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Du mensonge à la violence ; essais de politique contemporaine
Hannah Arendt
- Calmann-Levy
- 5 Septembre 2014
- 9782702143629
Hannah arendt propose une réflexion générale sur le politique, à travers ses concepts fondamentaux.
Elle étudie le rôle du mensonge et des techniques d'intoxication, et la manière de les combattre. elle développe sa réflexion sur la notion de violence, sur les relations entre une structure étatique et les formes de contestation qui peuvent s'y opposer : la désobéissance civile, dont elle montre le développement aux etats-unis, et son importance à côté des voies classiques de recours et de contestation ; la violence des révoltes, dans les pays gouvernés par un régime totalitaire où se développe la bureaucratie.
Quatre textes majeurs, proposant des analyses qui s'appuient aussi bien sur la tradition philosophique que sur l'actualité de notre temps - y voisinent platon et un rapport du pentagone -, enracinent ainsi une réflexion brillante dans le terrain des préoccupations contemporaines.
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Notre siècle a totalement transformé le statut de l'homme ; celui-ci est désormais un membre d'un ensemble qui le dépasse, et dont il ne peut s'échapper. il vit dans un monde où la technique prend de plus en plus d'importance, et où le politique s'impose sans possibilité d'écart ou de fuite. Ce monde est également celui des pires violences, de la barbarie généralisée. Hannah Arendt commence ici sa réflexion sur l'originalité radicale de notre époque. Elle pose les bases d'une réflexion qui permettra, peut-être, de se donner les moyens d'éviter les dérapages vers la violence aveugle, en comprenant en profondeur la dimension de "l'homme moderne". Un nouvel humanisme ?
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Questions de philosophie morale
Hannah Arendt
- PAYOT
- Petite Bibliotheque Payot
- 5 Juin 2024
- 9782228936385
Dans la vie, et particulièrement en politique, penser ne suffit pas, il faut aussi prendre position, distinguer le bien du mal, porter des jugements ; sur quoi reposent-ils ? Après avoir publié "Eichmann à Jérusalem", Hannah Arendt se tourne vers les questions éthiques et morales. Après Auschwitz la question du mal devenait centrale. En février 1965, elle prononce six conférences majeures regroupées sous le titre de "Questions de philosophie morale". Leurs thèmes : éthique et politique, éthique et philosophie, éthique et religion, et une réflexion sur le jugement, la politique et la morale. Arendt y montre combien les valeurs morales traditionnelles ne permettent plus de gouverner notre vie, de distinguer ce qui est bien de ce qui est mal.
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Célèbre en particulier pour sa réflexion sur le totalitarisme, Hannah Arendt exerce une influence considérable sur la pensée politique contemporaine. Ce volume réunit certains de ses textes essentiels portant notamment sur l'importance de la langue maternelle, l'engagement politique, l'identité juive, la liberté, le travail, l'action politique, la responsabilité individuelle, le sens des révolutions, la menace nucléaire, notre besoin de vérité, etc.
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La philosophie et la théologie parlent de l'homme, de l'homme en général.
Qu'il y ait un seul homme, ou deux hommes, ou des milliers, ce qu'elles affirment de l'homme reste valide. il en va de même des approches scientifiques de l'homme : en biologie et en psychologie, on étudie l'homme, de même qu'en zoologie, il n'y a que le lion ou le singe.
Il en va autrement en politique. la politique repose sur la multiplicité et la pluralité des hommes. elle traite de la communauté et de la réciprocité d'êtres différents.
En apparence, elle ne parvient jamais à la profondeur de la philosophie et de la théologie.
Et pourtant, la politique, cet espace intermédiaire où se joue la liberté, où agissent les hommes libres, peut devenir le lieu même de la profondeur humaine.
