Oui, je baiserai ta bouche, iokanaan.
Je te l'ai dit, n'est-ce pas ? je te l'ai dit ? eh bien, je la baiserai, maintenant. mais pourquoi ne me regardes-tu pas, iokanaan ? tes yeux qui étaient si terribles, qui étaient si pleins de colère et de mépris, ils sont fermés maintenant. pourquoi sont-ils fermés ? ouvre tes yeux ! soulève tes paupières, iokanaan. pourquoi ne me regardes-tu pas ? as-tu peur de moi, iokanaan, que tu ne veux pas me regarder ? .
Et ta langue qui était comme un serpent rouge dardant ses poisons, elle ne remue plus, elle ne dit rien maintenant, iokanaan, cette vipère rouge qui a vomi son venin sur moi. c'est étrange, n'est-ce pas ? comment se fait-il que la vipère rouge ne remue plus ? tu m'as dit des choses infâmes. tu m'as traitée comme une courtisane, comme une prostituée, moi, salomé, fille d'hérodias, princesse de judée ! eh bien, iokanaan, mois je vis encore, mais toi, tu es mort et ta tête m'appartient.
De Borges à Pierre Michon, nombreux sont les auteurs qui, au XXe siècle, ont écrit à l'enseigne des Vies imaginaires. Au gré de sa fantaisie et de son érudition, Schwob réinvente dans ce livre unique le genre de la biographie, croquant par le menu une vingtaine de personnages, illustres ou méconnus, de l'Antiquité au milieu du XIXe siècle : l'acteur Gabriel Spenser, les assassins Burke et Hare, la «matrone impudique» Clodia, le «pirate illettré» Walter Kennedy, le «poète haineux» Angiolieri...
Une délicieuse série de tableaux, dont Colette, s'adressant à Schwob, dira : «J'ai ici tes admirables Vies imaginaires, heureusement, et la perfection irritante de quelques-unes me fait mal dans les cheveux et des picotements dans les mollets. Tu ne connais pas ça, qu'on ressent en lisant quelque chose qui vous plaît trop ?»
Les passagers et l'équipage du navire «Le Chancellor» vont vivre de nombreuses épreuves : incapacité du capitaine à diriger son bateau, incendie, tempête, échouage, etc. Les passagers se réfugient sur un radeau où la nécessité de survivre les amène au cannibalisme...
Mariane, une religieuse portugaise, adresse à l'officier français qui l'a abandonnée cinq lettres passionnées et lyriques :
« Quoi ? Cette absence à laquelle ma douleur, tout ingénieuse qu'elle est, ne peut donner un nom assez funeste, me privera donc pour toujours de regarder ces yeux dans lesquels je voyais tant d'amour ? » Mais à sa souffrance et sa plainte, rien ne répond jamais que l'obstiné silence de son amant.
Lorsqu'en 1669 le libraire Barbin publie ces Lettres portugaises traduites en français, il les donne pour authentiques, et le succès qu'elles rencontrent tient beaucoup à l'émouvante sincérité de cette voix dont Stendhal, par exemple, ne doutera pas non plus qu'elle fût celle d'une vraie religieuse.
Il se peut que l'on s'accorde désormais à considérer le plus souvent qu'elles furent écrites par le vicomte de Guilleragues, ce sont toujours les mêmes ravages de la passion que nous découvrons encore par la voix de Mariane dans ces pages où s'inaugure un genre qui multipliera les chefs-d'oeuvre : le roman par lettres.
Sud de la France.
Un homme est enfermé dans un hangar isolé. Après l'avoir séduit, sa geôlière, Émilie, lui tire une balle à bout portant. Il peut hurler, elle vit seule dans son chenil, au milieu de nulle part.
Elle lui apprend que, cinq ans plus tôt, alors jeune infirmière, elle a été victime d'un chauffard.
L'accident lui a coûté une jambe. Le destin s'acharne.
La colère d'Émilie devient aussi puissante que sa soif de vengeance.
" niels lyhne" va maintenant s'ouvrir devant vous, livre de splendeurs et de pénétrations.
Plus on le lit, plus il apparaît que tout y est : du parfum le plus léger de la vie à la pleine saveur des fruits les plus lourds. il n'en est rien là qui ne soit compris, saisi, ressenti, et - à la résonance vibrante du souvenir - reconnu. rien n'y est petit. le moindre événement se déroule comme une destinée, et la destinée elle-même s'y déploie comme un tissu, ample et magnifique, dont chaque fil, conduit par une main infiniment douce, se trouve pris et maintenu par cent autres.
Vous allez connaître le grand bonheur de lire ce livre pour la première fois. vous irez, comme dans un rêve, d'étonnement en étonnement. et je puis vous dire que, dans la suite, vous serez toujours à travers ces pages le même marcheur émerveillé, car elles ne sauraient jamais rien perdre du charme féerique, de la puissance miraculeuse de leur première rencontre. on en jouit chaque fois davantage. elles vous rendent toujours plus reconnaissantts, meilleurs, plus simples de regard, plus pénétrés de foi en la vie, et, dans la vie même, plus heureux et plus grands ".
