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Éditeurs
Psychologie / Psychanalyse
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Traduction inédite et introduction de Jean-Pierre Lefebvre.Alors que, 70 ans après sa mort, les textes de Freud tombent dans le domaine public, les éditions du Seuil ont entrepris de retraduire les plus grands d'entre eux.
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Le séminaire Livre XV : L'acte psychanalytique
Jacques Lacan
- Seuil
- Champ Freudien
- 9 Février 2024
- 9782021552263
Ce Séminaire marque un tournant. Il traite d'une question et d'une seule, à laquelle Lacan n'avait jusqu'alors répondu que de biais : qu'est-ce qu'un analyste ? Réponse : c'est un analysant (mot que Lacan substitue à celui d'analysé) qui a mené à son terme l'expérience analytique. Quel est ce terme idéal ? Pour le savoir, il convient d'articuler la logique du parcours d'une analyse. À son commencement, il y a un désir inédit, qui suppose un franchissement, c'est-à-dire un acte, à l'instar de César passant le Rubicon. Cet acte est celui de l'analysant, mais l'acte psychanalytique proprement dit, c'est le psychanalyste qui l'accomplit, en ouvrant à cet analysant le champ dit du « sujet supposé savoir » où se déchiffre l'inconscient. Au terme, le s.s.s. s'évanouit, tandis que l'analyste, son support, est évacué comme le déchet de l'opération, tel oedipe finissant sa vie les yeux crevés. L'analysé devenu analyste prend son relais. Et pourquoi ? - alors qu'il sait maintenant ce qui l'attend.
Quelques leçons sont consacrées à la logique de la quantification, dont Lacan commence l'exploration, qui débouchera plus tard sur sa théorie de la sexuation.
La conclusion, inopinée, voit Lacan commenter à chaud les événements de Mai 68, contemporains de la fin du Séminaire.
Jacques-Alain Miller -
Soeurs : Pour une psychanalyse féministe
Silvia Lippi, Patrice Maniglier
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 29 Septembre 2023
- 9782021533323
4e Soeurs.
Devenir féministe n'est pas seulement un choix rationnel. C'est une réponse vitale à des traumatismes si profonds qu'ils se perdent dans la nuit de nos histoires singulières, comme #MeToo. Le féminisme ne serait pas si puissant s'il n'avait une signification inconsciente.
Pourtant la psychanalyse semblait n'en rien vouloir savoir. Ce livre rompt avec ce silence en introduisant le concept de sororité dans la clinique et la théorie psychanalytiques, en même temps qu'il plaide pour un féminisme qui ferait toute sa place à ses propres éléments pulsionnels, traumatiques, fous.
Il prend pour guide improbable dans cette entreprise une femme, lesbienne, schizophrène, criminelle : Valerie Solanas, qui imagine un monde à partir des seules relations entre femmes - un monde de soeurs. La sororité ne se limite pas aux relations entre des personnes déjà identifiées comme femmes, c'est un type de lien social dans lequel on communique directement à partir de nos traumatismes respectifs dans une forme fabriquée en commun, que ce livre appelle un « symptôme partagé ».
En jetant les bases d'une psychanalyse sororale, qui permet de penser autrement l'articulation de l'intime et du politique, du psychique et du social, de l'inconscient et du collectif, ce livre fait un pas décisif dans la direction d'un renversement de l'orientation patriarcale et hétérocentrée de la psychanalyse, dans une langue claire, impertinente et rigoureuse. Il parlera à toutes celles et ceux qui aspirent à penser, sentir et vivre au-delà des imaginaires de la domination masculine.
Silvia Lippi est psychanalyste, docteure en psychologie et psychologue hospitalière à l'établissement public de santé Barthélemy-Durand d'Étampes.
Patrice Maniglier est philosophe, maître de conférences à l'Université Paris-Nanterre. -
Désalienation, politique de la psychiatrie : Tosquelles, Fanon, Guattari, Foucault
Camille Robcis
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 16 Février 2024
- 9782021519556
Alors que le régime de Vichy laisse mourir les « fous » dans les asiles et que les fascismes prospèrent, se déploie à Saint-Alban (Lozère), autour de François Tosquelles, une expérience absolument originale, qu'on appelle psychothérapie institutionnelle : une pratique indissociablement clinique et politique forgée pour nous garder de toutes les forces « concentrationnaires », par nature aliénantes, et défendre la dimension humaine de la folie.