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Les origines du totalitarisme Tome 1 ; sur l'antisémitisme
Hannah Arendt
- Points
- Points Essais
- 9 Septembre 2005
- 9782020687324
" Ce livre constitue une tentative de compréhension de faits qui, au premier coup d'oeil, et même au second, semblaient simplement révoltants. Comprendre, toutefois, ne signifie pas nier ce qui est révoltant et ne consiste pas à déduire à partir de précédents ce qui est sans précédent ; ce n'est pas expliquer des phénomènes par des analogies et des généralités telles que le choc de la réalité s'en trouve supprimé. Cela veut plutôt dire examiner et porter en toute conscience le fardeau que les événements nous ont imposé, sans nier leur existence ni accepter passivement leur poids, comme si tout ce qui est arrivé en fait devait fatalement arriver. Comprendre, en un mot, consiste à regarder la réalité en face avec attention, sans idée préconçue, et à lui résister au besoin, quelle que soit ou qu'ait pu
être cette réalité. " (Hannah Arendt)
Sur l'antisémitisme est la première partie de l'oeuvre magistrale d'Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme (New York, 1951), qui inclut aussi L'Impérialisme (" Points Essais ", n° 356) et Le Système totalitaire (" Points Essais ", n° 307).
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Les origines du totalitarisme Tome 3 ; le système totalitaire
Hannah Arendt
- Points
- Points Essais
- 9 Septembre 2005
- 9782020798907
Le système politique mis au point par l'Allemagne hitlérienne et la Russie stalinienne ne consiste pas en une simple radicalisation des méthodes dictatoriales. C'est un système entièrement original qui repose sur la transformation des classes en masses, fait de la police le centre du pouvoir et met en oeuvre une politique étrangère visant ouvertement à la domination du monde. Animé par une logique de la déraison, il tend à la destruction complète de la société - comme de l'individu. Un classique de la théorie politique.
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Juger ; sur la philosophie politique de Kant
Hannah Arendt
- SEUIL
- Libre Examen
- 3 Octobre 1991
- 9782020123990
Rien n'est plus dangereux que d'annoncer la fin prochaine du politique.
Une telle prédiction ne contribue-t-elle pas à propager l'indifférence, n'incite-t-elle pas les hommes à s'abstenir de juger le monde comme il va ? Or, c'est précisément l'exercice de la faculté de juger qui permet de donner sens à l'événement, et donc, en dernière extrémité, de résister à l'inacceptable. Kant s'est profondément préoccupé de ces questions, bien qu'à la différence d'autres philosophes il n'ait jamais écrit de traité de philosophie politique.
Et c'est à le reconstituer à partir de ces écrits philosophiques, et notamment de la Critique de la faculté de juger, que s'est attachée Hannah Arendt à la fin de sa vie. Ses " Conférences sur la philosophie politique de Kant ", qui forment le coeur du présent volume, contiennent les linéaments du troisième volet de La Vie de l'esprit, le juger, que la mort l'empêcha de mener à bien. Ce livre devait être le couronnement de son oeuvre, et les pages qu'on lira ici revêtent donc une importance capitale.
Retraçant la généalogie du penser critique depuis Socrate, s'attachant à déterminer les conditions de l'exercice du jugement et ses implications pratiques, Hannah Arendt, à travers cette lecture inédite de Kant, met à l'épreuve sa propre pensée du politique et pose les fondements de ce domaine public que tant de traits du mode actuel conspirent à anéantir.
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Peu de penseurs se sont attaqués aux horreurs et aux complexités du xxe siècle avec la perspicacité et l'intégrité intellectuelle de hannah arendt.
Philosophe défendant la liberté de l'homme, elle a été parmi les premiers à faire un parallèle entre le nazisme et le bolchevisme et à identifier les totalitarismes comme une menace du monde moderne. les textes publiés ici, rassemblés par jerome kohn, qui fut son assistant, sont - à part un essai sur la nature du totalitarisme et celui sur kafka publié dans une autre traduction - inédits : écrits d'avant-guerre (sur kierkegaard, von gentz, manheim), essais sur la philosophie de l'existence, sur l'existentialisme français, sur l'anti-stalinisme américain ou sur l'intérêt pour la politique dans la pensée philosophique, ils témoignent de la réflexion que, toute sa vie, hannah arendt a menée sur la question du politique, de la modernité et de la condition humaine.
En récusant la position traditionnelle de la philosophie, elle a tenté de comprendre les totalitarismes et de proposer une élucidation de l'être-politique humain.
