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Bayard
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L'homme qui regardait la montagne
Massimo Calvi
- Bayard
- Litterature Interieure
- 9 Octobre 2024
- 9782227501850
Un homme à la fin de ses jours choisit de vivre le temps qui lui reste auprès d'une montagne. Que cherche l'homme ? Et que représente cette montagne ? En douze jours (plus un), le récit prend la forme d'un voyage intérieur subtil et émouvant, un retour aux sources nourries des éléments constitutifs de la montagne : l'eau, l'air, feu, la pierre, le bois, l'herbe. La montagne est alors l'occasion de parler de la mère, du père, de la foi, de l'amour, des enfants, du désir, du rapport à la nature... Un texte puissant et poétique au plus près de ce qui fait la substance d'une vie.
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« Il est arrivé, à l'automne 2022, qu'un petit tas d'ordures suscite mon attention au point que je m'agenouille sur le trottoir pour les considérer. En vue d'un déménagement dont l'échéance approchait, l'essentiel de mon temps était alors occupé au tri et à l'empaquetage de mes affaires. Triant laborieusement, j'ai passé plusieurs mois à discriminer ce qui a de la valeur et ce qui ne vaut rien. D'un côté ce qui est destiné au paradis des archives ; de l'autre ce qui est voué à disparaître dans le néant des ordures. »
Qu'est-ce qui compte ? Comment déterminer la valeur d'une chose ? En s'appropriant les affaires d'une inconnue, en les mettant en miroir à sa propre vie, la narratrice nous plonge dans une suite de réflexions et de pensées tour à tour drôles, étranges, poignantes, vertigineuses. C'est finalement l'essence même de notre condition humaine, vouée à la disparition, qui est interrogée dans ce texte sans équivalent et d'une incroyable puissance. -
« Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve », écrivait Holderlin. Voilà le balancier qui tient en équilibre cette lettre adressée à l'enfant qui sera bientôt baptisée alors même que sa mère vient d'être condamnée par la médecine. Marion Muller-Colard, témoin de la vie funambule dans laquelle cette jeune mère dompte le vertige pour un plus-de-vie inouï, rassemble dans cette lettre tout ce qu'elle apprend de cette traversée sur le fil. Mais c'est aussi en se mettant au diapason de la vie de l'enfant que le sens de ce baptême, au plus fort de la menace, lui apparaît soudain éclatant de simplicité et de force.
« J'enseignais la philosophie lorsque tu es née. Nous avons plaisanté, ta mère et moi, sur les leçons que j'aurais à te donner. Je t'ai pensée élève. Tu es devenue mon maître. » Un texte bouleversant sur l'amitié, l'espérance et la puissance fragile de la vie. -
Après la disparition soudaine de son fils, mort d'un arrêt cardiaque provoqué par une maladie non diagnostiquée, Denise Riley s'adresse aux trois registres du chant, du récit et de la théorie pour questionner sous trois angles l'expérience du deuil parental. C'est d'abord, dans l'ensemble de poèmes « A Part Song » (extrait du recueil Say Something Back), qu'elle construit un chant polyphonique et brisé qui fait entendre le sens désormais incertain de son existence. Puis, dans la première partie de Time Lived, Without its Flow, elle fait le récit presque quotidien de ce deuil, nous faisant vivre autant la temporalité immobile qui le caractérise, confrontant le langage aux limites du dicible. Enfin, la seconde partie de Time Lived, Without its Flow tente de circonscrire et de penser, par les moyens de la théorie, cette expérience particulière du temps. Au final, un triptyque bouleversant sur le deuil, la douleur, l'absence et le sens de l'existence.