Ce livre passionnant retrace l'histoire intellectuelle du groupe de médecins, psychiatres et penseurs rassemblés dans ce projet par leur insatisfaction vis-à-vis de la psychiatrie dominante et leurs convictions politiques, de l'antifascisme à l'anticolonialisme. De façon très originale, il s'arrête sur quatre de ses figures essentielles : François Tosquelles, Frantz Fanon, Félix Guattari et Michel Foucault, pour explorer la conversation, pas toujours repérable, qui s'est développée entre eux. Il retrace aussi les expériences de ce champ qui n'a cessé de se réinventer, et montre les influences réciproques que celui-ci a tissées avec la psychanalyse, la sociologie, la philosophie, l'art...
En déterritorialisant la psychiatrie, la psychothérapie institutionnelle a montré la puissance de l'inconscient en politique, et ce livre stimulant éveille d'autres imaginaires dans ce domaine. -
Soi-même comme un roi ; essai sur les dérives identitaires
Elisabeth Roudinesco
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 4 Mars 2021
- 9782021480870
Le déboulonnage des statues au nom de la lutte contre le racisme déconcerte. La violence avec laquelle la détestation des hommes s'affiche au coeur du combat féministe interroge. Que s'est-il donc passé pour que les engagements émancipateurs d'autrefois, les luttes anticoloniales et féministes notamment, opèrent un tel repli sur soi ?
Le phénomène d'« assignation identitaire » monte en puissance depuis une vingtaine d'années, au point d'impliquer la société tout entière. En témoignent l'évolution de la notion de genre et les métamorphoses de l'idée de race. Dans les deux cas, des instruments de pensée d'une formidable richesse - issus des oeuvres de Sartre, Beauvoir, Lacan, Césaire, Said, Fanon, Foucault, Deleuze ou Derrida - ont été réinterprétés jusqu'à l'outrance afin de conforter les idéaux d'un nouveau conformisme dont on trouve la trace autant chez certains adeptes du transgenrisme queer que du côté des Indigènes de la République et autres mouvements immergés dans la quête d'une politique racisée.
Mais parallèlement, la notion d'identité nationale a fait retour dans le discours des polémistes de l'extrême droite française, habités par la terreur du « grand remplacement » de soi par une altérité diabolisée : le migrant, le musulman, mai 68, etc. Ce discours valorise ce que les identitaires de l'autre bord récusent : l'identité blanche, masculine, virile, colonialiste, occidentale.
Identité contre identité, donc.
Un point commun entre toutes ces dérives : l'essentialisation de la différence et de l'universel. Élisabeth Roudinesco propose, en conclusion, quelques pistes pour échapper à cet enfer.
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Celui qui a poignardé Salman Rushdie le 12 août 2022 à New York n'était pas né en 1989, lorsque l'ayatollah Khomeiny lançait une fatwa condamnant à mort l'auteur des Versets sataniques. Que s'est-il passé d'irrévocable avec ce roman pour que trente-trois ans plus tard, l'acharnement continue ? Pourquoi un écrivain est-il devenu le bouc émissaire de la confrontation identitaire entre L'islam et l'Occident ? La réplique ici est de donner à lire une oeuvre qui va plus loin que le blasphème.
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Avant que d'être psychanalyste, Lacan a été psychiatre. On n'aurait pas republié ses premiers écrits s'ils n'invitaient à une lecture après coup. Que nous apprennent-ils de la formation du futur analyste ?
Sa clinique est enracinée dans l'unicité du cas. Celui-ci n'est jamais choisi que pour sa « singularité ». Il faut qu'il présente un « caractère original », une « atypicité ». On pourrait y reconnaître une orientation vers le « un par un » qu'impose la pratique analytique.
La singularité du cas se retrouve au niveau du détail clinique, serré avec un souci de précision poussé à l'extrême de la minutie. Lacan fera état plus tard de son goût pour « la fidélité à l'enveloppe formelle du symptôme ».