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à propos de l'affaire Eichmann
Hannah Arendt, Karl Jaspers
- L'Herne
- Carnets L'herne
- 29 Septembre 2021
- 9791031903170
Ce carnet rassemble deux textes d'Hannah Arendt sur l'affaire Adolf Eichmann qui sont suivis d'un entretien entre Karl Jaspers et Peter Wyss, et d'un article d'Alexander Mitscherlich paru dans Der Spiegel à propos du livre d'Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem.
Tous les textes de ce carnet sont inédits en français.
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Les vies politiques auxquelles ces essais sont consacrés n'ont en commun que l'époque au cours de laquelle elles se sont déroulées. Ainsi, Martin Heidegger, Karl Jaspers, Hermann Broch, Walter Benjamin, Bertolt Brecht, Rosa Luxemburg et Jean XXIII, par exemple, ont tous vécu ce que l'un d'eux, Brecht, appela de «sombres temps».L'objectif principal de ce livre n'est cependant pas de dénoncer un mal d'époque mais de réfléchir un peu de «la lumière incertaine, vacillante et souvent faible que des hommes et des femmes, dans leur vie et leur oeuvre, font briller dans presque n'importe quelles circonstances».S'il s'agit bien ici de biographies, c'est donc au sens fort ; entendons : des histoires singulières où la suite des «événements» compte moins que la manière d'être au monde qui s'y manifeste. Ces différents styles d'être que l'auteur parvient à identifier et à restituer dans ce livre inclassable (car irréductible aux domaines de la philosophie politique ou de la critique littéraire) permettent de reconnaître en ces onze vies politiques autant de destins individuels.
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La politique a-t-elle encore un sens ?
Hannah Arendt
- L'Herne
- Carnets L'herne
- 5 Avril 2007
- 9782851976673
La désaffection pour la " chose publique ", la relative déconsidération qui frappe les hommes politiques donnent à ce texte un relief tout à fait particulier.
C'est la question du sens de la politique qui est ici envisagée, de sa justification. il ne suffit pas de se convaincre que la politique est une nécessité impérieuse pour la vie humaine, il faut encore pouvoir maintenir dans nos sociétés contemporaines la possibilité d'un espace pour la délibération. " la question aujourd'hui ne s'énonce pas tellement en ces termes : quel est le sens de la politique ? au sentiment des peuples qui, un peu partout, se sentent menacés par la politique et parmi lesquels les meilleurs ont consciemment pris leur distance par rapport à la politique, on comprend que corresponde mieux la question qu'ils se posent et que d'autres se posent : la politique a-t-elle encore un sens ?" h.
A.
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Le concept d'amour chez Augustin
Hannah Arendt
- RIVAGES
- Bibliotheque Etrangere Rivages
- 9 Mars 1996
- 9782743600471
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La philosophie n'est pas tout à fait innocente
Hannah Arendt
- RIVAGES
- Petite Bibliotheque Payot
- 11 Octobre 2006
- 9782228901369
hannah arendt fut dans les années 1920 l'élève du philosophe karl jaspers à l'université de heidelberg.
l'immigration d'arendt et la guerre les éloignèrent, mais l'échange repris dès 1945 pour se transformer en amitié. tous deux avaient alors le sentiment d'avoir survécu à un cataclysme. comment penser, alors que la pensée avait été mise en déroute par les événements ? en qui et en quoi placer sa confiance ? en quelles nations, en quelles idées, en quels hommes ? dans cet horizon, chaque événement décisif de la politique mondiale est objet de débats entre eux : l'insurrection de berlin, la révolution hongroise, la guerre de corée puis celle du viêt-nam, la baie des cochons et la crise de cuba, la construction du mur de berlin, la chute de krouchtchev et l'assassinat de kennedy, le lent essor de la chine.
eux qui étaient en quête d'un espoir constatent que, dans le contexte de la guerre froide, le cataclysme menace toujours et qu'il ne reste presque plus rien - ni les nations, ni les idéologies, ni les structures sociales, ni la sécurité militaire sur laquelle pèse désormais le risque de la bombe atomique. seule, peut-être, la pensée...
