La médecine moderne a indubitablement accompli de grands progrès. Mais nous sommes entrés dans un dangereux processus de surmédicalisation, entraînant une dérive des capacités prédictives vers des soins injustifiés et parfois délétères.
Cet ouvrage propose ainsi le nouveau concept de « non-maladie » pour désigner les situations où la médecine détermine une anomalie sans que le patient n'en ressente le moindre symptôme. Sa vie, cependant, peut être profondément affectée par ce type de diagnostic. C'est le cas de nombreuses anomalies génétiques, de certains cancers ou des écarts à des normes biologiques ou morphologiques arbitraires.
Ce sont aussi, inversement, les multiples plaintes que les citoyens viennent déposer à la porte des cabinets médicaux, alors que l'intervention médicale y sera probablement inefficace ou nuisible.
Or ces non-maladies prennent une place de plus en plus grande dans l'agenda des médecins, les programmes de recherche et le budget de la solidarité. Compte-tenu des contraintes de temps et d'argent, la prise en charge des malades se dégrade au point de menacer le niveau général de santé physique et mentale.
Il s'agit là d'un excès de pouvoir biomédical, largement favorisé par les forces du marché et la mainmise des industries sanitaires sur les nouvelles formes d'évaluation de l'état de santé des individus. Distinguer les maladies des non-maladies devient donc un impératif pour notre avenir social et sanitaire.
Hubert Reeves, astrophysicien, a enseigné la cosmologie à Montréal et à Paris. Il a publié au Seuil de nombreux ouvrages dont Patience dans l'azur, Poussières d'étoiles, Je n'aurai pas le temps, L'Univers expliqué à mes petits-enfants, J'ai vu une fleur sauvage qui ont rencontré la faveur d'un très large public. Il est président d'honneur de l'association Humanité et Biodiversité et de la nouvelle Agence française pour la biodiversité.
Près de l'étang de Malicorne, face au grand saule pleureur qui se reflète dans l'eau calme, se trouve un banc de bois : "Le banc du temps qui passe".
Je m'y assois pour tenter de sentir ce mince filet du temps qui nous porte tout au long de notre existence.
Après un moment de silence, me viennent à l'esprit des pensées qui prolongent ma constante interrogation sur le monde. Méditer sur ce monde qui m'émerveille, me fascine et m'inquiète à la fois, c'est aussi chercher à me rassurer.
Ce livre est destiné à tous ceux qui se posent des questions sur le grand mystère de la réalité dans laquelle nous sommes projetés pour un temps. Je veux partager ici mes réflexions sur des thèmes qui me tiennent à coeur. Je cherche à exprimer ce qui se dégage de mes expériences de vie et de mon métier d'astrophysicien, pour livrer à ceux qui me font l'honneur de s'y intéresser mes convictions intimes, celles qui jouent pour chacun un rôle majeur quand nous avons à juger d'une situation ou à prendre une décision concrète.
Mais rien de ces pages n'est définitif. Tout y est provisoire et à remettre à jour - indéfiniment.
H. R.
« Ce livre est une invitation a` regarder le monde comme un lieu ou` s'exerce une formidable volonte´ de vivre, un lieu fe´cond ou` c¸a veut, c¸a peut, c¸a e´volue, c¸a cou^te, c¸a donne et c¸a risque.
J'ai ajouté des images à ces propos : une sorte de diaporama de nos origines. L'exercice recommandé consiste à les contempler longuement pour bien les percevoir. Parce qu'elles touchent non seulement nos idées mais aussi nos émotions.
Vous voila` tous, lectrices et lecteurs, convie´s a` ce spectacle. Mon seul but est d'alimenter les re´flexions autour du grand et tragique myste`re de notre existence. » H. R.
Un livre aussi concis que profond, qui allie la vulgarisation la plus accessible à la méditation la plus haute, et dont le texte est amplifié par le contrepoint de fascinantes images de notre monde.
« Le but de ces pages est de faire connaître un des domaines les plus admirables de la nature : celui des fleurs sauvages dans nos campagnes. Des splendeurs à portée de chacun, mais que l'on peut piétiner toute sa vie sans jamais se pencher pour les admirer. On passe ainsi à côté de joies, à coup sûr renouvelables chaque année. Ce plaisir intense exige un apprentissage : savoir reconnaître ces fleurs demande un peu de patience mais se révèle gratifiant au possible, tant est grande la diversité des fleurs sauvages et leurs variations selon les moments de leur vie - et de la nôtre. Pour faciliter cette initiation, j'ai souhaité livrer mon rapport personnel à chacune de ces fleurs. » H. R.
