Un regard unique sur le processus créatif de Jane Campion, à travers une série d'entretiens réalisés depuis ses débuts à ses projets les plus récents par Michel Ciment, auteur de nombreux livres de référence dans le domaine du cinéma.
Chaque chapitre contient l'analyse d'un film, des courts métrages réalisés pendant ses études de cinéma à l'Australian Film Television and Radio School à son dernier film The Power of the Dog (2021). Une étude biographique et un essai général mettent son oeuvre en contexte.
Puisant dans des films célèbres et très divers, sélectionnés dans toute l'histoire du cinéma, classique ou récent, ce livre rend compte d'une histoire du scénario au cinéma et décèle les tendances actuelles des cinémas américain, français et asiatique. Ces scénarios sont des modèles actuels et vivants, réservoirs d'exemples dans leurs irrégularités et par les aléas de leur écriture.
Le parti pris de cet ouvrage est qu'au fond, les histoires sont toujours les mêmes, ce dont se réjouit son auteur qui y voit le signe d'une solidarité de l'expérience humaine à travers l'espace et le temps. Ce qui est en revanche indéfiniment neuf, c'est l'art de la narration, l'art du conte, dont le scénario est une application particulière au cinéma.
Cette narration repose sur des techniques utilisées dans tout scénario, des « trucs », des procédés très pratiques.
Loin de les ériger en normes, l'auteur s'attache aussi à montrer comment il est possible de les retourner, les dévier ou les renouveler.
Michel Chion inventorie les éléments constitutifs d'un scénario, les ressorts dramatiques, les procédés de construction et de narration, les fautes possibles. qu'il est toujours permis de commettre.
Les quatorze films de référence sont Le Testament du Docteur Mabuse, Le Port de l'angoisse, L'Intendant Sansho, L'Invasion des profanateurs de sépulture, À travers le miroir, Taxi Driver, Pauline à la plage, Thelma et Louise, Chute libre, Pulp Fiction, Un jour sans fin, In the Mood for Love, L'Emploi du temps et Uzak.
Carl Dreyer est reconnu comme l'un des maîtres du cinéma à travers cinq oeuvres majeures qui traversent le siècle des années 20 aux années 60, du muet au parlant : La Passion de Jeanne d'Arc (1928), Vampyr (1932), Dies Irae (1943), Ordet (1955), Gertrud (1964).
Cinéaste danois né à Copenhague en1889, et mort dans la même ville en 1968, il n'en a pas moins réalisé une grande partie de ses films dans d'autres pays d'Europe. Grand styliste, reconnaissable entre tous, il est influencé dans sa jeunesse par les films de Griffith, et ses sources d'inspiration puisent largement dans la culture scandinave, littérature, théâtre. Enfant abandonné, il est élevé par des parents adoptifs d'un milieu protestant très rigoriste, deux autres éléments qui marqueront tout autant son oeuvre.
Très jeune Dreyer affiche sa volonté d'indépendance et de nouveauté, il pratique l'aéronautique, est journaliste et fait son premier film à 29 ans en 1918 : Le Président.
Ses débuts l'amènent à voyager du Danemark en Suède, en Allemagne, en Norvège où il réalise successivement ses films jusqu'en 1926. Puis c'est en France, après le succès du Maître du logis qu'il réalise La Passion de Jeanne d'Arc et Vampyr. Après l'échec de ce dernier film, il réalise sa grande trilogie danoise, adaptation de trois pièces de théâtre scandinaves. : Dies Irae, Ordet, Gertrud. L'influence de Dreyer sur les générations successives de cinéastes est manifeste et ne se dément pas.
Jean Sémolué, fréquente l'oeuvre de Dreyer depuis de nombreuses années. Il l'a connu et interviewé à plusieurs reprises. Il a approché nombre de ses collaborateurs et acteurs pour mieux pénétrer la méthode du cinéaste.
