Sciences humaines & sociales
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Petit manuel philosophique à l'intention des grands émotifs
Ilaria Gaspari
- Flammarion
- Champs
- 10 Mai 2023
- 9782080296313
À rebours du développement personnel, Ilaria Gaspari nous livre un guide philosophique des émotions. Nostalgie, angoisse, gratitude, etc. : les mots que nous mettons sur nos maux ont une histoire, des récits initiatiques d'Homère à Schopenhauer en passant par Spinoza. À travers ce voyage émotionnel dans le temps et la philosophie, elle partage son expérience personnelle et enjoint à se reconnaître et à s'assumer comme émotif. Car ce qu'il y a de plus intime est aussi universel : les émotions sont bien le signe de notre humanité.
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L'Art de la guerre, publié en 1521, occupe une place singulière dans l'oeuvre de Machiavel. Présenté sous la forme d'un dialogue, l'ouvrage surprend par son esprit peu machiavélique. Les considérations tactiques y côtoient des propos consacrés aux nécessités matérielles de la guerre (recrutement, armement...), orchestrant avec subtilité une réflexion sur le pouvoir. Quelles provisions valent le plus : les vivres ou les armes ? Quelles limites la politique impose-t-elle à l'art de la guerre ? Comment définir l'autorité ? Ce sont là quelques-unes des questions soulevées par Machiavel qui puise ses modèles chez les Anciens. En grand stratège, il omet parfois d'y répondre. Mais la guerre est une affaire si sérieuse qu'il faut peut-être savoir la manier avec ironie.
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L'univers est gouverné par une loi générale de la putréfaction. Dieu, les anges et toutes les créatures naissent du chaos, comme les vers apparaissent à la surface du fromage. Nous sommes des dieux, et tout est Dieu : le ciel, la terre, l'air, la mer, les abîmes et l'enfer... Tel est le credo qu'un certain Menocchio, meunier du Frioul dans l'Italie du XVIe siècle, eut à défendre devant le Saint-Office avant de périr sur le bûcher. Lecteur infatigable, exégète à ses heures, hérétique malgré lui, il s'était constitué une bibliothèque au hasard des rencontres, hors de toute discipline culturelle, prélevant librement dans les textes, élaborant sa propre vision du monde.Avec cette étude magistrale, devenue un classique de l'historiographie, Carlo Ginzburg inventait la micro-histoire et renouvelait la connaissance d'un monde resté longtemps mystérieux, celui de la culture populaire.
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Dans les campagnes du Frioul, entre le XVIe et le XVIIe siècle, d'étranges récits attirent l'attention des autorités religieuses. Les membres d'une mystérieuse confrérie, nommés benandanti, racontent se battre à coups de branches de fenouil contre de méchants sorciers armés de tiges de sorgho. L'issue de ces combats, qui se déroulent en rêve, est déterminante pour les récoltes : selon que les uns ou les autres l'emportent,l'année qui vient sera prospère ou frappée par la famine.L'Église est prise de court face à ces phénomènes : elle ne comprend pas ces pratiques à demi païennes. Les inquisiteurs tentent de faire avouer aux benandanti que ces «batailles nocturnes» sont une réédition du classique sabbat...En examinant, à la lumière des archives de l'Inquisition, le décalage entre les propos des juges et ceux des accusés, Carlo Ginzburg ouvrait la voie à un renouveau de l'historiographie - à la fois par ses hypothèses inédites sur les origines de la sorcellerie et par son choix de faire entendre les voix, longtemps ignorées, des persécutés.
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18 juin 1815, Waterloo. Près de 200 000 hommes s'affrontent sur une petite langue de terre d'à peine quatre kilomètres sur quatre : les troupes de Wellington, coalition hétéroclite de différentes nationalités, l'armée prussienne de Blücher et celle de l'empereur Napoléon. Des hommes de conditions diverses, frottés à la guerre ou non, tel ce vieux prince prussien qui confesse « puer un peu » ou ces soldats irlandais qui traquent les femmes et l'eau-de-vie, dînant d'une maigre soupe assaisonnée de poudre avant de s'endormir dans la boue.
Entremêlant avec une extraordinaire maîtrise sources et témoignages, Alessandro Barbero nous restitue le véritable déroulement, livrant ainsi le roman vrai de cette bataille légendaire.
