1977. Californie du Nord. Rich est de ces bûcherons qui travaillent au sommet des arbres. C'est un métier dangereux, dont son père et son grand-père sont morts. Il veut une vie meilleure pour sa femme Colleen et son fils Chub. Pour cela, il a investi en secret toutes leurs économies dans un lot de séquoias pluricentenaires. Mais lorsque Colleen, qui veut avoir un deuxième enfant malgré de précédentes fausses couches, se met à dénoncer la compagnie d'abattage pour l'usage d'herbicides responsable selon elle de nombreuses malformations chez les enfants, le conflit s'invite au coeur de leur couple. Un premier roman âpre et dense.
Une catastrophe sans doute planétaire, mais dont l'origine chimique ou nucléaire restera indéfinie, va bouleverser l'existence d'une femme ordinaire.
A la suite d'un concours de circonstances, elle se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s'être pétrifiée durant la nuit. le chalet est confortable, équipé de provisions et des objets de première nécessité. l'héroïne, tel un moderne robinson, va organiser sa survie en compagnie de quelques animaux familiers.
Mais ce qui aurait pu être un simple exercice de style sur un thème à la mode devient chez marlen haushofer une aventure bouleversante oú le labeur, la solitude et la peur constituent les conditions de l'expérience humaine.
A la fin de la guerre civile espagnole, l'écrivain Rafael Sánchez Mazas, un des fondateurs de la Phalange, réchappe du peloton d'exécution des troupes républicaines défaites qui fuient vers la frontière française. Un soldat le découvre terré derrière des buissons et pointe son fusil sur lui. Il le regarde longuement dans les yeux et crie à ses supérieurs : "Par ici, il n'y a personne !" La valeur qu'il entrevoit au-delà de l'apparente anecdote historique pousse un journaliste, soixante ans plus tard, à s'attacher au destin des deux adversaires qui ont joué leur vie dans ce seul regard.
Il trace le portrait du gentilhomme suranné rêvant d'instaurer un régime de poètes et de condottieres renaissants, quand surgit la figure providentielle d'un vieux soldat républicain. L'apprenti tourneur catalan, vétéran de toutes les guerres, raconte : les camps d'Argelès, la légion étrangère, huit années de combats sans relâche contre la barbarie fasciste. Serait-il le soldat héroïque ? L'homme laisse entendre que les véritables héros sont tous morts, tombés au champ d'honneur, tombés surtout dans l'oubli ; que les guerres ne seraient romanesques que pour ceux qui ne les ont pas vécues.
"Et malgré la réflexion, la raison, le discernement, le bon sens, je ne pouvais pas méconnaître la voix d'une espèce de désir sourd, qui s'était faufilée en moi, comme honteuse d'être si insensée, et pourtant de plus en plus obstinée : je voudrais vivre encore un peu dans ce beau camp de concentration."
Au milieu des années 1970, à New York, deux couples d'artistes ont partagé les rêves de liberté de l'époque, ils ont fait de l'art et de la création le ciment d'une amitié qu'ils voulaient éternelle et, quand ils ont fondé leur famille, se sont installés dans des appartements voisins. Rien n'a pu les préparer aux coups du destin qui vont les frapper et infléchir radicalement le cours de leurs vies , de la disparition tragique du fils unique de l'un des couples au dérapage dans le milieu des toxicomanes du fils de l'autre, bientôt impliqué dans un meurtre épouvantable.
une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'années dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingts minutes.
chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. commence alors entre eux une magnifique relation. le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur...
un subtil roman sur l'héritage et la filiation, une histoire à travers laquelle trois générations se retrouvent sous le signe d'une mémoire égarée, fugitive, à jamais offerte...
Le succès considérable que ce roman (sous le titre the rule of the bone) connaît aux etats-unis tient sans doute à l'art, si particulier chez russell banks, qui consiste à se mettre à fond dans la peau, la mentalité et le langage d'un personnage à la fois emblématique et révélateur de la société où il évolue.
