Avec Corpsexe, deuxième volet de notre thématique autour du corps, nous cherchons à ouvrir les cases enfermantes des normes assignées à chaque sexualités. Nous nous posons la question de leurs représentations et de ses conséquences sur la société. Dans ce numéro, nous avons fait le choix de publier des seÌries repreÌsentant des sexualités partageÌes, consenties et assumeÌes, et nous y tentons d'y partager l'espoir d'un monde plus fluide, dans lequel la pluraliteÌ des sexualiteÌs en serait la norme.
Dans les derniers numéros de notre revue, nous avions abordé la problématique du corps collectif, des corps en résistance. Sur les deux prochains numéros nous avons choisi comme thématique "Faire corps" avec l'envie de mettre en avant le corps et ses enjeux de manière plus personnelle, individuelle. Enjeux de représentation bien sûr mais également des rapports complexes que nous entretenons avec nos propre corps face aux injonctions sociétales (corps clandestins, corps entravés, corps invisibilisés) ainsi qu'avec nous-même. Il y a nécessité à se montrer, à se reconnaitre au travers du regard des autres. Pour qu'une rencontre des corps ait lieu et que le corps ne soit plus seul à "se voir", il est indispensable de le rendre visible, pour soi et pour les autres. C'est la raison pour laquelle ce numéro 10 sera suivi d'un numéro 11 axé sur la rencontre des corps et la sexualité.
Ce nouveau numéro aborde des vu.e.s d'ensemble singulières qui témoignent des contraintes auxquelles les espaces et les corps sont confrontés collectivement. Tour à tour, nous voyons ressurgir les instincts de survie et les besoins d'appartenance ainsi que notre nécessité à découvrir de nouveaux horizons.
« Que seraient devenus Mahler, Fellini, Hitchcock, Nabokov, Picasso, Dali, Fitzgerald, Bonnard, Cézanne et bien d'autres, sans Alma, Giulietta, Gala, Vera, Olga, Dora, Zelda, Marthe, Hortense ? Inspiratrices, muses ou modèles, collaboratrices, gouvernantes, conseillères, garde du corps, créatrices se sacrifiant pour le grand homme, ou rebelles intransigeantes ne lui cédant rien, préférant la provocation stimulante. D'une manière générale, elles furent toutes de formidables complices de créateurs, formant avec eux des couples mythiques tels Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle, Frida Khalo et Diego Rivera, Dora et Picasso, Signoret et Montand, ou des duos moins connus tels Bonnard et Marthe, Cézanne et Hortense, Pollock et Lee Krachner, Nabokov et Vera qui sauva Lolita des flammes.
Femmes d'artistes et femmes artistes. Avant de nous quitter brutalement, Antoinette Fouque m'avait suggéré ce thème en me demandant cependant de bien réfléchir avant de me « jeter à l'eau », comme si j'allais m'embarquer dans une aventure périlleuse. Mais c'est exactement ce qu'il fallait me dire. Depuis mon petit rocher des certitudes, je me suis donc « jetée à l'eau » en pensant qu'elle se trouvait là à quelques mètres. Illusion. J'étais devenue Alice tombant dans un trou sans fond, plongeant dans une histoire sans fin, sautant des années 30 aux années psychédéliques, du Versailles de Vigée le Brun au Mexique de Frida, du Cinecitta de Masina à Hollywood en compagnie de Scott Fitzgerald. Je m'endormais l'hiver à New York chez Gena Rowlands, me réveillais à Meudon devant Camille Claudel, dînais à Montparnasse face à Giacometti ou Aragon je ne sais plus. Tout se mélangeait. Coupez !
Antoinette Fouque avait raison, l'affaire n'était pas un baiser d'amourette. Mais de ce voyage infernal dans le temps et dans l'espace au travers d'univers puissants de créateurs géniaux et libres, je suis revenue riche d'impressions et d'images. Je les ai ensuite répertoriées, triées, revues, piratées, remises en scène, parfois cruellement, parfois avec humour, avec pour unique volonté de mettre en lumière le rôle de ces femmes d'exception. » C.L.C.