Rainer maria rilke, lettre à un jeune poète.
Pays basque nord, janvier 2009. La tempête Klaus vient de s'abattre sur la façade atlantique. Les rumeurs autour de la disparition d'un militant basque, Jokin Sasco, enflent. Iban Urtiz, reporter, comprend que cette affaire n'est pas un cas isolé. La jeune Eztia, soeur du disparu, lui ouvre les portes d'un monde de mensonges et de trahisons où enlèvements, tortures et séquestrations sont devenus les armes de l'ombre. Tandis que deux tueurs tentent d'étouffer la vérité, la vie d'Iban bascule dans une guerre sans pitié qui ne dit pas son nom.
Un roman sous tension qui vibre des cris des familles de disparus et de la folie des hommes.
" L'ensemble des textes de Maintenant constitue une autobiographie déchirée, une des plus subversives et maudites que nous ait légué cette génération. Une autobiographie qui oscille entre le lyrisme et le sarcasme le plus grossier, situant Cravan de plein droit parmi les précurseurs essentiels de l'aventure dada. " (Maria Lluïsa Borràs, Arthur Cravan. Une stratégie du scandale, Jean-Michel Place, 1996).
Une dizaine de nouvelles publiées par Emmanuel Bove de son vivant dans divers journaux et magazines et qui n'ont jamais été réédités depuis (ni même, pour la moitié d'entre elles, répertoriées par ses biographes), suivi de la totalité de ses (rares) interviews, d'essais critiques et d'une bio-bibliographie détaillée, illustrée de plusieurs portraits et caricatures représentant l'auteur.
A quelques jours de Noël, Celia Lapone et son bébé de quatre mois disparaissent brutalement d'une maternité. Le père de l'enfant, issu d'une puissante famille iranienne, est introuvable. L'affaire est complexe. La Pj de Bordeaux décide d'appeler en renfort , l'OCRVP de Paris. Edwige Marion, la directrice du service, se rend immédiatement sur place avec son équipe et la jeune psychocriminologue Alix de Clavery.
C'est l'occasion pour la nouvelle recrue, spécialiste des crimes sur enfants, de s'imposer face aux priori, et de faire ses preuves sur le terrain. lors que l'enquête des forces de police se heurte à la puissance es tabous, Alix va découvrir une vérité plus terrifiante encore.
Monsieur Bréhat-Lenoir a été assassiné et une somme considérable lui a été dérobée. Son valet, Jean-Louis Guérin est accusé de l'avoir empoisonné à l'arsenic, poison qu'il a effectivement acheté peu avant le meurtre, évoquant la présence de rats envahissants. Le voisin du présumé coupable, Maximilien Heller, se retrouve mêlé à l'affaire, en qualité de témoin de la perquisition effectuée chez le prisonnier. Rapidement, il est clair pour cet homme doté d'une intelligence supérieure que le pauvre Guérin est innocent du crime dont on l'accuse... Comme Sherlock Holmes, Maximilien Heller repose ses investigations sur une logique implacable, possède un chat et abuse de l'opium. Comme lui, Heller a un confident médecin de son état, lequel se fait le rapporteur de l'enquête. Henry Cauvain ne serait donc qu'un vil plagiaire? La chronologie nous démontre le contraire : Maximilien Heller fut publié en 1871, la première aventure du personnage imaginé par Arthur Conan Doyle, Une étude en rouge, paraît quant à elle en 1887, soit seize ans plus tard...
Madrid, 11 mars 2004, dix bombes explosent dans des trains de banlieue. Rescapée, le lieutenant Emma Lefebvre oeuvre pour que justice soit faite. Dix ans plus tard, une valise contenant le cadavre d'un trafiquant de drogue est découverte sur une plage landaise : l'heure est venue de régler les comptes. Emma s'attaque alors à une véritable organisation mafieuse, avec à sa tête l'officier de police Javier Cruz, seigneur de l'antiterrorisme. Des rives du fleuve Nervión aux bas-fonds de Bayonne, des banlieues déshéritées madrilènes aux palaces de la côte basque, la corruption n'a pas de frontières.
De Raymond Roussel (1877-1933), écrivain, dramaturge et poète français, le grand public ne connaît que vaguement la légende : sa richesse immense (mais il meurt ruiné) ; ses manies étranges (tous les repas quotidiens pris en un seul, ses chemises portées une seule fois) ; ses caprices (la première roulotte automobile de grand luxe) ; ses dépenses énormes pour faire imprimer ou pour faire jouer ses pièces ; sa dernière passion : les échecs ; sa mort mystérieuse.
