L'existence d'une bourgade au nord de l'état de New York a été bouleversée par l'accident d'un bus de ramassage scolaire, dans lequel ont péri de nombreux enfants du lieu.
Les réactions de la petite communauté sont rapportées par les récits de quatre acteurs principaux. Il y a d'abord Dolorès Driscoll, la conductrice du bus scolaire accidenté, femme solide et généreuse, sûre de ses compétences et de sa prudence, choquée par cette catastrophe qui ne pouvait pas lui arriver, à elle. Vient Billy Ansel, le père inconsolable de deux des enfants morts. Ensuite, Mitchell Stephens, un avocat new-yorkais qui se venge des douleurs de la vie en poursuivant avec une hargne passionnée les éventuels responsables de l'accident. Et enfin Nicole Burnell, la plus jolie (et la plus gentille) fille de la bourgade, adolescente promise à tous les succès, qui a perdu l'usage de ses jambes et découvre ses parents grâce à une lucidité chèrement payée.
Au milieu des années 1970, à New York, deux couples d'artistes ont partagé les rêves de liberté de l'époque, ils ont fait de l'art et de la création le ciment d'une amitié qu'ils voulaient éternelle et, quand ils ont fondé leur famille, se sont installés dans des appartements voisins. Rien n'a pu les préparer aux coups du destin qui vont les frapper et infléchir radicalement le cours de leurs vies...
Siri Hustvedt convie ici à un voyage à travers les régions inquiétantes de l'âme : bouleversant, ambigu, vertigineux, Tout ce que j'aimais est le roman d'une génération coupable d'innocence qui se retrouve, vingt ans plus tard, au bout de son beau rêve.
Accroupi dans la neige, il tirait des branchettes du fouillis de bois mort et les posait directement sur la flamme.
Il savait qu'il ne pouvait risquer un échec. quand il fait soixante-quinze degrés au-dessous de zéro, on ne peut pas échouer dans sa première tentative de construire un feu. construire un feu, l'un des "récits du klondike" écrits par jack london (1876-1916) an tournant du siècle, fut, dit-on, le livre de chevet de lénine.
Incapable de supporter plus longtemps la liaison que son mari entretient avec une femme plus jeune qu'elle, Mia quitte brusquement New York pour se rendre dans le Minnesota et se réfugier quelque temps auprès de sa mère octogénaire. Parcours d'une femme blessée en forme de "lecture de soi" et d'inattendue épiphanie personnelle, ce roman solaire - féministe au meilleur sens du terme - irradie d'une énergie aussi rebelle que stimulante.
L'homme qui, ce matin-là, se réveille, désorienté, dans une chambre inconnue est à l'évidence âgé. Il ne sait plus qui il est, il ignore pourquoi et comment il se retrouve assigné à résidence entre les quatre murs de cette pièce, percés d'une unique fenêtre n'ouvrant que sur un nouveau mur et d'une porte qui, pour lui demeurer invisible, doit bel et bien exister puisque des «visiteurs» vont la franchir. Sur un bureau, sont soigneusement disposés une série de photographies en noir et blanc, deux manuscrits et un stylo. Qui est-il ? Et que lui veulent ses interlocuteurs, dont cette Anna qui lui donne du «Mr Blank» et lui parle de comprimés, d'un traitement en cours, mais aussi, étrangement, d'amour et de promesses ? Une journée se passe, lors de laquelle les «visiteurs» qui se présentent reprochent au vieil homme de les avoir jadis envoyés accomplir de mystérieuses et périlleuses missions dont certains sont revenus irrémédiablement détruits. Et cependant qu'entre deux vertiges, corps et mémoire en déroute, Blank interroge des souvenirs qui refusent de se laisser exhumer, qu'il cherche dans le manuscrit l'hypothèse d'une explication, une caméra et un micro enregistrent le moindre geste, les moindres bruits de cette chambre où il subit son ultime et interminable épreuve.
