Cet essai de bioéthique propose de penser l'Homme et son avenir à travers une innovation technologique extraordinaire : les implants cérébraux. Utilisés déjà dans des contextes de maladies, son développement actuel laisse espérer pouvoir contrôler bientôt des dispositifs robotiques en connectant le cerveau à des ordinateurs équipés d'intelligences artificielles. Si les premiers résultats sont très encourageants, ces interfaces cerveau-machines posent néanmoins un questionnement éthique majeur. Que devient l'Homme si son cerveau fonctionne avec un dispositif électronique intelligent implanté ? Pourrait-on percer les secrets de ses pensées ? Pourrait-on augmenter son intelligence ou sa mémoire ? Afin d'appréhender ces trois questions, cet essai commence par penser l'Homme et son rapport aux technologies : la vulnérabilité humaine n'appelle-t-elle pas le recours aux techniques et technologies pour habiter le monde ? Pour aider certaines personnes en situation de handicap, n'a-t-on pas besoin parfois de dépasser techniquement les limites de la nature humaine ? Mais peut-on pour autant tout se permettre, même pour compenser un handicap ? Comment accompagner les chercheurs dans leur propre questionnement ? Ne serait-ce qu'une question de bon et de mauvais usage des techniques et technologies ? C'est cette aventure philosophique et bioéthique que propose cet essai.
En avons-nous conscience ? Nos paysages, en France comme ailleurs dans l'Europe et dans le monde, sont imprégnés d'énergie. Les hautes éoliennes qui fleurissent dans les champs depuis vingt ans n'en sont que les manifestations les plus visibles. Les barrages hydroélectriques, les centrales nucléaires, les terminaux pétroliers et gaziers, le charbon, ont entièrement façonné le cadre et le mode de vie de régions entières, recréant des reliefs, des sols et des milieux, faisant surgir des usines et des villes, traçant des voies ferrées et des routes. Quant aux moulins à eau et à vent qui ont précédé les révolutions industrielles, ils ont intensément redessiné les bords de rivières, les silhouettes des collines et même les remparts des villes pendant des siècles. À ces paysages de la production s'ajoutent ceux du transport et, plus prégnants encore, ceux de la consommation : ils ont été profondément remodelés par la quantité d'énergie fossile et fissile consommée depuis soixante-dix ans : lignes et postes électriques, routes et autoroutes, boulevards et rocades, hypermarchés et zones artisanales, champs agro-industriels et sites touristiques de masse... sont l'expression tangible de notre rapport à cette énergie profuse et pas chère, qui nous permet de nous déplacer et de consommer sans compter - ou presque.
L'histoire des relations entre énergies et paysages reste cependant méconnue. Cet ouvrage propose d'en esquisser une dans la longue durée : d'abord en bousculant certaines idées reçues et en révélant quelques écueils, car pour paraître évidente, une telle histoire est tout sauf un long fleuve tranquille qui nous ferait passer des forces naturelles aux énergies fossiles et à la fée électrique ; ensuite en faisant halte dans une dizaine de territoires répartis à travers la France, de façon à montrer comment cette relation entre énergie et paysage s'est nouée et a évolué au fil du temps. Ces mises en perspective révèlent à quel point la transition énergétique du XXIe siècle ouvre un nouveau chapitre de cette histoire passionnante avec un redoutable défi : réinventer un paysage énergétique désirable du quotidien pour mieux réduire nos consommations et produire sainement. Cet ouvrage vient opportunément offrir un éclairage aux débats souvent passionnés relatifs au paysage.
Avec sa personnalité hors norme, son franc-parler et son allure quelque peu extravagante pour l'époque, Einstein façonna tout au long de sa vie l'image qui est devenue peu à peu celle du génie iconoclaste, excentrique, pacifiste, athée et engagé. En le présentant comme un simple vérificateur de brevets découvrant, seul, les deux plus grandes théories du XXe siècle et comme un pacifiste fermement opposé à la guerre, les innombrables biographies qui lui ont été consacrées ont ainsi fait naître le " mythe d'Albert Einstein ".