Pour André Breton, Raymond Roussel est « Le plus grand magnétiseur des temps modernes » ; pour Proust : « Un prodigieux outillage poétique » ; pour Aragon : « Une statue parfaite du génie » tandis que Paul Eluard écrivait : « Il nous montre tout ce qui n'a pas été ; cette réalité seule nous importe ». Nouvelles Impressions d'Afrique de Raymond Roussel est fondamental pour l'écriture : possibilité de lectures multiples et livre précurseur des réalités virtuelles que nous connaissons aujourd'hui.
" telle fut ma folie que, sur la route morne, à chaque créature rencontrée, j'ai demandé non le divertissement, non quelque exaltation dont l'amour essayé eût pu me faire tangent, mais l'absolu.
L'absolu ? je me perdais. fallait-il m'accuser d'orgueil ou dire au contraire pour ma défense que je cherchais dans les êtres la révélation d'une âme universelle ? hélas ! à peine de temps en temps, pouvais-je à nouveau découvrir ce petit tas d'os, de papilles à jouir, d'idées confuses et de sentiments clairs qui portaient mon nom. ".
Outre des notes autobiographiques et des aphorismes percutants, l'oeuvre écrite d'Erik Satie témoigne d'une réflexion originale sur la musique en général, mais aussi en relation avec les autres disciplines artistiques, la poésie et la peinture tout particulièrement. Nous présentons ici l'intégralité des textes que le compositeur a publiés sous son nom dans diverses revues d'avant-garde. Cette édition a été établie d'après les publications originales, en respectant l'usage de la ponctuation, si singulier, de son auteur : Mémoires d'un amnésique, Cahiers d'un mammifère, Observations d'un imbécile (Moi), suivi de divers écrits publiés entre 1895 et 1924. L'esprit de Satie revêt mille formes divertissantes. Il va de l'humour pince-sans-rire à la grosse charge d'atelier, de l'ironie la plus fine à la cocasserie ahurissante... Ces écrits sont évidement des morceaux d'anthologie. Ils sont dignes d'Alphonse Allais et de Jules Renard, comme d'Alfred Jarry.
« Le virus nous ronge de l'intérieur. Il nous maintient debout pour servir ses propres desseins de parasite mais, tôt ou tard, nos corps lâcheront. Je sais que ce jour est proche... En attendant mon heure, ils m'ont reconvertie en soldat. » Janvier 2008. Une explosion anéantit un village ardéchois. Dans un décor apocalyptique, les sauveteurs exhument un charnier. Les cadavres, véritables cobayes humains, ont subi des mutations génétiques. Une femme apparaît dans les décombres : Laure Dahan, 29 ans. Ses jours sont comptés. Son obsession : sa fille qu'elle n'a jamais connue. Elle doit la mettre à l'abri avant qu'il ne soit trop tard. Pour cela, elle est prête à tout et n'hésite pas à semer la désolation sur son passage. Les meurtres se succèdent, mystérieusement reliés, au fil de l'enquête du commandant Vincent Auger. De Grenoble à Berlin, de Zagreb à la Sicile, une course-poursuite s'engage entre Laure et Vincent. Quel rapport entre elle et les cobayes humains ? Dans un monde où s'effritent les frontières entre le bien et le mal, Vincent Auger devra choisir son camp.
Couverture : Lauriane Tiberghien, d'après Misty Fugate © Arcangel Images
Pierre Dumont aime Arthur Bruggle et est aimé par Diane Blok. Il ne va à Diane que lorsque Arthur le délaisse mais Diane se plaît au rôle de consolatrice. Le père de Pierre, le colonel Dumont, est devenu fou et sa mère le menace perpétuellement de pareille folie. Quant à Mme Blok, dont le mari s'est suicidé sans raison, elle ne cesse de soupirer à sa fille que le suicide est une maladie héréditaire. Pierre rompt avec sa mère, avec Diane et rejoint Arthur qui le bafoue avec une petite gouape au cours d'une soirée. Il se suicide. Arthur désespéré va verser de vraies larmes sur son cadavre et Diane, touchée par ces vraies larmes, trouve un nouveau rôle de consolatrice. "Cette trame fort mince ne rend absolument pas compte du livre. Crevel, qui a inventé une forme nouvelle de roman "poétique", construit, à coups de phrases rapides et de réflexions acides, un récit qui saisit tout le panorama intérieur de ses personnages. Le style d'une vivacité et d'un nonconformisme inimitables fait regretter que l'oeuvre de Crevel ait à peu près cessé d'être lue." (Bernard Noël)
Le paléo-écologiste Evan Marshall organise une expédition en Alaska pour y étudier les effets du réchauffement climatique. Son équipe fait bientôt une étrange découverte, celle d'un animal préhistorique gigantesque conservé dans la glace. Mais tout dégénère lorsque, à l'encontre de l'avis de Marshall, les sponsors de l'expédition décident d'exposer la créature à la télévision.