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jacqueline chambon
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Par des "portes dérobées" - la maladie, l'abandon, la mort - disparaissent les êtres chers à Annette. À commencer par son père qui l'a quittée dans l'enfance pour émigrer en Amérique du Sud. Vingt ans plus tard, le décès de cet homme presque inconnu la plonge dans une tristesse sans objet. Or, c'est à ce moment qu'elle commence à fréquenter un homme dont les manières affables l'attirent autant qu'elles l'effraient... Romancière de la solitude, de l'inquiétude, Marlen Haushofer sait à la perfection suggérer l'inéluctable. Ce livre est sans doute le plus intime qu'elle ait écrit.
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Cora Bender et son mari Gereon ont décidé de profiter de cette belle journée ensoleillée pour pique-niquer au bord d'un lac. Assise sur sa serviette de plage, Cora est en train de couper une pomme pour son petit garçon. Devant eux, un groupe de jeunes gens rient et s'amusent en écoutant de la musique. Soudain, elle se lève, s'avance dans leur direction et poignarde l'un des hommes à plusieurs reprises.
La police est dépêchée sur les lieux, mais il n'y a aucun doute possible, Cora a avoué son crime et des dizaines de témoins affirment l'avoir vue tuer la victime. Pourtant, le commissaire Rudolf Grovian, chargé de l'affaire, refuse de boucler si facilement le dossier. Il veut comprendre ce qui a poussé une mère a priori sans histoire à commettre un tel geste.
Commence alors une plongée vertigineuse et fascinante dans l'âme tourmentée de Cora et dans le sombre passé d'une famille tout entière tournée vers sa soeur cadette atteinte d'une maladie rare.
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Pourquoi une fillette jusque-là heureuse de vivre se met-elle à hurler de terreur en voyant une marionnette représentant le loup ? Qui est cette toute jeune fille violée, battue, presque morte de faim, que recrachent les eaux du Main ? En enquêtant sur des crimes qui font froid dans le dos, Oliver von Bodenstein et Pia Kirchhoff remontent des pistes qui mènent au monde secret, pervers et protéiforme de la pédophilie.
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Si l'on connaît le prestigieux prix qui porte leur nom, que sait-on réellement des frères Goncourt ? De leur vie - cette année marque le bicentenaire d'Edmond -, de leur oeuvre ?
À plus de trente-cinq ans, Jules, cadet le plus versé dans les arts, est frappé par les premiers symptômes de la syphilis, contractée une décennie plus tôt dans une maison close. La relation fusionnelle que les deux frères entretiennent et l'amour éperdu qu'ils se portent vont conduire Edmond, l'aîné, à nier l'évidence : l'aphasie gagne peu à peu Jules, jusqu'à l'inéluctable.
Terrible ironie du sort, c'est donc dans sa chair que Jules va vivre une décrépitude qu'Edmond et lui se seraient complu à décrire dans l'un de leurs romans naturalistes - trempés de ce « réalisme du ruisseau » qui émerveilla tant Zola, et selon lequel rien ne doit être dissimulé.
En décrivant lui-même cette lente agonie avec délicatesse et cruauté, Alain Claude Sulzer prend en quelque sorte la place du romancier qu'Edmond, désespéré, n'a pu assumer. Il reproduit aussi ce que les Goncourt avaient entrepris dans "Germinie Lacerteux", en disséquant la déchéance de leur bonne, Rose, personnage sulfureux et mystérieux dont les deux frères, au regard pourtant aiguisé et alors que tout se passait sous leur toit, n'avaient rien perçu des turpitudes. Ce faisant, dans "Les vieux garçons", Sulzer agit comme un mineur de l'âme : il s'aventure dans les tréfonds humains afin d'en extraire l'essence la plus toxique. -
la deuxième affaire criminelle du pr stachelmann, du département d'histoire de l'université de hambourg, va une fois de plus le mettre directement en cause et lui faire même connaître la prison.
on fête un nouveau confrère, le pr griesbach, autrefois citoyen de rda, qui arrive de berlin accompagné de sa ravissante épouse.
stachelmann est immédiatement séduit et ne résiste pas quand celle-ci le drague un soir où son mari est parti en voyage. et quand, les jours suivants, le mari n'est toujours pas rentré, c'est tout naturellement à lui qu'elle demande de partir à sa recherche à berlin. là, il découvre que griesbach, passé à l'ouest, était à la tête d'une filière de passeurs qui aidait ceux qui voulaient fuir le régime.
stachelmann rentre bredouille, mais lorsqu'il ouvre la coffre de sa voiture, c'est le cadavre de griesbach qu'il y trouve...
dans cet excellent policier, nourri d'histoire, c'est cette fois la stasi, avec ses insidieuses méthodes d'intimidation et son habileté à manipuler les consciences, qui est au coeur de l'énigme, quatorze ans après la fin de la rda.