La médecine moderne a indubitablement accompli de grands progrès. Mais nous sommes entrés dans un dangereux processus de surmédicalisation, entraînant une dérive des capacités prédictives vers des soins injustifiés et parfois délétères.
Cet ouvrage propose ainsi le nouveau concept de « non-maladie » pour désigner les situations où la médecine détermine une anomalie sans que le patient n'en ressente le moindre symptôme. Sa vie, cependant, peut être profondément affectée par ce type de diagnostic. C'est le cas de nombreuses anomalies génétiques, de certains cancers ou des écarts à des normes biologiques ou morphologiques arbitraires.
Ce sont aussi, inversement, les multiples plaintes que les citoyens viennent déposer à la porte des cabinets médicaux, alors que l'intervention médicale y sera probablement inefficace ou nuisible.
Or ces non-maladies prennent une place de plus en plus grande dans l'agenda des médecins, les programmes de recherche et le budget de la solidarité. Compte-tenu des contraintes de temps et d'argent, la prise en charge des malades se dégrade au point de menacer le niveau général de santé physique et mentale.
Il s'agit là d'un excès de pouvoir biomédical, largement favorisé par les forces du marché et la mainmise des industries sanitaires sur les nouvelles formes d'évaluation de l'état de santé des individus. Distinguer les maladies des non-maladies devient donc un impératif pour notre avenir social et sanitaire.
Hubert Reeves, astrophysicien, a enseigné la cosmologie à Montréal et à Paris. Il a publié au Seuil de nombreux ouvrages dont Patience dans l'azur, Poussières d'étoiles, Je n'aurai pas le temps, L'Univers expliqué à mes petits-enfants, J'ai vu une fleur sauvage qui ont rencontré la faveur d'un très large public. Il est président d'honneur de l'association Humanité et Biodiversité et de la nouvelle Agence française pour la biodiversité.
Près de l'étang de Malicorne, face au grand saule pleureur qui se reflète dans l'eau calme, se trouve un banc de bois : "Le banc du temps qui passe".
Je m'y assois pour tenter de sentir ce mince filet du temps qui nous porte tout au long de notre existence.
Après un moment de silence, me viennent à l'esprit des pensées qui prolongent ma constante interrogation sur le monde. Méditer sur ce monde qui m'émerveille, me fascine et m'inquiète à la fois, c'est aussi chercher à me rassurer.
Ce livre est destiné à tous ceux qui se posent des questions sur le grand mystère de la réalité dans laquelle nous sommes projetés pour un temps. Je veux partager ici mes réflexions sur des thèmes qui me tiennent à coeur. Je cherche à exprimer ce qui se dégage de mes expériences de vie et de mon métier d'astrophysicien, pour livrer à ceux qui me font l'honneur de s'y intéresser mes convictions intimes, celles qui jouent pour chacun un rôle majeur quand nous avons à juger d'une situation ou à prendre une décision concrète.
Mais rien de ces pages n'est définitif. Tout y est provisoire et à remettre à jour - indéfiniment.
H. R.
« Ce livre est une invitation a` regarder le monde comme un lieu ou` s'exerce une formidable volonte´ de vivre, un lieu fe´cond ou` c¸a veut, c¸a peut, c¸a e´volue, c¸a cou^te, c¸a donne et c¸a risque.
J'ai ajouté des images à ces propos : une sorte de diaporama de nos origines. L'exercice recommandé consiste à les contempler longuement pour bien les percevoir. Parce qu'elles touchent non seulement nos idées mais aussi nos émotions.
Vous voila` tous, lectrices et lecteurs, convie´s a` ce spectacle. Mon seul but est d'alimenter les re´flexions autour du grand et tragique myste`re de notre existence. » H. R.
Un livre aussi concis que profond, qui allie la vulgarisation la plus accessible à la méditation la plus haute, et dont le texte est amplifié par le contrepoint de fascinantes images de notre monde.