Chaque fleur est illustrée par de superbes photos couleur de Patricia Aubertin, prises dans la campagne de Malicorne.
Sur le site compagnon www.herbier-hubert-reeves.fr, retrouvez en complément plus de 600 photos originales, à toutes les saisons et sous tous les angles.
Nous ne vivons plus dans les fers. Pourtant, nous le constatons, nous ne sommes pas vraiment libres ; nous nous prenons de plus en plus souvent aux rets du numérique dont nous devenons captifs. Les flux de données - textes, images, sons - qui attestent, trahissent, influencent nos vies affectives, personnelles et professionnelles, sont manipulés à notre insu par les techniques de l'intelligence artificielle. Il en résulte une évolution majeure de la condition humaine, qui rend nécessaire et urgente une réflexion sur les conséquences politiques, sociales et même morales des technologies de l'information et de la communication.
Cet essai vif, original et engagé vise à faire le point sur ces questions. Passant au crible la vulgate « éthique » usuelle, Jean-Gabriel Ganascia en dévoile les limites. Car, pour louables que nous apparaissent les principes invoqués, les avis rendus par les comités de régulation n'aboutissent le plus souvent qu'à des recommandations vaines qui nous laissent impuissants face au monde qui se fait jour sous nos yeux ; pire, elles font souvent écho à des craintes caduques, tout en éludant les risques patents. Nous invitant à ne pas nous reposer sur des doctrines morales convenues, l'auteur nous offre un marteau pour heurter les principes éthiques qui les fondent, les écouter résonner et entendre leur plénitude, ou leur éventuelle vacuité.
Jean-Gabriel Ganascia est professeur à Sorbonne Université, où il mène des recherches sur l'intelligence artificielle au LIP6. Il a présidé le Comité d'éthique du CNRS et a déjà publié divers ouvrages au Seuil, dont le précurseur L'Âme machine (1990) et Le Mythe de la Singularité (2017), qui a connu un réel succès et reçu le prix Roberval.
Pourquoi les girafes ont-elles un si long cou et les zèbres des rayures ? Quel rapport entre une foule de supporters sportifs et un troupeau de gazelles ? Avez-vous déjà frémi d'épouvante à la mention du mot « Ratel » ?
Les animaux de la savane africaine ont encore beaucoup à nous apprendre. Ce livre vous expliquera le talent des termites bâtisseuses qui construisent des orgues pour respirer, le rôle du hasard dans la fuite de la gazelle, la dictature quotidienne que subissent les éléphants alors que les buffles vivent en démocratie, l'importance de la Voie lactée pour les bousiers, et le point commun entre les tétons humains et les pénis de hyènes.
« Rien en biologie n'a de sens, si ce n'est à la lumière de l'évolution », disait un célèbre généticien. Mais cette lumière projette des ombres étranges et difficiles à décrypter, et les sujets présentés sont aux frontières actives de la recherche scientifique !
Un livre d'histoires naturelles, rédigées avec légèreté et humour et superbement illustrées par un jeune chercheur brillant.
L'intelligence artificielle va-t-elle bientôt dépasser celle des humains ? Ce moment critique, baptisé « Singularité technologique », fait partie des nouveaux buzzwords de la futurologie contemporaine et son imminence est proclamée à grand renfort d'annonces mirobolantes par des technogourous comme Ray Kurzweil (chef de projet chez Google !) ou Nick Bostrom (de la vénérable université d'Oxford). Certains scientifiques et entrepreneurs, non des moindres, tels Stephen Hawking ou Bill Gates, partagent ces perspectives et s'en inquiètent.
Menace sur l'humanité et/ou promesse d'une transhumanité, ce nouveau millénarisme est appelé à se développer. Nos machines vont-elles devenir plus intelligentes et plus puissantes que nous ? Notre avenir est-il celui d'une cybersociété où l'humanité serait marginalisée ? Ou accéderons-nous à une forme d'immortalité en téléchargeant nos esprits sur les ordinateurs de demain ?
Voici un essai critique et concis sur ce thème à grand retentissement par l'un de nos meilleurs experts des humanités numériques.
