Un hommage aux militants qui ont dû affronter, le 11 septembre 1973, le coup militaire sanglant du Général Pinochet et de ses troupes. Ni livre d'histoire, ni essai théorique, ce récit politique romancé relate cette séquence historique en épousant le point de vue d'acteurs et actrices de la gauche chilienne de l'époque. Parmi eux, celui qui a refusé de capituler jusqu'à son dernier souffle : Salvador Allende. Ce docu-fiction signé par deux figures importantes de la gauche contemporaine est basé sur une solide enquête. 50 ans du coup d'État de Pinochet au Chili le 11 septembre 2023.
29 décembre 1890, Dakota du Sud, États-Unis : 300 Sioux Lakota sont massacrés par un régiment de l'armée américaine à Wounded Knee. Cette bavure militaire d'une ampleur inouïe n'épargne ni femme ni enfant, et provoque la mort de Big Foot, l'un des derniers grands chefs indiens. La résistance du peuple sioux, converti de force à l'American way of life, s'achève dans le sang. Et alors qu'articles et témoins se bousculent pour relayer la violence du drame, le jugement qui s'ensuit désespère les tribus visées et soumet au silence les survivants.Cent trente ans après les faits, l'archéologue Laurent Olivier livre une enquête inédite sur les causes multiples de ce massacre. Entre histoire, reportage et essai, cet ouvrage fait la lumière sur l'un des derniers grands conflits indiens de l'histoire américaine et, par les faits et par l'image, appelle à la justice en apportant les preuves qui manquaient encore à l'établissement de la vérité.
Dans ses dernières années, le grand écrivain américain James Baldwin a commencé la rédaction d'un livre sur l'Amérique à partir des portraits de ses trois amis assassinés, figures de la lutte pour les droits civiques : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr. Partant de ce livre inachevé, Raoul Peck a reconstitué la pensée de Baldwin en s'aidant des notes prises par l'écrivain, ses discours et ses lettres. Il en a fait un documentaire - salué dans le monde entier, sélectionné aux Oscars et remportant le César 2018 - aujourd'hui devenu un livre, formidable introduction à l'oeuvre de James Baldwin. Un voyage kaléidoscopique qui révèle sa vision tragique, profonde et pleine d'humanité de l'histoire des Noirs aux États-Unis et de l'aveuglement de l'Occident.
Attention, chef-d'oeuvre !
La Croix (au sujet du film documentaire I Am Not Your Negro) Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Furlan
Après avoir été correspondant sur les fronts du Moyen-Orient, le grand reporter américain Luke Mogelson rentre aux États-Unis en 2020. Voici le récit magistral de sa longue immersion dans une Amérique en colère, une chronique édifiante de l'effondrement d'une partie de la société.
En pleine épidémie de Covid-19, des hommes armés de fusils d'assaut manifestent violemment au Capitole de l'État du Michigan contre les restrictions de liberté. Sidéré, le journaliste se mêle aux mouvements de foule et sillonne, une année durant, ce pays qu'il ne reconnaît plus. Son enquête le mènera à Minneapolis après le meurtre de George Floyd, à Portland, au coeur des marches MAGA jusqu'à la tentative d'insurrection au Capitole à Washington, le 6 janvier 2021.
Véritable témoin de notre temps, Mogelson dépeint des portraits saisissants d'Américains terrifiés d'être effacés ou remplacés et qui, dans ce moment d'incertitudes, sont convaincus qu'ils doivent se soulever. Il nous fait comprendre les sources profondes de ces événements et nous alerte sur l'ampleur de cette croisade antidémocratique : « Le 6 janvier n'était pas l'apothéose de cette mutation, c'était juste une étape. Et ce processus est toujours en cours. » Ce livre d'une intensité fascinante s'inscrit dans la tradition des chroniques essentielles de notre époque.
