Il en va des civilisations et peuples comme des étoiles : ils naissent, s'épanouissent et disparaissent. Sumériens, Spartiates, Étrusques, Mochicas, Aksoumites, Mayas ou nomades mongols ont en commun d'avoir, durant plusieurs siècles ou quelques décennies, connu un mode de vie remarquable, développé des savoir-faire élaborés, brillé par leurs réalisations artistiques, leur culture, leur médecine ou leur connaissance des astres.Aztèques au funeste calendrier, Pascuans aux étranges Moai scrutant l'horizon, ou plus près de nous Tasmaniens et Héréros au tragique destin, Onas et Alakalufs de la Terre de Feu, cet atlas invite à une exploration poétique du monde, à une rencontre avec quelquesunes des civilisations brillantes ou plus obscures, qui jalonnèrent l'Histoire.
Comment les modes de vie en quête d'autonomie transforment-ils nos façons de percevoir monde ? Menant l'enquête à travers les lieux de vie alternatifs, Clara Breteau examine quels mondes sensibles nouveaux se déploient quand on construit soi-même sa maison, quand on cultive sa nourriture, quand on fabrique son énergie. C'est tout une poétique nouvelle qu'elle voit poindre dans les endroits les plus inattendus.
À travers la France, une enquête ethnologique dans le monde des habitats écologiques autonomes détachés de la société de consommation, avec à la clé le développement de l'autoproduction et d'un mode d'être et de faire ouvert au hasard et au vivant.
Marqué par l'histoire coloniale, les discriminations, les violences, l'expropriation des terres, l'exploitation des ressources locales et l'avidité des colons, le peuple Awajun subit les affres de la globalisation. Dans cette tourmente, Albertina résiste. Sa force ? Elle la tire de la nature. Au coeur d'une cosmologie vivante, gravée dans sa mémoire, incarnée dans ses actes. De l'enfance à l'âge adulte, de l'intime au social, de la poésie au politique, du local au global, son chemin n'aura de cesse de défendre le vivant. Ce profond récit de vie nous plonge entre deux mondes, sous le regard lucide d'une femme éprise de liberté.
Mémoires d'une femme gardienne des savoirs ancestraux, de la biodiversité exceptionnelle de l'Amazonie péruvienne et de sa culture, engagée dans la défense des droits indigènes, et des droits des femmes au sein de la communauté awajun (jivaro).
Nouvelle collection «Voix de la Terre», une collection d'ethnologie vivante dirigée par Sabah Rahmani, auteur de "Paroles des peuples racines", 6 300 ventes. Une collection qui explore les façons dont les hommes appréhendent et habitent un espace pour y vivre en société et surtout en harmonie avec l'environnement qui les entoure.
Plus secrète que la mecque, plus difficile d'accès que lhassa, il existe au coeur de la jungle birmane une petite cité inconnue des hommes et qui règne pourtant sur eux par ses fabuleuses richesses depuis des siècles : c'est mogok, citadelle du rubis, la pierre précieuse la plus rare, la plus chère, la plus ensorcelante.
Mogok, perdue dans un dédale de collines sauvages par-delà mandalay. mogok autour de laquelle rôdent les tigres. la légende assure qu'aux temps immémoriaux un aigle géant, survolant le monde, trouva dans les environs de mogok une pierre énorme, qu'il prit d'abord pour un quartier de chair vive tant elle avait la couleur du sang le plus généreux, le plus pur. c'était une sorte de soleil empourpré. l'aigle emporta le premier rubis de l'univers vers la cime la plus aiguë de la vallée.
Ainsi naquit mogok...
En partageant la vie rigoureuse des Esquimaux polaires, les Inuits, en mangeant avec eux l'hiver ces oiseaux d'été qui ont pourri sous les pierres, en écoutant, durant trois mois de nuit polaire, leurs légendes d'un rare pouvoir imaginaire, leurs récits dramatiques d'expéditions au pôle avec Peary, Cook, leurs fameuses expéditions avec Knud Rasmussen, Jean Malaurie est devenu l'interprète de la grandeur de leur civilisation. De la pierre à l'homme, du chasseur individualiste au groupe communaliste : tel est l'itinéraire. Comme Jean Malaurie (premier Français à avoir atteint, le 29 mai 1951, le pôle géomagnétique Nord en traîneau à chiens), on se sent devenir militant en découvrant que cette société du pôle, d'esprit chamanique, qui vivait durement mais heureuse et libre depuis des millénaires, est agressée par une gigantesque base nucléaire.