Nous ne vivons plus dans les fers. Pourtant, nous le constatons, nous ne sommes pas vraiment libres ; nous nous prenons de plus en plus souvent aux rets du numérique dont nous devenons captifs. Les flux de données - textes, images, sons - qui attestent, trahissent, influencent nos vies affectives, personnelles et professionnelles, sont manipulés à notre insu par les techniques de l'intelligence artificielle. Il en résulte une évolution majeure de la condition humaine, qui rend nécessaire et urgente une réflexion sur les conséquences politiques, sociales et même morales des technologies de l'information et de la communication.
Cet essai vif, original et engagé vise à faire le point sur ces questions. Passant au crible la vulgate « éthique » usuelle, Jean-Gabriel Ganascia en dévoile les limites. Car, pour louables que nous apparaissent les principes invoqués, les avis rendus par les comités de régulation n'aboutissent le plus souvent qu'à des recommandations vaines qui nous laissent impuissants face au monde qui se fait jour sous nos yeux ; pire, elles font souvent écho à des craintes caduques, tout en éludant les risques patents. Nous invitant à ne pas nous reposer sur des doctrines morales convenues, l'auteur nous offre un marteau pour heurter les principes éthiques qui les fondent, les écouter résonner et entendre leur plénitude, ou leur éventuelle vacuité.
Jean-Gabriel Ganascia est professeur à Sorbonne Université, où il mène des recherches sur l'intelligence artificielle au LIP6. Il a présidé le Comité d'éthique du CNRS et a déjà publié divers ouvrages au Seuil, dont le précurseur L'Âme machine (1990) et Le Mythe de la Singularité (2017), qui a connu un réel succès et reçu le prix Roberval.
Pourquoi les girafes ont-elles un si long cou et les zèbres des rayures ? Quel rapport entre une foule de supporters sportifs et un troupeau de gazelles ? Avez-vous déjà frémi d'épouvante à la mention du mot « Ratel » ?
Les animaux de la savane africaine ont encore beaucoup à nous apprendre. Ce livre vous expliquera le talent des termites bâtisseuses qui construisent des orgues pour respirer, le rôle du hasard dans la fuite de la gazelle, la dictature quotidienne que subissent les éléphants alors que les buffles vivent en démocratie, l'importance de la Voie lactée pour les bousiers, et le point commun entre les tétons humains et les pénis de hyènes.
« Rien en biologie n'a de sens, si ce n'est à la lumière de l'évolution », disait un célèbre généticien. Mais cette lumière projette des ombres étranges et difficiles à décrypter, et les sujets présentés sont aux frontières actives de la recherche scientifique !
Un livre d'histoires naturelles, rédigées avec légèreté et humour et superbement illustrées par un jeune chercheur brillant.
L'intelligence artificielle va-t-elle bientôt dépasser celle des humains ? Ce moment critique, baptisé « Singularité technologique », fait partie des nouveaux buzzwords de la futurologie contemporaine et son imminence est proclamée à grand renfort d'annonces mirobolantes par des technogourous comme Ray Kurzweil (chef de projet chez Google !) ou Nick Bostrom (de la vénérable université d'Oxford). Certains scientifiques et entrepreneurs, non des moindres, tels Stephen Hawking ou Bill Gates, partagent ces perspectives et s'en inquiètent.
Menace sur l'humanité et/ou promesse d'une transhumanité, ce nouveau millénarisme est appelé à se développer. Nos machines vont-elles devenir plus intelligentes et plus puissantes que nous ? Notre avenir est-il celui d'une cybersociété où l'humanité serait marginalisée ? Ou accéderons-nous à une forme d'immortalité en téléchargeant nos esprits sur les ordinateurs de demain ?
Voici un essai critique et concis sur ce thème à grand retentissement par l'un de nos meilleurs experts des humanités numériques.