L'histoire des Africains-Américains est marquée au fer rouge par l'esclavage, la ségrégation et les violences raciales. Sans oublier les résistances, les victoires remportées dans la douleur et les cultures artistiques d'une richesse inouïe, comme le gospel et le jazz.
De la révolte de Nat Turner en 1831 à l'abolition de l'esclavage en 1865, des lois qui imposent la ségrégation au fameux I Have a Dream de Martin Luther King, du mouvement Black Power à l'élection de Barack Obama jusqu'au slogan « Black Lives Matter », l'auteur analyse les combats, les conquêtes et les espoirs vécus par les Noirs américains depuis deux siècles.
Les Rockefeller... rarement une dynastie a marqué à ce point l'histoire des États-Unis et, plus largement, celle du XXe siècle. Pour le plus grand nombre, ils symbolisent l'argent, la puissance et la philanthropie.
Au départ, John D.Rockefeller senior, le « roi du pétrole ». Dans les années 1870, ce visionnaire austère se lance dans le raffinage de l'or noir et bâtit un empire. À la fin de sa vie, il est l'homme le plus riche du monde.
Son fils, Junior, préfère s'éloigner de l'univers impitoyable des affaires pour celui de la philanthropie. Les cinq fils de ce dernier, quant à eux, investissent les lieux de pouvoir, de l'industrie à la banque en passant par la politique. Les générations suivantes tournent le dos au pétrole et s'engagent dans de grandes causes écologiques et humanitaires.
Tristan Gaston-Breton raconte la prodigieuse saga des Rockefeller, dont le nom a traversé les siècles et n'est jamais loin du pouvoir.
D'environ 25 000 avant notre ère, jusqu'à la « ruée vers l'ouest » et aux guerres indiennes du XIXe siècle, Jean-Michel Sallmann expose comment des centaines de nations indiennes, aux langues, coutumes et croyances extrêmement diversifiées, ont habité un territoire immense, allant du Nouveau-Mexique à la Sibérie en passant par les grandes plaines et la vallée du Mississippi. Très rapidement, des petites bandes familiales de chasseurs-cueilleurs s'y répandirent et s'y adaptèrent quelles que pussent être les difficultés dues au climat ou au relief. Si certaines populations perpétuèrent le mode de vie nomade, d'autres se sédentarisèrent avec les débuts de l'agriculture et édifièrent des villages. Dès la fin du premier millénaire avant notre ère, les échanges se firent également plus denses, même sur la longue distance, faisant soupçonner des relations de chaque côté du Pacifique et, vers l'an mil, des premiers contacts avec les Européens via le Groenland. L'arrivée des colons espagnols, français et anglais au XVIe siècle bouleversa cependant la vie des populations d'Amérique. Si une forme de collaboration se mit en place en quelques endroits, notamment entre les Indiens du Nord et les coureurs des bois, les résistances armées indiennes - incarnées entre autres par Gros Ours, Geronimo ou encore Sitting Bull - furent d'emblée tenaces. Souvent réduites en servitude, chassées de leurs terres, acculturées de force ou encore victimes d'épidémies, les tribus connurent finalement un déclin démographique considérable, quand elles ne disparurent pas entièrement. À l'appui de l'archéologie, notamment expérimentale, associée à toutes les sciences de la vie et de la terre qui lui sont proches, et d'une bibliographie internationale, l'auteur retrace plus de 25 000 ans d'une histoire amérindienne, illustrée d'une centaine de documents iconographiques et d'une vingtaine de cartes inédites.
Pour la première fois en français, cet ouvrage rassemble des témoignages d'anciens esclaves des États-Unis, du Brésil et de Cuba, recueillis au cours du XXe siècle. Ces paroles fortes et bouleversantes nous offrent un point de vue unique pour comprendre cette tragédie humaine que fut l'esclavage moderne et sur laquelle s'est bâti notre monde actuel. Ces textes sont accompagnés de présentations et de rappels historiques de Rémy Herrera, qui a également sélectionné et traduit ces séries de témoignages. Le lecteur aura ainsi les éléments de contextualisation lui permettant de saisir les points communs et les différences entre les systèmes esclavagistes dans ces trois aires géographiques.
