Du début du XIXe siècle, tout juste sorti de la Révolution française, jusqu'à la violente rupture de la Première Guerre mondiale, un long siècle de création picturale s'écoule qui voit émerger, croître et se métamorphoser l'espace de production artistique de la modernité. Cet ouvrage se propose de le parcourir en compagnie d'artistes dont l'histoire de l'art a négligé les oeuvres jusqu'à une période récente : les peintres femmes.
Du phénomène inédit de féminisation du Salon officiel sous le Consulat et la Restauration à l'afflux des artistes nordiques, britanniques, russes et américaines sur la scène parisienne à l'aube du XXe siècle, des ultimes débats sur l'ancestrale hiérarchie des genres picturaux au surgissement accéléré des avant-gardes, de la multiplication des ateliers de jeunes femmes au seuil du XIXe siècle aux premières diplômées de l'École des beaux-arts au début du XXe siècle, la période déploie une scène où il nous appartient désormais de les voir et de les entendre jouer, elles aussi, leur rôle d'artiste tel qu'elles s'en emparèrent concrètement, personnellement dans et avec leur temps.
Prince des Ténèbres, Porteur de Lumière ou Roi des Enfer, le Diable a autant de noms que de visages. Mais où est passé le monstre aux yeux exorbités, aux cornes d'ébène et à la gueule pestilentielle, la Bête vers qui convergent toutes les déchéances et les déviances du genre humain ?
Grâce à une lecture brillante des textes et des images de la Renaissance et du Moyen Âge, Daniel Arasse décrit l'irrésistible essor du Diable et révèle comment la culture humaniste a combattu cette ténébreuse créature médiévale pour la reléguer au rang de superstition.
Pourtant, aujourd'hui, comme hier, Satan continue de hanter l'esprit des hommes. Mais depuis, nous lui avons prêté notre visage, nos habitudes, il est devenu une métaphore du « mal » qui ronge le coeur de l'humanité.
S'il est souvent associé au mouvement impressionniste, Paul Cézanne (1839-1906) s'en détache pourtant rapidement. Ses recherches esthétiques sur les volumes, la perspective, les formes et les couleurs, à travers de nombreuses peintures mortes, mais aussi les paysages de sa Provence natale, l'amènent progressivement vers l'abstraction et font de lui un précurseur de l'art moderne. Découvrez l'évolution d'un peintre qui a su transposer en peinture sa vision unique du monde.
Camille Pissarro (1830-1903) est un peintre incontournable du mouvement impressionniste. Grand coloriste, l'artiste est un maître incontesté de la lumière. Doté d'une sensibilité saisissante à la nature, il trouve son inspiration avant tout dans les thèmes champêtres. Champs et villages, animés parfois de silhouettes de paysans, nous donnent une vision idéalisée de la vie rurale du xixe siècle dont Pissarro n'a pourtant pas manqué de représenter l'industrialisation rapide en peignant les ports du Havre, de Dieppe ou encore de Rouen.
Après les Haïkus du temps qui passe illustrés par Hokusai, ce nouveau volume des "Classiques en images" renoue avec la tradition du poème court japonais : 58 haïkus de Basho, Buson, Chiyo-Ni, Dakotsu, Issa, J¿s¿, Kyorai, Ryokan, Ry¿ta, Shiki, Shusai, Teishitsu... choisis pour montrer la beauté de paysages réalistes ou imaginaires à travers différentes saisons, les lieux, les états d'âme, la vie au jour le jour... Un recueil qui nous entraîne, sous le pinceau d'Hokusai, grâce à une représentation du monde vivant douce et poétique, dans une belle rêverie.
« Les mots sont des béquilles qui permettent de faire un petit bout de chemin en direction de l'oeuvre. Dans un premier temps, ils peuvent servir à ouvrir les yeux enlisés dans des habitudes, montrer que l'on voit davantage avec ce que l'on a dans la tête que devant les yeux. Mais la plus grande partie du chemin reste hors de leur portée, puisque l'art, justement, est au-delà. » Outrenoir, entretiens avec Françoise Jaunin, 2012 Pierre Soulages est né le 24 décembre 1919 à Rodez.
Très jeune il est attiré par l'art roman et la préhistoire.
Ce n'est qu'en 1946 qu'il peut consacrer tout son temps à la peinture. Ses toiles où le noir domine sont abstraites et sombres. Elles sont aussitôt remarquées tant elles diffèrent de la peinture demi-figurative et très colorée de l'après-guerre. D'autres oeuvres sont apparues où rythme, espace et lumière naissent des contacts violents du noir et du blanc sur l'entière surface de la toile, une autre lumière picturale.