Comment sommes-nous devenus humains ? Si la question de l'origine de l'Homme fascine le grand public, et souvent les chercheurs eux-mêmes, celle de l'évolution humaine et de ses processus est méconnue. Mais aussi cruciale pour la connaissance de notre espèce que l'apparition des « premiers Hommes » est la longue histoire du développement des traits qui nous caractérisent, la culture et le langage au premier chef.
Comment les « arbres » de l'évolution humaine sont-ils construits ? Comment les nombreuses espèces d'Hominines connues sont-elles définies et situées sur leurs rameaux ? Comment la génétique des populations et la biologie moléculaire s'accordent-elles avec les conclusions tirées de l'étude des fossiles ? Comment penser l'articulation de l'évolution biologique et du devenir culturel ? Les transformations du cerveau éclairent-elles l'émergence de la cognition humaine, et celle du langage ? Quelle place les « scénarios d'hominisation » donnent-ils à la femme dans l'histoire du devenir humain ? Comment, enfin, concevoir l'« exception humaine » dans l'histoire du vivant ?
Ce livre s'attache à dévoiler les concepts, les présupposés et les implications des sciences de l'évolution humaine aujourd'hui. Il éclaire ainsi la question - qui résume toutes les interrogations philosophiques : qu'est-ce que l'Homme ?
À l'heure où prospèrent sur les réseaux sociaux les attaques les plus diverses et les plus régressives contre la théorie de l'évolution, voici un bref vade-mecum de défense et illustration de cette théorie, trop souvent mal comprise.
En une trentaine de questions-réponses concises sont discutés et réfutés les arguments critiques les plus couramment développés : « Si l'Homme descend du Singe, pourquoi reste-t-il des singes ? » ; « Ce n'est qu'une théorie ! Cela veut dire que personne n'a de certitude » ; « La nature est trop bien faite pour être le fruit du hasard » ; « La probabilité de formation spontanée d'une molécule biologique est infime », etc.
Une indispensable contribution à la salubrité intellectuelle collective !
Stella Baruk, dans cet ouvrage sans équivalent, met en oeuvre sa longue et originale pratique de l'enseignement mathématique.
Par son aspect instrumental et méthodique, ce dictionnaire apporte le savoir de base indispensable aux lycéens et même aux étudiants.
Mais, à partir d'une réflexion générale sur le sens des idées mathématiques, leur langage et leur transmission d'un savoir, il sera également un outil précieux pour les enseignants - et les parents qui voudraient aider leurs enfants.
Enfin, pour qui a la curiosité de cette activité intellectuelle particulière que sont les mathématiques, il y a, partout présente, l'histoire : histoire d'un signe, d'un mot, d'une notion, prouvant que les mathématiques s'insèrent dans une culture et que cette culture peut se transmettre.
Édition augmentée d'une introduction inédite de l'auteur.
Combien y a-t-il de sexes ? « Deux ! », répond l'opinion. « Deux ! », répond la science. Heureuse concordance : c'est donc que l'opinion a raison, conclura-t-on.
Mais est-on si certain que l'opinion et la science disent, sur la question du sexe, la même chose ? Quand l'opinion affirme qu'il y a deux sexes, elle soutient qu'il existe, dans chaque espèce, deux types d'individus et seulement deux. Il y aurait alors le masculin et le féminin comme il y a le Soleil et la Lune ou Mars et Vénus. Mais quand la science avance qu'il y a deux sexes, que vise-t-elle ? Quelle est, pour un biologiste, la signification des termes « mâle » et « femelle » ? En tentant de compter les sexes, on doit bientôt se risquer à distinguer le normal du pathologique.
Offrant un riche panorama des connaissances biologiques sur le sexe, Thierry Hoquet barre la route à toute récupération hâtive visant à transposer aux humains ce que l'on pense savoir de la « nature ». Croisant des outils empruntés à l'épistémologie, à l'histoire des sciences et au féminisme, cet essai brise le cercle des questions : le genre précède-t-il le sexe, ou le sexe précède-t-il le genre ?