Pour l'entretenir, certains n'ont pas hésité à gommer tous les aspects méconnus et peu reluisants du personnage, en renvoyant à un public toujours plus avide d'extraordinaire et de sensationnel l'image policée du savant idéalisé tirant la langue aux photographes. Cet ouvrage souhaite en finir avec le mythe en analysant, à partir d'archives et de documents désormais accessibles, un certain nombre d'idées reçues le concernant.
Au fil des chapitres, le lecteur découvrira toute l'ambiguïté du personnage à la fois moderne et conservateur, libéral et autoritaire, radical et opportuniste, Don Juan humaniste, pacifiste en temps de paix mais pas en temps de guerre, n'hésitant pas à renoncer à ses propres convictions au profit de ses intérêts personnels. Ce portrait sans concession présente Einstein tel qu'il fut réellement et non tel qu'on aurait voulu qu'il soit.
La science est une puissante manifestation de la curiosité humaine. Elle est une démarche qui vise à comprendre et à expliquer le monde, incluant les humains. La plupart des gens aiment la science et désirent en entendre parler ou lire sur le sujet. Si, chez certains, la science suscite curiosité et enthousiasme, chez d'autres elle provoque la crainte, l'incrédulité ou le simple déni. La science bouleverse, parfois profondément et viscéralement. Les savoirs scientifiques à la fois réconfortent et dérangent parce qu'ils abordent des questions existentielles : qui sommes-nous ? Où sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ?
Comme nous l'enseigne éloquemment l'histoire des sciences, la science bouge. La démarche du scientifique, qui ne s'arrête jamais, est de toujours tendre vers une meilleure appréhension du monde. Qu'est-ce qui donne à la science sa qualité intellectuelle première ? La réponse est simple : la science marche, elle fonctionne.
L'homme peut-il agir sur la nature sans risquer de l'altérer ? Les biotechnologies peuvent-elles aider à améliorer artificiellement les capacités naturelles de l'homme sans risquer de modifier profondément sa nature ? Les sciences convergentes aboutiront-elles à orienter l'évolution de l'homme vers un homme sublimé ? Si c'est le cas, quelles seront les conséquences pour notre humanité ? Tous ceux qui tentent de comprendre la destinée humaine ne peuvent éviter aujourd'hui de se confronter à ces questions qui touchent aux convictions profondes et intimes de chacun, quel que soit son horizon de pensée. Le courant typiquement occidental d'hyperdomination de la nature peut appeler à la prudence, mais cette prudence ne doit pas empêcher d'optimiser les savoirs au service du bien de l'homme, ni justifier une ignorance volontaire (anoia), ni conduire à un désintérêt ou un rejet des sciences.
« Que sont des "preuves sans mots" ? Comme vous le verrez au fil de ce recueil, la question n'admet pas de réponse simple et concise. Le plus souvent, il s'agit de figures, schémas ou diagrammes qui aident le lecteur à comprendre pourquoi un énoncé mathématique particulier peut être vrai, ainsi qu'à voir comment on pourrait tenter de le démontrer. Parfois, une ou deux équations peuvent être incluses pour aider l'observateur dans sa démarche. Mais l'essentiel est de fournir des indications visuelles propres à stimuler la pensée mathématique. » Aider le lecteur à comprendre par l'image la validité d'un énoncé mathématique : tel est donc le pari de Roger B. Nelsen dans Preuves sans mots. Le présent ouvrage, qui réunit les deux volumes originaux, est préfacé par Jean-Paul Delahaye, traduit et adapté par Jean-Marc Lévy-Leblond. Roger Nelsen est le fondateur et le directeur du Global Consciousness Project (GCP), fruit d'une collaboration internationale de scientifiques, d'artistes, et de citoyens intéressés par les aspects extraordinaires de la conscience humaine. Depuis 1980, il coordonne des travaux expérimentaux au Princeton Engineering Anomalies Research (PEAR) à l'Université de Princeton. Spécialiste de psychologie cognitive expérimentale, il s'intéresse tout particulièrement au domaine de la perception. Il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles en lien avec ses recherches.
La comparaison, trop commode, du langage avec un code amène à penser que la fonction fondamentale de la communication linguistique est la transmission d'informations.