Hubert Reeves se livre ici comme il ne l'avait jamais fait. De son enfance québécoise à sa carrière scientifique internationale, de son milieu familial à sa renommée médiatique et à ses engagements écologiques, c'est la vie à la fois exemplaire et singulière d'un chercheur d'aujourd'hui qu'il nous raconte à la première personne. Comment les expériences de sa prime jeunesse dans la nature canadienne ont forgé sa passion pour le cosmos, comment les enthousiasmes et les déceptions de sa formation scientifique l'ont amené au désir de partager son savoir, comment la philosophie, la religion, la musique se sont indissolublement mêlées à sa quête intellectuelle, comment les rencontres d'autres grands esprits ont orienté le sien, comment ses voyages autour de la planète l'ont amené à en devenir un défenseur fervent - tous les lecteurs de Hubert Reeves le retrouveront ici plus proche encore, et de nouveaux le rejoindront. En un temps où l'aventure scientifique devient incertaine, découvrant ses limites dans ses succès mêmes, la valeur d'un tel témoignage est sans égale.
Comment sommes-nous devenus humains ? Si la question de l'origine de l'Homme fascine le grand public, et souvent les chercheurs eux-mêmes, celle de l'évolution humaine et de ses processus est méconnue. Mais aussi cruciale pour la connaissance de notre espèce que l'apparition des « premiers Hommes » est la longue histoire du développement des traits qui nous caractérisent, la culture et le langage au premier chef.
Comment les « arbres » de l'évolution humaine sont-ils construits ? Comment les nombreuses espèces d'Hominines connues sont-elles définies et situées sur leurs rameaux ? Comment la génétique des populations et la biologie moléculaire s'accordent-elles avec les conclusions tirées de l'étude des fossiles ? Comment penser l'articulation de l'évolution biologique et du devenir culturel ? Les transformations du cerveau éclairent-elles l'émergence de la cognition humaine, et celle du langage ? Quelle place les « scénarios d'hominisation » donnent-ils à la femme dans l'histoire du devenir humain ? Comment, enfin, concevoir l'« exception humaine » dans l'histoire du vivant ?
Ce livre s'attache à dévoiler les concepts, les présupposés et les implications des sciences de l'évolution humaine aujourd'hui. Il éclaire ainsi la question - qui résume toutes les interrogations philosophiques : qu'est-ce que l'Homme ?
À l'heure où prospèrent sur les réseaux sociaux les attaques les plus diverses et les plus régressives contre la théorie de l'évolution, voici un bref vade-mecum de défense et illustration de cette théorie, trop souvent mal comprise.
En une trentaine de questions-réponses concises sont discutés et réfutés les arguments critiques les plus couramment développés : « Si l'Homme descend du Singe, pourquoi reste-t-il des singes ? » ; « Ce n'est qu'une théorie ! Cela veut dire que personne n'a de certitude » ; « La nature est trop bien faite pour être le fruit du hasard » ; « La probabilité de formation spontanée d'une molécule biologique est infime », etc.
Une indispensable contribution à la salubrité intellectuelle collective !
Stella Baruk, dans cet ouvrage sans équivalent, met en oeuvre sa longue et originale pratique de l'enseignement mathématique.
Par son aspect instrumental et méthodique, ce dictionnaire apporte le savoir de base indispensable aux lycéens et même aux étudiants.
Mais, à partir d'une réflexion générale sur le sens des idées mathématiques, leur langage et leur transmission d'un savoir, il sera également un outil précieux pour les enseignants - et les parents qui voudraient aider leurs enfants.
Enfin, pour qui a la curiosité de cette activité intellectuelle particulière que sont les mathématiques, il y a, partout présente, l'histoire : histoire d'un signe, d'un mot, d'une notion, prouvant que les mathématiques s'insèrent dans une culture et que cette culture peut se transmettre.
Édition augmentée d'une introduction inédite de l'auteur.
Combien y a-t-il de sexes ? « Deux ! », répond l'opinion. « Deux ! », répond la science. Heureuse concordance : c'est donc que l'opinion a raison, conclura-t-on.