Du XVIe au XIXe siècle, Jean-Louis Rieupeyrout raconte l'Ouest américain dans un ouvrage fondateur.
À partir de l'exploration de ces terres par les Européens, à travers la ruée vers l'or et les guerres, l'auteur retrace l'histoire d'une exploitation économique et politique, jusqu'à l'avènement d'une mythologie du Far West.
Il donne ainsi vie aux personnages fantasmés que sont les Indiens, les trappeurs, les chercheurs d'or, les shérifs et autres cow-boys, mais il montre aussi ce que fut la vie des hommes et des femmes d'un Far West mal connu.
1910 marqua le début de la Révolution mexicaine. De cette guerre civile qui ensanglanta le Mexique sont restés dans les mémoires les noms de protagonistes légendaires, Emiliano Zapata et Pancho Villa, et la lutte des paysans en armes pour le partage des terres. Jean Meyer démontre que cette révolution fut d'abord politique, sans revendications sociales. Les insurrections qui secouèrent le pays - de la chute de Porfirio Díaz à la mise en oeuvre de la réforme agraire dans les années 1930, en passant par la guerre des Cristeros (1926-1929) - aboutirent au démantèlement de l'ancien régime et à la construction progressive de l'État mexicain moderne. Au fil des pages, Jean Meyer raconte l'histoire tumultueuse et passionnante du Mexique de 1910 à 1940.
Président incompétent, dérèglement climatique, tueurs fous, etc. : les problèmes de l'Amérique de 1927 sont ceux d'aujourd'hui... Mais cette Amérique-là est aussi celle de Lindbergh traversant l'Atlantique sans escale, celle de l'invention du cinéma parlant et de la télévision, celle d'Al Capone et de Ford, de Disney ou de Coolidge, l'indolent président qui avait horreur de serrer des mains... Bryson la raconte avec jovialité et érudition.
« Un des plus grands écrivains de notre époque. » Toni Morrison.
En 1927, la jeune anthropologue Zora Neale Hurston part en Alabama rencontrer Cudjo Lewis. À quatre-vingt-six ans, Cudjo est l'ultime survivant du dernier convoi négrier qui a quitté les côtes du Dahomey pour l'Amérique. Pendant des mois, Zora Neale Hurston va recueillir sa parole, devenir son amie, partager ses souffrances. Le témoignage de Cudjo restitue comme nul autre la condition d'un esclave : de sa capture en 1859 à sa terrifiante traversée, de ses années d'esclavage jusqu'à la guerre de Sécession, puis son combat pour son émancipation.
Red Cloud, Crazy Horse et Sitting Bull sont des figures emblématiques de l'imaginaire américain. Placés pour la première fois au centre de l'histoire, ils apparaissent comme les architectes de l'Amérique des Sioux, une puissance indigène considérable qui, pendant des générations, a dominé et façonné l'intérieur du continent.
Pekka Hämäläinen retrace l'histoire complète des Lakotas, riche et souvent surprenante, du début du XVIe à l'aube du XXIe siècle. Tout d'abord chasseurs-cueilleurs marginaux, les Lakotas se sont réinventés à deux reprises : d'abord en tant que peuple fluvial qui dominait la vallée du Missouri, la grande artère commerciale de l'Amérique, puis - dans ce qui a été la première expansion radicale de l'Amérique vers l'Ouest - en tant que peuple de cavaliers régnant en maître sur les vastes hautes plaines.
