Les mathématiques sont loin d'être inoffensives. Pythagore n'invoque-t-il pas la puissance des nombres pour conduire des cités à la guerre ? Machiavel ne fait-il pas des mathématiques l'expression même du cynisme ? Au fil des siècles, les chiffres ont fini par s'émanciper de toute morale. Il devient urgent de les rendre plus justes et surtout plus humains. Comment des nombres, des équations, des théorèmes ont-ils pu cautionner des régimes politiques, justifier la nécessité d'un impôt injuste, légitimer une politique autoritaire, faire condamner des innocents ? La longue histoire du côté obscur des mathématiques, nous est ici révélée dans un livre aussi savoureux qu'explosif. L'enquête pointue d'un ex-statisticien de l'Insee, qui enseigne la théorie politique à l'université de Trente, en Italie, et d'un écrivain journaliste sans culture mathématique, propose d'y voir un peu plus clair quand tout paraît trop évident.
Soulevée dès l'Antiquité, la question de l'existence d'une vie extraterrestre fait l'objet d'un débat passionné depuis le XVIIIe siècle. L'essor de l'astrobiologie a suscité un engouement populaire pour le phénomène ovni, en même temps qu'il a réactivé l'une des interrogations primordiales de l'humanité : y a-t-il une vie ailleurs ? Sceptiques, ufologues, scientifiques, théologiens, auteurs de science-fiction... Entre ces points de vue pourtant distincts, il n'en existe pas moins une certaine porosité, qui sont autant de manières de questionner notre place et notre devenir dans l'univers. Comment réagirait l'humanité si elle était amenée à la rencontre du « troisième type » ? Les conjectures de ce genre présupposent bizarrement toujours l'existence de civilisations extraterrestres développées, et révèlent tacitement l'anthropomorphisme fantasmé qu'accompagnent ces spéculations ! Loin de prétendre apporter des réponses certaines, Renan Larue et Estiva Reus explorent surtout des représentations qui en disent long sur ceux qui les imaginent...
Dieu existe-t-il ? Comment l'Univers a-t-il commencé ? Y a-t-il de la vie intelligente ailleurs ? Peut-on prévoir l'avenir ? Qu'y a-t-il à l'intérieur d'un trou noir ? Peut-on voyager dans le temps ? L'espèce humaine pourra-t-elle survivre sur la Terre ? Faut-il coloniser l'espace ? Serons-nous dépassés par l'intelligence artificielle ? Que nous réserve l'avenir ?
Telles sont quelques-unes des grandes questions que Stephen Hawking éclaire dans ce livre auquel il a travaillé jusqu'à sa mort.
Tout au long de son exceptionnelle carrière, Stephen Hawking a approfondi notre connaissance de l'Univers et dévoilé quelques-uns de ses plus grands mystères. Mais, alors même que ses travaux sur les trous noirs, la gravité quantique, les temps imaginaires lui faisaient explorer les confins de l'Univers, il a toujours pensé que la science permettrait de résoudre les problèmes de la planète.
Passionnant, ambitieux, ô combien intellectuellement stimulant et plein d'humour, le dernier livre de Stephen Hawking, l'un des plus grands esprits de notre temps, nous invite à nous confronter à notre humaine condition et au destin de notre planète.
Jean-Marie Vigoureux propose dans un premier temps une généalogie philosophique et historique de la science depuis les débuts de la révolution industrielle. Dans un second temps, l'auteur analyse la mainmise actuelle du monde économicofinancier sur la science et son enseignement à l'ère du capitalisme financier et du libéralisme dérégulé.
L'auteur conclut en posant qu'au fond ce n'est pas tant la faillite de la science qu'il convient de dénoncer que celle de l'homo capitalisticus, puisque le développement des sciences n'est pas indépendant de la société qui les produit. Il devient de plus en plus important, pour Vigoureux, d'inventer un nouveau modèle de société plus équitable et de permettre l'essor d'une véritable science citoyenne.
L'idée que comprendre permet de prévoir est une idée moderne. Elle est fondée sur la découverte, que le monde physique obéit à des lois (Galilée, et surtout Newton). Elle a mis fin à la pensée magique, et elle est à la base de la révolution scientifique et du monde moderne.
Or nous assistons à la dissociation de ces deux choses. D'une part, on réalise par exemple que les lois mathématiques de certains phénomènes, mêmes parfaitement connues, sont si sensibles à la moindre imprécision dans les données que cela rend la prévision impossible en pratique. C'est le fameux « effet papillon » : un battement d'ailes à Rio pourrait être la cause d'une tornade au Texas.
D'un autre côté, la puissance des big data rendrait inutile, selon certains essayistes et quelques scientifiques, le raisonnement théorique. On n'aurait plus besoin de comprendre les causalités puisque la corrélation suffirait. Un retour au Moyen Âge en somme, aux recettes qui ont marché, mais avec des données des millions de fois plus nombreuses.