Est ainsi posé le problème universel de la défense des minorités traditionnelles. Témoignage vécu d'une de ces violentes confrontations de civilisation que connaît de nos jours l'Arctique, ce livre n'est pas seulement l'oeuvre de référence sur le peuple esquimau dans son passé héroïque et son présent difficile : il crée, sans conteste, un genre littéraire absolument nouveau. Il a été traduit en vingt langues, et adapté, à deux reprises, à la télévision française.
Le livre le plus diffusé au monde sur le peuple inuit. C'est " le " classique.
La grande aventure du pôle Nord, les expéditions, les découvertes, l'évolution de la vie des Esquimaux du XIXe siècle à nos jours.
1953. Voici Joseph Kessel dans un Kenya en révolte contre la Couronne d'Angleterre. Puis sur la route des Merveilles, du lac Victoria au Kilimandjaro, entre colons et guerriers Masaï. Partout, il s'émerveille d'une poésie à l'état brut, d'un paysage spirituel de tapisserie de Dame à la Licorne:«Quand je me réveillai une minuscule gazelle couleur de châtaigne, avec deux aiguilles pour cornes et deux dés de velours pour sabots, se promenait autour de mon lit...» Des reportages exceptionnels, à l'origine du Lion.
Ce livre est pour l'ethnologie et l'anthropologie l'équivalent de ce que furent pour la sociologie les «Règles de la méthode sociologique». De l'étude des phénomènes religieux aux techniques du corps, c'est tout le spectre de la vie sociale qui est balayé magistralement par Marcel Mauss.
Le récit de la vie d'un peuple amérindien du Brésil entré en contact avec les Blancs il y a quelques décennies et de son chef Almir. On y apprend du côté amérindien l'histoire tragique de l'entrée en contact avec la civilisation brésilienne blanche, les ravages des épidémies qui déciment en quelques années un peuple entier, la destruction méthodique d'une culture par les évangéliques, tout du moins ce qu'il en reste après un tel effondrement démographique, la volonté patiente de se reconstruire, un processus de gouvernance patient et démocratique, même face aux ennemis intérieurs qui pactisent avec les déforesteurs. Almir partage avec nous la vie de son peuple, ses mythes des origines, la résistance et la résilience étonnante - lectrices et lecteurs le découvriront - des esprits. Enfin, nous découvrirons un peuple que la colonisation et son cortège d'aliénations n'ont pas condamné au ressentiment ou à la haine. Une leçon d'élévation morale admirable.
Ce livre est construit en deux parties : « Souvenirs » et « Définitions ». « Souvenirs » est le récit de la rencontre de Patrick Williams avec les Manouches de la Creuse et avec les Rom Kalderash de Paris. Il plonge d'emblée le lecteur dans un véritable roman initiatique, le héros s'émerveillant (avec le lecteur) à chaque découverte. Mais, bien que marié à une Romni kalderash et devenu chef d'une famille rom, Patrick Williams reste un gadjo, et un intellectuel. Cette partie s'achève sur son engagement dans l'ethnologie, laquelle, citant Leonardo Piasere, « invente un domaine qui est "comme-la-vie" ». Et Patrick Williams d'ajouter : « M'installer dans le "comme", voilà qui me convenait ». La deuxième partie, « Définitions », explore ce qui n'a jamais cessé de l'intriguer : que les Manouches et les Roms apparaissent à la fois si différents et si semblables. Qu'en est-il dès lors de la totalité tsigane ? L'ethnologue s'appuie pour cela - entre autres - sur sa connaissance de la grande majorité des travaux d'ethnologie publiés sur les « Tsiganes » et cherche constamment à rebondir du particulier au général, du général au particulier. Cette partie traite d'une question fondamentale pour tout chercheur(e) en anthropologie sociale : en quoi, au-delà du groupe humain plus ou moins défini qui est étudié, leur sujet de recherche peut nous en apprendre sur la société environnante, voire sur l'humanité en tant que telle ? oeuvre majeure qui dépasse les limites d'une simple ethnographie des Tsiganes, cet ouvrage est le magnifique testament d'un grand anthropologue, rigoureux et libre, souvent poète, qui vient éclairer la vie.