Comme dans son précédent livre, L'Empire comanche, Pekka Hämäläinen se révèle un historien de premier plan, soucieux de donner point de vue différent de celui des vainqueurs. « Tous les peuples mériteraient que leurs histoires soient racontées avec ce degré d'attention. » The New York Times
Le Brésil est en crise. La présidence de Jair Bolsonaro a allumé de nombreux incendies. Et rien ne garantit que Lula da Silva, de retour à la tête de cet immense pays, parviendra à les éteindre. Mais qui connaît les Brésiliens, orphelins de leur roi Pelé, sait que cette immensité géographique, source d'infinis métissages, leur colle à la peau comme une seconde nature. Musique, émotions, passions, football... Réussites, richesses, inégalités sociales, opportunités... Tout, sur cette terre conquise par une poignée de colons, se joue en dehors des cadres habituels. Sa miraculeuse renaissance, synonyme de développement économique et d'aspiration géopolitique, ne sera jamais linéaire.
Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. Un voyage des rivages d'Ipanema aux profondeurs indigènes de la forêt tropicale pour mieux connaître les passions brésiliennes. Et donc mieux les comprendre.
Un grand récit suivi d'entretiens avec Isabel Lustosa et Claudio Frischtak.
L'âme des peuples, parce que pour connaître les peuples, il faut d'abord les comprendre.
Il suffit d'une journée pour changer le cours de l'Histoire. Lorsque des femmes, des hommes, par leur courage, leur ambition, parfois leur folie, infléchissent soudain le destin d'une nation. Ce 19 novembre 1863 par exemple, quand Abraham Lincoln découvre les corps de 50 000 jeunes Américains gisant sur la colline de Gettysburg, déchiquetés, sacrifiés à la guerre civile, et trouve les mots qui rassemblent. Ce 20 juillet 1969, quand deux astronautes foulent la poussière lunaire. Ou encore ce 15 octobre 2017, lorsqu'une actrice lance « Me Too » sur les réseaux et déclenche une révolution mondiale...
En une succession de nouvelles, Nicole Bacharan et Dominique Simonnet tissent une trépidante histoire des États-Unis d'un genre inédit : celle d'un « pays-monde » épris de liberté mais tenaillé par la violence, déchiré entre sa quête de l'universel et son obsession de grandeur.
À l'orée du XXe siècle, les États-Unis prennent place au sein des puissances mondiales pour, un demi-siècle plus tard, devenir la première d'entre elles. C'est le siècle américain.
Le second volet de cette épopée revient sur le rôle joué par le pays durant les guerres mondiales et raconte l'assassinat de Kennedy, le Vietnam, le Watergate, les otages de l'ambassade américaine à Téhéran, le scandale Monica Lewinsky, la présidence Obama, le bilan de Trump et l'élection de Biden.
Par une fine approche socioculturelle, Bertrand Van Ruymbeke relate plus de cinq siècles d'histoire d'un pays qui a connu certes des succès et des élans d'optimisme, de croissance et d'inventivité, mais aussi des échecs, des doutes et des malheurs.
Du voyage de Christophe Colomb en 1492 au tournant de la Première Guerre mondiale, le premier volume de cette magistrale histoire des États-Unis retrace l'essor d'une société multiculturelle sans cesse en mutation.
Du XVIe au XVIIIe siècle, les Anglais fondent des colonies le long du littoral de Terre-Neuve à la Géorgie : ils font venir des esclaves africains et repoussent les Amérindiens au-delà des Appalaches. En 1776, l'Amérique s'embrase. Les révolutionnaires défient la Grande-Bretagne et déclarent l'indépendance de treize colonies qui s'unissent. Une république fédérale est née.
Bertrand Van Ruymbeke revient dans ce premier volet sur la naissance d'un État marqué par un développement territorial, démographique et économique phénoménal et une construction politique reposant sur un équilibre complexe.
