Etats-Unis
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Vainqueurs et invaincus : La "question indienne" de Washington à Trump
Joëlle Rostkowski
- CNRS
- Histoire
- 30 Avril 2025
- 9782271135513
État des lieux et inventaire de la politique étatsunienne à l'égard des peuples autochtones, du XVIIIe siècle à nos jours.
L'indianité a survécu à la Conquête et à la colonisation. La pérennité de cette identité est une épopée héroïque qui s'inscrit en filigrane dans l'histoire des États-Unis. Cet ouvrage analyse la complexité des interactions, des alliances et des révoltes qui marquèrent les relations entre les nations indiennes et le gouvernement américain.
Face à la présence indienne, d'importance majeure dans les premiers temps de l'Indépendance, puis progressivement occultée au nom de la Destinée manifeste, le rôle des présidents des États-Unis fut variable, plus ou moins bienveillant ou hostile, souvent hésitant, parfois déterminant.
Depuis les années 1930 et le New Deal de Franklin D. Roosevelt, s'est engagé un processus de renouveau : reconnaissance territoriale, redressement démographique et participation à la lutte pour les droits civiques. L'alternance de progrès et de revirements, a fait de ce processus une longue marche, exaltante et déterminée.
L'affirmation de la souveraineté historique des Amérindiens s'est appuyée sur leur reconnaissance internationale dans le concert des nations et le concept d'autochtonie consacré par les Nations Unies. Mais chaque élection présidentielle rebat les cartes et ouvre un nouveau chapitre de leur histoire, personnelle et collective.
Joëlle Rostkowski met en évidence la survivance de la conscience amérindienne en s'appuyant sur des archives locales, nationales ou internationales et sur des années de travail de terrain. -
Débarrasser la Beat Generation des clichés qui l'encombrent et font parfois oublier la vigueur du réveil qu'elle initia... Ce livre bouscule le bon ordre des discours convenus. Il fait entendre, aux côtés de la Sainte Trinité Ginsberg-Kerouac-Burroughs, des voix trop souvent minorées : voix de femmes (Diane di Prima, Ruth Weiss, Joanne Kyger, Hettie Jones, Anne Waldman...) ou d'hommes (Philip Lamantia, Michael McClure, Brion Gysin, Claude Pélieu, LeRoi Jones, Gary Snyder...) qui, artistes, poétesses et poètes, ont été relégués au second plan, par habitude, par indifférence, par incompréhension.
Que nous disent, aujourd'hui encore, ces femmes et ces hommes qui surent prendre leur responsabilité, dénonçant l'intolérance d'une Amérique blanche, malmenant l'ordre établi, inventant de nouvelles manières de vivre ? Sur quelles scènes (poétique, politique, musicale) et par quels acteurs (avant-gardes, free press, icônes rock - Bob Dylan, Jim Morrison, Genesis P. Orridge, Patti Smith) leur exigence a-t-elle été relayée ?
Les combats que les Beats menèrent, dénonçant la servitude consumériste, brisant le « politiquement correct », restent à l'ordre du jour. Ils ont incarné une résistance dont nous mesurons l'actualité : ouverture au monde quand les nations se replient sur elles-mêmes, défense de la parole poétique contre les langages idéologiques et mercantiles, respect de la nature dans un siècle écocide, refonte de l'exigence politique, invention de vies parallèles à l'âge de la gestion du capital humain...
L'actualité des écrivains beat doit être réaffirmée avec force. L'alternative qu'ils ont défendue dénonçait les impasses d'une modernité prométhéenne déchaînée. Désormais notre présent.
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1927, la grande crue du Mississippi ; une histoire culturelle totale
Susan Scott Parrish
- CNRS
- Histoire
- 14 Mars 2019
- 9782271125156
Avec ses centaines de morts, son demi-million de personnes déplacées, principalement afro-américaines, et ses huit millions d'hectares submergés, la grande crue du Mississippi de 1927 fut la plus dévastatrice de l'histoire des États-Unis.
Elle se propagea du Nord au Sud dans un environnement dégradé par des décennies d'interventions humaines, au premier rang desquelles la déforestation, l'assèchement des zones humides et le remplacement de la petite propriété agricole par d'immenses plantations en monoculture.
Après avoir retracé cette histoire et analysé ses causes, Susan Scott Parrish explore l'intense réponse culturelle qu'elle a suscitée. Les Américains parurent d'abord se ranger derrière la « grande machine de secours » fédérale, mais de profondes fractures ne tardèrent pas à se rouvrir. Les gens du Sud dénoncèrent, d'un côté, les « eaux yankees », réminiscences de la guerre de Sécession, de l'autre, le confinement des Afro-Américains dans des camps de concentration et le « retour de l'esclavage à Dixie ».
L'auteur montre qu'il revint à des artistes et écrivains de génie, tels Bessie Smith, William Faulkner ou Richard Wright, de façonner la sensibilité publique à l'événement et lui donner un sens. Elle montre aussi qu'à l'orée des années 1930 les catastrophes écologiques médiatisées étaient devenues, au même titre que les totalitarismes ou les crises économiques cycliques, des phénomènes centraux de la modernité.