En termes économiques, on a découvert avec la révolution scientifique qu'une explication théorique coûtait moins cher que certaines observations : Newton avait prévu l'aplatissement de la Terre sans qu'on ait besoin d'aller voir aux pôles ;
Aujourd'hui grâce à la rapidité des ordinateurs et des réseaux, les termes de la comparaison s'inversent.
À ceci, Hubert Krivine répond notamment que les big data et l'intelligence artificielle qui se fonde sur elles sont conservatrices, et que si elles conviennent aux assureurs, elles ne peuvent pas prévoir des choses nouvelles et extraordinaires.
Les ordinateurs composent aujourd'hui sur demande du Mozart ou des ballades celtiques, aucun n'invente de musique nouvelle. Ils conduisent des voitures, mais aucun n'explique le mystère de la « matière noire ».
La machine peut aider l'homme, elle ne le remplacera pas.
À l'image des Anglo-Saxons, les Français sont de plus en plus nombreux à céder à la tenta=on d'un test géné=que et à la promesse que leur soit révélé le secret de leurs origines. Contre quelques centaines d'euros, ils ob=ennent un résultat qu'il coûte incomparablement plus cher de produire, ou plutôt ils ont accès à une frac=on des données que recueille la société qui leur a vendu le test en ques=on. La dite société revend elle-même les données recueillies à des laboratoires qui agrègent ces données pour de mul=ples usages. C'est de ceIe apparente arnaque que surgit pourtant un des pans les plus promeIeurs de la recherche et de la médecine actuelles. Pour explorer ce paradoxe, l'ouvrage dresse un tableau de l'histoire de la géné=que, analyse ce que sont réellement les tests géné=ques, dresse les perspec=ves qu'ouvre la médecine génomique et en?n interroge notre besoin de connaître nos racines. Primé par le prix de la meilleure thèse HEC Entrepreneurs et =ssant approches scien=?que, historique, économique et sociologique, ce texte est remarquable de clarté et de clairvoyance.
La permaculture est un mouvement écologiste qui a connu une remarquable croissance transnationale, à partir des années 1980. Il témoigne d'une forme d'activisme environnemental dont les sciences sociales ont du mal à saisir l'originalité.
On en comprend d'autant mieux l'intérêt que la transition écologique est aussi un défi, celui d'élaborer un imaginaire politique pour une société écologique ouverte. Cet ouvrage retrace l'histoire du mouvement de la permaculture et de sa diffusion planétaire, ainsi que les principales influences intellectuelles ayant contribué à l'élaboration de sa proposition culturelle et politique.
Celle-ci pourrait se définir comme "l'art de réhabiter" ou comment concevoir, de manière écologiquement et socialement durable, la réponse aux besoins fondamentaux des êtres humains. À partir des résultats d'une enquête menée en Italie, l'auteure discute des apports de la permaculture à l'effort collectif pour imaginer des articulations entre les interdépendances écologiques dans un milieu, la lutte contre les inégalités et les aspirations à l'émancipation.
Comment apprend-on ? Quelle est la place de la mémoire, de la motivation, du désir ou de l'émotion ? Que sait-on des capacités étonnantes du cerveau ? Pourquoi certains enfants ou adultes ont-ils tant de difficultés à apprendre ?
Dans ce livre, l'auteur, lui-même ancien cancre, suggère une approche radicalement nouvelle de l'apprentissage. Il montre qu'apprendre est un processus complexe, souvent conflictuel, qui suppose de bousculer les conceptions ancrées dans nos têtes. S'appuyant sur sa longue expérience d'enseignant, André Giordan avance des propositions pratiques pour mieux apprendre et propose une redéfinition du rôle et de la place de l'école. Dans une société en pleine mutation, contrainte d'innover en permanence, il est vital, plaide-t-il, de développer une « culture du questionnement ».
Les nanotechnologies sont des technologies de pointe très récentes qui pourtant nous accompagnent déjà au quotidien (cosmétique, vêtements, automobile, médecine, etc.). En quelques décennies, elles sont devenues un enjeu mondial dans lequel sont impliqués non seulement chercheurs, industriels et Etats, mais aussi les citoyens que nous sommes.
Les nanotechnologies ne sont en effet pas uniquement une affaire de physique ou de chimie, elles sont un défi posé à la société quant à la manière de réussir leur inscription sociétale.
C'est l'objet de cet ouvrage que d'essayer de comprendre ceux qui font des nanotechnologies, pourquoi ils le font, quelles sont celles qui sont déjà commercialisées et celles qui relèvent pour le moment de l'exploration et de l'imagination.
Car, en fonction de ce que nous ferons de ces nanotechnologies, l'humanité prendra des tours bien différents.