Mais est-on si certain que l'opinion et la science disent, sur la question du sexe, la même chose ? Quand l'opinion affirme qu'il y a deux sexes, elle soutient qu'il existe, dans chaque espèce, deux types d'individus et seulement deux. Il y aurait alors le masculin et le féminin comme il y a le Soleil et la Lune ou Mars et Vénus. Mais quand la science avance qu'il y a deux sexes, que vise-t-elle ? Quelle est, pour un biologiste, la signification des termes « mâle » et « femelle » ? En tentant de compter les sexes, on doit bientôt se risquer à distinguer le normal du pathologique.
Offrant un riche panorama des connaissances biologiques sur le sexe, Thierry Hoquet barre la route à toute récupération hâtive visant à transposer aux humains ce que l'on pense savoir de la « nature ». Croisant des outils empruntés à l'épistémologie, à l'histoire des sciences et au féminisme, cet essai brise le cercle des questions : le genre précède-t-il le sexe, ou le sexe précède-t-il le genre ?
Ce livre rhapsodique réunit des essais sur l'histoire, la culture, la philosophie, la littérature, la langue, des sciences modernes. Il s'agit, comme dans une éprouvette de chimiste, de provoquer des réactions entre ces diverses matières de pensée, dans l'espoir de voir se produire des combinaisons inédites et stimulantes.
La science aujourd'hui est trop complexe quant à son travail propre, trop impliquée dans les rapports sociaux, trop liée aux formes idéologiques dominantes, pour n'être analysée qu'en termes épistémologiques, sociologiques ou historiques séparés. C'est de tous côtés à la fois qu'il s'agit de la comprendre - et, peut-être, de la transformer.
De la confrontation entre une histoire de la science à venir, une analyse du réel selon la physique, une réflexion sur les rapports de Simone Weil ou de Bergson avec la science, une relecture moderne de Lucrèce, un apologue sur l'ignorance savante, une visite au chat de Schrödinger, une lettre à Marie Curie et une autre à Gustave Flaubert, un éloge des controverses, une lecture critique de la culture scientifique, un divertissement sur la chute des astronomes dans les puits, un scénario de science-friction, etc., on souhaite que se dégage une certaine effervesc(i)ence.
Les grands vins puisent leurs arômes dans le sol des vignobles. Le chablis sent l'iode de ses huîtres fossiles, le pouilly fumé la pierre à fusil, le savennières le schiste chaud. C'est toute la terre de France que l'on goûte en buvant !Trente vignobles, choisis tant pour la qualité de leur vin que pour l'originalité de leur terroir, retracent l'histoire géologique de la France, depuis la construction de l'hexagone il y a 500 millions d'années, qui se lit dans les ardoises de l'Anjou, jusqu'à l'apparition des premiers hominidés dans les coteaux des Corbières. Chacun de ces vins permet de plonger dans un sous-sol mystérieux et d'y découvrir un épisode marquant de l'histoire de notre pays.Au gré d'une bouteille que l'on débouche ou d'un vignoble que l'on visite, on découvrira, avec l'histoire géologique du site, le terroir et les particularités d'un cru, ce qu'en disent les oenologues et quels plats proposent les chefs pour les accompagner. Cartes et itinéraires, renseignements utiles et bonnes adresses font de ce livre un parfait compagnon pour des voyages tout à la fois géographiques et géologiques, oenologiques et gastronomiques.
- Charles Frankel, géologue et spécialiste du système solaire, se partage entre la recherche, l'écriture et la réalisation de documentaires. Il a déjà publié au Seuil La Vie sur Mars (" Science ouverte ", 1999), La Mort des dinosaures (" Points Sciences ", 1999), Terre de France (" Science ouverte ", 2007) et Dernières nouvelles des planètes (" Science ouverte ", 2009).
« Qu'est-ce que la vie ? », se demandent depuis des siècles naturalistes, biologistes et philosophes. Et si, pour tenter d'y répondre, on renonçait à donner du monde vivant une définition figée, pour mieux prendre en compte sa nature dynamique et ses échanges permanents avec le reste de l'univers ? De fait, la nature et maintenant les laboratoires recèlent un incroyable bestiaire d'infravies, des entités qui défient la classification binaire entre vivant et non-vivant. Plus surprenant encore, il ne s'agit pas d'exceptions mais, au contraire, des éléments mêmes sur lesquels repose l'existence du monde vivant.
