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christine le boeuf
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Au milieu des années 1970, à New York, deux couples d'artistes ont partagé les rêves de liberté de l'époque, ils ont fait de l'art et de la création le ciment d'une amitié qu'ils voulaient éternelle et, quand ils ont fondé leur famille, se sont installés dans des appartements voisins. Rien n'a pu les préparer aux coups du destin qui vont les frapper et infléchir radicalement le cours de leurs vies...
Siri Hustvedt convie ici à un voyage à travers les régions inquiétantes de l'âme : bouleversant, ambigu, vertigineux, Tout ce que j'aimais est le roman d'une génération coupable d'innocence qui se retrouve, vingt ans plus tard, au bout de son beau rêve.
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La femme qui tremble ; une histoire de mes nerfs
Siri Hustvedt
- Actes Sud
- Babel
- 11 Janvier 2013
- 9782330014476
Violemment secouée, à l'occasion d'une évocation en public de son père récemment disparu, par un tremblement irrépressible accompagné d'une expérience de dissociation, Siri Hustvedt décide, pour comprendre enfin la nature d'un phénomène qu'elle rapproche d'autres états-limites qu'elle a également connus, de prendre la mesure la plus exacte possible de la véritable nature des "gouffres" invisibles qui, hantant, fragilisant et formatant nos existences, sont tapis sous la vie ordinaire, afin d'affronter les mystères du moi. De la neurobiologie à la psychiatrie et à la littérature, une approche, aussi ambitieuse que personnelle, de l'histoire des pathologies mentales au fil d'une réflexion rigoureuse et lucide qui, transcendant la cartographie académique de la souffrance et de l'angoisse, aborde sans détour les rapports de la maladie avec le geste créateur.
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Smoke suivi de Brooklyn boogie
Paul Auster, Christine Le BoeUf
- Actes Sud
- Babel
- 3 Novembre 2021
- 9782330157661
Deux scénarii autour d'Auggie Wren, le marchand de tabac de Brooklyn, qui furent à l'origine de deux films à succès.
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De retour à New York après l'enterrement de leur père, dans le Minnesota, Erik Davidsen, psychiatre divorcé, et sa soeur, Inga, veuve dévastée et récente d'un écrivain célèbre, découvrent la lettre qu'une femme a jadis adressée au disparu et par laquelle ils apprennent que leur père aurait naguère été impliqué dans une mort mystérieuse. Dès lors, dans une Amérique toujours traumatisée par les événements du 11 Septembre survenus quatre ans plus tôt, tous les personnages qui gravitent autour de la famille Davidsen vont, de proche en proche, être amenés à se confronter à la part la plus opaque de leur être.
Conjuguant la mémoire de l'immigration et le thème du secret de famille, pointant les ambiguïtés de la transmission et la difficulté pour tout individu de réinventer sa vie, Siri Hustvedt écrit ici le roman compassionnel de l'inconscient d'une Amérique déchirée entre l'apparente infaillibilité de ses mythologies fondatrices et la profondeur des désarrois qui l'habitent aujourd'hui.
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Lulu on the bridge ; scénaio suivis d'entretiens avec Rebecca Prime
Paul Auster
- Actes Sud
- Babel
- 30 Mai 2006
- 9782742761296
L'étrange histoire d'amour d'un saxophoniste et d'une jeune actrice qui joue Lulu - la femme fatale imaginée par Wedekind -, incarnés au cinéma par Harvey Keitel et Mira Sorvino.
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Les mirages de la certitude ; essai sur la problématique corps/esprit
Siri Hustvedt, Christine Le BoeUf
- Actes Sud
- Babel
- 3 Février 2021
- 9782330143336
«Les Mirages de la certitude» revisite la manière dont l'antique question (jamais résolue) du rapport du corps et de l'esprit a informé la pensée contemporaine, et ce souvent pour la déformer, voire la brouiller, dans les domaines des neurosciences, de la psychiatrie, de la génétique, de l'intelligence artificielle ou de la psychologie évolutionniste.
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Téhéran, seconde moitié du XIXe siècle. La cour du shah bruisse d'intrigues de palais, de complots et autres tentatives d'assassinat. C'est là que fait un jour irruption une poétesse fort lettrée dont les textes agissent comme de puissants catalyseurs d'énergies subversives - ou même hérétiques ? Cet envoûtant roman, qui a le langage pour héros véritable, propose une admirable réflexion sur le pouvoir, séculier ou symbolique, selon qu'il est exercé par les hommes ou par les femmes.