Ce livre est d'abord l'histoire d'une rencontre, celle entre l'auteur, Sorel Eta, et les Aka. Sorel Eta est un Bantou, ethnie dominante qui, comme il le raconte lui-même, méprise habituellement les Pygmées Aka, peuple de la forêt du Nord-Est de la République Démocratique du Congo. C'est donc d'abord l'histoire d'amitiés réciproques enjambant les préjugés, de part et d'autre. C'est aussi celle d'une aventure commune car Sorel Eta a créé avec ses amis un groupe musical se produisant à l'international, Ndima. Les Pygmées sont en effet célèbres pour leurs chants polyphoniques, une tradition musicale vocale complexe, basée sur la transmission orale, forme complexe de polyphonie contrapuntique à quatre voix, maîtrisée par l'ensemble des membres de la communauté. C'est enfin la découverte progressive par l'auteur de l'art de vivre en forêt propre aux Aka. À ses côtés, nous découvrons leur art de la chasse et de la cueillette du miel sauvage, leurs croyances, les relations entre hommes et femmes, leur usage de la magie, leur art très particulier de se déplacer plus rapidement que quiconque dans la forêt... Sorel Eta offre ainsi aux lecteurs un condensé d'humanité riche d'enseignements.
Projet démesuré que de couvrir près de vingt siècles d'histoire du monde antique gréco-romain, de parcourir un espace qui va des rivages de la méditerranée à ceux des mers du nord, des colonnes d'héraklès aux rives de l'indus, de se plonger dans des documents aussi divers que les tombes d'une nécropole, la stèle inscrite plaquée aux murs du sanctuaire, le rouleau de papyrus, la scène peinte sur la panse d'un vase...
Et une littérature grecque et latine qui, si elle n'a pas donné la parole aux femmes, a beaucoup parlé d'elles.
On l'aura deviné, ce livre n'a pas pour fonction de remplacer l'énorme production qui existe en ce domaine. il aborde un petit nombre seulement des questions qui nous ont paru importantes pour aider à comprendre la place des femmes dans le monde antique et, plus encore peut-être, dans la perspective d'un ensemble de volumes traitant de l'histoire des femmes, comprendre les fondements d'habitudes mentales, de mesures juridiques, d'institutions sociales qui ont duré des siècles en occident.
Bourlingueuse des années 1920 et 1930, Titaÿna parcourt le monde en quête d'aventures hors du commun. Au fin fond de la jungle indonésienne, elle se mêle aux Toradjas, surnommés « les chasseurs de têtes ». Elle traverse les déserts de Perse pour accompagner des cadavres dans leur dernier pèlerinage à La Mecque. Ou elle survole les États-Unis à bord d'avions ivres transportant de l'alcool de contrebande... Avide de sensations fortes et d'exotisme, elle rapporte de ses voyages des textes insolites et poétiques.
Titaÿna, alias Élisabeth Sauvy, née en 1897, est l'une des rares femmes françaises qui accède au statut de grand reporter dans les années 1920. Pionnière du journalisme littéraire, ses récits d'aventure ont marqué une génération entière, au même titre que les reportages d'Albert Londres et de Joseph Kessel.
Les travaux et les jours.
Intermède. d'elle, il est tant parlé. dissidences : la parole, la voix, l'écrit. dissidences : chemins de traverse et rébellions. paroles de femmes.
A étudier aujourd'hui, privilège de l'histoire contemporaine, des vies de femmes qui ont traversé le siècle, on est frappé par le tragique et le grandiose de leurs existences.
Happées par la guerre, la révolution ou la dictature, mais aussi spectatrices et actrices d'un formidable bouleversement entre les sexes. incontestablement la vie des femmes a changé, et l'égalité sexuelle progressé au xxe siècle, sous la pression bien sûr des féministes, grâce aussi aux progrès techniques, à la maîtrise féminine de la fécondité et à une plus grande participation des femmes à la vie sociale - mais non sans résistance et déplacement des discriminations.
Ici l'histoire tend la main aux autres sciences humaines, sans épuiser le champ du possible ni parler de façon univoque. du moins espère-t-on montrer la valeur scientifique d'une approche sexuée de l'histoire et inviter à la réflexion sur les enjeux de notre temps.