Trois autres traits font traces de l'avenir. C'est l'usage du mot de structure pour désigner l'organisation d'une entité formant un tout, et détachée de la notion de développement. C'est l'importance accordée à l'analyse des écrits des malades. Et de là, la connexion établie du symptôme à la création littéraire. -
Musicophilia ; la musique, le cerveau et nous
Oliver Sacks
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 5 Février 2009
- 9782020969765
La musique peut nous émouvoir jusqu'au tréfonds de notre être, nous arracher à la dépression, nous inciter à danser, ou nous rendre triste et nostalgique. Quand on est un neurologue aussi compétent qu'Oliver Sacks, et ouvert, comme lui, à bien d'autres disciplines, comment peut-on comprendre et décrire ce pouvoir ? Plus d'aires cérébrales sont affectées au traitement de la musique qu'à celui du langage : l'homme est donc véritablement une espèce musicale.Bien des exemples le montrent, évoqués par Sacks avec la force et le talent qu'on lui connaît (voir L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau), depuis ce chirurgien frappé par un éclair qui devient soudain pianiste à l'âge de quarante-deux ans jusqu'au frère manchot de Wittgenstein, en passant par les familiers de la synesthésie ou les arriérés mentaux mélomanes.La musique est souvent médicalement bienfaisante : elle anime les parkinsoniens incapables de se mouvoir, améliore l'élocution des victimes d'accidents vasculaires, apaise les patients atteints de la maladie d'Alzheimer ou restitue des souvenirs à certains amnésiques.L'homme a donc une véritable dimension musicale. Oliver Sacks la décrit dans toute son étendue, d'un point de vue scientifique, philosophique, et spirituel.
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Le séminaire livre XIV : la logique du fantasme
Jacques Lacan
- Seuil
- Champ Freudien
- 27 Janvier 2023
- 9782021524321
« Logique du fantasme », l'expression revient tout du long du Séminaire comme un leitmotiv. Cependant, nulle leçon ne lui est consacrée, ni même un développement un peu soutenu. Est-ce à dire que la logique du fantasme joue ici le rôle d'une Arlésienne nouvelle manière ? Non, si l'on veut bien admettre que cette logique est le point de convergence des propos de Lacan, ce que j'ai voulu indiquer en intitulant le tout dernier chapitre « L'axiome du fantasme ».
C'est ainsi qu'il commence en croisant audacieusement le groupe mathématique de Klein avec le cogito cartésien, modifié de manière à délivrer l'alternative « Ou je ne suis pas, ou je ne pense pas ». D'où Lacan trouve occasion à résumer en quatre temps le cours d'une analyse.
Autre croisement mathématico-psychanalytique : l'acte sexuel éclairé à partir du Nombre d'or. Il s'ensuit qu' « il n'y a pas d'acte sexuel », amorce de ce dit devenu pont-aux-ânes : « il n'y a pas de rapport sexuel ».
On trouvera aussi l'invention d'une « valeur de jouissance », inspirée par Marx, et on aura la surprise de voir le grand Autre, « lieu de la parole », nouvellement défini comme « le corps », lieu primordial de l'écriture.
Bien d'autres vues et constructions saisissantes attendent le lecteur s'il veut bien suivre dans ses méandres, piétinements, revirements, et aussi avancées et fulgurances, une pensée obstinée et profondément honnête, qui, lorsqu'elle rencontre telle pierre d'achoppement, ne la contourne jamais, mais s'emploie à en faire une pierre angulaire.
Jacques-Alain Miller -
Vivre en conflit avec le monde et, en particulier, avec les autres hommes, voilà qui est à la portée du premier venu, mais sécréter le malheur tout seul, dans l'intimité de son for intérieur, c'est une autre paire de manches.
On peut toujours reprocher son manque d'amour à un partenaire, attribuer les pires intentions à un patron ou mettre sa propre mauvaise humeur sur le compte du temps qu'il fait - mais comment s'y prendre pour faire de soi-même son pire ennemi ? Ce nouveau livre de Paul Watzlawick, best-seller en Allemagne et en Italie, se veut une parodie des livres de conseils pratiques (comment construire soi-même sa maison, comment se faire des amis, etc.).
L'auteur y examine tous les moyens qui sont à notre disposition pour nous rendre vraiment malheureux ; soit ceux que nous pratiquons déjà sans avoir besoin de conseil (ruminer sur le passé, ou exiger de la personne aimée qu'elle partage absolument tous vos goûts par exemple), soit ceux qui exigent une technique spéciale : à ce titre, nous sont d'ailleurs prescrits quelques exercices pratiques gradués selon leur difficulté.