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De quoi parlons-nous lorsque nous évoquons notre origine, nos traditions, notre identité ? Que dit, associée à ces mots devenus omniprésents, la métaphore des racines ? La nostalgie est un sentiment noble. Mais peut-elle nous aider à comprendre le monde où nous vivons ?En s'étonnant lui-même de ne plus reconnaître sa ville natale, Maurizio Bettini nous invite à une déambulation pleine de sensibilité dans la mémoire privée et collective. Sa réflexion, apaisée et érudite, opère un paradoxal retour aux racines - de Donald Trump à Romulus, en passant par Hérodote et la «cuisine traditionnelle» -, pour mieux constater que les valeurs d'authenticité et de pureté que nous leur prêtons n'existent pas.L'enjeu est de taille : il engage notre capacité à accueillir et à cohabiter avec d'autres cultures. Écartant une conception étroite de l'identité culturelle, Contre les racines nous rappelle que les cultures sont changeantes et que les traditions se choisissent.
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Histoire de la mafia ; des origines à nos jours
Salvatore Lupo
- Flammarion
- Champs Histoire
- 16 Mars 2009
- 9782081224995
La mafia. Ce nom, à lui seul, est un symbole. Celui d'une organisation criminelle tentaculaire et toute-puissante, s'étendant au monde entier, liée aux pouvoirs politiques et aux puissances d'argent au point d'être parfois conçue comme la vérité cachée de l'économie ou de la politique. Derrière la force - et l'imprécision - de ces images, il y a une histoire et des enjeux que Salvatore Lupo s'emploie à reconstruire, en s'appuyant sur une lecture sans faille des sources judiciaires et policières et sur une connaissance profonde des réalités siciliennes. Il met en évidence la continuité historique du phénomène mafieux, depuis ses débuts, dans les «jardins d'oranges» de la province de Palerme, durant les années de l'Unité italienne, jusqu'à nos jours. Chemin faisant, les légendes s'effritent et les clichés s'estompent : l'histoire agitée de la mafia, faite de crimes et d'exactions, de trahisons et de guerres internes, ne se réduit pas à l'accumulation d'aventures folkloriques ; son «irrésistible ascension», ponctuée d'alliances, de compromis, mais aussi de ruptures avec les milieux d'affaires et les forces politiques, recoupe et éclaire à tout moment l'histoire de l'Italie contemporaine.
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De l'antique sagesse de l'italie
Giambattista Vico
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 5 Octobre 1993
- 9782080707420
Ce n'est pas seulement un ouvrage patriotique sur l'Italie mais aussi un discours de la méthode où s'amorce une pensée de l'histoire que notre époque redécouvre. Pour Vico, la vérité n'est pas à chercher ailleurs que dans l'action.
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L'idee de Moyen âge ; entre imaginair et réalité historique
Giuseppe Sergi
- Flammarion
- Champs Histoire
- 26 Février 2014
- 9782081329812
Qu'est-ce que le Moyen Âge? Une époque sombre pleine d'épidémies, de famines, de superstitions? Un âge d'or fait de tournois, de vie de cour, d'elfes et de fées, de fidélité chevaleresque? Un moment prometteur qui contiendrait en germe des phénomènes aussi divers que le capitalisme, l'État moderne ou l'ascension de la bourgeoisie? Au fil des siècles, c'est bien un Moyen Âge inventé qui a pris corps dans l'imaginaire collectif. Les historiens, eux, battent en brèche ces représentations simplificatrices. Faut-il parler d'un Moyen Âge ou de plusieurs? Fut-il latin ou germanique? Quel sens donner à la notion de «féodalité»? Comment chasser l'image homogène d'un «Moyen Âge chrétien», quand on sait qu'il connut plusieurs christianismes? Mais en définitive, suggère Giuseppe Sergi, le Moyen Âge aurait surtout été une longue ère expérimentale, où furent éprouvées de nouvelles formes politico-sociales. À charge pour nous de considérer sans émotivité, sans a priori négatif ni nostalgie «l'abstraction qu'est le Moyen Âge» pour voir fonctionner, comme en laboratoire, les hommes et les structures du passé.
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Et si l'on concevait la tâche de l'historien comme l'enquête d'un Sherlock Holmes ? Si la guerre pouvait être assimilée à un crime, les coupables se dissimulant, des alibis étant invoqués, des innocents désignés du doigt ? Dans cet ouvrage - ni «livre édifiant» ni «commémoration» -, Luciano Canfora aborde la guerre non comme un monument, mais comme un événement vivant qu'il s'agirait de retourner dans tous les sens pour comprendre «ce qui s'est vraiment passé». L'enquête menée au fil de ces pages - puisqu'il s'agit bien d'une enquête - se déroule en une vingtaine de courts chapitres, tirés de conférences à la radio publique italienne, à lire d'une traite comme autant de petites histoires. Les idées reçues - surtout celles qui ont cours dans les pays vainqueurs - ne survivent pas à l'examen. La fin ne nous livre pas un unique coupable, mais nous laisse vaccinés contre les reconstructions apologétiques. C'est le livre que doit lire qui veut se faire en quelques pages une idée de la multiplicité des causes et des conjonctures qui ont conduit à la Première Guerre mondiale.
