narratif que les personnages accomplissent souvent à leur insu.
Une étude sur le théâtre polonais au tournant des Lumières quand la Pologne, sur fond de crise politique, passe d'une culture élitaire à la culture nationale et populaire. Se référant au théâtre français, Potocki et ses contemporains sont les acteurs de cette évolution.
Alexandre Dumas admirait de loin le Panthéon et les morts illustres qui s'y sont frayé un chemin. Comme Chateaubriand, qui déplorait le sort de Mirabeau dépanthéonisé, il a pensé à ce que pourrait être son glorieux tombeau: son oeuvre. Ce livre retrace la pensée posthume de Dumas de son oeuvre.
Le romancier naturaliste est un mangeur, amateur de dîners littéraires et hanté par le fantasme d'une dévoration du réel. Cet ouvrage interroge les ambivalences du repas romanesque, lieu nodal du projet matérialiste et véritable champ d'expérimentation littéraire.
Théodore de Banville a pratiqué la réécriture de manière constante dans son oeuvre poétique : avec les Odes funambulesques, dont les parodies de Hugo paraissent dans les journaux satiriques de l'époque, mais aussi avec de nombreux poèmes et recueils « à la manière de » destinés à réhabiliter d'anciennes formes.
Le but de cette étude est de saisir la logique qui pousse Jules Renard (1864-1910) à s'écrire aussi bien dans son Journal que dans ses oeuvres, de restituer la dialectique qui se joue entre l'intime et son reflet d'encre, et d'interroger ce désir toujours recommencé d'être l'enfant de ses propres livres.
Comment les contes travaillent-ils les fictions narratives dans l'oeuvre de George Sand ? Comment et pourquoi produit-elle à son tour des contes littéraires ? Ces deux interrogations ont pour objectif de cerner une poétique et une philosophie, liée à la posture de l'écrivain.
La poésie néo-latine du XIXe siècle prolonge une grande tradition humaniste. Elle reflète l'évolution des formes poétiques, la fortune de l'ode civique et du genre didactique, ou encore l'influence du romantisme lamartinien. Par son ancrage scolaire et social, elle invite à une réflexion sur la poésie en général.
Ce livre examine l'articulation entre d'une part, La Fortune des Rougon, La Curée et Le Ventre de Paris, et, d'autre part, l'insurrection de la Commune de 1871. Il contribue à rendre leur signification politique au réalisme et au rapport que l'oeuvre de Zola entretient avec celle de Victor Hugo.
Ces vingt articles consacrés à Bloy et Huysmans s'intéressent essentiellement à la relation, dans leurs oeuvres respectives, entre le catholicisme et l'art : conception de la Beauté, de l'écriture, rapport à la Bible et à la tradition, réflexion sur le symbolisme.
Cet ouvrage présente des études d'oeuvres, de thèmes, de l'écriture. Son corpus est l'ensemble de la production stendhalienne, des tentatives théâtrales aux textes autobiographiques. Ce livre s'inscrit dans une poétique des textes, cherche à dégager des invariants du monde de Stendhal.
Dans l'oeuvre de Nerval, le rapport à l'autre constitue une part majeure : traduction, réécriture, emprunt, citation, inspiration, compagnonnage, le texte d'autrui nourrit la création. Ce volume collectif s'intéresse à des sources d'inspiration avérées, comme à des lectures secrètes du poète.
L'oeuvre de Chateaubriand est une sorte de kaléidoscope dont les éclats renvoient l'un à l'autre sans fin ; une synchronie latente se dessine ainsi, au fil des décennies et des textes, sous la diachronie patente. Ce livre considère différentes facettes du discours qui y est dominant, le discours de soi.
La quotidienneté se construit au xixe siècle comme un objet de représentation majeur parce qu'elle est le prisme privilégié par lequel la société tente de comprendre ses moeurs. Le roman réaliste représente la vie quotidienne en deux mouvements complémentaires : la « romantisation » et la « quotidianisation ».
Plutôt que de recycler des techniques de suspens faciles, George Sand se réapproprie le roman gothique afin d'exprimer ses préoccupations idéologiques. Cet ouvrage souligne le remaniement actif par Sand des dimensions du genre aptes à l'exploration de la condition féminine et de ses idéaux égalitaires.
Ce volume dessine quelques parcours de l'imaginaire créateur de George Sand à travers une poétique de l'espace, des représentations sociales et ethnographiques, des modulations génériques. Ces cheminements consacrent, selon la formule de Baudelaire, « une belle imagination disposant d'un immense magasin d'observations ».
Sophie Cottin a écrit les best-sellers de son époque. Malgré ce succès éclatant, plusieurs circonstances de sa vie sont restées obscures. C'est surtout grâce à sa correspondance, pour la plupart inédite, que cette biographie retrace la personnalité complexe d'une femme écrivain dans une période trouble de l'histoire de France.