Car si la vie est un jeu, elle doit relever de la théorie des jeux ; et si la situation est désespérée, la solution est peut-être désespérément simple...
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Comment réussir à échouer ; trouver l'ultrasolution
Paul Watzlawick
- Seuil
- Humour Seuil
- 15 Février 1991
- 9782020129428
Paul watzlawick nous avait enseigné, dans faites vous-même votre malheur, les moyens les plus raffinés pour parvenir à se rendre malheureux.
Le voici maintenant qui tente de comprendre et d'approfondir les recettes qui mènent infailliblement à l'échec.
Comment réussir à échouer ? c'est simple. a chaque problème, il suffit de trouver l'ultrasolution. qu'est-ce qu'une ultrasolution ? " une solution qui se débarrasse non seulement du problème, mais de tout le reste - un peu comparable à cette vieille plaisanterie de carabin : opération réussie, patient décédé.
" il existe beaucoup d'ultrasolutions, étudiées et répertoriées dans ce livre : elles s'appliquent tout autant aux conflits conjugaux qu'aux relations internationales. la règle est simple : il faut que le jeu que l'on joue avec l'autre soit toujours à somme nulle, c'est-à-dire que vous ne puissiez gagner que s'il perd, et vice versa. il est donc impossible que les deux gagnent, et coutumier que les deux perdent.
Chacun trouvera facilement des ultrasolutions dans sa vie et celle de ses proches, en lisant le journal ou en écoutant les informations, mais leur mécanisme est ici minutieusement démonté, mis à la portée de tous.
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De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité
Jacques Lacan
- Seuil
- 1 Mai 1975
- 9782020027717
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Ce livre n'est pas un essai de technique analytique et ne contient pas de cas cliniques - mais tout ce que j'y avance est fondé sur mon expérience clinique.
Des parents, dont certains avaient gâché leur vie conjugale - parfois plusieurs vies conjugales successives -, ont pu analyser avec moi le retour de refoulements de leur enfance, liés à la séparation de leurs propres parents et au silence imposé à ces épreuves. c'est pourquoi ce livre est écrit et pour les parents et pour leurs enfants.
Il se présente comme une longue interview dont une part concerne aussi tous ceux et celles qui "administrent les procédures de la justice" à travers les différents "corps de métiers" de cet appareil institutionnel et en dehors de celui-ci.
C'est en quelque sorte un livre de citoyenne, psychanalyste de métier qui, on le sait, s'intéresse à ce que peut être la prévention des difficultés dues aux souffrances inconscientes des enfants; souffrances toujours articulées au non-dit ou à un mensonge implicite, fussent-ils maintenus au nom du "bien" de l'enfant.
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Il ne faut pas confondre l'image du corps avec le schéma corporel.
Le schéma corporel spécifie l'individu en tant que représentant de l'espèce : il est, en principe, le même pour tous. l'image du corps, par contre, est propre à chacun : elle est liée au sujet et à son histoire. support du narcissisme, elle est éminemment inconsciente.
C'est l'incarnation symbolique du sujet désirant. sur la base de ce concept, et en s'appuyant à chaque instant sur l'expérience analytique, françoise dolto suit l'élaboration de l'image du corps, phase après phase, en montrant que, chaque fois, le pas est franchi par une castration.
Ce qui l'amène aussi à décrire la pathologie de l'image du corps, laquelle est, chaque fois, un échec de la symbolisation : autant dire une insuffisance du langage adressé à l'enfant et un manquement de l'interdit.
Car c'est bien le paradoxe de ce que l'élaboration de françoise dolto enseigne : le moi se supporte de l'image du corps, mais celle-ci, à son tour, ne s'élabore que par une série de castrations dont il ne faut pas hésiter à dire qu'elles sont symboligènes.
C'est la clé de l'humanisation.
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Que se passe-t-il quand un livre a rendez-vous avec son lecteur ?
Comment "lire" a-t-il une répercussion sur nos états d'âme ? sur notre santé ?
Comment le bibliothérapeute, par le livre, son interprétation et le dialogue qu'il provoque, dénoue-t-il les noeuds du langage puis les noeuds de l'âme, obstacles puissants àla vie et à la force créatrice ?
