Cavanna, pilier de Hara-Kiri et de Charlie Hebdo, bien connu pour ses romans qui nous ont ému et fait rire, ses pastiches, ses chroniques, etc., où se mêlaient sa truculence, son art du verbe, ses engouements et ses colères. Cavanna avait en horreur les injustices, chérissait la langue française par laquelle, lui le Rital, était devenu un écrivain réputé. Moins connu, son immense intérêt pour les sciences en général, la biologie en particulier?: l'écologie et la paléontologie - pas l'étude de ce pâle Léon mais bel et bien celle des êtres vivants disparus au cours des âges géologiques. C'est la rencontre puis la fréquentation au long cours avec le paléontologue et évolutionniste Pascal Tassy qui nous sont narrées ici. Ce livre est le témoignage de ce dernier, lecteur adolescent de Hara-Kiri, puis l'ami et le guide du Cavanna féru de sciences et humaniste absolu. Le dernier tiers de ce livre est constitué d'un inédit, un dialogue Cavanna-Tassy sur l'évolution, prélude à un ouvrage que les féroces mâchoires du temps empêchèrent de voir le jour...
Oeuvre inachevée, les Éléments de physiologie peuvent être considérés comme le testament philosophique de Diderot. Le philosophe y construit une philosophie matérialiste du vivant et de l'homme dont la force et la richesse n'ont cessé de frapper les lecteurs.
Moment essentiel du matérialisme des Lumières, les Éléments de physiologie sont aussi un texte complexe. La présente édition critique offre les outils nécessaires à sa compréhension et à son étude. Le texte, soigneusement établi, est complété d'un riche apparat critique. De précieuses notes de sources permettent de mieux voir comment Diderot construit sa propre réflexion à partir des textes des savants de son temps. L'introduction fait le point sur la genèse du texte et sa place dans l'oeuvre du philosophe, tout en éclairant les principales questions philosophiques et scientifiques soulevées par Diderot.
Avec cette édition, un nouveau regard sur une oeuvre majeure des Lumières est ainsi proposé au lecteur.
" Savez-vous que notre planète est peuplée de virus bienveillants, coopérant à notre bien-être ? " C'est ce qu'affirme depuis des années, de façon étonnante, le Pr. Beaubien, biologiste mondialement connu. Ses travaux suscitent le mépris de son irascible rival, le Pr. Hatch, considéré par beaucoup comme le plus grand spécialiste de la compétition dans le monde vivant... et des coups tordus. D'ordinaire, les deux hommes se détestent et s'ignorent.
Sauf que cette année, le prestigieux prix Crafoord, l'équivalent du Nobel, paraît promis à l'un d'entre eux. Hatch est prêt à mettre en oeuvre toutes les ruses de la lutte pour la vie pour s'en emparer. Et Beaubien, auteur d'une découverte imprévue, aussi révoltante pour notre espèce que révolutionnaire, doit également absolument l'emporter. C'est une question de vie ou de mort pour l'humanité. Les deux scientifiques pensent pouvoir compter sur l'aide de leurs étudiants les plus dévoués pour parvenir à leurs fins ; pourtant, le lauréat du prix Crafoord et notre avenir dépendront peut-être d'autres acteurs, bien plus implacables, qui tirent les ficelles de l'Histoire en coulisse.
Car c'est peut-être une " loi " de la nature : il faut toujours se méfier des plus petits que soi... Fable philosophico-biologique, Conflits intérieurs exploite les connaissances contemporaines sur la coopération et la compétition dans le monde vivant, des virus aux animaux, pour offrir à tous les lecteurs curieux une manière originale de se familiariser avec les arcanes de la recherche scientifique et plusieurs des dernières découvertes de l'écologie et de l'évolution.
Biofilms microbiens, antibiotiques naturels, virus mutualistes, symbiose chez les animaux, les champignons et les plantes, course aux armements entre les virus et leurs hôtes, influence des microbes sur les macrobes que nous sommes, et quelques notions d'épistémologie et de théorie des jeux sont ainsi intégrées à une intrigue qui permet de (re)découvrir la biologie.
« Etsuko, grâce à toi, ma mort sera resplendissante. Merci, et au revoir. » Tels furent les derniers mots que Takeo, condamné à mort depuis seize ans dans la maison de détention de Tôkyô, adressa à sa jeune correspondante. Comment était-il parvenu à un état d'esprit aussi serein alors qu'il allait être pendu quelques heures plus tard ? Entre les murs des gémissements et des remords, ce meurtrier avait appris peu à peu, pour la première fois de sa vie, à « aimer » quelqu'un, puis à « aimer » la vie, tout simplement.
Sachant que la peine capitale est encore pratiquée à ce jour au Japon, ce roman a suscité une polémique littéraire et sociale importante lors de sa publication en 1979. À ce jour encore, il s'agit de la première et dernière oeuvre littéraire traitant du sujet, considéré comme « tabou » au sein de la société japonaise.
En faisant revivre de façon très dense, à partir de plusieurs perspectives, les quatre derniers jours de Takeo, La condamnation - dont c'est la première traduction en français - pose cette question vitale et universelle : « Qu'est-ce, pour l'homme, que le salut ? »
La Prospérité de l'entropie est le premier et seul recueil poétique de Marc Silberstein, publié en 1999 et réédité ici avec quelques modifications. Puisant dans les lexiques des sciences dont il est familier, l'auteur emporte le lecteur dans un flux, celui de la tragédie de la condition humaine, qu'il métaphorise par la notion littérairement pynchonienne d'entropie, allégorie d'un irrésistible désordre. Cette suite en prose se veut autant un jeu avec les mots (transposer les vocables des sciences dans le domaine de l'intime - les « matériaux autobiologiques » -, prétendument celui qu'il sied de taire) qu'un manifeste matérialiste et athée, à rebours de l'inclination spiritualiste qui encombre notre époque. L'auteur sait qu'il est de la même matière que le reste du cosmos. C'est effrayant, c'est vertigineux, mais tellement plus élevé que toutes les vésanies usées des religions... Ici, la pensée affirme et assène, elle ne démontre pas, n'argumente pas. Pas le temps ! Les mâchoires de Chronos sont grandes ouvertes...