Ce livre rhapsodique réunit des essais sur l'histoire, la culture, la philosophie, la littérature, la langue, des sciences modernes. Il s'agit, comme dans une éprouvette de chimiste, de provoquer des réactions entre ces diverses matières de pensée, dans l'espoir de voir se produire des combinaisons inédites et stimulantes.
La science aujourd'hui est trop complexe quant à son travail propre, trop impliquée dans les rapports sociaux, trop liée aux formes idéologiques dominantes, pour n'être analysée qu'en termes épistémologiques, sociologiques ou historiques séparés. C'est de tous côtés à la fois qu'il s'agit de la comprendre - et, peut-être, de la transformer.
De la confrontation entre une histoire de la science à venir, une analyse du réel selon la physique, une réflexion sur les rapports de Simone Weil ou de Bergson avec la science, une relecture moderne de Lucrèce, un apologue sur l'ignorance savante, une visite au chat de Schrödinger, une lettre à Marie Curie et une autre à Gustave Flaubert, un éloge des controverses, une lecture critique de la culture scientifique, un divertissement sur la chute des astronomes dans les puits, un scénario de science-friction, etc., on souhaite que se dégage une certaine effervesc(i)ence.
« Qu'est-ce que la vie ? », se demandent depuis des siècles naturalistes, biologistes et philosophes. Et si, pour tenter d'y répondre, on renonçait à donner du monde vivant une définition figée, pour mieux prendre en compte sa nature dynamique et ses échanges permanents avec le reste de l'univers ? De fait, la nature et maintenant les laboratoires recèlent un incroyable bestiaire d'infravies, des entités qui défient la classification binaire entre vivant et non-vivant. Plus surprenant encore, il ne s'agit pas d'exceptions mais, au contraire, des éléments mêmes sur lesquels repose l'existence du monde vivant.
Ce livre révèle ces infravies et les accueille dans une nouvelle perspective théorique. Il propose une caractérisation scientifique inédite du vivant, qui exige d'abandonner certaines des métaphores les plus puissantes de notre temps, comme celle du vivant-machine. Cette épistémologie renouvelée, amenant à concevoir une vie sans frontières, a des répercussions majeures sur le regard éthique que nous posons sur les vivants.
Un ouvrage d'une puissante originalité.
Jean Deutsch propose un nouvel ouvrage sur les merveilles de l'évolution biologique, dont il est l'un des spécialistes réputés.
Le thème commun de ces nouvelles histoires naturelles est la vision. L'incroyable inventivité de la nature est illustrée par la variété des yeux dont sont dotés des animaux aussi différents que les méduses, les caméléons, la mouche, la coquille Saint-Jacques, le poulpe et bien d'autres.
Darwin lui-même s'étonnait que le simple mécanisme de l'évolution ait pu conduire à des dispositifs de vision aussi différents et aussi complexes. Mais les connaissances biologiques les plus récentes éclairent l'apparition de tant de solutions au même problème : comment voir.
Cette synthèse sur une question capitale de la théorie de l'évolution est sans équivalent et répond aux attentes des lecteurs intéressés par les subtils aspects conceptuels de cette théorie, comme à ceux que ravissent les curiosités du monde vivant.
De nombreuses illustrations étayent le propos de l'auteur.
Considérez deux titres d'articles récemment parus : « Pour se venger de sa mère, il tue son chat à coups de marteau » et « Étude expérimentale de l'embolie gazeuse par voie carotidienne chez le chat ». Dans les deux cas, le chat a passé un mauvais quart d'heure. Dans les deux cas, les faits se sont produits à Marseille, dans un quartier défavorisé de la ville pour l'un, à l'Institut de neurophysiologie et psychophysiologie pour l'autre. Le premier article est un fait divers, le second, de la science. Et si le premier chat est mort pour rien, les autres ont fait progresser la connaissance sur les embolies. Mais la différence est-elle aussi profonde qu'on le croit ? Afin de le savoir, pourquoi ne pas traiter le fait scientifique comme un fait divers, et - plus ardu - le fait divers comme un fait scientifique ? La presse offre bien des exemples :
Physique : « Le présumé violeur se défend : «J'ai trébuché et je l'ai pénétrée par accident» ».