En tout cas, le récit prolixe du jeune bone - l'un de ces mall rats (rats des galeries marchandes) que les américains ont vu surgir dans leurs cités tentaculaires -, narrateur et personnage central du livre, renoue avec la tradition des petits héros de bas-fonds. on n'a pas manqué d'ailleurs, aux etats-unis, de voir en bone le successeur, un siècle plus tard, de huckleberry finn, l'inoubliable personnage de mark twain.
Et il est vrai que, de son quatorzième à son quinzième anniversaire, tout au long du parcours qui l'amène à se connaître, à former son jugement, à trouver son équilibre, et même quand il revend de la drogue ou saccage des lieux qui l'ont accueilli, cet impayable bone manifeste un fond de bon sens, donc une espérance. et ainsi, ce petit lucifer, porteur de lumière dans ses égarements, prend-il une valeur universelle et se montre-t-il si attachant, dans un contexte social qui ne contredit pas le pessimisme habituel de russell banks, qu'il fait de ce roman une féerie.
"En pleine guerre civile, sachant lui-même qu'il n'avait plus que quelques mois à vivre, Alexandre Blok, le plus grand poète symboliste russe, disait dans un dernier hommage à Pouchkine : «Notre mémoire conserve depuis l'enfance un nom joyeux : Pouchkine. Ce nom, ce son emplit de nombreux jours de notre vie. Les sombres noms des empereurs, des chefs de guerre, des inventeurs d'armes de destruction, des bourreaux et des martyrs de la vie. Et, à côté d'eux, ce nom léger : Pouchkine.»
Placé du côté de la légèreté, du sourire, le roman de Pouchkine est unique dans la littérature russe : il n'apprend pas à vivre, ne dénonce pas, n'accuse pas, n'appelle pas à la révolte, n'impose pas un point de vue, comme le font, chacun à leur façon, Dostoïevski, Tolstoï, ou, plus près de nous, Soljénitsyne et tant d'autres, Tchékhov excepté...
En Russie, chacun peut réciter de larges extraits de ce roman-poème qui fait partie de la vie quotidienne. A travers l'itinéraire tragique d'une non-concordance entre un jeune mondain et une jeune femme passionnée de littérature, il est, par sa beauté, par sa tristesse et sa légèreté proprement mozartiennes, ce qui rend la vie vivable."
A. M.
Douze nouvelles placées sous le signe d'une sobriété stylistique digne de Raymond Carver au fil desquelles des couples divorcent, des femmes noires sont traquées par des pit-bulls sur des parkings, où la liste des courses à effectuer au supermarché finit par se confondre avec un programme de vie, où des mythomanes prennent leurs semblables en otage, où la mort frappe les hommes comme les animaux, où l'on écoute battre sous la poitrine d'un autre le coeur transplanté d'un amour décédé. Au sommet de son art et avec une superbe économie de moyens, Russell Banks propose ici un recueil de textes dont l'intensité transmue le réel et le quotidien en authentiques paraboles métaphysiques.
C'est pour l'enfant auquel il n'a jamais voulu donner naissance qu'Imre Kertész prononce ici le kaddish , la prière des morts de la religion juive. D'une densité et d'une véhémence qui font songer à Thomas Bernhard, ce monologue intérieur est aussi le récit d'une existence confisquée par le souvenir de la tragédie concentrationnaire. La vie d'Imre Kertész, qui connut la déportation à Auschwitz et Buchenwald, est littéralement lacérée par le sentiment de l'exil intérieur que renforcent les conditions de la vie intellectuelle et quotidienne de la Hongrie d'avant 1989.
Proférée du fond de la plus extrême souffrance, cette magnifique oraison funèbre affirme l'impossibilité d'assumer le don de la vie dans un monde définitivement traumatisé par l'Holocauste. Ce que pleure le narrateur, ce n'est pas seulement "l'enfant qui ne naîtra pas" : c'est l'humanité tout entière.
Enfant, lui seul comprenait le langage de son frère aîné, une langue totalement inconnue qu'ils ont appelée la langue pawpaw. Il s'agissait en fait du langage des oiseaux, d'un vocabulaire que les oiseaux comprenaient, de mots heureux oubliés par les humains depuis longtemps. Les parents de ces garçons ne comprenaient pas leur aîné et malgré de nombreuses consultations auprès de linguistes et autres orthophonistes, personne ne parvint à modifier son langage.