L'auteure a finalement retenu pour ce beau livre une quarantaine de portraits « signifiants », accompagnés d'un court texte de présentation.
Questions d'art et de littérature nous montre une autre facette de George Sand : la journaliste, la chroniqueuse, la critique littéraire ou artistique et, parfois, la préfacière.
Elle écrit avec précision sur la technique de la gravure à propos de Calamatta ou sur l'art d'Ingres et de Raphaël. Elle aime la musique et le chant, elle adore le théâtre. Elle décrit la comédie italienne, Hamlet, ou vante les interprétations de Mademoiselle Mars et de Marie Dorval. Victor Hugo, Flaubert, Sainte-Beuve, Lamartine sont présents. Elle sait également parler d'histoire et faire l'apologie des poètes populaires et conteurs ouvriers. Son style alerte est empreint de cette simplicité qu'elle savait ne pouvoir atteindre que « sous le coup d'un vif sentiment, d'une conviction émue ». Chaque article est précédé d'une courte présentation, et accompagné de notes qui le resituent dans l'oeuvre de l'auteure et l'atmosphère de l'époque. Cette réédition est la première depuis la parution du recueil en 1878.
Janis M. Glasgow (1934 -2001), spécialiste reconnue de George Sand, a été professeure émérite de français de la San Diego State University. Elle a enseigné à Paris VIII, dans les universités de Nice et de Nantes, dans le cadre d'échanges. Un prix a été créé en son honneur en 2001, le Janis Glasgow Memorial pour récompenser la meilleure thèse de doctorat ayant pour sujet George Sand.
Henriette Bessis est docteure en histoire de l'art et archéologie.
Préface de Gisèle Freund « Aujourd'hui, l'histoire de la photographie ne pourra plus se passer de son nom. Son oeuvre fait partie du petit groupe des grands artistes des années trente qui ont su donner à la photographie l'aura d'une création artistique. » G. F.
« Comme les enfants sont trop souvent jugés sur le modèle des adultes, les femmes sont trop souvent évaluées sur le modèle des hommes. L'intention de mon livre est de mettre en lumière, aussi clairement que possible, dans son esprit, ses activités, ses relations avec le monde entier, l'être humain peut être représenté et symbolisé par la femme. » I. B.
La place que tient le théâtre dans l'oeuvre de George Sand (1804-1876) est considérable. La quasi totalité de sa production théâtrale se situe dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Grâce à la petite troupe de Nohant, le théâtre fait désormais partie de sa vie quotidienne. L'art dramatique devient l'art premier car, selon elle, le théâtre, « qui fut inventé pour résumer les manifestations de tous les arts sous toutes ses formes, et qui a le privilège de rassembler des masses appelées à partager les mêmes émotions, est l'expression la plus complète et la plus saisissante du rêve de la vie, si essentiel apparemment à l'équilibre de la vie réelle. »
LES DON JUAN DE VILLAGE, 1866.
« Il faut regarder pour garder, regarder plus fortement qu'on ne le fait d'habitude, au point de sortir de sa propre vie pour saisir le monde qui s'enfuit. Une infime modification dans la teinte et la consistance des choses et des événements alors se produit, que rien n'avait laissé prévoir, on commence à s'enfoncer dans l'eau rafraîchissante d'une rêverie infinie, une partie de nous-mêmes s'écoule modifiant la teinte et la consistance des choses, nous les serrons avec nos mots, leurs impressions flottent un moment, indécises, puis un éclairement très vif fixe leurs contours et leurs couleurs pour toujours. » M.R.