Son ouvrage passe de l'analyse des films à la biographie de l'auteur, du récit de ses rencontres avec le cinéaste, aux témoignages de ses proches. Il est illustré de magnifiques photogrammes très précisément sélectionnés en noir et blanc qui restituent la puissance et la singularité de la mise en scène de Dreyer.
Ce volume regroupe de nombreux textes publiés par les Cahiers du cinéma de 1967 à nos jours, des témoignages et documents dus aux collaborateurs et amis du cinéaste ainsi que des articles d'autres grands noms du cinéma.
Dans une première partie, Hans Helmut Prinzler livre une biographie détaillée de Lubitsch qui s'organise en deux temps : sa vie en Allemagne et sa vie en Amérique. Cette première partie se termine sur un texte du cinéaste, qui explique sa vision de la mise en scène.
Les deuxième et troisième parties sont constituées d'un ensemble de textes qui permettent de comprendre et d'appréhender le travail de Lubitsch - François Truffaut, Lotte Eisner, Jean Narboni, Charles Tesson, Bernard Eisenchitz - au delà de ses films les plus connus comme Shop around the corner ou To be or not to be.
Enfin, Wolfgand Jacobsen clôt cet ouvrage par une filmographie complète et commentée.
Tim Burton, jeune dessinateur introverti chez Walt Disney, est devenu l'un des cinéastes majeurs des années 2000. Inventeur d'Edward aux mains d'argent, de Beetlejuice, de Mister Jack, créateur de la série des Batman, réalisateur d'Ed Wood, Mars Attacks !, Sleepy Hollow, Big Fish, ou encore Charlie et la chocolaterie, Les Noces funèbres et Sweeney Todd, Tim Burton a su faire coïncider son univers personnel avec quelques-unes des figures les plus populaires du cinéma américain. L'excentricité de son talent n'est pas incompatible avec les responsabilités quasi industrielles des budgets hollywoodiens d'aujourd'hui. Même un projet comme Alice au pays des merveilles, réalisé sous les fourches caudines de Disney, ne rencontre son intérêt que parce qu'il offre des liens émotionnels forts avec son univers intime. Il demeure l'un des rares cinéastes hollywoodiens à pouvoir réunir tous les publics, des adolescents à la critique, des movie fans aux artistes les plus conceptuels.
Aux photos de film et de tournage, s'ajoutent des dessins de Tim Burton qui donnent au lecteur les clés de son univers féerique et coloré.
Pour les dictionnaires, Kenneth Anger se situe quelque part dans la rubrique " cinéma expérimental ", figure de l'underground américain, avec à ses côtés Andy Warhol, et il reste davantage connu pour son récit scandaleux, Hollywood Babylone, paru en 1959 chez Pauvert.
Dans sa filmographie pourtant, plusieurs titres sont devenus des films-cultes : Inauguration of the pleasure Dome (1956), rituel érotico-mythologique à la manière de ceux qu'organisait au début du siècle le Mage Aleister Crowley dans son abbaye sicilienne ; Scorpio Rising (1963), mi-document mi-fiction sur les milieux des motards new-yorkais, sur fond de pop music ; Invocation of my Demon Brother (1969), tourné à San Francisco et monté à Londres sur une musique de Mick Jagger.
Kenneth Anger est le premier cinéaste à avoir transcrit frontalement à l'écran les fantasmes homosexuels. Remarqué lors d'un voyage à Paris par Cocteau, il a travaillé quelque temps en France, toujours en butte à al censure américaine. En 1996, une rétrospective de ses films à Paris, a permis à toute une partie de la critique de prendre la mesure de son oeuvre. Pour Olivier Assayas, nul doute que Kenneth Anger est un maillon indispensable pour comprendre le cinéma contemporain.
Tout son cinéma est traversé par la question de la magie du cinéma et des rituels par lesquels elle advient ou au contraire disparaît des images.