Après l'immense succès rencontré par Brooklyn Follies, Paul Auster s'engage dans une exploration radicale du territoire métaphysique où son oeuvre s'enracine depuis son entrée en écriture et livre un roman aux confins du fantastique qui, tout en mettant en scène la relation du romancier à ses personnages, entre en résonance avec les interrogations les plus profondes de l'Amérique contemporaine quant à ses responsabilités face à l'Histoire. Au sommet de son art et de sa notoriété, un écrivain accepte ici de se réinventer pour questionner les labyrinthes du langage et affronter les exigences de la fiction dans son essence même.
Nathan Glass a soixante ans. Une longue carrière dans une compagnie d'assurances à Manhattan, un divorce, un cancer en rémission et une certaine solitude qui ne l'empêche pas d'aborder le dernier versant de son existence avec sérénité. Sous le charme de Brooklyn et de ses habitants, il entreprend d'écrire un livre dans lequel seraient consignés ses souvenirs, ses lapsus, ses grandes et petites histoires mais aussi celles des gens qu'il a croisés, rencontrés ou aimés. Un matin de printemps de l'an 2000, dans une librairie, Nathan Glass retrouve son neveu Tom Wood, perdu de vue depuis longtemps. C'est ensemble qu'ils vont poursuivre leur chemin, partager leurs émotions, leurs faiblesses, leurs utopies mais aussi et surtout le rêve d'une vie meilleure à l'hôtel Existence...
Un livre sur le désir d'aimer. Un roman chaleureux, où les personnages prennent leur vie en main, choisissent leur destin, vivent le meilleur des choses - mais pour combien de temps, encore, en Amérique oe...
Après sa disparition, une artiste plasticienne fait l'objet d'une enquête menée par un professeur d'esthétique auprès de tous ceux qui, de près ou de loin, l'ont côtoyée. Cet envoûtant thriller intellectuel redistribue avec brio les thèmes chers à Siri Hustvedt et constitue une inoubliable plongée dans les arcanes de la création comme de l'âme humaine, explorées ici par une romancière au sommet de son art.
Violemment secouée, à l'occasion d'une évocation en public de son père récemment disparu, par un tremblement irrépressible accompagné d'une expérience de dissociation, Siri Hustvedt décide, pour comprendre enfin la nature d'un phénomène qu'elle rapproche d'autres états-limites qu'elle a également connus, de prendre la mesure la plus exacte possible de la véritable nature des "gouffres" invisibles qui, hantant, fragilisant et formatant nos existences, sont tapis sous la vie ordinaire, afin d'affronter les mystères du moi. De la neurobiologie à la psychiatrie et à la littérature, une approche, aussi ambitieuse que personnelle, de l'histoire des pathologies mentales au fil d'une réflexion rigoureuse et lucide qui, transcendant la cartographie académique de la souffrance et de l'angoisse, aborde sans détour les rapports de la maladie avec le geste créateur.
Après la mort de sa femme et de ses enfants, David Zimmer était anéanti. S'il a pu échapper au désespoir, c'est grâce à l'écriture d'un livre consacré à Hector Mann, virtuose du cinéma muet porté disparu depuis 1929. Un soir, une jeune femme débarque chez lui en lui annonçant que Hector Mann lui-même le réclame de toute urgence sur son lit de mort. David se laisse entraîner dans un très long voyage...
En racontant l'histoire de l'extraordinaire et mystérieux Hector Mann, Paul Auster nous emmène bien au-delà de la magie du cinéma muet et porte ce livre au coeur d'un univers envoûtant où la création artistique semble faire écho aux sentiments amoureux dans ce qu'ils ont de plus éphémère et de plus fragile, où la douleur de la perte et le besoin de filiation se répondent pour remettre en question l'idée même de mémoire.
New York, 1967 : un jeune aspirant poète rencontre un énigmatique mécène français et sa sulfureuse maîtresse. Un meurtre scelle bientôt, de New York à Paris, cette communauté de destins placés sous le double signe du désir charnel et de la quête éperdue de justice.
