2006. Dans ce futur dangereusement proche, la représentation des corps ne fait plus recette au sein du marché de l'art, qui cote désormais des toiles humaines. Signées par de grands maîtres, elles sont louées, vendues, manipulées, livrées à tous les regards, à tous les fantasmes.
Clara est modèle. Elle rêve d'être peinte par le dieu de l'art hyperdramatique: Bruno Van Tysch. Mais, tandis que la jeune toile est apprêtée dans un pavillon isolé des abords d'Amsterdam, la Fondation Van Tysch est en émoi. Une oeuvre de grande valeur a été dérobée et détruite par un mystérieux meurtrier qui officie suivant des rites affreusement artistiques.
A la manière de Rembrandt, José Carlos Somoza dépeint de violents clairs-obscurs. Les déviances de l'art font écho aux dérives de nos sociétés, et les contrastes de ce magistral jeu de lumière conduisent chacun à mesurer le prix du beau à l'aune de la valeur du vivant.
Une momie préhistorique disparaît du sous-sol poussiéreux d'un musée athénien. Le professeur Ion Dragonas, conservateur du musée, est pris à partie publiquement, accusé d'incompétence par les uns, soupçonné de complicité avec les ravisseurs par les autres. Pour prouver son innocence, mais surtout pour récupérer un trésor qu'il ne se pardonne pas d'avoir mésestimé, il parcourt l'Europe en compagnie d'Andromaque Koutroubas, jeune commissaire de police chargée de sa surveillance, mais bientôt aussi de sa protection. Car la momie ne reste pas longtemps la seule victime de mort violente.
D'Athènes à Gênes, Copenhague, Berlin, et jusqu'au coeur des Balkans, au fil d'une enquête qui mêle coups de théâtre, rencontres étonnantes et découvertes anthropologiques, le professeur et son acolyte croisent les témoins et acteurs d'un monde en déroute qui a vu s'écrouler ses utopies en même temps que le mur de Berlin. Dans la science ou dans le pouvoir, dans le sexe ou dans la foi, chacun cherche désespérément un sens à donner à sa vif ou à sa mort.