En 2007, le Musée Fabre de Montpellier lui consacre une salle pour présenter la donation faite par le peintre à la ville.
Attaché à sa terre natale, Soulages consent, en 2005, avec son épouse Colette, à une donation exceptionnelle à la Communauté d'agglomération du Grand Rodez. Le musée Soulages à Rodez est inauguré en mai 2014.
Poésie de coeur et poésie de cour, cette anthologie célèbre les quatre siècles fondateurs de la poésie française, du x??? au x?? siècle, de Guillaume IX d'Aquitaine à François Villon en passant par la comtesse de Die, Ruteboeuf, Christine de Pizan ou encore Charles d'Orléans.
« On doit au Moyen Âge, écrit Michel Zink dans sa préface, d'avoir tissé le lien indissoluble entre la poésie et l'amour. » Le soupirant rend hommage à sa dame par un poème parfait, stylisé et achevé, il transcende son amour par l'écriture. Ce faisant, ce Moyen Âge poétique invente l'amour courtois. Amants souffrant du mal d'amour, dames lointaines et messagers confidents contribuent à transformer les relations amoureuses à travers l'Europe et marquent durablement l'imaginaire de notre civilisation.
Troubadours et trouvères choisirent de composer dans leur langue maternelle, en langue d'oc et en langue d'oïl. Ils offrent ainsi leurs lettres de noblesse à une lyrique en langue vulgaire, c'est la naissance de la poésie moderne. Chaque poème est publié dans sa traduction en français moderne et dans sa version originale.
Une liberté d'esprit et un appétit de vivre saisissants émanent de cette production poétique. Par son humanité, sa tendresse et son humour, cette célébration de l'amour, de la vie et de la nature nous touche et nous inspire.
Si le gothique flamboyant des XIV? au XV? siècle évoque la monumentalité des cathédrales, il fait éclore des trésors d'art d'un tout autre genre, moins ostensibles, mais tout aussi sublimes : les peintures de manuscrits. Objet rare et recherché avec ses peintures magistrales, ses lettrines rehaussées d'or, ses reliures en ivoire, en or ou en velours, le manuscrit enluminé sort du strict cadre clérical.
Épris de luxe et d'éclat, princes et riches mécènes passent des commandes fastueuses, comme le Livre du Coeur d'Amour épris de Barthélemy d'Eyck, ou encore Les très riches heures du duc de Berry. Les artistes rivalisent de minutie et de délicatesse dans le rendu de la lumière, des proportions ou des perspectives qui annoncent déjà la Renaissance.
Ces trésors méconnus, conservés à cause de leur fragilité dans les fonds des bibliothèques et musées, sont ici dévoilés. Notre publication crée, à partir d'une sélection de 200 miniatures, de véritables tableaux, reproduits en de puissantes pleines pages. Un spectacle exceptionnel !
Lors de sa première parution en 2005, ce livre s'est rapidement imposé comme un ouvrage de référence. Il a contribué à la reconnaissance du graphisme comme un domaine de création majeur en France. Si cette discipline a vu le jour grâce à la typographie, son champ d'action s'est élargi à l'affiche, l'édition, la presse, la construction d'une identité visuelle, la signalétique, l'habillage télévisuel, le web... Le graphisme dialogue aujourd'hui avec l'architecture, les arts plastiques, le design, la mode, la musique, l'audiovisuel et le numérique. La nouvelle édition de ce livre, riche de plus de 1000 illustrations, est augmentée d'un chapitre sur les années 2005-2020 qui témoigne de l'extraordinaire vitalité de la création graphique française de ces dernières années.
La garde-robe de Frida Kahlo. Palais Galliera.
L'artiste mexicaine Frida Kahlo fascine, par son art et par sa personnalité. Ce hors-série s'attache, en lien avec l'exposition présentée au musée Galliera, à la garde-robe de l'artiste, manifeste de la mexicanité autant que sa peinture.
Grâce à cette exposition consacrée à Bonnard, découvrez l'oeuvre de cet artiste français qui a participé à la création du groupe des nabis mais a ensuite suivi son propre chemin. Vie quotidienne, portraits, autoportraits, nus, paysages et natures mortes, les thèmes abordés sont variés, et au-delà de leur apparente banalité, interrogent le spectateur. Mais dans les toiles de ce grand coloriste, c'est avant tout la lumière et la couleur qui s'imposent, et qui deviennent des sujets à part entière.