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« Seule demeure la langue maternelle » c'est un entretien avec Gu¨nter Gaus paru à la Télévision allemand le 28 octobre 1964. Dans ce texte Hannah Arendt souligne sa pensée politique par rapport aux problèmes du déracinement, de l'appar- tenance surtout à la langue d'origine, qui même dans les situations plus difficile résiste comme une façon particulière de regarder le monde. Dans une situation politique critique, la pensée a le pouvoir de prévenir les fausses valeurs et fausses croyances et, par suite, celui de nous préparer à la faculté du jugement, ce qui est la plus politique des activités mentales. Pour toutes ces raisons, auxquelles il faut ajouter la fonction de régulation éthique, nous voyons que la pensée conserve d'importantes affinités avec l'action, la politi- que et le monde des apparences. Bien qu'elle découvre, en visitant les décombres de la tradition philosophique, les raisons pour lesquelles la pensée s'est toujours opposée à l'action et à la politique, Hannah Arendt se refuse à croire qu'elle n'ait pas une place propre dans la vie de l'homme commun. Dans le deuxieme essai ici proposé «Compréhension et politique» du 1953, Arendt aborde la question de la ruine du sens commun. Pour elle, l'effondrement de la société de classes a mené à la désolation des individus, c'est-à-dire à leur déracinement social et culturel. Perdus, ils se sont alors repliés vers le totalitarisme qui présentait une certaine cohérence. Son autre ouvrage majeur est un essai sur le procès d'Adolph Eichmann, l'un des exécutants de la solution finale. Dans Eichmann à Jérusalem, elle décrit le gradé nazi comme un homme ordinaire, privé de conscience, illustrant la fameuse idée de la « banalité du mal ». Montrant avec force qu'Eichmann se contentait d'obéir aux ordres. Ses derniers ouvrages sont, eux-aussi en prise directe avec l'époque. Le totalitarisme n'est plus politique, il est désormais économique : le capitalisme triomphe. Ce sont La Condition de l'homme moderne et La Crise de la culture. Elle y critique la suprématie du monde du travail. Suprématie qui exerce une pression de plus en plus forte sur les individus:chacun doit se battre pour sur- vivre. Cette déshumanisation soumet le citoyen au diktat de l'économie et appauvrit sa réflexion politique. C'est tout l'espace public qui en pâtit.
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'How could such a book speak so powerfully to our present moment? The short answer is that we, too, live in dark times' Washington Post Hannah Arendt's chilling analysis of the conditions that led to the Nazi and Soviet totalitarian regimes is a warning from history about the fragility of freedom, exploring how propaganda, scapegoats, terror and political isolation all aided the slide towards total domination. 'A non-fiction bookend to Nineteen Eighty-Four ' The New York Times 'The political theorist who wrote about the Nazis and the 'banality of evil' has become a surprise bestseller' Guardian
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Penguin great ideas: eichmann and the holocaust
Hannah Arendt
- Adult Pbs
- Great Ideas
- 25 Août 2005
- 9780141024004
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« Eichmann était d'une bêtise révoltante » ; entretiens et lettres
Hannah Arendt, Joachim Fest
- Fayard
- Ouvertures Fayard
- 30 Octobre 2013
- 9782213671239
La philosophe Hannah Arendt, auteur des Origines du totalitarisme, couvrit à sa demande le procès d'Eichmann à Jérusalem en 1961 pour le compte du New Yorker. Le livre qui en est l'aboutissement, Eichmann à Jérusalem, sous-titré Rapport sur la banalité du mal, déclencha immédiatement la polémique aux États-Unis puis lors de sa publication en France en 1966, tandis que d'aucuns déconseillèrent même sa publication en Allemagne (1964). Elle y soutenait qu'Eichmann n'était ni un Iago ni un Macbeth, imputant ses crimes à la pure absence de pensée, ce qui, précisait-elle, n'équivalait nullement à la « stupidité ». Comment s'explique dès lors le titre du présent entretien qu'elle accorda à l'historien allemand Joachim Fest, auteur notamment des Maîtres du IIIe Reich ? De même comment expliquer que, bien qu'Eichmann lui répugnait, s'exprimant sur Albert Speer, l'architecte de Hitler qui devint ensuite ministre de l'Armement, elle puisse affirmer dans la seconde partie de leur entretien : « L'homme me plaît, mais je ne parviens pas à le comprendre » ? Faut-il y voir une nouvelle provocation de la part de celle qui pourtant, ne se targuait que de « dire la vérité des faits » ? Ce livre rassemble l'entretien accordé par Hannah Arendt à Joachim Fest en 1964, leur correspondance, ainsi que les écrits qui ont amorcé la controverse. S.C.-D.