Ce livre révèle ces infravies et les accueille dans une nouvelle perspective théorique. Il propose une caractérisation scientifique inédite du vivant, qui exige d'abandonner certaines des métaphores les plus puissantes de notre temps, comme celle du vivant-machine. Cette épistémologie renouvelée, amenant à concevoir une vie sans frontières, a des répercussions majeures sur le regard éthique que nous posons sur les vivants.
Un ouvrage d'une puissante originalité.
La biodiversité est aujourd'hui l'un des maîtres-mots de tout discours environnemental. Après une trentaine d'années de diffusion du terme, un examen attentif fait pourtant apparaître que son succès médiatique s'est accompagné d'un affaiblissement scientifique. Ont surgi nombre d'arguments qui s'éloignent des faits avérés ou des analyses sérieuses, conduisant ainsi à un catastrophisme ambiant mal fondé.
Alain Pavé, dont la compétence scientifique dans le domaine est incontestée, propose une analyse critique novatrice et bienvenue, riche d'exemples concrets souvent surprenants, de l'escargot de Quimper à l'ours pas toujours blanc.
Loin de prendre le simple contre-pied des idées reçues et d'ouvrir la voie à un quelconque écoscepticisme, l'auteur montre que la prise en compte des réelles menaces qui pèsent sur le vivant demande une compréhension beaucoup plus fine de sa diversité et des mécanismes, évolutifs en particulier, qui la gouvernent et où l'aléatoire joue un rôle déterminant.
Il s'agit ici rien moins que de proposer une refondation du concept de biodiversité, à la mesure de son importance et de l'intérêt qu'on doit y porter. La pensée écologique ne pourra que profiter de ce changement de perspective.
Croissance économique, classements des lycées, publicités sur le web : de plus en plus, nos activités sont mises en chiffres, en équations, pour aiguiller ou prédire nos comportements. Les big data, ces abondantes traces numériques que nous produisons constamment, nous permettront-elles de créer une nouvelle science de la société, aussi performante que les sciences de la nature ? Peut-on s'inspirer des techniques de modélisation mathématique et de simulation informatique élaborées dans les sciences naturelles pour comprendre enfin la société et l'améliorer ?
Une analyse de cette perspective s'avère urgente à l'aube de la révolution numérique. Grâce à sa double compétence de chercheur en physique et en sciences sociales, l'auteur peut décortiquer de nombreux cas concrets de quantification de nos activités, en les comparant aux mathématisations réussies de la physique. Il peut alors replacer ces exemples dans une perspective théorique générale, en expliquant les réussites, les échecs et les conséquences politiques de la mise en équations du monde.
Ce livre explore la période charnière où l'avènement du capitalisme industriel et son développement mondial jouent un rôle fondamental dans la constitution des sciences modernes. Les « histoires de sciences » qui y sont étudiées ont essentiellement pour cadre l'Europe occidentale, et principalement la Grande-Bretagne et la France, depuis les crises politico-religieuses du XVIIe siècle, jusqu'aux mutations techniques et économiques du XIXe siècle.
Le lecteur est convié à visiter les lieux réels du travail scientifique : cours et académies, observatoires et laboratoires, théâtres et manufactures. Mais il parcourra aussi les colonies d'outremer, l'immensité de l'espace intersidéral, l'univers des roues dentées et des appareils électromagnétiques, et le monde des atomes et des molécules.
Jean Deutsch propose un nouvel ouvrage sur les merveilles de l'évolution biologique, dont il est l'un des spécialistes réputés.
Le thème commun de ces nouvelles histoires naturelles est la vision. L'incroyable inventivité de la nature est illustrée par la variété des yeux dont sont dotés des animaux aussi différents que les méduses, les caméléons, la mouche, la coquille Saint-Jacques, le poulpe et bien d'autres.
Darwin lui-même s'étonnait que le simple mécanisme de l'évolution ait pu conduire à des dispositifs de vision aussi différents et aussi complexes. Mais les connaissances biologiques les plus récentes éclairent l'apparition de tant de solutions au même problème : comment voir.
Cette synthèse sur une question capitale de la théorie de l'évolution est sans équivalent et répond aux attentes des lecteurs intéressés par les subtils aspects conceptuels de cette théorie, comme à ceux que ravissent les curiosités du monde vivant.
De nombreuses illustrations étayent le propos de l'auteur.