Cet Eloge de Kenneth Anger trouve sa place dans l'itinéraire d'Olivier Assayas, qui fut critique aux Cahiers du cinéma avant de devenir réalisateur, ente autre, de Fin août, début septembre, de L'eau froide. Il s'en explique ainsi dans la préface de cet ouvrage : " Il y a une sorte de triptyque, Irma Vep (le film), Eloge de Kenneth Anger (le livre) et enfin HHH.
Le documentaire que j'ai consacré à Hou Hsiao-Hsien, qui sont trois moments d'une réflexion sur le cinéma ; pas le cinéma avec une majuscule, mais le cinéma avec une minuscule, celui plus modeste d'une pratique individuelle, et les questions très singulières qu'il pose à l'existence consciente et inconsciente de chacun ".
Gus van sant a profondément transformé notre regard sur la jeunesse américaine.
En 2003, le jury du festival de cannes, bouleversé par la transposition de la fusillade du lycée de columbine qu'il livre avec elephant, lui décerne la palme d'or. son parcours est fait de métamorphoses successives, des quartiers populaires de portland, " sa " ville, filmée d'abord en noir et blanc dans mala noche jusqu'au san francisco des années 70, reconstitué pour faire revivre la lutte de harvey milk pour les droits des homosexuels.
A la fin des années 80, il représente le jeune auteur indépendant par excellence avec drugstore cowboy, my own private idaho, even cowgirls get the blues. son univers peuplé d'une nouvelle génération d'acteurs ( matt dillon, river phoenix, keanu reeves. ) affirme son identité homosexuelle et mêle les influences du western classique, de la culture " beat ", de la peinture hyperréaliste et des écoles contemporaines de la photographie américaine.
Au milieu des années 90, l'auteur se mue en artisan des studios avec will hunting et a la recherche de forrester. psycho marque le tournant qui le conduit vers gerry, elephant, last days et paranoid park et le statut d'un artiste protéiforme au moment oú l'on découvre qu'il peint, photographie, compose et interprète. l'oeuvre de gus van sant est à la fois neuve et prise dans le mouvement d'une génération.
Chacune de ses périodes place le cinéaste au meilleur poste d'observation, dans l'oeil du cyclone, à partir duquel il ressent et donne à voir les contours du temps présent.
Ce portrait du cinéaste au travail est celui d'un Welles imprévisible, qui change de méthodes d'un film à l'autre ou au cours d'un même film, pour arriver toujours à un résultat qui frappe par sa rigueur et sa nécessité. Volonté de contrôler le moindre détail ou de déléguer à ses collaborateurs, préméditation méticuleuse ou improvisation dans l'urgence, confiance aveugle en un chef opérateur ou dispersion du travail entre cinq techniciens successifs, Welles est à l'aise dans les extrêmes.
C'est aussi un réalisateur d'une exceptionnelle faculté d'adaptation, qui modifie de fond en comble les choix stylistiques d'un film en fonction des conditions de production qui lui sont proposées. De Citizen Kane (1941) à Vérités et mensonges (1973) et Filming Othello (1977), ses méthodes de travail sont exposées ici grâce à des archives européennes et américaines consultées par les auteurs au cours de quinze années de recherches : contrats, moutures provisoires des scénarios, storyboards, maquettes en volume, croquis de décor, plans de travail, rapports quotidie ns de production, mémos, partitions, correspondances... L'ouvrage comporte une abondante iconographie, dont de nombreux documents de travail inédits.
Cet ouvrage propose un recueil de textes de ses amis, collaborateurs et cinéastes qui dressent un portrait collectif, hommage au grand critique qui vient de disparaître.
Ces textes sont parus pour la première fois pendant l'été 1991 dans un numéro spécial des Cahiers du cinéma. L'ensemble des témoignages qui composent ce numéro dessine la figure d'un penseur du cinéma, généreux de ses idées et de sa personne, doué d'un rayonnement exceptionnel qui déborde le cadre de la cinéphilie. Journaliste, homme de marche et de parole, éclaireur, guetteur,
passeur, Serge tenait ensemble, sans faillir, les fils d'un monde éclaté, celui des corps et des mots.