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Dans ces essais écrits entre 2006 et 2011, la célèbre romancière Siri Hustvedt, après avoir pris pour sujet d'étude le matériau autobiographique («Vivre»), examine les complexes fonctionnements de l'esprit, de la mémoire, des émotions et de l'imaginaire chez l'être humain («Penser») et explicite le rapport qui est le sien à la création visuelle dans tous ses états («Regarder»). Authentique somme intellectuelle retraçant le parcours de son auteur, l'ouvrage pose des questions essentielles quant à la manière dont tout individu se constitue en tant que tel, élabore, à travers la pensée, la mémoire, le langage, son problématique «être-au-monde» et interagit avec autrui.
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Au milieu du XIXe siècle, une caravane de voyageurs progresse dans le désert sur une route proche de La Mecque. Se croisent alors neuf destinées qui toutes basculent, en un après-midi, au moment où chacun entre en possession d'une sacoche remplie de textes dont la teneur restera mystérieuse.
Se succèdent ainsi un voleur romantique épris de liberté ; une jeune fiancée encline à la divination ; un chef de bandits ambitieux ; un affairiste roublard ; un pèlerin dont la quête spirituelle aboutira à la résolution de l'énigme des sables ; un religieux inquisiteur ; un espion de Sa Majesté déguisé en derviche ; enfin, accompagnant tous les personnages dans leur périple, un cadavre doté de la capacité de percer leur intériorité.
Récit empreint de mysticisme, livre d'espérance et d'illumination, le roman de Bahiyyih Nakhjavani procure un plaisir sans mélange, dans sa capacité à envoûter le lecteur, à faire naître en lui le désir de cet objet merveilleux, symbole de toutes les quêtes et de toutes les révélations : la sacoche.
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"Pour moi, Klaus demeurait un jeune homme, en dépit du fait que les gens qui me connaissaient sous ce nom ne me prenaient jamais pour un garçon. Le fossé entre ce que j'étais bien obligée d'admettre devant les autres - à savoir : que j'étais une femme - et mes rêves intérieurs ne me dérangeait pas. En devenant Klaus la nuit, j'avais effectivement brouillé mon genre. Le costume, mon crâne tondu et mon visage nu modifiaient la perception que les gens avaient de moi, et à travers leurs yeux je changeais de personnalité. Jusqu'à ma façon de parler changeait quand j'étais Klaus".
Entre ombre et lumière, entre nuit et jour, dans la ville superlative, New York - elle-même personnage à part entière de ces récits -, Iris Vegan, la narratrice, fait l'expérience d'étranges rencontres et de singulières transformations de sa propre identité.
Polyptyque à quatre volets, Les Yeux bandés a marqué, lors de sa publication en 1993, l'entrée en littérature d'un talent subtil et incontestable, celui de Siri Hustvedt.
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Dans la forêt du miroir ; essai sur les mots et sur le monde
Alberto Manguel
- Actes Sud
- Babel
- 2 Octobre 2003
- 9782742744817
Si ce livre permet au lecteur de renouer avec l'érudition jubilatoire si caractéristique de l'auteur d'Une histoire de la lecture, il lui donne également l'occasion de rencontrer un homme engagé dans l'histoire de son temps, rebelle à toutes les censures, esprit libre et pourfendeur averti des préjugés, humaniste habité par le souci constant de placer la création au centre géométrique de l'univers social, culturel, politique.
Avec l'Alice de Lewis Carroll pour guide, Alberto Manguel explore la nature du lien qui s'établit entre le monde et les mots que nous choisissons pour le nommer.
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Un homme se réveille, désorienté, dans une chambre inconnue. Sur un bureau sont soigneusement disposés une série de photographies en noir et blanc, deux manuscrits et un stylo. Qui est-il ? Pourquoi se retrouve-t-il assigné à résidence entre les quatre murs de cette pièce ? Que lui veut cette dénommée Anna qui lui parle de comprimés, d'un traitement en cours, mais aussi d'amour et de promesses ? Qui sont ces visiteurs qui, sous l'oeil infatigable d'une caméra, viennent lui reprocher de les avoir jadis envoyés accomplir de mystérieuses missions dont certains d'entre eux sont revenus détruits ?