Une histoire globale des avant-gardes picturales se doit d'expliquer pourquoi celles-ci apparurent en certains endroits et pas en d'autres, comment elles circulaient entre les pays et les capitales, ce qui les portait et si elles rompaient réellement avec leur temps, sachant que la plupart finirent par connaître une véritable canonisation.
Les avant-gardes lièrent leur sort au développement des journaux et des revues, c'est-à-dire à celui des techniques d'impression et de reproduction en série. Elles profitèrent également d'un vaste mouvement de circulation des idées, des hommes et des objets avec le développement des réseaux ferrés et des transports maritimes.
Dans le même temps se forgeaient les identités nationales, férues de tradition et de préservation des cultures. L'approche géopolitique met au jour ce processus par lequel les plasticiens novateurs recoururent à la référence étrangère pour s'opposer aux institutions nationales, travaillèrent à internationaliser leurs réputations pour mieux s'imposer contre le refus de l'innovation porté par le nationalisme, ou, au contraire, se laisser récupérer par des partis nationalistes et révolutionnaires.
Mais à côté des stratégies, réseaux et marchés, place est faite à l'analyse du contexte culturel et moral, économique et politique, matériel et social, affectif et spirituel des artistes des avant-gardes à partir de 1848. Jusqu'à la rupture de 1920, quand ces avant-gardes deviennent politiques, plaçant l'avenir de l'art dans celui de la Révolution.
L'émergence de l'abstraction au début du XXe siècle a mené à un changement total de paradigme. Cet ouvrage vise à retracer l'épopée de ces oeuvres qui s'émancipent du réel et la rupture majeure qu'elles provoquent dans l'histoire de l'art.
Ni absence du monde, ni sacrifice de la signification, l'abstraction vise un langage universel, en lien étroit avec les mutations technologiques de la société portées par les nouveaux médias, de la photographie au cinéma jusqu'à la vidéo et la révolution des cultures numériques.
Ce champ élargi des pratiques de l'art abstrait oblige à repenser la géographie globale de son histoire et de ses développements, en prenant en compte les circulations mondiales de cette aventure de l'esprit et des formes.
Des aquarelles de William Turner aux expérimentations cybernétiques dans l'art contemporain, ce voyage en abstraction montre à l'échelle internationale - de l'Europe au Japon en passant par l'Amérique latine et les États-Unis - la pluralité des formes, des pratiques et des concepts qui ont nourri cette quête.
Ceux de la Terre. Auteur Foudral Benjamin, nombre de pages 200, prix 27€ Résumé : Du portrait brutal et cru d'un monde paysan en proie aux passions les plus violentes, dressé par l'écrivain Émile Zola (1840-1902) dans La Terre (1887), à la vision lyrique et héroïque des « gens de la terre » du recueil de nouvelles Ceux de la glèbe (1889) du Belge Camille Lemonnier (1844-1913), les campagnes contemporaines sont l'objet dans la seconde moitié du XIXe siècle de projections idéologiques les plus diverses, qu'elles soient nostalgiques, conservatrices, socialistes, progressistes ou purement esthétiques.
Avec l'émergence du réalisme et de ses deux figures principales, Gustave Courbet (1819-1877) et Jean-François Millet (1814-1875), peintres aux origines rurales, la thématique paysanne dans le champ des beaux-arts se renouvelle et devient un véritable phénomène à l'échelle européenne, transcendant bientôt les mouvements. Réalistes, naturalistes, symbolistes, modernes ou anti-modernes, tous se mettent en quête de la mise en image du paysan, nouvelle figure centrale de la société contemporaine.
Au travers de plus de 80 oeuvres, l'exposition Ceux de la Terre vise à appréhender l'émergence de ce phénomène culturel, tout en approchant l'intention et le regard propre de chaque artiste derrière l'élaboration du monde rural comme sujet pictural.