Chimie : « Ils vendaient une potion magique capable de changer du papier ordinaire en billets de banque ».
Médecine : « Des radios du poumon de Marilyn Monroe adjugées 45 000 dollars dans une vente à Las Vegas ».
Ethnologie : « Il meurt en plein acte sexuel avec un épouvantail ».
Un panel de cas choisis avec saveur pour nous faire rire autant que réfléchir.
Le carbone est bien plus qu'un élément chimique : un être multiple, à la fois naturel, social et culturel. Le charbon, le graphite, le diamant, le graphène, autant d'avatars du carbone que nous rencontrons quotidiennement, tant dans les phénomènes de la nature que dans les aventures humaines. L'impact du dioxyde de carbone sur le changement climatique est loin d'épuiser son rôle et le carbone n'est pas un démon extrait du sous-sol par l'humanité et qui se retournerait contre elle. Il inspire bien d'autres histoires, à commencer par celle de la vie, dont il constitue un élément essentiel grâce à sa versatilité chimique. Les nombreux modes d'existence du carbone se déploient sur diverses échelles de temps, depuis les éphémères réactions nucléaires jusqu'à l'âge de l'Univers en passant par des durées dont certaines coïncident avec celle de l'histoire humaine. Ainsi, les vies du carbone nous invitent à repenser la nôtre.
Ce livre singulier, qui traite de phénomènes tantôt quotidiens et familiers, tantôt méconnus et mystérieux, combine avec originalité le style narratif de la biographie avec celui de la meilleure vulgarisation scientifique.
Si le lien entre désir de connaître ( libido sciendi ) et désir érotique ( libido sentiendi ) se trouve déjà suggéré dans les Écritures, il devient explicite à partir de la Renaissance et joue un rôle crucial dans la configuration de la science moderne. Il s'agit ici de conter l'histoire de ce lien, à partir des deux pôles que sont la figure du savant en tant qu'être désirant et celle de la femme, image de la Nature - en suivant leur évolution et leurs interactions dans l'art, la littérature et le cinéma. À une époque où la Nature fait plus que jamais les frais de notre mode de vie et où le silicone injectable a la part belle, cet essai permet de retracer les origines du rapport actuel entre Nature et sciences, et d'envisager ce rapport non seulement comme une histoire de la rationalité, mais aussi du désir, du sentiment et de la curiosité, cette curiosité qui a perdu Ève et éventré Vénus.
L'idée de voyage temporel est l'une des plus séduisantes que nous propose la littérature, de science-fiction en particulier. Mais l'examen de ses évocations révèle bien vite contradictions, incohérences, paradoxes. Peut-on tenter, à la lumière des acquis de la science contemporaine, de définir ce que seraient des voyages dans le temps et d'évaluer leur possibilité effective ?
Cet ouvrage nous initie à certains des travaux actuels les plus subtils de la physique contemporaine sur la temporalité, et nous amène à la lisière de ses hypothèses les plus novatrices, que proposent les théories des cordes, la gravité quantique, ou d'autres approches.
Au-delà de la seule physique, ces débats concernent ses relations avec d'autres disciplines (biologie, théorie de l'information, philosophie.). Sans oublier les développements historiques, littéraires, cinématographiques. que le thème a suscités.
C'est finalement la notion même de temps qui se trouve, à l'issue de ce livre exigeant et important, profondément remaniée.