Travail de libération et d'ouverture, la bibliothérapie consiste à rouvrir les mots à leurs sens multiples et éclatés, permettant ainsi à chacun de sortir de tout enfermement, de toute lassitude, pour s'inventer, vivre et renaître à chaque instant.
En introduisant la notion de mouvement dans le langage, marc-alain ouaknin, virtuose de la lecture talmudique et biblique, excellent connaisseur des théories contemporaines de la lecture, explore les nombreuses harmoniques de la bibliothérapie et nous fait découvrir ce qu'il appelle la "force" du livre.
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- L'homme continue à faire l'objet des interprétations les plus extravagantes, tantôt idole tantôt démon. Mais le contexte, lui, a changé : l'époque héroïque de la psychanalyse a pris fin, nous vivons l'éclosion des psychothérapies, mille et une façons d'apaiser les souffrances contemporaines en vertu de pratiques toujours plus réglementées par l'Etat. Rappeler, dans ces conditions, ce que fut la geste lacanienne, c'est se souvenir d'abord d'une aventure intellectuelle et littéraire qui tint une place fondatrice dans notre modernité : liberté de paroles et de moeurs, essor de toutes les émancipations (les femmes, les minorités, les homosexuels), l'espoir de changer la vie, l'école, la famille, le désir. Car si Lacan se situa à contre-courant de bien des espérances de l'après-68, il en épousa surtout les paradoxes, au point que ses jeux de langage et de mots résonnent aujourd'hui comme autant d'injonctions à réinstituer la société.Retour sur sa vie, son oeuvre, ce qu'elle fut, ce qu'il en reste, avec pour guide sa meilleure spécialiste.
- Historienne (Université de Paris - Diderot), Elisabeth Roudinesco est l'auteur, au Seuil puis chez Fayard, de plusieurs livres qui ont fait date, notamment Histoire de la psychanalyse en France, 2 vol. (rééd. " Pochothèque ", Hachette, 2009), Jacques Lacan. Esquisse d'une vie, histoire d'un système de pensée (1993, rééd. " Pochothèque ", Hachette, 2009), Dictionnaire de la psychanalyse (en coll. avec Michel Plon, 1997, 2000, et rééd. " Pochothèque ", Hachette, 2011), Pourquoi la psychanalyse (1999), La Famille en désordre (2002) et, avec Jacques Derrida, De quoi demain... Dialogue (2001). Chez Albin Michel, La Part obscure de nous-mêmes (2007) et Retour sur la question juive (2009). En 2010, au Seuil, Mais pourquoi tant de haine ?
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Des psychothérapeutes posent à Françoise Dolto des questions relatives à des cas précis qui leur posent problème. Sur le simple exposé du cas, Françoise Dolto intervient avec une maîtrise saisissante : établissant des analogies avec des cas semblables, repérant les résistances du thérapeute lui-même et donnant des indications sur la marche à suivre.
L'analyse d'enfants requiert l'écoute d'un langage qui n'est pas toujours verbal. Pour comprendre un enfant, il faut lui faire représenter par des dessins ou des modelages ce qu'il a à dire.
Françoise Dolto éclaire ces questions et guide les jeunes psychanalystes dans ce travail particulièrement difficile : comment amener les enfants à s'exprimer ? Comment respecter la relation de l'enfant avec ses parents tout en poursuivant la cure qui, pour ces derniers aussi, est souvent éprouvante ?
L'on comprend alors qu'un enfant, même très jeune, a déjà un long passé : le sien, plus celui de ses parents.
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Sigmund Freud ; en son temps et dans le nôtre
Elisabeth Roudinesco
- Seuil
- 18 Novembre 2014
- 9782021183795
Des centaines d'ouvrages ont été écrits de par le monde sur le médecin viennois, fondateur de la psychanalyse (1856-1939), et quelques dizaines de biographies lui ont été consacrées. Pourquoi proposer aujourd'hui une nouvelle lecture de sa vie et de son oeuvre ?
D'abord parce que, depuis la dernière en date de ces biographies, celle de Peter Gay (Hachette, 1991), de nouvelles archives ont été ouvertes aux chercheurs (sur ses patients, notamment) et l'essentiel de sa correspondance est désormais accessible. Mais aussi, surtout, parce qu'il restait beaucoup à dire sur l'homme et son oeuvre. Et d'abord ceci : l'invention de la psychanalyse est profondément liée à la critique de la famille traditionnelle, que Freud aura éprouvé dans sa propre enfance, lui, l'aîné des huit enfants d'Amalia et de Jacob Freud, né à Freiberg en Moravie.