C'est un ouvrage créatif, une sorte de performance. Ses directeurs ont proposé aux écrivains et intellectuels russes et français de choisir chacun un tableau russe du xixe siècle, la période la moins connue de tout l'art russe, dont l'Occident ne retient que les icônes et les avant-gardes. Le xixe siècle russe est surtout connu grâce à sa littérature et sa musique. Or la peinture russe de cette période est tout aussi passionnante et se trouve d'ailleurs souvent en relation étroite avec les autres arts. Ce sont ces tableaux, très variés - peinture d'histoire, de genre, portraits et paysages - que tout Russe connaît pas coeur ; ce sont ce qu'on appelle aujourd'hui les lieux communs de la culture russe. Une collection de 30 essais consacrés chacun à un tableau permet d'approfondir sa compréhension de la culture russe. C'est aussi pour le lecteur une véritable école de regard.
Inventé à partir de la boutade ironique d'un critique d'art sans qualité, le mot "impressionnisme" désigne moins un mouvement cohérent que la rencontre d'un groupe de peintres, soudé par le même rejet de l'académisme, qui choisirent d'exposer ensemble leurs oeuvres, entre 1874 et 1886. Qu'y a-t-il de commun, en effet, entre les paysages ruraux aux tons sourds de Pissarro et les coulisses de l'Opéra, traversées de lumière électrique et de tulle multicolore, peintes par Degas ?
Né sous le signe de Manet, l'impressionnisme s'oppose profondément à la conception classique de l'art et annonce l'avènement d'un nouvel ordre esthétique. Travail en plein air et sur le motif, scènes de la vie moderne et quotidienne, couleurs claires et juxtaposées, style inachevé "non fini", touches visibles et légères, vibration de la lumière, effets de cadrage : en moins de vingt ans, en fixant tout un monde de sensations et de visions éphémères, ces artistes ont réalisé l'une des révolutions les plus importantes de l'histoire de la peinture.
Outre le récit "historique", cette histoire de l'impressionnisme expose pleinement les caractéristiques de cette "nouvelle peinture" et la singularité qui, en dépit d'un projet commun, distingue les artistes du groupe des Batignolles. Elle révèle par ailleurs comment l'impressionnisme influencera les artistes à l'étranger (Angleterre, États-Unis, Espagne, Scandinavie ...), résonnera dans les autres arts (musique, littérature, photographie, cinéma) et conduira aux néo - et post-impressionnisme puis aux grandes mutations du XXe siècle, telle l'abstraction.
Aujourd'hui, les oeuvres de Vincent van Gogh (1853-1890) sont parmi les plus connues et les plus célébrées dans le monde. Les Tournesols, La Nuit étoilée ou l'Autoportrait à l'oreille bandée, parmi tant d'autres de ses peintures et dessins, laissent transparaître la dextérité unique de l'artiste à représenter les ambiances et les lieux par la peinture, le crayon, le fusain ou le pastel. Pourtant alors qu'il déployait les couleurs vibrantes en touches expressives et les formes au contour délimité qui allaient faire sa renommée, van Gogh luttait contre le désintérêt de ses contemporains, mais aussi contre ses crises de folie. Ses épisodes de dépression et d'angoisse ont finalement eu raison de lui, puisqu'il se suicida en 1890, peu après son 37e anniversaire. Cette introduction richement illustrée retrace la vie de Vincent van Gogh: ses premières oeuvres figurant paysans et ouvriers agricoles, sa lumineuse période parisienne et son dernier sursaut créatif, plein de frénésie, durant les deux dernières années de sa vie qu'il passa dans le Sud de la France.
Aussi cryptiques qu'ils sont fascinants, les chefs-d'oeuvre de Jérôme Bosch (vers 1450-1516) restent parmi les énigmes les plus persistantes du monde de l'art. Leur contenu complexe, allégorique et souvent saisissant captive toujours non seulement les historiens d'art, mais aussi les créateurs de mode, les stars du rock, les écrivains et les punks, ainsi que d'innombrables artistes modernes et contemporains. Bien qu'enraciné dans la tradition des vieux Pays-Bas, Bosch développa un style résolument subjectif et richement suggestif pour rendre à la fois la béatitude céleste du paradis et les tortures d'un enfer grotesque, notamment dans son célébrissime Jardin des délices, exécuté avec tant de méticulosité. Ici, comme dans ses autres oeuvres les plus connues, il combine pieuse humilité et esprit acéré pour former un langage artistique unique, où se jouent des interprétations picturales de proverbes ou d'expression de son époque. Ce livre lie ensemble les fils insaisissables de l'oeuvre de Bosch pour établir une introduction concise à un monde aussi envoûtant que captivant.