Demeurent les traces d'une pensée en forme de boussole. Ce numéro est le signe de notre amitié fidèle, de notre admiration.
Le cinéma et la Shoah. Collectif sous la direction de Jean-Michel Frodon. Du Dictateur de Chaplin à la polémique entre Claude Lanzmann et Jean-Luc Godard, l'extermination es juifs d'Europe a forcé le cinéma, plus que tout autre art et moyen d'expression, à interroger ses propres procédures, à mettre en question ses codes et ses techniques. C'est en référence à la Shoah qu'a été construite une part décisive de la pensée du cinéma moderne. Ce livre propose à la fois de rendre compte de ce phénomène, et d'essayer, en en formulant les enjeux, de prendre la mesure des questions contemporaines de toutes natures (pas seulement cinématographiques) construites à partir de la confrontation entre le cinéma et la Shoah. Une filmographie inédite, réalisée grâce à l'Institut Fritz Bauer, rassemble à la fin de l'ouvrage plus de 300 longs métrages, courts métrages et documentaires ayant trait à la Shoah, de 1945 à nos jours. Ouvrage réalisé en partenariat avec la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
La carrière de ce réalisateur italien (Rome 1906 - id 1977) débute sous le signe du fascisme avec une trilogie de 1941 à 1943 : La nave bianca, Un pilota rit orna et L'uomo della croce. Une deuxième période commence en 1945 avec Rome ville ouverte que suivent : Païsa (1946), Allemagne année zéro (1948), Onze Fioretti de François d'Assise (1949), Europe 51 (1952). Avec Ingrid Bergman s'ouvre la période des chefs d'oeuvre : Voyage en Italie (1953), India (1958), Le Général Della Rovere (1959), Viva l'Italia (1961). Vient enfin la période tournée vers la télévision : L'Âge de fer (1964), La Prise du pouvoir par Louis XIV (1966).
Découvrez David Lynch, le livre de Thierry Jousse. David Lynch (États-Unis, 1946) est le réalisateur culte par excellence, dont le mythique Mulholland Drive (2001) a contribué à faire entrer le cinéma dans le vingt et unième siècle. Trois décennies plus tôt, sa carrière débutait avec l'inclassable Eraserhead (1977), bientôt suivi de Blue Velvet (1986), Sailor et Lula (1990), puis Lost Highway (1997). Le cinéma de Lynch invite le public à de nouvelles expériences sensorielles, où la logique narrative se désagrège pour mieux mystifier le spectateur. S'il appartient bel et bien au système des studios hollywoodiens, Lynch n'a jamais cessé d'en explorer les marges, inventant par exemple au début des années 1990 un nouveau genre de série télévisée avec Twin Peaks. Son talent aux multiples facettes s'exprime dans des médias aussi divers que la photographie, la peinture, la musique, et ses oeuvres s'exposent désormais dans les musées et les galeries d'art.
L'étude inédite de l'oeuvre de l'un des plus grands cinéastes français. Chaque chapitre est consacré à un film, mettant en valeur différents aspects de la méthode de travail de Truffaut.
Lars von trier, cinéaste venu du danemark, doit sa reconnaissance internationale au prix décerné par le festival de cannes en 1996 à " breaking the waves " et à l'immense succès public qui s'ensuivit.
Depuis, il a pris le temps de se forger la réputation d'une personnalité compliquée et inaccessible. les entretiens qu'il a donnés à stig björkman témoignent du contraire. il s'y montre particulièrement franc et direct, généreux de sa personne et peu avare de ses opinions au risque d'exposer ses contradictions en pleine lumière. un goût jamais démenti pour l'introspection teintée d'autocritique, une curiosité perpétuellement en éveil, le tout accompagné d'une bonne dose de provocation.