Revisitant les territoires de l'inquiétante étrangeté où son oeuvre s'enracine, Paul Auster livre une étonnante variation sur la relation du romancier à ses personnages qui entre en résonance avec une interrogation profonde sur les responsabilités de l'Amérique contemporaine face à l'Histoire.
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Ali Sikandar, étudiant pakistanais, travaille comme reporter pour une chaîne de télévision privée. Lorsqu'on lui demande de couvrir le retour de Benazir Bhutto au Pakistan avant l'attentat-suicide qui lui coûtera la vie en décembre 2007, le regard critique que le jeune homme porte sur son pays change. Ce roman est une ode au Sindh, région du Pakistan dont Bina Shah retrace l'histoire, faisant subtilement entrer en résonance présent et passé.
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L'histoire de ma machine a ecrire
Paul Auster, Sam Messer
- Actes Sud
- Romans, Nouvelles, Récits
- 4 Novembre 2003
- 9782742742455
Il est question ici d'amitiés.
Entre un écrivain et un peintre. entre un écrivain et sa machine à écrire. entre un peintre et l'obsession que lui inspire la machine à écrire de l'écrivain. il est question aussi d'une collaboration : entre l'histoire, racontée par paul auster, de sa machine à écrire âgée de plus de vingt-cinq ans et l'intervention bienvenue quoique parfois déconcertante de sam messer dans cette histoire. l'olympia de paul auster a été l'agent de transmission de tous les romans, récits et autres écrits qu'il a produits depuis les années soixante-dix, une oeuvre qui, dans les lettres américaines actuelles, est l'une des plus variées, des plus créatives et des mieux accueillies par la critique.
Musclés et obsessionnels, les dessins et peintures que sam messer a réalisés tant de l'écrivain que de sa machine ont, comme l'écrit auster, "métamorphosé un objet inanimé en un être doué de personnalité et d'une présence au monde".
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Dialogue entre l'écrivain Siri Hustvedt recréant la figure de Sindbad le Marin au fil d'une inventive variation sur ses légendaires voyages et l'Orient puissamment sensible que révèle l'objectif magique du grand photographe iranien, Reza, Au pays des mille et une nuits invite à tracer à l'infini de nouvelles routes pour nos rêves.
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Au début du XXe siècle dans un couvent de l'État de New York, une jeune et belle postulante, fréquemment frappée par l'extase et l'apparition de stigmates, est reçue par les soeurs de la Crucifixion. Si certaines d'entre elles ressentent une intense dévotion, d'autres sont plus dubitatives, voire franchement hostiles. Est-elle une simulatrice ? La tentation faite femme ? L'expression d'un miracle qui la dépasse ? Entre ferveur, désirs inavouables et jalousie parfois, c'est un monde clos de femmes qui est ici révélé. Sous l'apparente sérénité des heures, se cachent des luttes temporelles difficilement conciliables avec l'amour de Dieu.
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Inspiré d'une histoire vraie, celle des frères Homer et Langley Collyer - les célèbres ermites new-yorkais décédés en 1947 -, un roman qui narre à travers deux personnages délirants l'épopée du matérialisme, mais aussi de la solitude américaine. Un insolite portrait de la condition humaine entre romantisme et psychose.
"Coupés du monde par la richesse héritée de leur famille, les deux frères prennent de l'âge sans pour autant gagner en maturité ( .) Le mérite de Doctorow est d'avoir fait de ses insolites héros des figures représentatives de leur temps. C'est ainsi qu'Homer revêt les habits d'un homme romantique, pianiste de talent. Quant au psychotique Langley, il devient un Diogène moderne, ou un prophète tout droit sorti de l'Ancien Testament, dont le cynisme évoque les dernières années amères de l'écrivain le plus populaire d'Amérique : Mark Twain." Joyce Carol OATES Ce roman s'inspire d'une histoire vraie, celle des frères Homer et Langley Collyer, les célèbres ermites new-yorkais. Cependant, avec Homer & Langley, E. L. Doctorow signe non pas une double biographie, mais un roman, lequel n'hésite pas à prendre, avec la vérité, toutes les libertés requises.
Le récit débute à la fin du XIXe siècle, au sein d'une riche famille new-yorkaise. Fils du gynécologue Herman Livingstone Collyer et de son épouse Susie, Homer et Langley héritent des biens familiaux au décès de leurs parents, emportés par la grippe espagnole, à la fin des années 1920.