Après la mort de leurs parents, les deux hommes restèrent ensemble dans la maison familiale. D'une gentillesse extrême, l'aîné qui ne travaillait pas allait chaque jour se poster tout contre le grillage de la grande volière de l'école maternelle, il parlait aux oiseaux puis s'offrait à quelques pas de là une sucette emballée dans un papier au motif d'oiseau.
Son frère travaillait dans une pension. Responsable du jardin et de l'entretien, il aimait tout particulièrement les roses. Ensemble ils décidaient parfois de partir en voyage. Sacs bouclés, le duo s'arrêtait invariablement devant la volière de l'école, où ils entraient en conversation avec les oiseaux à lunettes, les moineaux de Java, les bengalis ou les canaris citron. Puis ils rentraient, oubliés les voyages, ils étaient heureux.
Dans cette magistrale fresque hantée par la question du mal, Richard Flanagan déploie l'histoire d'une passion incandescente sur fond de guerre et de captivité, épisode inoubliable dans la vie d'un médecin militaire affecté à la construction de la "voie ferrée de la mort" (la ligne Siam-Birmanie, 1943) et devenu héros de guerre malgré lui.
Sur un îlot perdu de l'Atlantique sud, deux hommes barricadés dans un phare repoussent les assauts d'étranges créatures à la peau froide.
Après sa disparition, une artiste plasticienne, Harriet Burden (dite «Harry»), méconnue de son vivant, fait l'objet d'une «enquête» menée par un professeur d'esthétique auprès de tous ceux qui, de près ou de loin, l'ont côtoyée de son vivant.
Ozgür, une étudiante istanbuliote, arrive un jour à Rio en pensant loger chez un universitaire.
Un taxi la conduit à l'adresse indiquée, où, malheureusement, on ne l'attend pas. Seule dans cette ville débordante de sensualité mais aussi de terreurs, elle décide de rester. Chaque jour, la violence se rapproche un peu plus, mais Ozgür repousse la peur, contourne la mort puis l'apprivoise. Chaque jour, la pauvreté l'étouffe davantage et le vertige l'attire, vers le fond, vers le coeur même de Rio de Janeiro, cette ville sublime qui, tout en se révélant lentement telle une créature infernale, va lui permettre d'écrire le livre de sa vie....
2006. Dans ce futur dangereusement proche, la représentation des corps ne fait plus recette au sein du marché de l'art, qui cote désormais des toiles humaines. Signées par de grands maîtres, elles sont louées, vendues, manipulées, livrées à tous les regards, à tous les fantasmes.
Clara est modèle. Elle rêve d'être peinte par le dieu de l'art hyperdramatique: Bruno Van Tysch. Mais, tandis que la jeune toile est apprêtée dans un pavillon isolé des abords d'Amsterdam, la Fondation Van Tysch est en émoi. Une oeuvre de grande valeur a été dérobée et détruite par un mystérieux meurtrier qui officie suivant des rites affreusement artistiques.
A la manière de Rembrandt, José Carlos Somoza dépeint de violents clairs-obscurs. Les déviances de l'art font écho aux dérives de nos sociétés, et les contrastes de ce magistral jeu de lumière conduisent chacun à mesurer le prix du beau à l'aune de la valeur du vivant.
Après la mort de sa femme et de ses enfants, david zimmer est anéanti.
Pour tenter d'échapper au désespoir, il se lance à corps perdu dans l'écriture d'un livre consacré à hector mann, un virtuose du cinéma muet porté disparu depuis 1929.
L'ouvrage publié, david accepte de traduire les mémoires d'outre-tombe de chateaubriand et s'enferme, au milieu de nulle part, pour affronter l'ampleur de sa tâche. c'est alors qu'une jeune femme ayant pour mission de le conduire auprès d'hector mann débarque chez lui et, sous la menace, lui impose un très long voyage.
Malgré l'improbabilité de cette histoire, david se laisse entraîner.