[...] La sidération, lorsqu'elle nous saisit, nous isole et nous empêche de penser. Elle nous jette violemment sur une rive tandis que le monde continue d'avancer devant nous. Nous sommes alors à la fois séparé.e.s du cours des choses et uni.e.s à l'objet de notre sidération, ne sachant plus ni quoi décider ni où regarder. Le Temps devient une image fixe, qui peut s'éterniser. Mais une image, fut-elle sidérante, est toujours une histoire. Plus nous retournons à elle, plus nous en discernons les détails, plus nous y découvrons une part de nous-mêmes. La Gorgone Méduse nous propose une option qui semble simple : à quel élixir désirons-nous nous abreuver ? Poison ou antidote ? Si le poison est une attaque sournoise, l'antidote est action. Il est ce qui permet de résister. Dès lors, pour répondre à l'image de la Gorgone Méduse il nous faut rappeler un petit mot devenu aujourd'hui banal et marchand alors qu'il est premier : le désir.[...]
Album de 63 photographies.
La photo a été pour Tina Modotti sa véritable pratique politique et sa seule parole subjective, sa parole écrite. De photographiée - aux USA par Weston, et amoureusement -, elle est devenue photographiante - au Mexique, de la révolution en marche. D'actrice - à Hollywood, dans d'absurdes films de l'époque -, elle est devenue actante - de la lumière mexicaine à la chambre noire de son appartement. Avec son lourd appareil à photos, véritable machine de guerre où se transformait son discours silencieux, elle a fixé son amour et sa conscience des autres, hommes et femmes du peuple mexicain dont elle a appris et reconnu la lutte et la dignité prolétaires. Ouvriers, campesinos, femmes, enfants, végétal, minéral... Le vivant et ce qui dure... L'espace du travail et ses signes inscrits et captés dans ces corps : mains d'ouvriers et de paysans, mains de la blanchisseuse, densité du regard des enfants, sourires des femmes, et dignité de leur port de tête, comme dans l'éclatante « femme au drapeau »...
La place que tient le théâtre dans l'oeuvre de George Sand (1804-1876) est considérable. La quasi totalité de sa production théâtrale se situe dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Grâce à la petite troupe de Nohant, le théâtre fait désormais partie de sa vie quotidienne. L'art dramatique devient l'art premier car, selon elle, le théâtre, « qui fut inventé pour résumer les manifestations de tous les arts sous toutes ses formes, et qui a le privilège de rassembler des masses appelées à partager les mêmes émotions, est l'expression la plus complète et la plus saisissante du rêve de la vie, si essentiel apparemment à l'équilibre de la vie réelle. »
Catalogue d'exposition.
Il s'agit de la première exposition rassemblant les oeuvres de femmes peintres, organisée au Los Angeles Country Museum of Art par Ann Sutherland Harris, conservateur au Metropolitan Museum of Art de New York et Linda Nochlin, enseignante en histoire de l'art à l'université de Vassar. Ces oeuvres jusque-là dispersées dans divers musées et collections privées, et rassemblées dans cette exposition et ce catalogue devenu un ouvrage de référence, font apparaître la place des femmes et leur influence parfois marquante dans l'histoire de l'art occidental. D'Italie en Flandres, en France, en Allemagne, en URSS, aux États-Unis, la vie et l'oeuvre de : Catherina Van Hemessen, Sofonisba Anguissola, Fede Galizia, Judith Leyster, Clara Peeters, Élisabeth Vigée Le Brun, Rosa Bonheur, Sonia Delaunay... Et bien d'autres.
Dessins et textes.
« C'est dans le pli que tout se joue. Comme dans le rêve, il se soulève et puis se cache, se déplisse en soleil, se petit plisse en rond ou se replisse plus serré. On ouvre le coeur du pli, c'est là qu'est le génie. [...] La beauté d'un seul pli là où il ne devrait pas être comme la mémoire avec tous les plis d'avant qui se sont posés là en attente. Et puis un pli précis pas un godet ni une fronce qui sont bâtards, qui sont là par hasard. Mais ces plis infinis qui gardent leur mystère, qui s'inclinent comme le pli qu'on porte sur un plateau avec un cachet rouge. » S. R.