Langley, frais émoulu de l'université, part pour les Ardennes. Lorsqu'il revient de la guerre après avoir été aspergé de gaz moutarde (épreuve dont les effets ne vont pas tarder à se manifester), il découvre d'une part que son frère Homer a pratiquement perdu la vue en son absence, et entreprend, d'autre part, de fonder un journal d'un genre nouveau : le journal intemporel, d'une parfaite exhaustivité et d'une éternelle actualité. Pour cela, il lit chaque jour tous les journaux, ne retenant que les faits importants à ses yeux, affichés sous forme de coupures de presse sur tous les murs de leur demeure new-yorkaise de la Cinquième Avenue. Langley collectionne également toutes sortes d'objets, qui s'accumulent de manière chaotique (il finira, du reste, écrasé par l'une des piles d'objets en question) cependant que son frère, à demi-aveugle et bientôt sourd, va tomber sous sa coupe et servir son délire.
Doctorow fait mourir les deux frères dans les années 1970 (alors qu'ils sont décédés en 1947), à l'évidence pour mieux embrasser le siècle. S'ouvrant sur la phrase : "Je suis Homer, le frère aveugle", le roman a, en effet, tout de l'épopée - celle du matérialisme, mais aussi de la solitude américaine. Le précédent grand roman de Doctorow, La Marche (éditions de L'Olivier, 2007), racontait la guerre de Sécession et brassait l'Histoire. L'épopée que s'attache à retracer Homer & Langley relève davantage du registre de l'intime, elle est racontée "de l'intérieur", du point de vue de deux reclus volontaires, fermés au monde, dont la délirante forteresse se voit cependant assiégée par les événements du dehors (guerres, mouvements politiques, avancées technologiques) aussi bien que par les acteurs de la comédie humaine séculière (immigrants, prostituées, femmes de la haute société, agents du gouvernement, gangsters ou musiciens de jazz), de sorte que le monde marginal et minuscule que les deux frères se sont inventés se voit contraint de prendre, peu à peu, les dimensions d'une odyssée, traversée de mille périls contre lesquels luttent des protagonistes délirants pour survivre en élaborant leur code personnel d'interprétation de l'existence.
A la fin du roman, Homer, à présent sourd, écrit en braille sur une machine à écrire ce qui deviendra le livre : "Parfois, ma conscience m'est insupportable. Elle est désormais seule face à elle-même. Les images des choses ne sont pas les choses. Je suis éveillé, mais je ne fais plus qu'un avec mes rêves. Seules ma machine à écrire, ma table, ma chaise me donnent encore l'assurance qu'il existe un monde solide, où des objets occupent l'espace, où tout n'est pas qu'un vide infini de pensées sans substance qui se mordent la queue. Mes souvenirs s'effacent à mesure que je tente de les dominer. Ils prennent une tournure fantomatique. Ma plus grande peur est de les perdre complètement et de ne plus habiter qu'un esprit vide." Avec ces deux frères victimes de leur propre personnalité dont il romance l'histoire, parvenant ainsi à humaniser deux personnalités jusqu'alors tournées en dérision, Doctorow compose au fil des pages un fascinant éloge de la folie où le lecteur rencontrera cette maturité, cette aisance et ce souffle qui sont l'apanage des plus grands écrivains américains, et qui le place dans la lignée d'un Saul Bellow ou d'un Philip Roth.
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Avec cette satire aussi tendre qu'implacable, Bahiyyih Nakhjavani dresse un portrait de l'Iran - d'une Perse mythique à la poudrière que le pays représente de nos jours - à travers les attachantes figures d'une humanité aliénée et déchirée par l'exil et la succession des tyrannies, anciennes et nouvelles.
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Peu avant l'effondrement de l'Union soviétique, Joe, un jeune Américain de vingt-trois ans, s'aventure à Leningrad puis à Moscou, dans l'espoir de donner un sens à sa vie et de trouver le salut qu'aucune des valeurs du monde occidental n'est plus en mesure de lui garantir.
Sur place, il ne découvre que la décevante réalité d'un univers désolé et parfaitement amoral où se croisent des individus interlopes - dont Gerald, un Américain comme lui, et qui, expatrié de longue date, est déterminé à exploiter sans vergogne toutes les souffrances et les failles d'un pays en voie de décomposition. Gerald entretient avec Zoya, tragique jeune femme russe en quête de sa propre rédemption, une relation que Joe s'acharne à décrypter.