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Ce que murmurent les animaux
Virginia Markus
- Bayard
- Litterature Interieure
- 10 Janvier 2024
- 9782227501492
« Mourir, naître, revivre. Embrasser le cycle des saisons, naviguer avec les éléments. Passer de la domination à la coexistence, de l'abus à la résilience. Remettre en question les croyances limitantes de l'être humain, connecté malgré lui à tout, sauf à l'essentiel : à notre essence en tant qu'individu, à notre essence en tant qu'espèce, et à celle de nos colocataires à poils, à plumes ou à écailles, avec lesquels nous partageons une même grande maison. Ces quelques enseignements sont le fruit d'années passées et présentes aux côtés de ceux que l'on considère majoritairement comme des biens de compagnie ou de rente : les animaux. C'est en présence de Tawaki, Priya, Ondée, Devi, Maya, Elyan, Alaska, Meli ou encore Jahmane que j'apprends quotidiennement sur le fonctionnement de notre monde et sur notre juste place dans cet univers, que l'on porte autant qu'il nous porte, sans pouvoir le maîtriser. Que ces individus soient des chiens, des cochons, des vaches ou des moutons importe peu. Ce qui compte, c'est ce qu'ils ont à transmettre, en étant simplement qui ils sont. C'est à leurs côtés, aussi surprenant que cela puisse paraître, que j'ai réappris à être humaine et à redécouvrir mon espèce sous un oeil nouveau. »
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Tout ce qui est humain
Sofia Andrukhovych
- Bayard
- Litterature Interieure
- 11 Octobre 2023
- 9782227501683
Comment retrouver un semblant d'ordre et d'humanité dans une réalité brisée par la guerre ? L'autrice ukrainienne Sofia Andrukhovych tente ici de nommer et d'exprimer ce qui n'a pas de nom, ce qui se trouve bien au-delà de la perception humaine : ce dont il est effrayant de parler, ce qui se dérobe. Il s'agit pour l'autrice de rechercher de liens entre des fragments de réalités déchirés par la guerre et la violence, et un désir d'esquisser et d'observer les phénomènes et les réactions de la conscience humaine face à des événements traumatisants, à des changements dramatiques et irréversibles, à des pertes. Dans ce poignant journal intérieur de la première année d'invasion de l'Ukraine par la Russie, on est ainsi confronté à une multitude de rencontres et de personnages, d'histoires et d'expériences humaines, de combinaisons incompréhensibles de drames et de tragédies, de manifestations comiques ou ridicules, d'empathie et de tendresse. Dans ces circonstances a priori inhumaines, tout ce qui est humain se manifeste plus profondément et plus pleinement. Au final, il semble que les choses mêmes qui détruisent les vies établies et la conscience révèlent l'essence de l'être humain - sans défense et faible, mais si assoiffé de vie et de la présence des autres à ses côtés.
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« Cette question n'appelle pas de réponse, en tous cas pas de réponse assurée. D'ailleurs Villon terminait sa « Ballade des Dames du temps jadis » en disant qu'il était inutile de chercher à savoir où sont les neiges d'antan. La mort est un mystère, et je serais bien incapable de dire si après elle il est ou non une autre vie, si ceux auxquels j'ai dit « adieu » m'ont vraiment donné rendez-vous « en Dieu », si le tombeau où sont certains de mes morts est bien leur « dernière demeure », ou s'il faut supposer, comme faisait Levinas, qu'ils sont partis « sans laisser d'adresse » - façon de rendre hommage au mystère que je disais plus haut. Mais c'est parce que je leur voudrais de tout mon coeur un autre sort que l'oubli, une autre demeure que les eaux du Léthé, c'est parce que je suis assuré qu'en chacun d'eux il existe quelque chose qui mérite de ne pas mourir, que je m'en vais raconter leur vie, leur mort, et ce qui l'a suivi. Prenant pour (insurpassable) modèle le Livre de ma mère d'A. Cohen, je voudrais que ce livre fût celui de mes arrières grands-mères Claire et Alice, de mes arrières grands-tantes Line et Anna, de mon grand-père et de mes grands-mères, de mon père, de mon oncle Paul et de ma tante Marie-Jeanne, enfin de mon cousin Richard. En somme quelque chose comme le « livre de mes morts ». Je sais la désuétude de cette expression : « mes morts », et il y aura là l'occasion d'une réflexion sur le statut que notre époque fait (ou plutôt ne fait pas) aux morts. Je la fais mienne, parce que depuis toujours je me sens une responsabilité pour eux. Puisse cependant ce livre, façon de tenter d'acquitter une dette à jamais insolvable, être joyeux. Qu'il permette que les poignées de terre jetées sur leur masque mortuaire n'annulent pas leurs sourires ; que le silence jeté sur leur vie n'empêche pas qu'on entende leurs rires. »
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Je me regarderai dans les yeux
Rim Battal
- Bayard Recits
- Litterature Interieure
- 8 Janvier 2025
- 9782227502925
À dix-sept ans, à l'âge des romans à l'eau de rose, des serments d'amitié et des poèmes de Rimbaud, une jeune fille fume une cigarette à la fenêtre de sa chambre. Cette transgression déclenche la violente fureur de sa mère - puis, comme un envol effaré, la fugue de la narratrice.
Un ultimatum lui est alors posé : elle devra produire un certificat de virginité. L'examen gynécologique forcé sera sa « première fois ».
Comment sortir de l'enfance quand tous les adultes nous trahissent ? Comment aimer quand ceux qui nous aiment nous détruisent ?
Porté par une écriture puissante qui n'oublie ni l'ardeur ni la drôlerie, le récit de Rim Battal dit les premières fois, le désir, la générosité et la force qui président à la naissance d'une femme et d'une écrivaine.