Gérard Depardieu est un acteur de génie, au talent reconnu dans le monde entier et qui a tourné avec les plus grands cinéastes de son temps (Pialat, Truffaut, Godard). Des Valseuses à Cyrano, nombre de ses films et de ses rôles sont devenus cultes. L'enjeu de cet ouvrage, tiré d'un numéro hors-série du magazine Sofilm, est d'explorer les multiples facettes de cet homme hors du commun. L'enfance à Châteauroux, les années théâtre, les femmes, le vin, le cinéma, la bouffe, la moto... Tout y est. Outre un grand entretien avec Depardieu et un portefolio inédit, on y trouve de nombreux reportages, et des interviews de Bertrand Blier, Catherine Deneuve, Abel Ferrara, Benoit Delepine, Pierre Richard, Isabelle Adjani, mais aussi d'amis et de proches moins connus.
Amérique avec ou sans ? Amerigo Vespucci n'a jamais débarqué en d'autres terres que celles d'Amérique du Sud. Mais l'Amérique, depuis quatre siècles, a su créer le mythe d'un nouveau territoire. Le Nord a emprunté son nom au Sud, et l'Amérique se dessine comme un lieu imprécis vu du Vieux Continent. Entre Los Angeles et New York, et du Nunavut au Texas, hommes et femmes ont fait de l'Amérique une terre propice à l'errance, au mixage des flux, au cri, au silence, à « tout ce par quoi se manifeste une pensée ou un désir surhumains », comme le dirait Jean-Jacques Lebel. Mais ce dernier a aussi raison de s'opposer à la réduction des artistes à un drapeau, à une identité fixe. Certains des plus grands artistes venus d'Amérique depuis cinquante ans sont peut-être ceux qui ont su le mieux résister à l'emprise d'une appartenance nationale.
Quelle Amérique accoste-t-on, par exemple, avec Burroughs et Giorno ? On lira qu'ils sont l'anti-Amérique, et que celle-ci a une voix, des accents beat, une génération dont Polyphonix est un écho libre d'invention et de mouvement. Mouvement est un mot qui reviendra souvent au fil de ces pages - mouvement des danseurs, des acteurs, des voyageurs, des trains, des images, des fleuves, des nuages... Il faut donc entendre ici Amérique comme un mot mobile - comme ce territoire incertain, à la fois utopique et catastrophique, qu'interrogèrent en leur temps Kafka et Varèse.
Jouant des distances avec les oeuvres, comme pour célébrer les grands espaces, le Festival d'Automne, en partenariat avec le Jeu de Paume, invite Vertigo à honorer le cinéma méconnu de James Benning et celui du Canadien Guy Maddin, que tout semble opposer sauf le désir de ne pas en finir avec leurs origines et celles de leur art. Ce nouveau partenariat avec le Festival est encore l'occasion pour nous de sortir des frontières du cinéma : d'écouter avec une curiosité renouvelée (« new music : new listening » !) Frederic Rzewski et Morton Feldman, de suivre les pas de Merce Cunningham, ou de partager les visions de Bob Wilson et de Gary Hill.
Une nouvelle fois, le Festival et Vertigo ne pouvaient que mieux s'accorder autour de ces figures qui font l'histoire de l'Amérique, pile et face, l'histoire du Festival, et la nôtre, éperdument en zone libre.
Depuis 2012, SOFILM, c'est la revue qui raconte le cinéma, les séries et le monde autrement, c'est-à-dire avec de grandes histoires, un peu d'humour et beaucoup d'humain.