Des peintures rupestres au street art, ce beau livre richement illustré émerveillera les amateurs et les passionnés. Organisé sous la forme d'une chronologie thématique, cet ouvrage didactique présente les oeuvres les plus importantes de l'art occidental, en les replaçant dans leur contexte politique, économique, culturel et social. Ainsi, en opérant des rapprochements d'une époque à l'autre, il permet de comprendre en profondeur les influences qui ont conduit aux chefs-d'oeuvre tout en apportant de nouveaux éclairages à l'histoire de l'art.
Grâce à une frise chronologique complète, le lecteur pourra visualiser l'évolution des styles et situer les différents courants.
Fort de ses théories minutieuses et de milliers de tableaux, dessins et aquarelles, Paul Klee (1879-1940) est considéré comme lÂ'un des chefs de file les plus cérébraux et les plus prolifiques de lÂ'art européen au XXe siècle. Même sÂ'il a souvent créé des petits formats, ses oeuvres sont remarquables par leur profondeur sophistiquée et leurs nuances méticuleuses visibles dans le trait, la couleur et les tonalités. Le style de Klee sÂ'est affirmé quand il est entré dans le groupe expressionniste allemand du Blaue Reiter (le Cavalier bleu) et surtout lors dÂ'un voyage en Tunisie en 1914 qui a métamorphosé son usage de la couleur. Après la guerre, il enseigne dans la prestigieuse école du Bauhaus où ses cours, comme sa pratique émergente, ont mis en valeur le potentiel symbolique de la nuance, du trait et de la géométrie. Klee sÂ'est également inspiré du cubisme, de la poésie, de la musique, de la littérature, du langage et du pouvoir simpliste des oeuvres dÂ'enfant. Célèbre pour ses personnage
Tout commence à Paris, le 1 er juillet 1867, dans les fastes de l'Exposition Universelle : après la guerre de Sécession, les paysagistes d'outre-Atlantique, qui forment la première véritable école de leur pays, retrouvent, optimistes, le chemin de l'Europe. Mais les critiques français leur réservent ricanements et sarcasmes : «Cette exposition est indigne des fils de Washington. Au milieu de nos vieilles civilisations, les Américains font l'effet d'un géant fourvoyé dans une salle de bal».
Les peintres souhaitaient être reconnus dans le saint des saints de l'art contemporain. Ils comprirent immédiatement qu'ils n'avaient pas le choix : il fallait céder au goût français, puisque le goût français régnait sur le monde. Du géant, ils avaient les matières premières : l'espace géographique, les moyens économiques, le dynamisme. Pour le reste, les arts plastiques notamment, ils se rendaient bien compte qu'ils accusaient, face aux Européens, un énorme décalage. Leur humiliation à l'Exposition Universelle aiguillonna leur combativité. Et si les fils de Washington relevaient le défi ?
L'épopée des peintres américains racontée par Annie Cohen-Solal nous transporte de Paris à New York, de Giverny à Chicago, de Pont-Aven à Taos, au Nouveau-Mexique, et s'achève à la Biennale de Venise, en 1948, lorsque sont présentées, pour la première fois en Europe, huit toiles de Jackson Pollock, un artiste inconnu des Européens de l'époque, mais bientôt célébré dans le monde entier comme le premier véritable maître américain.
Saviez-vous qu'un professeur d'astronomie a conclu que Monet avait peint Impression, Soleil Levant le 13 novembre 1872 à 7 h 35 ? Que le nom du « bal du Moulin de la Galette » vient des galettes que l'on y servait ? Que les meules de Monet ont provoqué un vrai choc artistique chez Kandinsky et que Manet n'a participé à aucune exposition impressionniste ?
Ça, c'est de l'art, une collection pour (re)découvrir.
Les artistes et les couleurs en 40 notices illustrées.
- Une sélection précise d'oeoeuvres incontournables et inattendues.
- Des repères visuels clairs : chronologies, cartes, graphiques.
- Des encadrés variés : anecdotes, mises en contexte, influences.
L'impressionnisme est rarement associé au terme décoration.
Pas plus aux murs, aux objets, éventails, céramiques et autres bas-reliefs. Pourtant, des oeuvres impressionnistes regardées aujourd'hui comme des tableaux de chevalet - paysages, fleurs ou scènes de la vie moderne ont d'abord été conçues comme des décorations. Soucieux de la place du beau dans la vie quotidienne, les artistes impressionnistes en ont fait un terrain d'expérimentation, s'aventurant sur des supports variés dont ils ont exploré toutes les possibilités.
" Ca été le rêve de toute ma vie de peindre des murs", confiait Degas.