Woody Allen a accepté de se confier au cinéaste et critique Stig Björkman, de parler de son cinéma, de lui et de ses films, lors d'entretiens réalisés chez lui, à New York.
Stanley Kubrick. Bill Krohn (trad. Émilie Saada). Cinéaste américain (New York 1928 - Londres 1999), il fut d'abord journaliste à Look et il tourna des films d'amateurs en 16 mm. C'est avec Les Sentiers de la gloire (1957) qu'il se fit connaître. Il réalisa ensuite Spartacus (1960), Lolita (1962), Le Docteur Folamour (1964), Barry Lyndon (1974), 2001 : l'Odyssée de l'espace (1968), Orange mécanique (1971), Shining (1980), Full Metal Jacket (1987), Eyes Wide Shut (1999, film à titre posthume). Critique et historien du cinéma, Bill Krohn est correspondant des Cahiers du cinéma à Los Angeles. Co-auteur et co-producteur de It's All True, : Based on an Unfinished Film by Orson Welles. Il a aussi dirigé l'ouvrage collectif Joe Dante et les Gremlins d'Hollywood coédité par Les Cahiers du cinéma et le Festival international du Film de Locarno, et écrit un ouvrage Alfred Hitchcock au travail (Cahiers du cinéma).
Le présent recueil regroupe des histoires écrites pour être filmées mais qui sont restées à l'état de nouvelles et procurent telles quelles un véritable bonheur littéraire.
Qu'il s'agisse de No man's land, fausse nouvelle d'espionnage qui décline les thèmes de l'amour, de la trahison et de la foi, de La Main de l'étranger, bouleversante errance d'un enfant livré au monde des adultes dans une Venise opaque et froide (bien qu'inachevé, le texte est une merveille), ou d'histoires plus courtes centrées sur les thèmes du mensonge et du mystère (La Faute à personne, Le Cinéma porno, Tout sauf vide), c'est tout l'univers de Greene qui court dans ces pages ardentes.
Cette sélection est complétée par deux scénarios de films documentaires et par l'esquisse d'une histoire qui devait donner naissance à un film intitulé Le dixième homme, évoquant la traque d'un honnête représentant de commerce, confondu avec son sosie, un dignitaire du régime nazi.
Ce livre d'entretiens réalisés par José de la Colina et Tomàs Pérez Turrent - qui porte, film par film, sur toute l'oeuvre de Bunuel, du Chien andalou à Cet obscur objet du désir - dément la réputation du cinéaste qui n'aimait guère être interrogé sur le pourquoi et le comment de ses films. Il est vrai qu'il ne faut pas compter sur Bunuel pour expliquer et commenter son oeuvre, l'homme ayant toujours refusé d'alimenter le discours critique en lui offrant des clés, des grilles de lecture. Ses films, comme il le dit dans cet ouvrage, sont parsemés de " bons symboles de rien ". D'où le danger à vouloir se pencher au-dedans car, à ce petit jeu, on risque de tomber de haut. Dans cet univers à clés, on oublie trop souvent de voir que les portes sont toujours ouvertes. Inutile par conséquent d'enfoncer le clou de l'interprétation, il suffit de se donner la peine d'entrer. En revanche, on découvre un Bunuel qui parle comme il n'a jamais parlé : de lui, de ses films, de ses personnages, moins pour les justifier que pour mettre à jour la relation qu'il entretient avec eux. C'est sous cet angle-là, à partir de ce fil rouge (mesurer la distance complexe entre l'auteur et ses personnages), que les propos de Bunuel se révèlent passionnants, et enrichissent la connaissance de l'oeuvre. El, est-ce bien lui (le personnage) ou un autre (l'auteur) ? C'est aussi de ce secret dont cet ouvrage, à sa manière, nous entretient.
Amazon.fr Les scénarios d'African Queen de John Huston et de La Nuit du chasseur de Charles Laughton ont rendu James Agee plus célèbre que ses nombreux romans, recueils de poésie et de journalisme.
Comme critique, l'amateur autoproclamé Agee pourrait en remontrer à bon nombre de pros. D'un trait, il cernait le style d'un cinéaste. Son observation et son examen d'un film sous toutes ses facettes pouvaient lui inspirer des réflexions ambivalentes, toutes argumentées. Un modèle : son étude du rire dans le burlesque et ses "4 puissances", du ricanement au fou rire. Après sa parution dans Life, cet article lui valut une tonne de courrier.
Agee s'est frotté à tous les genres. Entre 1941 et 1950, il s'est aussi bien préoccupé de la production américaine (et des questions qu'elle soulevait) que du cinéma européen pour lequel il s'enthousiasma (Vigo, Dreyer, Rossellini...).
Cette sélection de chroniques et de portraits (D.W.Griffith et J.Huston) montre comment la poésie et l'analyse peuvent fusionner. --Hector Fricotin
Les talents d'ingmar bergman, on le sait, sont multiples.
L'un des maîtres du cinéma, le metteur en scène de théâtre reconnu parmi les meilleurs, est également un grand écrivain du xxe siècle. c'est d'ailleurs comme scénariste qu'il commence sa carrière, et il n'a jamais cessé d'écrire, créant personnages et fictions, passant des scénarios à (exercice intime de l'introspection (" laterna magica "), ou à celle de (analyse de son oeuvre (" images "). les trois textes qu'il a réunis dans ce recueil n'ont pas franchi le cap de sa mise en scène, et ont pris d'autres chemins de traverse pour parvenir jusqu'à nous : des " nouvelles " de bergman dans toute la polysémie du terme.
En l'an 2000, bergman ne fait plus de cinéma, mais il réunit trois scénarios écrits entre 1998 et 1978, une remontée dans le temps, trois projets d'expériences-limites du cinéma. ces fictions sont pour le lecteur comme des plongées dans ses représentations mentales, les états de sa pensée, les projections de son imaginaire. ils ont pour motif commun la question même de l'élaboration d'une fiction.
Quand Andrei Tarkovski commence, en avril 1970, à tenir son journal qui accompagnera les 17 dernières années de sa vie, il a tout juste 38 ans, sa femme attend un enfant. Le cinéaste vient d'acheter une maison à la campagne et son film autobiographique, Le Miroir, est en germe dans son esprit. Il ne cessera dès lors d'y consigner ses lectures et ses réflexions, les aléas de ses productions, les espoirs et les difficultés de son travail (sur Stalker en particulier), l'instant à la fois intense et angoissant de la sortie de ses films dans ce qui s'appelait alors l'Union Soviétique. Au cours des années 80, ce journal deviendra un journal d'exil. Tarkovski tourne en Italie (Nostalghia), en Suède (Le Sacrifice), et c'est à Paris qu'il meurt en 1986.
Revivre cette vie au jour le jour est une expérience dont on ne sort pas indemne, mais on y retrouve dans toute leur concision et leur naturel, les intuitions qui allaient être développées dans Le Temps scellé, et qui font de ce cinéaste l'un des très rares artistes-philosophes de notre époque.
Par la somme des projets qui y figurent, la publication de ce livre-boussole montre à quel point l'oeuvre d'Andrei Tarkovski reste inachevée et ouverte.
Depuis la première parution de ce Journal en langue française en 1993, Andrei Tarkovski Jr, le fils que le cinéaste attendait au moment où il a commencé son journal, a pu réunir et classer les archives de son père. Plusieurs carnets ont alors été mis au jour, et permettent de publier aujourd'hui cette nouvelle édition augmentée.