Fasciné par l'aura funeste de ce couple qui n'en est peut-être pas un, Joe s'initie au vertige jusqu'au naufrage définitif de son innocence. Dérangeant, torturé, mystérieux, qualifié par Philip Roth d'"allégorie réaliste", Le Temps de la terreur fonctionne, au fil de ses revirements inattendus et de ses dialogues d'une efficacité magistrale, à la manière d'un roman d'espionnage qui aurait pour protagonistes le Bien et le Mal en personne.
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Après quelques années de bagne pour activisme politique, Khalil Mansour, intellectuel égyptien à l'époque d'El Sadate, désire retrouver une existence sans histoire. C'est compter sans la 'nasse' de la corruption politique et du cynisme des puissants
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Au suivant ; scenes vecues au service des urgences medicales
Frank Huyler
- Actes Sud
- Un Endroit Ou Aller
- 10 Novembre 2003
- 9782742745852
Parfois, si je m'aperçois dans un miroir, ou si je vois mon reflet dans une porte vitrée, je comprends pourquoi ils sont étonnés quand j'entre dans la pièce.
Ils écarquillent les yeux. Ils m'interrogent souvent. "Je suis plus âgé que je n'en ai l'air", dis-je, et c'est vrai. En général, ils se trompent d'une dizaine d'années quand ils devinent. "C'est lui le docteur ? Vraiment ?" F. H.
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Il avait l'impression que ses regards plongeaient dans le passé.
Quelle que fût la proximité de l'air juste derrière la vitre ou des bruits qui la traversaient, cela ressemblait au passé, ce passé où il avait vécu, jeune homme à l'oeil vif, plein de savoir, plein de confiance dans les lois de l'invisible. Ce n'était pas tellement différent de la contemplation d'une nuit limpide, où la distance est histoire, où les étoiles remontent dans le temps, l'une derrière l'autre, à perte de vue.
F. H.
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Les cinq reves du scribe
Bahiyyih Nakhjavani
- Actes Sud
- Romans, Nouvelles, Récits
- 3 Juin 2003
- 9782742743773
Vers le milieu du XIXe siècle, un scribe, que sa vie de copiste itinérant a mené de pays en pays dans un Moyen-Orient tourmenté, échoue dans une ville aux confins des territoires des Ottomans, des Qâdjârs et des tsars.
Il a jusqu'alors fait route en monnayant son art de calligraphe et a jadis servi bien des maîtres, mais le voici parvenu à des frontières nouvelles... Car le papier se fabrique désormais en Occident à l'échelle industrielle, l'ère des scribes s'achève et, avec elle, bien des pratiques artistiques, politiques, économiques... et même amoureuses ! Aussi le Scribe - qui a atteint cet âge où un homme s'aperçoit qu'il n'a rien fait et que tout lui reste à faire - s'est-il mis à rêver de devenir poète à son tour et de découvrir ainsi le mystérieux au-delà caché derrière la surface du papier ...
Après La Sacoche, Bahiyyih Nakhjavani propose ici une nouvelle fable, dont la lecture est en soi une authentique expérience initiatique. Voyage au pays des passions de l'âme, odyssée du signe, ce roman, précieux et ouvragé comme une miniature persane, mais mené au rythme d'un véritable récit d'aventures, fait s'incarner l'humanité entière dans un personnage captif de ses rêves et ignorant de ses désirs véritables.
Sous le signe de la recherche du poème ultime, cette bouleversante allégorie met en effet à l'épreuve l'éternelle nécessité, pour l'homme, d'inscrire des mots sur la page blanche de l'inconnu.
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Pinocchio & Robinson réunit trois textes : Comment Pinocchio apprit à lire dénonce l'expérience superficielle de la lecture lorsque les livres ne servent qu'à apprendre et non pas à explorer. La Bibliothèque de Robinson dénonce l'utilisation du livre comme instrument de pouvoir et de prestige. Entre la passivité et l'autorité se meut le lecteur idéal, dans le labyrinthe sans fin des bibliothèques. Le livre se termine par une tentative de définition du lecteur idéal (texte déjà paru en 2003 sous le titre Vers une définition du lecteur idéal dans la Revue de la Maison des Écrivains étrangers et des Traducteurs à Saint-Nazaire).
Ludique, réjouissant, un rien provocateur, ce petit livre est une prise de position politique face à l'uniformisation de l'insignifiance.