Pour la troisième année, Capricci recueille dans le numéro de bilan de sa revue des textes et des documents, tous inédits, autour de ses projets. C'est le laboratoire d'un producteur, distributeur et éditeur de cinéma. Idées de films, extraits de livres, entretiens au long cours, notes et fragments en tous genres : Abel Ferrara filme la dernière journée de Pier Paolo Pasolini ; Enrique Vila-Matas évoque ses années de critique de cinéma ;
Bertrand Bonello livre ses films-fantômes ; Albert Serra, Peter Handke et Jean-Pierre Léaud investissent Beaubourg. Mais aussi : une conférence de Caroline Champetier sur son travail avec Godard et Carax ; un ensemble sur Thomas Harlan, fils du réalisateur du Juif Süss ;
Des notes sur les prochains films de Wang Bing, Benoît Forgeard ou HPG.
La spécificité de Capricci est d'être à la fois producteur / distributeur de films et éditeur de livres et de livres-DVD. Nous travaillons aussi bien avec des cinéastes « traditionnels » qu'issus d'autres disciplines, des critiques, des philosophes, français mais aussi de divers pays. Capricci traverse tout un ensemble d'objets et de projets : films, livres, expositions, DVDs. L'ouvrage se construit en effet comme le recueil de l'ensemble des projets arrivés à maturité, mais aussi en cours, à la date du mois d'octobre 2010. Citons la sortie du film consacré à Second Life d'Alain Della et Kaori Kinoshita, The Cat, the Reverend and the Slave (septembre 2010) ; celle de l'avantdernier film, inédit, d'Ingmar Bergman, En présence d'un clown (octobre 2010) ; l'édition du scénario écrit par Jean Gruault pour François Truffaut, Histoire de Julien et Marguerite (début 2011) ; les nouveaux films, actuellement en préparation ou en tournage, de Marie Voignier, Erik Bullot, HPG...
Personnages contemporains La plupart des films marquants de ces derniers mois ont en commun de mettre en scène des personnages singuliers - pas tant par leur attitude ou caractère que par leur nature, leur consistance, leur manière de conduire ou non un récit. Le personnage apparaît comme un des enjeux majeurs du cinéma contemporain, un centre privilégié d'invention et de renouvellement des récits et des figures. Les textes qui composent cet ensemble tentent de cerner ce nouvel état du personnage : fuyant, hanté par les figures du passé, ou encore tenté par un devenir icône ou image.
Pas de question a priori plus parcourue que celle du personnage. Il suffit pourtant de porter attention à la singularité des êtres et créatures qui peuplent un certain nombre de films récents, aux fictions, crises et mutations dont ils sont le théâtre, pour mesurer combien le cinéma contemporain ne cesse de redonner à cette question une actualité inédite. Notre ambition est de penser le personnage hors des limites d'une vision naturaliste, comme conducteur de récit, surface d'inscription ou profondeur traversée par des histoires et des mouvements du monde. Cet ensemble est essentiellement constitué d'une galerie de portraits, d'études de cas, où se croisent des personnages aussi divers que ceux des derniers films de David Cronenberg, Todd Haynes, Eric Rohmer, Tim Burton ou Albert Serra.
Une vaste partie du numéro est également consacrée au cinéaste Pierre Zucca, auteur d'une oeuvre aussi belle que méconnue, peuplée de personnages ambigus et de grands mystificateurs.
« Les hommes couchent avec Gilda et se réveillent avec moi. » Nulle phrase ne résume mieux le terrible malentendu qui pesa autour de Rita Hayworth.
Propulsée au rang de star, de sex symbol et de femme fatale avec Gilda puis La Dame de Shanghai, la jeune femme n'aspirait qu'à une existence paisible. Sa vie fut pourtant une longue suite d'épreuves : un père incestueux et violeur et une mère alcoolique, un premier mari maquereau et escroc, un producteur sadique qui la harcèle, cinq divorces, une carrière en dents de scie, la maladie d'Alzheimer... « Peut-être que tout simplement ma vie a été une longue erreur dont je suis la principale victime », dira-t-elle un jour. Ce livre dresse le portrait d'une actrice mythique au destin tragique.
Autres : elle produit et distribue des films ; édite des livres et des DVD. Les films peuvent ainsi appeler des textes, ou les textes donner lieu à des films : ces activités ont chacune leur orientation mais ne cessent de se croiser et de se prolonger.