Traduit de l'italien par Leonor Baldaque et Pierre Vesperini.
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Écriture arabe ; alphabet, variantes et adaptations calligraphiques
Gabriele Mandel khan
- Flammarion
- 7 Mai 2011
- 9782081250994
C'est à la découverte de l'écriture arabe, proche de l'art par sa calligraphie et intimement liée au divin, que nous convie Gabriele Madel Khân.
Dans l'introduction de son ouvrage, l'auteur retrace l'origine de l'alphabet arabe, les influences successives qui le modifièrent et les particularités qui caractérisent cette écriture. La première partie du livre est consacrée à l'étude des lettres de l'alphabet, chaque lettre faisant l'objet d'une analyse, où graphies, prononciations et symboliques sont passés en revue.
La deuxième partie est réservée à l'analyse des différents styles et variantes calligraphiques.
Richement illustré, ce deuxième temps de l'ouvrage donne un aperçu des variantes historiques ou géographiques de l'art calligraphique :
Du coufique à l'écriture arabe en Inde, de la graphie ottomane aux recherches contemporaines, avec des applications dans des domaines comme la science ou l'art, la céramique, les compositions zoomorphes ou les végétaux. L'ouvrage se ponctue d'un glossaire et d'une bibliographie.
Réédité dix ans après sa première édition, l'ouvrage demeure une parfaite introduction à l'écriture
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«Ce livre offre des instruments pour penser un siècle fertile en transformations imprévues, reconstruit les coordonnées de nos paysages mentaux et retrace les parcours au long desquels la philosophie rencontre les savoirs majeurs de notre temps. À saisir les idées en mouvement, on perçoit mieux les grandes articulations du discours philosophique, traité ici à partir des sources premières. Aux deux modèles les plus courants que sont l'exposition linéaire - qui présente des chapelets d'opinions reliées entre elles par le mince fil de la progression chronologique - et la description, en dehors de tout contexte, de systèmes miniaturisés et isolés (supposés posséder une existence autonome et atemporelle), nous avons donc préféré un mode narratif : la représentation de scènes théoriques compactes, divisées en tableaux conceptuels, où se croisent et s'entrecroisent les arguments d'acteurs résolus à éclaircir des problèmes qui sont aussi les nôtres.»
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La bataille des trois empires
Alessandro Barbero
- Flammarion
- Au Fils De L'histoire
- 25 Août 2012
- 9782081229525
Le 7 octobre 1571, au large des côtes grecques, dans le golfe de Lépante, l'aube se lève sur une mer couverte de bateaux : d'un côté la flotte de l'Empire ottoman, de l'autre les galères de Venise, de l'Espagne de Philippe II et du Saint-Siège, unies sous la bannière de la Chrétienté. Ces deux immenses armées s'apprêtent à livrer la plus importante bataille navale de l'histoire moderne. Quel formidable jeu d'alliances politiques et militaires, d'intérêts économiques, d'ambitions personnelles, de hasards géographiques et d'aléas climatiques a conduit à cet affrontement ? Comment les visées de l'ambitieux Sélim II, de l'obstiné Pic V et du prudent Philippe II se sont-elles mêlées pour faire converger les destins de milliers de marins et de soldats vers Lépante en cet automne 1571 ? C'est ce que raconte cette fresque magistrale.
Multipliant les points de vue, faisant dialoguer avec brio les sources turques et occidentales, Alessandro Barbero tisse le récit de la fascinante montée vers la guerre qui mobilisa, deux années durant, toutes les rives de la Méditerranée. Délaissant le mythe qui a voulu voir en Lépante un "choc des civilisations" avant l'heure, il met en scène à part égale pachas ottomans et marins vénitiens, ambassadeurs espagnols et espions romains en une grandiose épopée, qui compose un tableau extraordinairement vivant de l'Europe de la Renaissance.
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L'Italie expliquée aux français
Corrado Augias
- Flammarion
- Cafe Voltaire
- 11 Septembre 2011
- 9782081264359
Voici un livre enlevé, à la fois amer et enjoué, qui tente de mettre au diapason de la réalité l'idée que les Français se font de l'Italie. Entre deux pays voisins, que l'Histoire a plusieurs fois rapprochés, l'incompréhension est à peu près totale.
Un grand Italien, qui aime et connaît la France, met les points sur les i. Parcourt l'Histoire ancienne et approfondit l'Histoire récente. Vous parle de Berlusconi et du Pape, de politique et de télévision, du goût de l'art et du goût de l'argent.