L'étude de relocalisation de la production électrique, d'une production alimentaire plus soutenable ou de dispositifs de circulation douce sont quelques-uns des sujets qui, bien que découlant de besoins exprimés par la population, sont souvent ignorés par la recherche scientifique. Pour servir d'interface entre la société civile et la recherche, les Boutiques des sciences, créées aux Pays-Bas, fonctionnent aujourd'hui dans de nombreux pays et s'adressent à des citoyens organisés (associations, conseils de quartier, collectivités territoriales, etc.). Présentes en France à Lille, Grenoble, Lyon et Montpellier, comment ces Boutiques fonctionnent-elles ? Comment s'inscrivent-elles dans la dynamique de rapprochement entre sciences et société ?
De l'émergence d'une certaine forme de démocratie technique participative à la co-construction des connaissances, un mouvement convergent s'est opéré entre sciences et société dont les boutiques des sciences sont devenues un maillon essentiel.
Aujourd'hui, les ordinateurs sont présents dans toutes nos activités quotidiennes. Une machine a vaincu le champion du monde du jeu de go, on construit automatiquement des connaissances à partir de l'information stockée dans les bases de données, des automates reconnaissent la parole articulée et comprennent des textes écrits en langage naturel...
Serait-ce que les machines seraient vraiment devenues intelligentes, qu'elles posséderaient un esprit, voire une conscience ?
La complexité de l'intelligence artificielle dépasse notre entendement immédiat et suscite nombre d'idées reçues. Ainsi, l'intelligence artificielle reproduirait l'activité de notre cerveau, elle ferait que les ordinateurs ne se trompent jamais et... qu'à terme nous en devenions les esclaves.
Jean-Gabriel Ganascia, en distinguant ce qui est réalité de ce qui relève du pur fantasme, nous permet de com- prendre ce qui se joue avec l'intelligence articificelle, quelles sont ses potentialités et ce qu'elle ne sera jamais...
Sauf au cinéma.
(Du) travail collectif à l'oeuvre retrace les deux ans de recherche sur les notions de collaboration interdisciplinaire et pluridisciplinaire menées au sein du Laboratoire Art&Sciences de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sous la direction d'Olga Kisseleva. L'ensemble des textes du livre reflète la diversité des sujets qui préoccupent les acteurs du monde de l'art et de la science en ce qui concerne les liens multiples qui les unissent. A travers l'analyse des nouvelles formes de collaboration et de dialogue art-science, le livre met l'accent sur la notion d'expérimentation, qui est l'une des clés de l'innovation.
«Ce faisant, les oeuvres, et la démarche de création qui les accompagne, revêtent une dimension politique. C'est dans la nature même de la collaboration artistique que de proposer un autre mode de production où l'individu se met au service du collectif (qu'il a réuni ou auquel il adhère).
Le groupe remplaçant l'individu, les désaccords entre individus initient un mouvement qui est sans cesse stimulé par le discours d'une part, et d'autre part la volonté de répondre aux objectifs que l'on se sera fixés auparavant. Ces dissen- sions font émerger de nouvelles représentations (images/ concepts/conscience)...»
L'objectif de ce dossier thématique est de faire l'état de la recherche sur le sens et la portée de la méthode analytique telle qu'utilisée dans la géométrie grecque ancienne. Depuis Descartes, Newton et Leibniz jusqu'aux recherches épistémologiques et logiques contemporaines (entre autres Polya 1945, Hintikka et Remes 1974, Lakatos 1978), de nombreuses tentatives ont été faites pour comprendre la nature et le sens de cette méthode. Mais, malgré cette longue tradition critique, il n'est pas encore possible aujourd'hui d'établir une interprétation de l'analyse géométrique ancienne qui fasse consensus : quel est le but de l'application de la méthode analytique, par rapport à d'autres méthodes telles que la méthode d'exhaustion ou la réduction à l'absurde, également utilisées dans la géométrie grecque ancienne ? La méthode analytique a-t-elle un caractère heuristique ou apodictique ? Quelle est la relation entre la forme ancienne de l'analyse et son aboutissement moderne (son emploi par Lagrange, par exemple, au XVIIIe siècle) ? Le dossier a pour ambition de faire un bilan sur l'état actuel de la question, à un moment où de nouvelles études et de nouvelles propositions ont vu le jour (Netz 2000, Menn 2002, Fournarakis et Christianidis 2006, Acerbi 2007 et 2011, Sidoli 2018) et où la nécessité de croiser les différentes disciplines engagées par ces questions se fait de plus en plus sentir.