Dans le contexte actuel de crise économique et sociale, parler de Nature peut passer pour de l´inconscience ou de la provocation. Pourtant, l´édifice humain tout entier repose sur la Nature, dont la biodiversité est l´un des visages. Et la Vie sur notre planète nous offre l´exemple même d´un développement durable dont nos entreprises pourraient bien s´inspirer. Car ce n´est qu´en prenant en compte l´ensemble de la biosphère que nous pourrons espérer comprendre comment, devant les dangers que court l'humanité de son propre fait, il lui est possible de redresser la barre. Dans cette perspective, il est nécessaire que l´écologie et l´économie s´allient pour que la première devienne plus réaliste et la seconde plus humaine. À cette fin, ce livre associe les regards et les compétences du naturaliste et de l´anthropologue.
La théorie de l'évolution met en jeu un stimulant paradoxe : c'est justement l'évolution (de notre cerveau) qui explique les résistances à cette idée. Ainsi, les difficultés que nous éprouvons à « croire » la théorie darwinienne de l'évolution s'expliquent elles-mêmes par ladite théorie, et en constituent finalement une éclatante illustration.
De fait, et plus généralement, la résistance aux théories scientifiques qui, par essence, vont à l'encontre de la pensée commune, a de profondes racines dans l'évolution même de notre psychisme.
Comme l'écrit l'auteur : « Il existe des forces qui dévoient notre sens critique, qui gondolent notre objectivité, qui écaillent le beau vernis de notre cognition quand il est question des principes darwiniens. Ces forces ne sont pas à chercher dans une quelconque cabale, elles n'appartiennent à aucune coterie ni société secrète, elles sont dans notre tête, implantées là pour la simple raison que des milliers de générations en ont tiré avantage pour survivre. Ces fossiles de l'histoire de notre psyché, ce sont les biais cognitifs. Ils sont nos ennemis les plus redoutables dans la compréhension de la nature, mais ils représentent aussi la trace la plus intime, la plus troublante, des mécanismes de l'évolution de notre lignée ».
Cette défense et illustration de la théorie de l'évolution, rédigée en termes très simples et directs, agrémentée par des illustrations humoristiques, et mettant à profit les sciences humaines, offre une critique systématique et radicale des arguments antiévolutionnistes.
Ceux qui avouent ne rien comprendre à la science ont au moins entendu parler de la pomme de Newton, du chaînon manquant ou de la baignoire d'Archimède. Mais savent-ils qu'une femme se cache derrière la pomme, que nombre de chaînons manquent toujours à la biologie contemporaine et qu'Archimède trempait aussi dans des affaires d'armement ? Sont-ils bien conscients que le terme "big bang" est né d'une méchante plaisanterie et que Frankenstein n'est pas la créature couturée que l'on croit ?
Cette anthologie fait le point sur les grands mythes qui nous tiennent lieu de bagage scientifique. Elle montre que ces images d'Epinal ont non seulement une logique propre, mais aussi dressent un tableau plus ressemblant que nature du monde savant et des points de friction de la pensée scientifique et du sens commun.
Sven Ortoli Docteur en physique des solides, créateur de Science & Vie junior et Science & Vie Découvertes, conseiller de la rédaction de Philosophie magazine.
Nicolas Witkowski Ecrivain et éditeur.
La science n'est pas un livre écrit une fois pour toutes : elle est pensée vivante. Une pensée qui doute, discute, réfute les théories et résultats semblant les mieux établis, les revisite et interprète autrement.
Telle est aussi cette histoire de la lumière : les savoirs académiques à son sujet se sont enrichis depuis la trentaine d'années qui nous séparent de l'époque où a été écrite la première version de ce travail.