Les entretiens ont eu lieu de l'été 1995, alors que lars von trier préparait le tournage de " breaking the waves " jusqu'au printemps 2000, après qu'il eut terminé le montage de " dancer in the dark ". au cours de cette période, stig björkman a pu avoir accès aux scénarios des films en projet. il a également pu suivre lars von trier sur les tournages de " breaking the waves ", " les idiots " et " dancer in the dark ".
L'évolution du cinéaste, depuis son film de fin d'études à l'école de cinéma de copenhague, " images d'une libération ", jusqu'à " dancer in the dark " est loin de suivre un parcours attendu. chacun de ses films porte une vision nouvelle ; à chaque fois, il remet en cause la cohérence de sa démarche, cherchant sans cesse à repousser ses propres limites, engageant le spectateur à faire de même. a travers ses films, lars von trier démontre qu'il a une confiance inébranlable en l'avenir du cinéma et la capacité de cet art de se ressourcer ; la lecture de ces entretiens permet de mieux comprendre la place qu'il occupe dans cette histoire en train de s'écrire.
Howard Hawks sut séduire de nombreuses générations avec des films aussi différents que Scarface, Seuls les anges ont des ailes, Les hommes préfèrent les blondes, Rio Bravo, Rio Lobo. Méprisé pendant de longues années, considéré comme un simple raconteur d'histoires, ce metteur en scène a réussi les meilleurs modèles de tous les genres, de la comédie au western, du polar au film de guerre. Classique, tout autant que moderne, son oeuvre est devenue un exemple nécessaire pour les cinéastes du monde entier. Hors de son efficacité et de la perfection de son style, Hawks surprend par un univers riche de monstres, d'infirmes, de femmes libres et de personnages intelligents. Abstrait par volonté de rigueur, cet homme de spectacle a régné sur Hollywood pendant plus de cinquante ans. Ce qui n'alla pas sans problèmes. Cet ouvrage trace un portrait du réalisateur, tout en tenant compte des réalités politiques et sociales des USA. L'auteur y tente aussi une analyse de l'oeuvre, se fondant sur les seules images et leurs articulations de film en film. Hawks reste un des rares cinéastes qui puissent contenter tous les publics, et - comme on dit - à tous les degrés. Noël Simsolo
Né en 1944, réalisateur de films, historien de cinéma, scénariste et producteur de radio. Il a tourné quatorze courts métrages et un long métrage : Cauchemar. Il a travaillé comme scénariste pour Paul Vecchiali, Marco Ferreri, etc. Il est l'auteur, aux Cahiers du cinéma, d'ouvrages sur Sergio Leone (Petite Bibliothèque) ou encore Clint Eastwood (collection Auteurs).
Jean-Luc Godard. Jacques Mandelbaum. Cinéaste français (Paris 1930), collaborateur de la revue Les Cahiers du cinéma, il fut l'un des principaux représentants de la Nouvelle Vague. Avec : À Bout de souffle (1960), Les Carabiniers (1963), Pierrot le fou (1965), Made in USA (1966), La Chinoise (1967), Week-End (1968), Sauve qui peut (la vie) (1980), Prénom Carmen (1983), Nouvelle Vague (1990).
Jacques Mandelbaum est né le 01/05/58, il est critique de cinéma au Monde depuis 1995.
Fritz Lang. Aurélien Ferenczi. Cinéaste américain d'origine autrichienne (Vienne 1890 - Los Angeles 1976), scénariste et metteur en scène, il quitta l'Allemagne en 1933 (après Les Trois Lumières, 1921), Le Docteur Mabuse (1922), Metropolis (1927), M le Maudit (1931), Le Testament du Docteur Mabuse (1933), fit un bref séjour en France et se fixa aux Etats-Unis (Furie 1933, J'ai le droit de vivre 1937, La Femme au portrait 1944, Le Secret derrière la porte 1948, l'Ange des maudits 1952, Les contrebandiers de Moonfleet 1954, L'Invraisemblable vérité 1956), pour être enfin de retour en Allemagne en 1959 (Le Tigre du Bengale / Le Tombeau hindou et Le Diabolique Docteur Mabuse 1960).