On est alors conduit à croire que tout ce qui est dit l'est au même titre, avec le même statut d'assertion.
En fait, les diverses indications qu'apporte un acte d'énonciation se situent souvent à des niveaux tout à fait différents. il y a ce dont on entend explicitement informer l'auditeur, mais il y a aussi ce qu'on présente comme un acquis indiscutable dont on fait le cadre du dialogue. et il y a enfin ce qu'on laisse à l'auditeur le soin de deviner, sans prendre la responsabilité de l'avoir dit.
Une sémantique qui s'en tiendrait au niveau de l'explicite serait totalement artificielle : elle rendrait incompréhensible le discours, l'activité effective accomplie au moyen de la parole. mais surtout, elle défigurerait la langue elle-même ; c'est en effet un trait inhérent à la langue, et l'un de ses traits les plus constants et les plus fondamentaux, que de permettre aux interlocuteurs d'instituer entre eux un réseau de rapports implicites.
De Molière à nos jours, la médecine et le théâtre font bon ménage, mais leurs relations sont complexes. Par « médecine au théâtre », il faut entendre comme le fait ce petit dictionnaire non seulement les théories, les pathologies et les pratiques médicales, mais aussi les médecins, les malades et les maladies, à partir du moment où ils entrent sur scène, dans des pièces écrites (ou traduites) en langue française. Ainsi, font l'objet de notices : 1. les pièces de théâtre à thème médical ou signalant dans leur distribution un ou des médecins, ou bien un ou des malades ; 2. les auteurs dramatiques, metteurs en scène et acteurs malades et/ou médecins ou étudiants en médecine ; 3. les malades et les maladies, réelles ou allégoriques ; 4. la médecine tant scientifique que parallèle ; 5. les utilisations du théâtre par la médecine : art-thérapie, apprentissage du dialogue médecin/malade, éducation sanitaire du public. Tous les genres sont explorés : tragédie, comédie, vaudeville, théâtre de boulevard, opéra, opéra-comique, opérette.
Les formes numériques du discours sont devenues dominantes dans nos sociétés : pour lire la presse, commander un billet de train ou souhaiter un anniversaire, nous passons volontiers par Internet et ses multiples possibilités d'échange communicationnel. Partant, le discours s'est technologisé et nos modes d'écriture et de lecture portent les traces de cette conversion numérique du langage.
Cet ouvrage offre une synthèse de ces transformations saisies par le prisme de l'analyse du discours numérique, nouvelle approche qui décrit les formes et les pratiques discursives, de l'hypertexte au hashtag en passant par le commentaire, l'écrilecture, le profil, le trolling, la trace numérique, et toutes les façons d'écrire et d'interagir en ligne. Construit comme un dictionnaire proposant des synthèses claires et référencées, il propose des concepts et des outils méthodologiques nécessaires à l'analyse de la communication numérique.
Les liens qui unissent la science française et la science russe datent du 22 décembre 1717, quand le tsar Pierre le Grand est élu membre, « hors de tout rang », par acclamation. Ainsi, au cours des trois cents ans qui nous séparent de l'élection de Pierre le Grand, les échanges scientifiques entre la France et la Russie se sont développés grâce à des membres de l'Académie des sciences de France qui ont choisi, à un moment de leur vie, d'aller servir la Russie, ou grâce à des scientifiques russes qui ont été élus membres étrangers de cette Académie. Il y eut aussi des scientifiques qui, dans le tourbillon des événements du XXe siècle ont choisi de quitter la Russie pour la France, devenant, de par la qualité de leurs recherches, membres de l'Académie des sciences.
Depuis cette date, ce sont près de cinquante membres de l'Académie des sciences qui, Français, Russes ou étrangers, devenus membres, associés étrangers ou correspondants, ont contribué aux progrès et au rayonnement de la science qu'ils ont tous sincèrement et fidèlement servie.
C'est le destin de ces hommes éminents et hors du commun que retrace ce livre au travers des documents conservés aux Archives de l'Académie des sciences de France et consultables par le public.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'exploration des fonctions cérébrales est prônée à la fois dans le cadre de la philosophie empiriste, plus spécialement lockéenne, et dans celui du programme cartésien. C'est ainsi que le cerveau acquiert son statut d'objet légitime pour une science nouvelle, qui serait une physique de l'esprit.