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Considerations morales_1_ere_ed_fermeture et bascule vers 9782743642396 - precede d'un essai de mar
Hannah Arendt
- RIVAGES
- 22 Mars 1996
- 9782743600495
Est-ce que notre aptitude à juger, à distinguer le bien du mal, le beau du laid, est dépendante de notre faculté de penser ? Tant d'années après le procès Eichmann, Hannah Arendt revient dans ce bref essai, écrit en 1970, à la question du mal. Eichmann n'était ni monstrueux ni démoniaque, et la seule caractéristique décelable dans son passé comme dans son comportement durant le procès et l'interrogatoire était un fait négatif : ce n'était pas de la stupidité mais une extraordinaire superficialité. Une curieuse et authentique inaptitude à penser. La question que Hannah Arendt pose est : l'activité de penser en elle-même, l'habitude de tout examiner et de réfléchir à tout ce qui arrive, sans égard au contenu spécifique, et sans souci des conséquences, cette activité peut-elle être de nature telle qu'elle conditionne les hommes à ne pas faire le mal ? Est-ce que le désastreux manque de ce que nous nommons conscience n'est pas finalement qu'une inaptitude à penser ?
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Hannah Arendt propose une réflexion générale sur le politique, à travers ses concepts fondamentaux. Elle étudie le rôle du mensonge et des techniques d'intoxication, et la manière de les combattre. Elle développe sa réflexion sur la notion de violence, sur les relations entre une structure étatique et les formes de contestation qui peuvent s'y opposer : la désobéissance civile, dont elle montre le développement aux États-Unis, et son importance à côté des voies classiques de recours et de contestation ; la violence des révoltes, dans les pays gouvernés par un régime totalitaire où se développe la bureaucratie.
Quatre textes majeurs, proposant des analyses qui s'appuient aussi bien sur la tradition philosophique que sur l'actualité de notre temps - y voisinent Platon et un rapport du Pentagone -, enracinent ainsi une réflexion brillante dans le terrain des préoccupations contemporaines.
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Chassée d'Allemagne par l'arrivée d'Hitler au pouvoir, Hannah Arendt prend la route de l'exil, qui la conduit d'abord en France en 1933. Devenue « étrangère ennemie », elle émigre en 1940 en Amérique, où elle est naturalisée en 1951.
Attaquée en tant que Juive, elle se défendra toujours dans les termes de l'attaque. C'est pourquoi, les sionistes étant les seuls prêts à s'engager dans l'action, elle milite à leurs côtés dès 1933. À partir des années 1940, toutefois, elle prend ses distances avec le mouvement, lui reprochant principalement son absence d'analyse des fondements de l'antisémitisme en Allemagne, son désintérêt pour les Juifs européens - les sionistes n'ayant eu dès le départ aucune politique concernant la diaspora -, enfin et surtout sa totale méconnaissance de la réalité arabe : compte tenu de la situation géographique de la Palestine, la question la plus urgente à ses yeux est en effet de parvenir à un accord avec les peuples arabes frontaliers. Loin, donc, de partager l'objectif sioniste d'établissement d'un État-nation juif, Hannah Arendt place ses espoirs dans un système de gouvernement fédéral, seule alternative à ses yeux à la « balkanisation » de la région.
Ce volume rassemble la totalité des écrits que Hannah Arendt a consacrés, sinon à la « question juive », du moins aux « affaires juives ». Ils s'étendent sur quatre décennies, des années 1930 aux années 1960. Ce qui frappe à leur lecture, c'est, au-delà de la grande lucidité de la réflexion arendtienne, le fait que son propos soit - hélas - toujours d'actualité.Hannah Arendt (1906-1975) est considérée comme l'une des plus grandes philosophes du XXe siècle. On compte parmi ses grands textes Les Origines du totalitarisme (1951), Condition de l'homme moderne (1961), La Crise de la culture (1961) ou encore Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal (1966).Traduit de l'allemand et de l'anglais par Sylvie Courtine-Denamy.