Et encore ceci : le fondateur de la psychanalyse est d'abord un Viennois de la Belle-Epoque, sujet de l'Empire austro-hongrois, héritier des Lumières allemandes et juives. Quant à la psychanalyse elle-même, elle est le fruit d'une entreprise collective, d'un cénacle romantique au sein duquel Freud aura donné libre cours à sa fascination pour l'irrationnel, les sciences occultes, la part obscure de nous-mêmes, transformant volontiers ses amis en ennemis, à la fois Faust et Mephisto en quelque sorte. Toujours au nom de la raison et des Lumières.
Que Freud, encore, penseur de la modernité, mais conservateur éclairé en politique, n'aura cessé d'agir en contradiction avec son oeuvre.
Le voici en son temps, dans sa famille, en son cénacle, entouré de ses collections, de ses femmes, de ses enfants, de ses chiens, le voici enfin en proie au pessimisme face à la montée des extrêmes, pris d'hésitations à l'heure de l'exil londonien, où il finira sa vie.
Le voici dans notre temps aussi, nourrissant nos interrogations de ses propres doutes, de ses échecs, de ses passions.
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- Le Séminaire XIX fait couple avec le précédent, le Séminaire XVIII ( D'un discours qui ne serait pas du semblant, 2007) : même formalisation pour structurer le même rapport sexuel, qui n'existe pas dans l'espèce humaine. En fait, les hommes et les femmes sont comme deux races distinctes, ayant chacune son mode de jouir et sa façon d'aimer. Du côté femme, pas de limite : l'infini est là. Du côté homme, il y en a toujours au moins un qui dit non : une exception fonctionne, moyennant quoi il y a, corrélativement, un tout : il y a le " tous les hommes ", le règne de l'universel, l'univers de la règle, le respect de la loi, la solidarité des tous pareils, la révérence pour le chef (lui non châtré), la mise en ordre, en rangs, l'armée, " je ne veux voir qu'une seule tête ", l'uniforme et l'uniformité, la bureaucratie, ennui, obsession, " je suis maître de moi comme de l'univers ", dépression... Côté femme, le divin " pas-tout " : il n'y a pas " toutes les femmes ", elles se prennent une par une, elles s'énumèrent, " mille e tré ", chacune est Autre, aucune n'est toute, toutes sont folles (ne respectent rien), pas folles du tout (pas obnubilées par les semblants), l'Éternel Féminin n'attire nullement vers en-haut, mais vous plaque ici-bas, au service de sa jouissance, insituable, insatiable...Texte établi par Jacques-Alain Miller - Jacques Lacan (1901-1981) est une figure incontournable de la psychanalyse, qui a marqué le paysage intellectuel français et international. Son oeuvre, en grande partie constituée par son enseignement - le Séminaire -, est publiée aux Editions du Seuil.
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Le séminaire livre XVIII ; d'un discours qui ne serait pas du semblant
Jacques Lacan
- Seuil
- Champ Freudien
- 31 Octobre 2007
- 9782020902199
Ceci est un livre sur l'écriture. Mais d'écrit, il y en a plus d'un.
Ce que l'on remarque d'abord, ce sont les caractères chinois qui parsèment plusieurs chapitres. Lacan préparait ainsi un voyage en Chine avec Barthes et Sollers. Il y renonça, pour une virée au Japon, dont on a ici le journal, conceptuel plutôt qu'anecdotique. Un autre mode d'écriture est encore sollicité : les formules logiques de la quantification, traduisant « tous », « aucun », « quelques-uns qui... », quelques-uns qui... ne ...pas ». Il en ressort que le « rapport sexuel », lui, n'est pas susceptible d'être écrit. Et il y a enfin les cris. « Un homme et une femme peuvent s'entendre. Ils peuvent s'entendre crier ». Un pessimisme joyeux imprègne cette sagesse, qui arrive toute fraîche de l'année 1970-1971. Elle pousse à conclure qu'il n'y a aucun discours qui ne prenne son départ d'un semblant porté à la fonction de maître-mot (« le signifiant-maître »).