Superbe variation sur "l'ère du soupçon", Invisible explore, sur plus de trois décennies, les méandres psychiques de protagonistes immergés dans des relations complexes et tourmentées. Le vertigineux kaléidoscope du roman met en perspective changeante les séductions multiformes d'un récit dont le motif central ne cesse de se déplacer. On se délecte des tribulations du jeune Américain naïf et idéaliste confronté au secret et aux interdits, tout autant qu'on admire l'exercice de haute voltige qu'accomplit ce très singulier roman de formation. Au sommet de son art narratif, Paul Auster interroge les ressorts mêmes de la fiction, au fil d'une fascinante réflexion sur le thème de la disparition et de la fuite.
Célébration heureuse de la plus civilisée des passions humaines, cette histoire écrite du côté du plaisir et de la gourmandise est un livre savant qui se lit comme un roman d'aventures.
Parti à la recherche des raisons qui ont fait aimer le livre, alberto manguel propose un étonnant récit de voyage à travers le temps et l'espace, dont chaque étape lui est occasion de détours, de visites, de réflexions profondes et d'anecdotes réjouissantes.
Passionnante, jubilatoire, cette histoire de la lecture, traduite en plus de vingt-cinq langues, a reçu en france le prix médicis essai 1998.
J'ai expliqué aux auditeurs que je cherchais des histoires.
(...) Ce qui m'intéressait le plus, ai-je précisé, c'étaient des histoires non conformes à ce que nous attendons de l'existence, des anecdotes révélatrices des forces mystérieuses et ignorées qui agissent dans nos vies, dans nos histoires de famille, dans nos esprits et nos corps, dans nos âmes. En d'autres termes, des histoires vraies aux allures de fiction. (...) Au bout de trois ou quatre mois, j'ai senti qu'un livre allait être nécessaire (...).
Je recevais trop d'histoires intéressantes, et il ne m'était possible de présenter à la radio qu'une petite partie de celles qui en auraient valu la peine. (...) J'ai sélectionné les histoires sur la seule base de (...) leur humanité, leur véracité, leur charme. Ainsi leur sort s'est joué, et un hasard aveugle a décidé du résultat. Paul AUSTER (extrait de la préface)
Dans son livre le plus personnel à ce jour, Alberto Manguel raconte comment il a assouvi sa propre curiosité par le commerce incessant qu'il a entretenu sa vie durant avec les livres grâce auxquels ils s'est frayé un chemin dans l'énigme et la complexité du monde. Et réaffirme les vertus du pacte que curiosité et lecture ne cessent de reconduire au bénéfice des plus féconds accomplissements que nous réserve notre imaginaire.
Après un long séjour à l'hôpital, l'écrivain sidney orr est de retour chez lui.
Toujours aussi amoureux de sa femme grace, il reprend lentement goût à la vie. mais il est accablé par l'ampleur de ses dettes et par l'angoisse de ne plus jamais retrouver l'inspiration. un matin, alors qu'il fait quelques pas dans son quartier, il découvre une toute nouvelle papeterie, au charme irrésistible. sidney entre, attiré par un étrange carnet bleu. le soir même, presque dans un état second, sidney commence à écrire dans le carnet une captivante histoire qui dépasse vite ses espérances.
Sans qu'il devine oú elle va le conduire. ni que le réel lui réserve de plus dangereuses surprises. virtuosité, puissance narrative, défi réciproque de l'improvisation et de la maîtrise, la nuit de l'oracle précipite le lecteur au coeur des obsessions austériennes, dans un face à face entre fiction et destin. comme si l'imaginaire n'était rien d'autre que le déroulement du temps avant la mort. ou pire encore, son origine.
«Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain.» Ainsi commence le récit d'August Brill, critique littéraire à la retraite. Contraint à l'immobilité par un accident de voiture, il s'est installé dans le Vermont chez sa fille Miriam, qui ne parvient pas à guérir de la blessure que lui a infligée un divorce pourtant déjà vieux de cinq ans. Elle vient de recueillir sa propre fille, Katya, anéantie par la mort en Irak d'un jeune homme avec lequel elle avait rompu, précipitant ainsi, du moins le croit-elle, le départ de ce dernier pour Bagdad. Pour échapper aux inquiétudes du présent et au poids des souvenirs, peu glorieux, qui l'assaillent dans cette maison des âmes en peine, Brill se réfugie dans des fictions diverses dont il agrémente ses innombrables insomnies. Cette nuit-là, il met en scène un monde parallèle où le 11 Septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais en proie à une impitoyable guerre civile. Or, tandis que la nuit avance, imagination et réalité en viennent peu à peu à s'interpénétrer comme pour se lire et se dire l'une l'autre, pour interroger la responsabilité de l'individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l'Histoire. En plaçant ici la guerre à l'origine d'une perturbation capable d'inventer la «catastrophe» d'une fiction qui abolit les lois de la causalité, Paul Auster établit, dans cette puissante allégorie, un lien entre les désarrois de la conscience américaine contemporaine et le questionnement qu'il poursuit quant à l'étrangeté des chemins qu'emprunte, pour advenir, l'invention romanesque.
De retour à New York après l'enterrement de leur père, dans le Minnesota, Erik Davidsen, psychiatre divorcé, et sa soeur, Inga, veuve dévastée et récente d'un écrivain célèbre, découvrent la lettre qu'une femme a jadis adressée au disparu et par laquelle ils apprennent que leur père aurait naguère été impliqué dans une mort mystérieuse. Dès lors, dans une Amérique toujours traumatisée par les événements du 11 Septembre survenus quatre ans plus tôt, tous les personnages qui gravitent autour de la famille Davidsen vont, de proche en proche, être amenés à se confronter à la part la plus opaque de leur être.
Conjuguant la mémoire de l'immigration et le thème du secret de famille, pointant les ambiguïtés de la transmission et la difficulté pour tout individu de réinventer sa vie, Siri Hustvedt écrit ici le roman compassionnel de l'inconscient d'une Amérique déchirée entre l'apparente infaillibilité de ses mythologies fondatrices et la profondeur des désarrois qui l'habitent aujourd'hui.
Qu'elle soit constituée de quelques livres ou de volumes par milliers, qu'elle obéisse à une classifi cation rigoureuse ou aléatoire, que les livres qui la composent soient alignés sur des étagères ou rangés dans des cartons, qu'est-ce qu'une bibliothèque, sinon l'éternelle compagne de tout lecteur - son rêve le plus cher ?
Après Une histoire de la lecture, Alberto Manguel offre un essai au propos formidablement complémentaire, d'où il ressort que construire une bibliothèque, privée ou publique, n'est rien de moins qu'une mise à l'épreuve d'ordre philosophique dont l'avènement annoncé de la bibliothèque électronique ne saurait réduire la portée.
Voyage au coeur de nos livres et histoire de leurs demeures, La Bibliothèque, la nuit nous rappelle à quel point les livres, réinventant sans fi n la «bibliothèque» qui les accueille, sont seuls maîtres de la lumière dans laquelle ils nous apparaissent - ces livres qui en savent décidément sur nous bien davantage que nous sur eux.
Du pouvoir des émotions à l'engagement intellectuel, de la littérature comme référence nourricière à l'écriture comme pratique aussi exigeante que vitale, des paysages d'une lointaine Norvège familiale et du Minnesota natal aux rues de New York, la ville élue et passionnément aimée, de lieux de mémoire en territoires de l'imaginaire, voici une série d'essais où Siri Hustvedt dresse avec autant de simplicité que d'humanité la cartographie d'une vocation impérieuse,
indissociable d'un parcours très personnel. Loin de tout narcissisme, les textes rassemblés dans Plaidoyer pour Eros livrent le portrait attachant d'un écrivain qui questionne sans détour son rapport à la littérature aussi bien que les chemins qu'a empruntés toute sa vie de femme, à l'aune des présences, réelles ou fictives, vivantes ou disparues, anonymes ou glorieuses, qui ont nourri et accompagné son geste créateur.