Au début du XVIe siècle, Estevanico naît esclave dans la ville d'Azemmour au Maroc. Propriété d'un hidalgo dénommé Dorantes, il participe en 1528 à la tragique expédition vers la Floride menée par Panfilo de Narvaez. Comptant parmi les quatre rescapés de ce fiasco, il traverse l'Amérique d'est en ouest, soit de la Floride jusqu'aux États du sud-ouest, avant de retrouver de manière fortuite les troupes espagnoles au Mexique. Pendant cette épopée, il devient chamane et s'immisce dans l'intimité des Amérindiens. Mandaté en 1539 par les autorités de la Nouvelle Espagne pour réaliser une nouvelle expédition, Estevanico disparaît dans des circonstances obscures sur la route des cités de Cibola. Mythe identitaire pour la lutte des droits afro-américains, Estevanico est également reconnu au Maroc comme le Christophe Colomb local. À travers une enquête littéraire incarnée et vivante, ce livre invite le lecteur à partir sur les traces de ce personnage historique méconnu.
Avril 1861-avril 1865. Il y a 160 ans. Quatre années pendant lesquelles un peuple encore mal soudé, miné par ses contradictions, d'un peu plus de 30 millions d'âmes dont 4 millions d'esclaves noirs, s'est affronté en continu, divisé en deux camps inégaux, invoquant chacun sa propre définition de la liberté, et ce sur un territoire plus vaste que l'Europe. Une guerre mobilisant 3 millions de combattants, voyant plus de 10 000 engagements militaires distincts. Une guerre ayant des implications politiques, économiques, sociales, sociologiques, démographiques, diplomatiques d'une infinie complexité et aux ramifications encore si présentes aujourd'hui. Avec 750 000, peut-être 850 000 morts, c'est la guerre de très loin la plus meurtrière de l'histoire des États-Unis, ayant provoqué 160 ans de débats historiographiques qui n'en finissent pas de rebondir de polémique en polémique, référence, comme un écho lointain mais toujours bien présent, lors de chaque crise de la démocratie américaine, jusqu'aux plus récentes.
C'est pour comprendre ce cataclysme dans toutes ses composantes que Vincent Bernard offre enfin la grande synthèse de notre temps sur la guerre civile américaine.
L'histoire de l'Amazonie, dont le peuplement remonte à quelque 13 000 ans, est encore largement méconnue en France. Cette immense région de 7 millions de km2, qui a été le théâtre de développements humains remarquables et insoupçonnés, n'a pas encore révélé toutes ses richesses. De nombreuses innovations déterminantes y ont vu le jour, comme la première céramique du continent américain, la domestication de plus d'une centaine de plantes, et l'édification de structures monumentales et de systèmes agricoles élaborés. Mais au XVIe siècle, cet espace subit une brutale chute démographique indigène avec l'arrivée des Européens, qui marquèrent l'avènement de l'extractivisme dans ce creuset de biodiversité. L'Amazonie devint alors un gisement de bois et de minerais pour les Occidentaux. Menacée aujourd'hui d'un irréversible déséquilibre écologique, l'Amazonie a une histoire, qu'il est essentiel de retracer. Stéphen Rostain s'y emploie dans cet ouvrage, en se fondant sur les plus récentes avancées de l'archéologie, de l'histoire et de l'ethnohistoire.
Au début des années 1860, l'Amérique décide d'en finir une bonne fois pour toutes avec les Indiens. C'est principalement dans les Grandes Plaines que des tribus entendent résister à l'avancée des Blancs. La guerre de Sécession terminée, c'est à l'armée qu'incombe la tâche de régler le problème indien. Ironie de l'histoire, le 25 juin 1876, le général Custer et son régiment sont anéantis par l'ennemi sur les rives de la Little Bighorn. Ce jour-là, Crazy Horse et Sitting Bull infligent à l'Amérique sa plus désastreuse défaite. Et pourtant, elle annonce la fin d'un monde : lors des années qui vont suivre, tous les Indiens finiront parqués sur des réserves.
C'est la version indienne de l'Histoire que James Welch s'attache ici à faire revivre. Relatant par-delà les mythes et les malentendus un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine, il dit la fierté et le désespoir d'un peuple privé de ses droits, devenu étranger sur sa propre terre.