Le texte qui paraît aujourd'hui, s'il veut toujours initier à la physique et à son histoire, diffère de l'édition de 1981, pour plusieurs raisons :
- les théories de la vision élaborées par les philosophies antiques ont été revisitées, la formation progressive du concept de lumière par les sciences en pays d'Islam précisée ;
- le récit des différentes manières dont le Moyen Âge chrétien concilie, au sujet de la lumière, Foi et Raison, et dont s'effectue la migration des savoirs vers un espace profane à partir du Quattrocento a été réécrit ;
- l'affrontement, dès la naissance de la science moderne, des théories corpusculaire et ondulatoire de la lumière constitue un socle bien établi : cependant, le plan a été modifié, afin de mieux mettre en perspective les succès et les échecs rencontrés par les deux conceptions mécaniques de la lumière, celle des cartésiens et celle des newtoniens ;
- l'importance des débats sur la nature de la lumière au siècle des Lumières a été réévaluée de manière à mieux faire apparaître les germes qui vont nourrir les conceptions du siècle suivant ;
- aux controverses qui ont agité la collectivité scientifique au XIXe et ont amené la théorie électromagnétique de la lumière a été ajouté le rôle qu'ont joué en ce siècle les théories de la chaleur ;
- enfin, le chapitre sur la science contemporaine bénéficie des études les plus récentes concernant l'émergence de la Quantique et de la Relativité. La signification des débats relatifs à ces deux théories, où la lumière a joué un rôle insigne et qui ont amené une reformulation de sa théorie, a été mise à jour.
Bernard Maitte est professeur d'Histoire des sciences et d'épistémologie à l'université de Lille-I.
Depuis son éclosion sur Terre, la vie a connu plusieurs crises majeures durant lesquelles la plupart des espèces animales et végétales ont disparu. La plus célèbre de ces « extinctions en masse » est celle des dinosaures et de bien d'autres espèces, il y a 66 millions d'années, qui a ouvert la voie à l'ascension des mammifères et à l'émergence d'Homo sapiens. Ce livre fait le point sur ces grandes extinctions, leurs causes et leurs conséquences, à la lumière des plus récentes découvertes scientifiques.
Une nouvelle crise se profile aujourd'hui. Le développement de l'humanité s'est accompagné du massacre de la mégafaune de l'âge glaciaire, et l'essor de notre civilisation entraîne la disparition d'un nombre toujours croissant d'espèces. Parmi les causes identifiées se cumulent la surexploitation des ressources, la destruction et la fragmentation de l'habitat, l'introduction d'espèces invasives et le réchauffement climatique.
Qu'en est-il de ce péril planétaire ? Quelles sont les espèces déjà éteintes et celles qui sont menacées ? Pouvons-nous encore freiner ou inverser la tendance ? Et finalement, l'espèce humaine ne risque-t-elle pas, elle aussi, de disparaître ?
ÿþ " Au slogan des nanotechnologies : " manipuler les atomes ", répond maintenant un projet encore plus ambitieux : " fabriquer du vivant ".Après que la biologie moléculaire a permis de déchiffrer le code génétique et d'analyser les programmes génétique, on envisage désormais de les réécrire pour obtenir des organismes " à façon ". Le projet fait rêver et stimule l'imagination des pionniers de la biologie de synthèse. Ils promettent de transformer le charbon en méthane grâce à des bactéries reprogrammées, de ressusciter les mammouths et pourquoi pas les humains... Après les industries mécaniques et les industries chimiques, verrons-nous un nouvel âge industriel, celui des machines biologiques ?Ces promesses sont-elles crédibles ? Et si tel est le cas, que dire des dangers de ces nouvelles technologies et comment en maîtriser les risques ? Cette biologie est-elle bien conforme à nos valeurs culturelles et éthiques et est-ce celle que nous souhaitons pour notre société ?
" Bernadette Bensaude-Vincent est professeure de philosophie des sciences et des techniques à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l'Institut universitaire de France et de l'Académie des technologies.Dorothée Benoit-Browaeys est journaliste scientifique et déléguée générale de VivAgora, association pour l'engagement citoyen dans la gouvernance des technologies.