Autobiographie illustrée.
Gisèle Freund (1908-2000) est universellement connue pour ses reportages et ses portraits de James Joyce, Adrienne Monnier, Colette, André Malraux, André Gide, Jean Cocteau, Virginia Woolf... Dans cet ouvrage, elle livre pour la première fois à Rauda Jamis son étonnant parcours dans ce siècle à travers le monde.
« Un visage explique un être humain. Or, en se regardant soi-même, on ne se voit pas tel qu'on est. D'abord parce que dans un miroir, on se voit à l'envers, et puis parce qu'on est fondamentalement gentil avec soi-même. À la réflexion, on se trouve plutôt bon, et pas si mal que ça, et on s'accroche à l'illusion que son visage reflète ces espoirs... Je n'ai jamais cessé de vouloir comprendre ce qui se trouvait derrière un visage. » G.F.
Sous la responsabilité d'Antoinette Fouque pour les éditions des femmes et de Jean-Pierre Lavoignat pour Studio Magazine Catherine Deneuve débute très jeune à l'écran, dans le sillage de sa soeur, Françoise Dorléac. En plus de cinquante ans de carrière, elle s'est imposée comme la plus célèbre représentante du cinéma français. De son impressionnante filmographie, on peut citer Les Parapluies de Cherbourg et Les Demoiselles de Rochefort (Jacques Demy, 1964 et 1967), La Chamade (André Cavalier, 1968), Tristana (Luis Buñuel, 1979), Le Dernier Métro (François Truffaut, 1980), Drôle d'endroit pour une rencontre (François Dupeyron, 1988), Hôtel des Amériques et Ma saison préférée (André Téchiné, 1981 et 1993), Mères et Filles (Julie Lopes-Curval, 2009).
Ce livre est pour l'essentiel constitué de photos exposées au Pavillon des Arts, à Paris, en novembre 1990 à l'initiative de Studio Magazine dans le cadre du Mois de la Photo.
Répondant au souhait de Catherine Deneuve, les photographes ont accepté de céder gracieusement leurs droits de reproduction et de publication afin que les bénéfices de ce livre soient intégralement reversés à l'association Arcat-Sida pour le développement de ses actions dans la lutte contre la maladie : information, recherche et action sociale.
Photographies de : Richard Avedon, David Bailey, Raymond Darolle, Marie-Laure de Decker, Dityvon, Milton H. Greene, Pamela Hanson, Dominique Issermann, Just Jaeckin, Mikaël Jansson, Brigitte Lacombe, Jean-Jacques Lapeyronnie, Annie Leibovitz, Sam Levin, Peter Lindbergh, Barry McKinley, Harry Meerson, Sarah Moon, Helmut Newton, André Rau, Man Ray, Bettina Rheims, Marianne Rosenstiehl, Luc Roux, Jerry Schatzberg, Jean-Loup Sieff, Bert Stern, Studio Harcourt.
Postface de Marguerite Duras.
« Le désir d'une femme, on le voit ; mais son objet, point. À qui désire revient le désir. Mais non à qui est désiré. Une ombre séduisante entrevue et évanouie, par un après-midi maussade à Paris. Pâle, un nu écoute l'histoire du coquillage. Une courbe. » Lizzie Lennard « Lizzie. Lizzie Lennard, celle qui a été photographiée. L'autre, Erica. Soeurs. Erica, celle qui a photographié. Elles ne sont pas jumelles. Trois années les séparent. Elles ne se ressemblent pas, la couleur des yeux, des cheveux, des peaux, est différente, les traits du visage et les formes des corps aussi. Elles sont les mêmes en temps différents. Soeurs ailleurs, dans le mouvement peut-être ? D'une certaine lenteur, dans la voix aussi, parfois on croit entendre l'une, alors que l'autre parle, leurs voix se confondent, d'une douceur exténuée, exténuante, chant du timbre, pareil. » Marguerite Duras