L'anthropologue Vincent Crapanzano a fréquenté Tuhami, un tuilier miséreux de Meknès au Maroc, dans les années 1970. Ce dernier se déclarait marié à une démone, une djinniya, laquelle lui menait la vie dure. Mais plutôt que de classer les récits littéralement extraordinaires de Tuhami au chapitre des fantasmagories et élucubrations, l'anthropologue s'est appliqué à les comprendre en profondeur, jusqu'à saisir ce qu'ils réverbéraient de la personnalité exceptionnelle du tuilier, de son monde, de son histoire.
Le récit de l'enquête qui nous est ici livré heurte alors les limites de ce qui est considéré comme le « réel » et se fait la chronique d'une rencontre qui a bouleversé les modes d'écriture sur l'altérité.
Cet ouvrage fondateur n'avait jamais été traduit en français.
Sitting-Bull, Oeil-de-Faucon : pendant des générations, ils ont été les héros préférés de la jeunesse. Leur renommée pittoresque s'est créée à travers les romans d'aventures ou le cinéma. Mais quel en est la part de réalité ? Voici leur "histoire vraie", sur la foi de souvenirs précis et de documents exacts. Ce classique de 1928, couronné par l'Académie française, permet de redécouvrir la vie quotidienne et l'histoire authentique des Indiens des Plaines, qu'on appelait alors les Peaux-Rouges.
Cet ouvrage regroupe deux textes écrits par l'anthropologue Margaret Mead : Adolescence à Samoa (1928) et Trois sociétés primitives de Nouvelle-Guinée (1935), publiés en France dans le même volume en 1963.
L'auteur y remet en cause les évidences communément acquises concernant le rôle de chacun dans la société contemporaine. Elle analyse, à partir de ses observations de terrain, les différences de relations entre hommes et femmes. Chez les Samoans, le calme et la tolérance envers les relations multiples ou l'homosexualité sont de rigueur. Chez les Arapeshs, tout s'organise autour des enfants. Chez les Mundugumors, l'agressivité et l'individualisme sont de mise. Chez les Chambulis enfin, les hommes sont occupés à plaire aux femmes, car celles-ci possèdent le pouvoir économique.
Margaret Mead conclut que les spécificités sont culturelles. Ainsi, les rôles occidentaux (mâle dominant et femme soumise) ne sont qu'une variante parmi une infinité de possibles. Ces textes passionants, écrit il y a près de cent ans, nous plongent dans un délicieux exotisme désormais révolu.
Olignac est un petit village français comme il y en a tant, avec sa jolie mairie et ses lieux publics, dont l'habitat de maisons dispersées est caractéristique des villages landais.
Mais au début des années 1980, Olignac défraie la chronique : la tension est montée entre les villageois, à tel point que le village se compose une solide réputation de Far West landais, où à la nuit la peur s'installe dans les rues désertes, tandis que des palombières brûlent et que retentissent parfois des coups de feu... Cette situation pour le moins tendue à Olignac a été relayée par la presse locale, qui en a fait ses choux gras, et le village est plus ou moins retombé dans le calme, sans pourtant que l'on se soit donné la peine de véritablement comprendre.
Mais Marie Desmartis, au début des années 2000 est venue enquêter sur un regain de tensions, qui toutes naissaient autour des enjeux des élections municipales. C'est ainsi qu'elle nous emmène dans une plongée au coeur du politique - et de sa violence - dans un village de France. A travers son enquête, ce sont les pratiques les plus ordinaires dans notre pays qui sont mises à nu, depuis la nécessité de distinguer sommairement des "clans" (ici c'est le clan dit des "Chasseurs" qui ferait régner la terreur), jusqu'au personnalités charismatiques ou stratégiquement habiles (en la personne ici de la maire Mme Fortier).
Et en somme, l'enquête de Marie Desmartis comporte bel et bien une dimension totale, autrement nommée anthropologique : son travail d'ethnographe, par la minutie des descriptions, la qualité de son écriture, par la restitution de ses aléas, s'il est ancré dans le contexte précis d'un village landais (tous les noms de lieux ou de personnes ont été changés dans ce livre), renvoi de stupéfiante façon à ce que l'on peut comprendre à la mise en oeuvre du jeu politique dans les sociétés humaines
L'Arnaque à la nigériane Presque tout le monde a reçu ce mail : on vous propose de toucher l'héritage (quelques centaines de milliers d'euros) d'une expatriée en fin de vie pour peu que vous fassiez une avance de frais sur la transaction. Il finit généralement à la poubelle. Mais l'historienne Nahema Hanafi y a reconnu une forme nouvelle d'escroquerie ancienne et a choisi de mener l'enquête autour de cette malversation. L'arnaque « à la nigériane » provient de pays d'Afrique de l'Ouest, et elle est le fait de cyber-escrocs nommés les « brouteurs ». En décortiquant au plus près ces messages avec autant d'empathie que d'espièglerie, elle identifie là une forme de banditisme social, une capacité à subvertir les rapports d'inégalité du monde postcolonial, signe aussi d'une émancipation du désir d'Europe.