«Pourquoi cherchons-nous des défi nitions d'identités par les mots et quel est, dans une telle quête, le rôle du conteur d'histoires ? Comment le langage peut-il déterminer, limiter et accroître notre imagination du monde ? Comment les histoires que nous racontons nous aident-elles dans notre perception de nous-mêmes et des autres ? De telles histoires peuvent-elles prêter à une société entière une identité, vraie ou fausse ? Et, en conclusion, est-il possible que des histoires nous transforment, nous et le monde dans lequel nous vivons ?» ALBERTO MANGUEL (extrait de l'introduction) Dans cette série de conférences prononcées en 2007 à Toronto dans le cadre des Massey Lectures, tribune annuellement offerte à des penseurs contemporains pour traiter des grandes questions de notre temps, Alberto Manguel, dressant de fascinants parallèles en tre les réalités individuelles et politiques du monde actuel et celles que, de tout temps, ont pris en charge le mythe, la légende et le récit, propose de prêter attention, plutôt qu'au discours d'autorités préten du ment «compétentes», à ce qu'ont à nous dire, sur la ma nière de bâtir une société, les visionnaires - poètes, romanciers, essayistes ou cinéastes - dont les oeuvres, parce qu'elles acceptent d'assumer l'hu main dans toute sa complexité, montrent la voie de l'ouverture sur la quelle peut se fonder une com munauté plus juste et plus durable.
Téhéran, seconde moitié du XIXe siècle. La cour du shah bruisse d'intrigues de palais, de complots et autres tentatives d'assassinat. C'est là que fait un jour irruption une poétesse fort lettrée dont les textes agissent comme de puissants catalyseurs d'énergies subversives - ou même hérétiques ? Cet envoûtant roman, qui a le langage pour héros véritable, propose une admirable réflexion sur le pouvoir, séculier ou symbolique, selon qu'il est exercé par les hommes ou par les femmes.
Au milieu du XIXe siècle, une caravane de voyageurs progresse dans le désert sur une route proche de La Mecque. Se croisent alors neuf destinées qui toutes basculent, en un après-midi, au moment où chacun entre en possession d'une sacoche remplie de textes dont la teneur restera mystérieuse.
Se succèdent ainsi un voleur romantique épris de liberté ; une jeune fiancée encline à la divination ; un chef de bandits ambitieux ; un affairiste roublard ; un pèlerin dont la quête spirituelle aboutira à la résolution de l'énigme des sables ; un religieux inquisiteur ; un espion de Sa Majesté déguisé en derviche ; enfin, accompagnant tous les personnages dans leur périple, un cadavre doté de la capacité de percer leur intériorité.
Récit empreint de mysticisme, livre d'espérance et d'illumination, le roman de Bahiyyih Nakhjavani procure un plaisir sans mélange, dans sa capacité à envoûter le lecteur, à faire naître en lui le désir de cet objet merveilleux, symbole de toutes les quêtes et de toutes les révélations : la sacoche.
Dans ces essais écrits entre 2006 et 2011, la célèbre romancière Siri Hustvedt, après avoir pris pour sujet d'étude le matériau autobiographique («Vivre»), examine les complexes fonctionnements de l'esprit, de la mémoire, des émotions et de l'imaginaire chez l'être humain («Penser») et explicite le rapport qui est le sien à la création visuelle dans tous ses états («Regarder»). Authentique somme intellectuelle retraçant le parcours de son auteur, l'ouvrage pose des questions essentielles quant à la manière dont tout individu se constitue en tant que tel, élabore, à travers la pensée, la mémoire, le langage, son problématique «être-au-monde» et interagit avec autrui.
Composé de quatre récits pouvant être lus séparément, ce roman décrit l'initiation et la découverte que fait d'elle-même une jeune femme, Iris Vegan, préparant un doctorat de lettres à l'université de Columbia.
Parce que la lecture est peut-être avant tout une "conversation", tout lecteur éprouve le besoin de "répondre" aux textes qui l'interpellent et confèrent à sa propre vie un surcroît d'existence.
Ayant décidé de relire, une année durant, ses livres de prédilection tels qu'ils lui semblaient susceptibles de refléter le chaos contemporain ou d'enrichir et d'éclairer son rapport personnel au monde, Alberto Manguel offre ici, entre carnet intime et recueil de citations, ce journal dont l'érudition à la fois sensible et subversive rend compte à merveille de l'infini du "dialogue" entre toute oeuvre et son lecteur.