Né de l'extrême ascèse d'un poète total en quête d'un sens à donner à l'existence, un texte fondamental, parole âpre et difficile, traversée de sarcasmes, de lamentations, de pensées en apparence contradictoires, qui constitue peut-être la plus cinglante critique de l'Islam ? et qui vient de l'un de ses plus grands esprits.
Il s'agit ici de la traduction de trois poèmes préislamiques, trois questions qui nous mènent de l'histoire même de la poésie arabe préislamique à son interprétation, anthropologique ou mythologique. Le cédrat, c'est le fruit à l'odeur pénétrante, métaphore de la femme en son palanquin, qu'Alqama b. 'Abada évoque dans son poème en mîm ; la jument, c'est la monture de l'aïeul que Khidash ibn Zuhayr invoque dans sa Mujamhara comme le symbole de la foi jurée ; la goule, c'est le cryptide associé à Ta'abbata Sharran, qui, dans un poème en lâm, raconte l'avoir rencontrée et tuée.