En 1969, Jeanne Favret-Saada s'installe dans le Bocage pour y étudier la sorcellerie. Personne ne veut lui en parler. Tenir un journal paraît alors le seul moyen de circonscrire un «objet» qui se dérobe : relater les conversations, incidents, coutumes qui pourraient avoir un lien quelconque avec la sorcellerie, noter systématiquement comment les gens refusent d'en parler. Dans la formulation même de ces refus se révèle peu à peu une conception du monde centrée sur l'idée de «force».
Un jour, tout bascule : parce qu'ils lui attribuent cette «force», des paysans demandent à Jeanne Favret-Saada de les désenvoûter. Un autre ensorcelé, qui devine sa peur, lui annonce qu'elle est «prise» et l'adresse à sa désorcelleuse. Dès lors, continuer à écrire permet à l'ethnographe de manier des situations incompréhensibles et dangereuses, de supporter l'enjeu mortel de toute crise de sorcellerie : «Corps pour corps, c'est lui qui y passe, ou c'est moi.»
Les anthropologues, bien souvent malgré eux, ont usé et abusé de la notion d'ethnie, sans toujours préciser ce qu'ils entendaient par ce terme. Parallèlement, les médias se sont hâtivement emparés de cette appellation si peu contrôlée pour tenter d'« expliquer » tel ou tel événement de la politique africaine. Encore aujourd'hui, ce terme est utilisé dans les analyses souvent réductrices de certains conflits (ex-Yougoslavie, Rwanda, etc.).
L'ensemble des textes réunis dans ce livre - devenu un classique depuis sa première édition en 1985 - s'efforce, en conjuguant analyses de portée générale et études de cas, de s'interroger sur cette notion controversée à partir de la situation africaine. En effet, il est important de repenser les notions d'ethnie et de tribu, de plus en plus souvent associées à d'autres notions comme celles d'État et de nation. Et il est impératif de revenir sur certaines formes de classifications par trop schématiques et réductionnistes.
L'île d'Ouessant (Enez Eussa en breton), à cause des 20 kilomètres de mer hérissés d'îlots et de récifs, et parcourus par de dangereux courants marins qui la séparent de la « Grande Terre », a longtemps constitué un isolat presque parfait. À son bord s'élabora une culture singulière. Ici, rien n'était comme ailleurs. Les hommes partaient naviguer au loin, confiant l'île et son austère société agricole aux femmes, sanglées dans un corselet, enveloppées dans de longues jupes brunes, marchant vite, les rubans du bonnet flottant au vent.
Dans cette île rude, les naufrages faisaient partie de la vie. Et quand la mer ne rendait pas un corps, on veillait le disparu autour d'une petite croix de cire. Ce sont tous les aspects de la vie quotidienne des insulaires d'avant la grande mutation des années cinquante qu'explore la géographe Françoise Péron, jusque dans ses anecdotes, avec un respect et un bonheur d'écriture rare s'agissant d'un texte documentaire.
Première étude complète de cette société originale ancrée en plein océan, un ouvrage ethnographique de référence, avec une iconographie des plus riches, un classique réédité et indispensable.
« Le terme de Berbère, écrivait Jean Servier, par lequel nous avons l'habitude de désigner les plus anciens habitants de l'Afrique du Nord est, en fait, un terme inadéquat puisque dérivé du grec barbaroi et, par-delà, du sémitique, puis de l'arabe brabra. Il désigne en premier des gens dont on ne comprend pas la langue. C'est une appellation méprisante donnée par un vainqueur à un vaincu ou par un voyageur sûr d'appartenir à une civilisation supérieure.
Ce n'est pas le nom qu'un peuple se donne à lui-même. » Embrassant l'art, la civilisation, la population, la langue et l'histoire, cet ouvrage propose, pour reprendre les mots d'Ibn Khaldoun, « une série de faits qui prouvent que les Berbères ont toujours été un peuple puissant, redoutable, brave et nombreux ».