Tribu de l'Est des Grandes Plaines, les Osages, ou Ni-u-kon-ska étaient, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, un peuple de chasseurs cueilleurs et, quand il le fallait, de guerriers. Ils se nommaient eux-mêmes Wazhazhe ou Enfants-Des-Eaux-Du-Milieu. Les Osages vivaient dans la vallée fertile du Mississippi lorsque les explorateurs européens les rencontrèrent au XVIIIe siècle. Les Français, en partie desquels cette tribu doit son nom, en firent leurs partenaires privilégiés pour la traite des fourrures à un point tel qu'en 1827 un groupe de six Osages arrive en France où ils sont invités à l'Opéra de Rouen avant de séjourner à Paris. Au fil de leurs « aventures françaises », c'est l'évêque de Montauban qui dut ouvrir une souscription pour leur permettre de retourner en Amérique. Durant tout le XIXe siècle, sous la pression des colons, les Osages sont déplacés au Kansas, puis en Territoire Indien, qui devient en 1907 l'actuel Oklahoma ; enfin, au début du XXe, et pour le malheur de beaucoup d'entre eux, des gisements de pétrole sont découverts « sous » la terre de leur réserve. Les Osages deviennent alors la cible d'opportunistes malfaisants, parfois membres des autorités locales. Tous convoitent leurs richesses, sans compter les assassinats qui se perpétuent sur les « malheureux » Osages soudainement fortunés et ce, au vu et au su de tous, sous le nez de l'État fédéral. Aujourd'hui, faisant face à la réalité, renaissant des cendres de son passé, la tribu revendique son identité, sa culture et sa langue. Les récents séjours de l'auteure chez les Osages ont rendu possibles des informations inédites sur l'actuelle situation de cette tribu aujourd'hui dans la société américaine.
Marie-Claude Feltes-Strigler, Maître de conférences à l'Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle, est l'auteure d'une thèse de doctorat, « La nation navajo. Tradition et développement », ainsi que de nombreux articles et livres sur les Indiens en général. Voyageuse et chercheur de terrain chez les Navajos et les Osages, elle a collaboré avec le Navajo Sam Begay, pour son livre Moi, Sam Begay, homme-médecine navajo paru dans la présente collection.
Martin Luther King, Malcolm X, Rosa Parks. Dans la mémoire collective, ces trois noms résument trop souvent à eux seuls le long combat des Noirs américains pour l'égalité, la justice et la dignité. Au-delà du récit convenu centré sur ces grandes figures héroïques, ce livre retrace la lutte des Africains-Américains, depuis l'émancipation des esclaves en 1865 jusqu'au mouvement Black Lives Matter aujourd'hui, en redonnant toute leur place aux acteurs - et aux actrices - anonymes mais essentiels de cette histoire inachevée.
Proposant une analyse globale des mouvements de revendications noirs, l'auteure décrit avec talent la longue sortie de la ségrégation dans l'ancien Sud esclavagiste et les luttes radicales engagées par les Noirs pour y mettre un terme. Mais elle raconte aussi une histoire moins connue : celle de l'« apartheid américain » dans le Nord et l'Ouest et des mobilisations quotidiennes des Africains-Américains pour l'amélioration de leurs conditions de vie.
Donnacona, Membertou, Anadabijou, Pontiac et Kondiaronk sont les personnages centraux d'Ils étaient l'Amérique. Aucun d'eux n'a laissé de témoignage direct de sa vie ni de trace écrite, aucun d'eux n'a eu la vanité de soigner son image pour la postérité. Il a été terriblement facile d'enterrer leur importance politique et d'effacer de la mémoire collective leurs aspirations. C'est l'histoire en miettes d'un choc entre deux mondes, dont on dit à tort que l'un était ancien et l'autre nouveau, qui est racontée dans cette mosaïque de textes courts et poétiques.