Racontée par la jeune femme, retrouvée par david et à nouveau perdue, l'histoire de l'extraordinaire et mystérieux hector mann est le fil conducteur de ce roman. mais la puissance narrative de paul auster nous entraîne bien au-delà de la magie du cinéma muet et porte ce livre au coeur d'un univers envoûtant oú la création artistique semble faire écho aux sentiments amoureux dans ce qu'ils ont de plus éphémère et de plus fragile, oú la douleur de la perte et le besoin de filiation se répondent pour remettre en question l'idée même de mémoire.
Trois générations de nordensson, que dominent trois hommes - aron, sidner et victor -, nous prennent ici à témoins des inoubliables transgressions auxquelles leurs rêves, leurs talents, leurs ambitions et leurs désirs visionnaires les entraînent.
Mais les femmes ne sont pas absentes de ces tribulations pathétiques, et en particulier solveig, l'épouse d'aron, qui meurt dès les premières pages, piétinée par un troupeau de vaches sous les yeux de son fils, et qui va les hanter tous, au point parfois de les conduire à l'irréparable. et l'oratorio de noël de bach dans tout cela ? au premier degré, c'est l'un de ces sujets où la communion des personnages soudain s'exalte.
Mais très vite la symbolique s'impose. car le roman de tunström se construit, s'épanouit, s'amplifie comme un oratorio. c'est l'un de ces grands romans européens dont kundera dit qu'ils ont engagé le dialogue avec la philosophie. un dialogue inoubliable.
Cet homme qui voyage à pied dans les paysages de la côte est de l'angleterre traverse en vérité l'épaisseur des temps disparus.
Il chemine dans le souvenir des oeuvres fantasques de thomas browne, commente la leçon d'anatomie immortalisée par rembrandt, croise le destin de joseph conrad en route vers le congo, se souvient d'un film sur la pêche au hareng, songe aux grandes batailles navales et à leur représentation picturale, réfléchit à la " purification " dans les balkans au milieu du siècle, évoque chateaubriand ou le poète edward fitzgerald et, quelques pages plus loin, revient à la fascinante histoire de la sériciculture en chine puis en europe.
Tel est en effet le monde selon w. g. sebald : une nébuleuse d'histoires et de rêves évanouis, un émouvant kaléidoscope de fragments et d'éclats oú se reflète encore, pour celui qui sait voir, la trace précaire de nos ensevelissements successifs. ce monde, l'auteur des anneaux de saturne lui donne asile dans un livre à l'érudition prodigue, qu'il a lui-même illustré de photographies, cartes, tableaux, documents historiques, au gré de son voyage et de ses "rencontres".
Car c'est bien de rencontres qu'il s'agit, dessinées d'un trait lumineux, à la beauté élégiaque.
Un matin d'avril 2000 à New-York, Eric Packer, 28 ans monte dans sa limousine immaculée pour se rendre chez le coiffeur. Bloqué dans les embouteillages, la journée de ce jeune golden-boy se passe dans le huit-clos de son carosse. Que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur, la violence rôde autour du maître des finances qui peu à peu perd le contrôle de cet univers mathématique.
Blessée par l'infidélité de son mari, Ruriko décide de disparaître.
Elle quitte Tokyo et se réfugie dans un chalet en pleine forêt où elle tente de retrouver sa sérénité. Ruriko est calligraphe. Non loin, dans un autre chalet, s'est installé Nitta, un ancien pianiste de renom devenu facteur de clavecins, un homme habité par un calme particulier qui semble absorber les sons des instruments qu'il fabrique. Bien qu'assisté chaque jour dans son ouvrage minutieux par une jeune femme prénommée Kaoru, il vit seul avec un vieux chien aveugle et sourd.
Invitée en ces lieux par Kaoru, la calligraphe observe et s'interroge sur la relation du facteur et de son aide. Ainsi elle apprend que Nitta ne peut plus jouer en présence d'autrui, que seule persiste en lui la capacité de vivre avec des sons invisibles. Mais, un matin, la calligraphe surprend Nitta installé au clavecin jouant "Les Tendres Plaintes" pour Kaoru. Ecrites en 1996, "Les Tendres Plaintes" contiennent tous les éléments révélateurs de la personnalité littéraire de Yoko Ogawa.