Alors que la mise en oeuvre effective de cette exploration était redoutable, les questions touchant la matière cérébrale étaient déjà débattues : la matérialité et la localisation des facultés, le rôle de l'âme, l'identité humaine, le parallélisme, la perception, la mémoire, la plasticité et la pathologie mentale. Le cerveau occupait désormais une place centrale dans la connaissance de l'homme et contribuait à la construction d'une anthropologie philosophique.
Cet ouvrage donne un aperçu de la fécondité et de l'actualité de ces réflexions issues de grands médecins et philosophes de cette époque, tels Hooke, Locke, Diderot, Willis, Reid, Bonnet, Malacarne, Kant, E. Darwin, Cabanis et Gall.
Le traitement de ce que le XVIIIe siècle comprenait sous le terme de cancer a mobilisé des catégories très diverses d'acteurs de la santé. On considère les relations qu'entretiennent avec le monde de la médecine « académique » ou « professionnelle » des promoteurs de remèdes suspects de « charlatanisme ». L'étude des concurrences opposant différentes catégories de soignants médecins, chirurgiens, empiriques, auteurs de « remèdes à secret », guérisseurs donne lieu à un essai de classification des organes affectés de « tumeurs » : sein, utérus, sexe masculin, foie, etc. Une galerie des thérapeutes les plus répandus ou les plus contestés fait apparaître la mécanique d'un marché où entrent en jeu stratégies de crédibilité, organisation de réseaux, « batailles des gazettes », exploitation des tendances culturelles du moment (retour à la nature, mesmérisme), etc. L'écart entre l'arsenal médical des empiriques et de nouveaux traitements de la maladie se creuse à l'approche de la Révolution à travers une mutation empruntant ses découvertes à la chimie, à l'électricité, à l'expérimentation animale ou collective, à l'anatomo-pathologie ou aux plantes du Nouveau Monde.
À la Renaissance, le roman traverse une crise qui le conduit à prendre des formes paradoxales. De cette crise naîtront les formes romanesques de l'âge classique, en lesquelles sont renouvelées les modalités de la mise en récit et de la place du narrateur, ainsi que la manière pour le roman de construire un univers fictionnel. Au même moment ont lieu de grandes transformations scientifiques fondatrices de la modernité : invention de la physique galiléenne, de l'algèbre symbolique, de la perspectiva artificialis, de la matière-étendue cartésienne. Ne relèvent-elles pas aussi d'une nouvelle mise en récit ? Le cosmos infini de la nouvelle physique a-t-il à voir avec la nouvelle manière pour le roman de faire monde ? N'y a-t-il pas, dans le nouveau récit de l'équation, une voix narrative qui répond à celle qui émerge au même moment dans le roman ?
À travers ces questions, ce livre invite à une nouvelle manière de faire de l'histoire des sciences : non pas une histoire des concepts ou des méthodes, ni une histoire des pratiques et des styles, mais une histoire des modes d'intervention dans la science de celui qui en raconte le récit, modes d'intervention dont dépendent les méthodes et les concepts.
À l'époque de la biomédecine, de l'essor des biotechnologies, de la mise en banque massive du vivant dans les biobanques, des techniques d'édition du génome, du contrôle neuronal des prothèses, il apparaît de plus en plus clair que les nombreuses interactions entre la vie et la technique soulèvent des enjeux philosophiques, épistémologiques et éthiques majeurs.Suivant l'intuition de Georges Canguilhem, qui avait indiqué l'opportunité de constituer une « philosophie biologique de la technique », et à travers un dialogue serré avec une série cohérente d'auteurs (de Descartes, Kant, Kapp et Espinas jusqu'à Bergson, Le Roy, Teilhard de Chardin, Canguilhem, Leroi-Gourhan, Lafitte et Simondon), Emanuele Clarizio dresse une pensée de la vie technique dans laquelle la vie est entendue comme une mouvance d'artificialisation, et la technique comme une fonction biologique, proposant un cadre conceptuel pour appréhender les techniques contemporaines.