Ce dossier propose un panorama des grands mouvements épistémologiques qui travaillent le champ des études instrumentales depuis le début des années 2000. De la nouvelle de l'horloge polyvalente de Christiaan Huygens, au miroir ardent de Buffon, en passant par l'épaisseur de la culture instrumentale chez les princes de sang, les usages des bases de données du Bureau des longitudes et la mobilisation de la littérature du merveilleux-scientifique : les thèmes abordés donnent à voir les déplacements en cours dans la façon d'étudier l'histoire des instruments scientifiques. La recherche de grandes configurations liant les enjeux scientifiques, techniques, politiques et culturels laisse entrevoir les problématisations nouvelles autour de l'instrumentation savante.
L'humour est une forme d'expression particulière. Ses fonctionnements variés l'ouvrent à une large interdisciplinarité. Il s'agit d'un facteur de bien-être, de plaisir et de satisfaction. Or, l'humour peut aussi offenser, blesser, mettre mal à l'aise, exclure ou servir de prétexte. L'originalité de cet ouvrage réside d'une part dans le fait qu'il réunit des contributions de chercheurs de plusieurs continents et pays. D'autre part, il contient des entretiens menés avec des personnalités d'appartenances culturelles et nationales différentes qui ont fait de l'humour leur métier. L'objectif est d'enrichir les connaissances sur l'humour, ses effets et ses limites dans les contextes sociaux, culturels, politiques, économiques les plus différents.
Cet ouvrage, montre le lien entre métaphysique, physique et théologie.
La compréhension de la réalité suppose un examen des fondements logiques des théories scientifiques et de leur présupposé commun. Celui-ci consiste à considérer comme " réel " ce qui petit s'observer par les sens et se calculer à partir de modèles liés à la logique binaire. Ici, nous voyons qu'un changement de logique (de binaire à quaternaire) rend déductible l'existence des particules fondamentales et intelligibles leurs propriétés.
Mais l'univers observable n'est plus sa propre référence et il fait partie d'une structure universelle du Réel. Nous montrons que la " grande unification " cherchée par les physiciens suppose une métaphysique de la Relation et une logique quaternaire. La puissance de ce modèle rend possible ce que l'on croyait impensable : une unification épistémologique de la connaissance scientifique et de l'expression théologique des dogmes qui structurent la foi chrétienne.
Depuis le début du siècle courant, le Maroc a entrepris une série de stratégies centrées sur les technologies numériques. Il en a fait un choix politique délibéré et de premier ordre. La logique sous-jacente à l'ensemble de ces stratégies consistait à faire du numérique un outil de développement économique et social. Et l'ambition qui présidait était de faire de la transformation numérique la clef de voute de la transformation de l'économie, de l'administration, du territoire et de la société. Après presque deux décennies, et malgré les quelques avancées quantitatives réalisées ici ou là, les stratégies mises en oeuvre ont débouché sur un bilan mitigé. La montée en puissance demeure toujours un voeu pieux, faute d'une vision claire, de niveaux de pilotage cohérents et de mécanismes d'évaluation et de gouvernance probants.
Le numéro sera consacré à la publication d'un varia constitué de plusieurs articles abordant des sujets aussi variés que passionnants et approfondis par les meilleurs spécialistes. Laurent Loison abordera avec nous l'histoire de la réception de la théorie cellulaire au XIXe siècle tandis que Jérome Pierrel nous parlerons de la biologie moléculaire soviétique. Nous aurons le plaisir d'analyser avec Karine Brehaux la figure du moi au sein des théories des neurosciences tout en allant en compagnie de Jacques Gervet, du déterminisme biologique à la personne humaine. Enfin, Martin Dumont nous parlera de l'histoire des greffes ainsi que des tensions engendrées par le développement de ces techniques et Fani Papadopoulou nous fera découvrir la teneur des liens entre Fourcroy et Lavoisier. Comme désormais depuis quelques semestres, ce nouveau numéro nous permettra également de découvrir des ouvrages sortis récemment.
Ce numéro double est le fruit d'une collaboration scientifique transatlantique qui a réuni des chercheurs de Bordeaux 3, de Nîmes et de l'UQAM au sein du programme «?Métamorphoses des écrans?» de 2012 à 2016. Suite à la journée d'études organisée par Marie-Julie Catoir-Brisson et Thierry Lancien en novembre?2012, à l'occasion de la sortie du n°?34 «?Écrans & Médias?» de la revue MEI (Médiation et Information), un dialogue s'est instauré entre Marie-Julie Catoir-Brisson, Emmanuelle Caccamo et Martine Versel, pour prolonger la recherche sur les écrans, sous l'angle de leurs métamorphoses. Cette collaboration scientifique visait à créer un dialogue entre différentes approches sémiotiques autour de l'objet-écran, et une synergie des recherches sur l'intermédialité. Cette dynamique de recherche transatlantique caractérise aussi le projet éditorial de ce numéro double sur les métamorphoses des écrans.