L'oeuvre de Jean Eustache, en dépit de La Maman et la putain, film mythique, exceptionnel, demeure méconnue. Il est rare qu'on puisse revoir d'autres films de lui, comme Le Père Noël a les yeux bleus, Mes petites amoureuses, Une sale histoire, qui couvrent, de 1963 à 1981, une assez large période.
Jean Eustache est pourtant l'un des cinéastes importants apparus juste après l'éclosion de la Nouvelle Vague. Ce moraliste d'une exigence farouche sut se donner les moyens de réaliser les films qu'il avait envie de faire, même si ceux-ci n'entraient pas toujours dans les standards de la production.
Reconnaissant sa dette à l'égard de ceux qu'ils appelaient ses « cinéastes de chevet » Dreyer, Mizoguchi, Guitry, Lang, Renoir, Bresson, il trouva vite sa voie vers une esthétique éminemment personnelle. Son exigence, sa lucidité, son amour absolu du cinéma le confinèrent dans une forme de solitude qui contribua sans doute à faire de lui un cinéaste « maudit ». Cette image trop vite et trop facilement forgée escamota plus qu'elle ne mit en lumière une oeuvre dont l'auteur de cet essai tente de mettre en valeur la richesse, l'importance et l'unicité : celle d'un cinéaste qui ne cessa d'être hanté par le va-et-vient entre document et fiction, entre la vie et le cinéma, le réel et
sa représentation.
Alain Philippon a été rédacteur aux Cahiers du cinéma pendant de nombreuses années, a collaboré la cinémathèque française. Il a également écrit un ouvrage sur André Techiné publié aux Cahiers du cinéma, un livre sur Doillon et est l'auteur de courts métrages de fiction.
George Clooney sera à l'affiche de Tomorrowland de Brad Bird en mai 2015 et participe actuellement au tournage de Hail, Caesar !, le nouveau film des frères Coen.
Les ouvrages de la collection ANATOMIE D'UN ACTEUR étudient de manière exhaustive le parcours des plus grands acteurs mondiaux, à travers une analyse de dix rôles emblématiques. Les auteurs de la collection s'attachent à comprendre pourquoi et comment ces stars du cinéma sont devenues quelques-unes des figures les plus respectées et influentes dans le monde du cinéma. Chaque titre est divisé en 10 chapitres, chacun d'entre eux étant consacré à un rôle spécifique, et illustré de photographies de plateau et de tournage.
Tim Burton (Etats-Unis, 1958) est l'un des plus jeunes réalisateurs à succès d'Hollywood.
S'adressant à l'enfant qui sommeille en lui et en chaque spectateur, il réussit le tour de force de séduire un large public sans jamais avoir recours à des représentations bêtifiantes de l'univers de l'enfance. Après avoir fait ses classes chez Disney, Burton se fait peu à peu connaître comme cinéaste et raconteur d'histoires. Sa rencontre décisive avec Johnny Depp lui permet de donner forme aux héros peuplant ses mondes imaginaires - des mondes où la peur se mêle au rire, où l'étrangeté est la norme et où ceux qui ne sont pas normaux, tel le héros d'Edward aux mains d'argent (1990), doivent être protégés.
Après Charlie et la Chocolaterie (2005), cet éternel enfant désormais quinquagénaire livre sa propre version d'Alice au pays des merveilles (2010) avant de s'attaquer en 2012 à l'adaptation de Dark Shadows, série télévisée mythique des années 1960 dont le héros, Barnabas Collins, est un vampire.