Peut-on penser le sexe sans penser à nous ? Cette anthologie propose un itinéraire à travers le monde vivant qui permet de prendre la mesure de la diversité des modes du « sexe » chez les animaux, les végétaux, mais aussi les bactéries. Ce volume, Femelles et Mâles ? Histoire naturelle des (deux) sexes, examine deux niveaux de définition du sexe : le sexe comme forme corporelle enveloppant des gamètes (des cellules reproductives : le spermatozoïde et l'ovule) ou des gonades (des organes de fabrication des gamètes) ; et le sexe comme mélange génétique, pouvant servir à la reproduction lorsque deux gamètes s'unissent. Confrontant des textes historiques, des travaux de biologistes contemporains et des analyses historiques et critiques issues notamment de la tradition féministe, cette anthologie est un outil indispensable pour se demander ce qu'il en est de la différence des sexes, et en particulier de la distinction mâle/femelle, chez les vivants. Le volume 2 du Sexe biologique a paru aux éditions Hermann au printemps 2014.
Les paradoxes de la découverte scientifique sont bien connus : souvent, ce que l'on cherche n'est pas trouvé, ce que l'on trouve n'était pas cherché. Et pourtant, impossible à planifier, difficile à gérer, toujours mal évaluée, la recherche avance. Dans un texte contrasté, à la croisée des chemins de la vulgarisation, de l'histoire et de la philosophie des sciences, l'auteur explore la nature de la connaissance et de la recherche via un mode d'exposition faisant largement appel à l'analogie. L'accent est mis sur une interprétation de la recherche à l'aide de la dialectique et des systèmes dynamiques, respectivement cadres généraux philosophique et mathématique, des phénomènes évolutifs à causalité multiple (parfois contradictoire) et non instantanée.
La complexité est devenue désormais le trait essentiel de la plupart des approches scientifiques contemporaines. Cependant, elle n'a pas encore reçu d'approche philosophique qui l'inscrit dans un discours de fondation ou de fixation ontologique. Pour cela, il faut s'adresser à la discipline qui fait de la description de la phénoménalité sa tâche principale et constitutive : la phénoménologie. Quel rapport subsiste entre la phénoménologie et la complexité ? Comment la phénoménologie, en tant que discipline d'interrogation de la phénoménalité comme telle, peut répondre aux problèmes et aux questions soulevés par la théorie de la complexité et, par conséquent, au changement radical de paradigme dans les sciences ? De telles questions s'avèrent être essentielles, surtout parce que, au XXe siècle, l'importance de la phénoménologie pour la philosophie va de pair avec l'importance de la théorie de la complexité pour toutes sortes de disciplines scientifiques. En dépit de cette spécularité, la phénoménologie et la théorie de la complexité ne se sont jamais rencontrées, leurs parcours d'interrogation ne se sont jamais croisés : elles n'ont jamais reçu une thématisation commune, systématique, elles n'ont jamais été interrogées ni problématisées dans leurs relations structurelles, et, si parva licet componore magnis, nécessaires. Ce livre propose une approche systématique de la complexité du point de vue phénoménologique et s'oriente vers une nouvelle interaction entre les savoirs positifs et la philosophie.
Pourquoi les cristaux ont-ils des faces naturelles planes et lisses ? Pourquoi présentent-ils cette symétrie qui fait leur beauté ? Pour répondre à ces questions, le présent ouvrage nous entraîne dans l'histoire de la pensée scientifique, de Pythagore à nos jours. On y voit la science faite de labeurs quotidiens, d'accumulations, d'infimes déplacements, d'emprunts, d'hésitations, d'avancées, de reculs, de controverses, de généralisations hâtives, de fulgurances, de retours à d'anciennes conceptions, revisitées avec des yeux neufs. Elle est aussi une histoire de femmes et d'hommes, avec leurs affects, leurs préventions, leurs haines parfois, leur culture et leur environnement toujours. Cette histoire, mineurs, forgerons, joailliers, techniciens, philosophes, descripteurs, chimistes, naturalistes, physiciens, mathématiciens de diverses époques et civilisations, ont contribué à l'écrire, à égalité de dignité. Elle nous montre une science en constante construction, qui a toujours à apprendre aux yeux de l'autre.