Fabriquer un être humain supérieur, artificiel, voire immortel, dont les imperfections seraient réparées et les capacités améliorées. Telle est l'ambition du mouvement transhumaniste, qui prévoit le dépassement de l'humanité grâce à la technique et l'avènement prochain d'un « homme augmenté » façonné par les biotechnologies, les nanosciences, la génétique. Avec le risque de voir se développer une sous-humanité de plus en plus dépendante de technologies qui modèleront son corps et son cerveau, ses perceptions et ses relations aux autres. Non pas l'« homme nouveau » des révolutionnaires, mais l'homme-machine du capitalisme.
Bien que le discours officiel, en France, résiste encore à cette idéologie, le projet technoscientifique avance discrètement. Qui impulse ces recherches ? Comment se développent-elles dans les champs médicaux, militaires et sportifs ? Comment les débats démocratiques sont-ils éludés ? Et comment faire face à des évolutions qui ne feront que renforcer les inégalités ? Surtout, quel être humain va naître de ces profondes mutations, de ces expérimentations brutales et hasardeuses sur notre espèce, dont l'Homo sapiens ne sortira pas indemne ?
Considérez deux titres d'articles récemment parus : « Pour se venger de sa mère, il tue son chat à coups de marteau » et « Étude expérimentale de l'embolie gazeuse par voie carotidienne chez le chat ». Dans les deux cas, le chat a passé un mauvais quart d'heure. Dans les deux cas, les faits se sont produits à Marseille, dans un quartier défavorisé de la ville pour l'un, à l'Institut de neurophysiologie et psychophysiologie pour l'autre. Le premier article est un fait divers, le second, de la science. Et si le premier chat est mort pour rien, les autres ont fait progresser la connaissance sur les embolies. Mais la différence est-elle aussi profonde qu'on le croit ? Afin de le savoir, pourquoi ne pas traiter le fait scientifique comme un fait divers, et - plus ardu - le fait divers comme un fait scientifique ? La presse offre bien des exemples :
Physique : « Le présumé violeur se défend : «J'ai trébuché et je l'ai pénétrée par accident» ».
Chimie : « Ils vendaient une potion magique capable de changer du papier ordinaire en billets de banque ».
Médecine : « Des radios du poumon de Marilyn Monroe adjugées 45 000 dollars dans une vente à Las Vegas ».
Ethnologie : « Il meurt en plein acte sexuel avec un épouvantail ».
Un panel de cas choisis avec saveur pour nous faire rire autant que réfléchir.
Le carbone est bien plus qu'un élément chimique : un être multiple, à la fois naturel, social et culturel. Le charbon, le graphite, le diamant, le graphène, autant d'avatars du carbone que nous rencontrons quotidiennement, tant dans les phénomènes de la nature que dans les aventures humaines. L'impact du dioxyde de carbone sur le changement climatique est loin d'épuiser son rôle et le carbone n'est pas un démon extrait du sous-sol par l'humanité et qui se retournerait contre elle. Il inspire bien d'autres histoires, à commencer par celle de la vie, dont il constitue un élément essentiel grâce à sa versatilité chimique. Les nombreux modes d'existence du carbone se déploient sur diverses échelles de temps, depuis les éphémères réactions nucléaires jusqu'à l'âge de l'Univers en passant par des durées dont certaines coïncident avec celle de l'histoire humaine. Ainsi, les vies du carbone nous invitent à repenser la nôtre.
Ce livre singulier, qui traite de phénomènes tantôt quotidiens et familiers, tantôt méconnus et mystérieux, combine avec originalité le style narratif de la biographie avec celui de la meilleure vulgarisation scientifique.
Si le lien entre désir de connaître ( libido sciendi ) et désir érotique ( libido sentiendi ) se trouve déjà suggéré dans les Écritures, il devient explicite à partir de la Renaissance et joue un rôle crucial dans la configuration de la science moderne. Il s'agit ici de conter l'histoire de ce lien, à partir des deux pôles que sont la figure du savant en tant qu'être désirant et celle de la femme, image de la Nature - en suivant leur évolution et leurs interactions dans l'art, la littérature et le cinéma. À une époque où la Nature fait plus que jamais les frais de notre mode de vie et où le silicone injectable a la part belle, cet essai permet de retracer les origines du rapport actuel entre Nature et sciences, et d'envisager ce rapport non seulement comme une histoire de la rationalité, mais aussi du désir, du sentiment et de la curiosité, cette curiosité qui a perdu Ève et éventré Vénus.