Cette revue, bien qu'elle porte le nom de Capricci, est tout l'inverse d'une autocélébration. Elle vise des directions inexplorées, des croisements inédits entre la critique et la création, la littérature et le cinéma, la réflexion et l'économie. La revue est un atelier, mais aussi un laboratoire. On trouvera donc aussi bien un chapitre inédit de l'autobiographie de Luc Moullet, à ne paraître intégralement qu'après sa mort ; un journal de tournage du nouveau film d'Albert Serra, tenu par l'écrivain catalan Jaume C.
Pons Alorda ; le récit d'une rencontre haute en couleurs avec Vincent Gallo ; un extrait du nouveau scénario de Matt Reeves, le réalisateur de Cloverfield, et de nombreux autres projets.
Vertigo accompagne le Festival d'Automne pour son édition 2008 consacrée au Japon. Des artistes hybrident les disciplines et révèlent un pays hanté par son passé et tendu vers l'avenir.
Le Japon et son double De la danse (Hiroaki Umeda) au théâtre (Toshiki Okada) en passant par la musique (Toshio Hosokawa), certaines correspondances tracent un chemin dans la programmation pointue et exigeante du festival. Ce sont les signes d'un Japon contemporain. De jeunes artistes, insoumis mais soucieux d'héritages, regardent ce Japon en face, empoignent son présent, remuent son passé et tentent de lui inventer un futur. Ils ont pour point commun une grande liberté à l'égard des disciplines et des étiquettes, un goût pour l'hybridation des arts et le cinéma comme horizon.
Conçu en partenariat avec la Cité de l'architecture et du patrimoine, ce numéro de Vertigo accompagne une programmation de films elle-même intitulée « états de siège ». Du siège comme situation de guerre à l' « état d'exception » comme catégorie politique déterminante de la vie et du monde d'aujourd'hui, le cinéma, « art du XXe siècle », n'a cessé d'incarner et de problématiser la question de l'état de siège. Oscillant entre analyse du contemporain et traversée de l'histoire du cinéma, les vingt-deux textes qui composent ce numéro de Vertigo déclinent les enjeux suivants.
1) Hautement cinégénique, associant le spectaculaire de l'action et celui de l'organisation architecturale de l'espace, le siège militaire apparaît comme un objet de récit et de représentation privilégié au cinéma : innombrables films de guerre, d'aventure, péplums racontant les fameux sièges de l'Histoire, de Troie à Sarajevo en passant par Orléans et Stalingrad, films de science-fiction imaginant la planète assiégée par des envahisseurs extra-terrestres, etc.
2) Davantage que les autres arts, le cinéma a rendu visible et pensé l'état de siège comme catégorie politique et subjective centrale du XXe siècle. Western, film noir, drame psychologique, ville, pays ou maison, collectif ou individu, corps et âme, les films ont décliné l'imaginaire politique du siège dans tous ses états.
3) Qu'en est-il du cinéma lui-même, de son dispositif technique, de ses pratiques, de son expérience ? Peut-on opposer un cinéma qui assiège - le monde, les acteurs, les spectateurs -, et un autre qui s'abstiendrait de le faire, travaillerait au contraire à libérer les corps et l'esprit, à combattre ou lever le siège ?
Il n'est pas indifférent qu'un certain nombre de films récents mettent en scène des personnages dont le devenir est étroitement lié à un processus de désertion. A travers les ruptures, les défections, les soustractions de leurs trajectoires, comment ne pas reconnaître la ligne de force d'un désir commun ? Ce numéro s'attache à cerner ce qui constitue l'actualité et la singularité de ces figures de désertions, tout autant que leurs enjeux esthétiques, existentiels ou politiques.
Un homme qui dort, de Georges Perec et Bernard Queysanne Ce numéro est aussi l'occasion de revenir sur ce film de 1974, que l'on peut considérer comme l'un des plus beaux films de l'époque sur la question de la désertion.