2006. Dans ce futur dangereusement proche, la représentation des corps ne fait plus recette au sein du marché de l'art, qui cote désormais des toiles humaines. Signées par de grands maîtres, elles sont louées, vendues, manipulées, livrées à tous les regards, à tous les fantasmes.
Clara est modèle. Elle rêve d'être peinte par le dieu de l'art hyperdramatique: Bruno Van Tysch. Mais, tandis que la jeune toile est apprêtée dans un pavillon isolé des abords d'Amsterdam, la Fondation Van Tysch est en émoi. Une oeuvre de grande valeur a été dérobée et détruite par un mystérieux meurtrier qui officie suivant des rites affreusement artistiques.
A la manière de Rembrandt, José Carlos Somoza dépeint de violents clairs-obscurs. Les déviances de l'art font écho aux dérives de nos sociétés, et les contrastes de ce magistral jeu de lumière conduisent chacun à mesurer le prix du beau à l'aune de la valeur du vivant.
Dans un quartier huppé de Rio de Janeiro, un jeune cadre dynamique grimpe dans sa berline, dépose son attaché-case sur le siège et tire quelques bouffées d'une cigarette. Un peu plus tard, son cadavre gît dans le véhicule, une balle logée dans la cervelle.
L'inspecteur Espinosa assemble les pièces du puzzle : une coquette assurance-vie, une veuve trop jolie pour être honnête, un truand à la petite semaine, une secrétaire aventurière, un ex-flic reconverti dans les assurances, Plus qu'elle n'élucide le mystère de cette mort inconcevable, l'enquête nourrit l'intrigue et les événements s'enchaînent, jusqu'à un meurtre torride commis menottes aux poignets entre des draps froissés.
Préférant traquer les bons livres plutôt que les malfrats, l'inspecteur Espinosa parcourt les rues de son enfance, médite face à la mer tant sur l'enquête que sur le cours de sa propre existence. Le policier partage la rigueur éthique et esthétique de son lointain homonyme et se tient à distance des passions de l'âme. Il a l'esprit d'un penseur, le coeur d'un romantique et assez d'expérience pour savoir que les choses sont rarement ce qu'elles semblent être.
rio.
extérieur. nuit. un gamin des rues, qui dort
sur le trottoir dans une boîte en carton, est réveillé
par le tapage d'un couple éméché. un portefeuille
qui glisse d'une poche est aussitôt intercepté par un individu que le gamin prend en filature. rio. intérieur. jour. vieira, un policier à la retraite, se débat dans les brumes d'une amnésie éthylique quand le téléphone sonne. la voix d'un ex-collègue résonne à l'autre bout du fil : une prostituée à qui il assurait sa protection en échange de ses bons offices a été retrouvée morte.
vieira a perdu son portefeuille et c'est sa ceinture qu'il reconnaît bientôt autour des jambes du cadavre. fraîchement promu commissaire, le flegmatique inspecteur espinosa se transforme en homme d'action. le voici, dans une nouvelle enquête, tiraillé entre les enfants perdus qui hantent les nuits et les rues de copacabana, la parfaite plastique de créatures sulfureuses et une armada de collègues corrompus.
tous les ingrédients sont en place pour retrouver l'atmosphère du silence de la pluie, le premier
roman de garcia-roza.
Une momie préhistorique disparaît du sous-sol poussiéreux d'un musée athénien. Le professeur Ion Dragonas, conservateur du musée, est pris à partie publiquement, accusé d'incompétence par les uns, soupçonné de complicité avec les ravisseurs par les autres. Pour prouver son innocence, mais surtout pour récupérer un trésor qu'il ne se pardonne pas d'avoir mésestimé, il parcourt l'Europe en compagnie d'Andromaque Koutroubas, jeune commissaire de police chargée de sa surveillance, mais bientôt aussi de sa protection. Car la momie ne reste pas longtemps la seule victime de mort violente.
D'Athènes à Gênes, Copenhague, Berlin, et jusqu'au coeur des Balkans, au fil d'une enquête qui mêle coups de théâtre, rencontres étonnantes et découvertes anthropologiques, le professeur et son acolyte croisent les témoins et acteurs d'un monde en déroute qui a vu s'écrouler ses utopies en même temps que le mur de Berlin. Dans la science ou dans le pouvoir, dans le sexe ou dans la foi, chacun cherche désespérément un sens à donner à sa vif ou à sa mort.