Le regard porté sur la nature, sur ses sonorités, l'intensité de ses nuits, l'indicible solitude des êtres et leurs relations fugitives donnent à cette histoire une étrange résonance : celle qui prend source au coeur de l'inconscient.
Après son formidable récit autour d'un immeuble du Caire, L'Immeuble Yacoubian, Alaa El Aswany nous entraîne vers un nouvel univers romanesque en déplaçant son regard jusqu'à Chicago. C'est en effet dans cette ville mythique et sulfureuse qu'il a choisi de recréer une Little Egypt en exil, s'inspirant d'un département de l'université de Chicago qu'il a lui-même bien connu lors de ses années de formation américaines. Avec son art de camper de multiples personnages et de susciter des intrigues palpitantes, El Aswany compose un magnifique roman polyphonique. D'un chapitre à l'autre, il entrecroise des vies qui se cherchent et se perdent dans les méandres du monde contemporain, des existences meurtries d'avoir été transplantées dans un univers à la fois étrange et étranger, quel que soit le désir parfois de s'identifier à l'american way of life. L'Egypte est là, en plein coeur d'une Amérique traumatisée par les attentats terroristes du 11 Septembre. Alors que la visite officielle du président égyptien à Chicago est annoncée, le système policier de l'ambassade se met en branle, orchestré par le redoutable Safouat Chaker, qui contrôle et surveille tous les Egyptiens vivant en Amérique. Complot, manipulation, protestation de liberté et soumission au pouvoir, bravoure et lâcheté... - le livre prend, avec cette dimension politique, l'ampleur d'un ambitieux roman exprimant le monde dans la douceur de ses rêves comme dans la violence de ses contradictions. Alaa El Aswany confirme ainsi son talent et s'affirme comme un des grands écrivains arabes contemporains.
Dans l'Écosse superstitieuse du XVIIIe siècle, Sarah, une jeune fille de quatorze ans traquée pour sorcellerie, est secourue par le pasteur du village. Ils prennent la fuite à travers la forêt mais sont rapidement pris en chasse.
Après avoir épousé un vétéran de la Seconde Guerre mondiale père de deux enfants, Ruth part s'installer sur la côte écossaise, au bord de la mer du Nord. Dans sa grande demeure, face à l'îlot de Bass Rock et à ses colonies de fous de Bassan, le bonheur semble à portée de main, et pourtant... Les voyages d'affaires de son mari se font de plus en plus fréquents, et l'étrange présence qu'elle perçoit dans la maison ne fait qu'accentuer son malaise.
Six décennies plus tard, Viviane, une quadra londonienne un peu paumée, retourne dans la maison de vacances de son enfance. Tandis qu'elle y dresse l'inventaire des biens de son aïeule Ruth, des fragments du passé refont surface, éclairant d'un jour nouveau la légende familiale.
Sarah, Ruth, Viviane, un même destin, à travers les années : une vie circonscrite par les désirs des hommes.
Evie Wyld signe ici une saga ensorcelante, peuplée d'esprits et de fantômes, sur la masculinité toxique et la solidarité des femmes..
Après un long séjour à l'hôpital, l'écrivain sidney orr est de retour chez lui.
Toujours aussi amoureux de sa femme grace, il reprend lentement goût à la vie. mais il est accablé par l'ampleur de ses dettes et par l'angoisse de ne plus jamais retrouver l'inspiration. un matin, alors qu'il fait quelques pas dans son quartier, il découvre une toute nouvelle papeterie, au charme irrésistible. sidney entre, attiré par un étrange carnet bleu. le soir même, presque dans un état second, sidney commence à écrire dans le carnet une captivante histoire qui dépasse vite ses espérances.
Sans qu'il devine oú elle va le conduire. ni que le réel lui réserve de plus dangereuses surprises. virtuosité, puissance narrative, défi réciproque de l'improvisation et de la maîtrise, la nuit de l'oracle précipite le lecteur au coeur des obsessions austériennes, dans un face à face entre fiction et destin. comme si l'imaginaire n'était rien d'autre que le déroulement du temps avant la mort. ou pire encore, son origine.