Les nanotechnologies ne désignent pas seulement la miniaturisation des objets techniques, mais plutôt un ensemble d'initiatives de politique scientifique et industrielle à l'échelle mondiale, mêlant des pôles de compétitivité en concurrence, des scénarios du futur et des dispositifs d'engagement des publics en vue de faciliter « l'acceptabilité sociale » des recherches par la prise en compte de leurs « impacts éthiques et sociétaux ». Cet agencement est aujourd'hui le cadre à l'intérieur duquel se fabrique le futur, par la définition de ce qui est désirable et par l'identification des bons leviers d'action. Loin toutefois de se limiter à cette « colonisation » du futur au service des intérêts du moment, les nanotechnologies peuvent être envisagées en temporalité longue, par l'examen des nouveaux modes d'action sur la matière qui s'inventent dans les laboratoires et dont il faut évaluer la portée philosophique.
La seconde moitié du XVIIIe siècle - le siècle des Lumières - se passionna pour l'électricité naissante. Au-delà des expériences de physique amusante, on découvrait la ressemblance de la foudre avec l'électricité artificielle produite par les machines à friction. Les paratonnerres de Franklin s'élevaient un peu partout en Europe et les « physiciens électrisants » s'essayaient à guérir la paralysie par les commotions de la bouteille de Leyde. Un des acteurs représentatifs de cette effervescence intellectuelle fut l'abbé Pierre Bertholon (1741-1800), professeur de physique expérimentale des États de Languedoc à Montpellier. Le « savant abbé Bertholon », membre d'une douzaine d'académies provinciales et étrangères, présentait à celles-ci des mémoires qui étaient souvent couronnés. Il publia trois ouvrages qui furent traduits dans plusieurs langues et fondèrent sa célébrité : De l'électricité du corps humain dans l'état de santé et de maladie (1780 et 1786) ; De l'électricité des végétaux (1783) ; De l'électricité des météores (1787).
Bertholon établit les premiers paratonnerres à Paris et prit une part active au fameux « procès du paratonnerre » à Arras, que gagna le jeune avocat Robespierre. Ses théories sur l'électricité médicale furent critiquées par Marat, mais Galvani lui emprunta l'expression « électricité animale ». Partisan de l'origine électrique des tremblements de terre, il proposa des « para-tremblements de terre », paratonnerres inversés.
L'abbé Bertholon s'intéressait aussi à l'agronomie, à la salubrité publique et publia un mémoire sur les manufactures de Lyon, petit traité d'économie libérale.
À travers cette biographie scientifique de l'abbé Bertholon, sont abordées les questions scientifiques, médicales et sociales qui préoccupaient la « République des lettres » à la fin du XVIIIe siècle.
Ce livre d'exercices envisage la géométrie plane comme un cas particulier de la géométrie de l'espace. Il est original et conforme aux programmes. Les exercices, gradués par niveau de difficulté, sont tous corrigés. Chaque chapitre comporte des rappels de cours concis et précis, sans démonstration. On trouvera ici des démonstrations de cinq grands problèmes de la géométrie. Ainsi, l'étude du solide de Poinsot, plus connu sous le nom de grand dodécaèdre, est présentée accompagnée de sa réalisation concrète ; on trouve également le pentagramme mystique de Pythagore, l'icosaèdre, le nombre d'or, etc. Les propriétés du tétraèdre orthocentrique y sont également développées qui généralisent les propriétés rencontrées en géométrie du triangle.
Ce traité en 5 tomes, qui expose les relations entre la théorie du potentiel et celle des processus stochastiques, s'adresse à tous les ingénieurs ou scientifiques utilisant les probabilités. Sommaire : I. Espaces Mesurables, Chapitres 1 à 4 Lois de probabilité et espérances mathématiques ; compléments de théorie de la mesure ; processus stochastiques. II. Théorie des martingales, Chapitres 5 à 8 Généralités et cas discret ; Martingales en temps continu ; Décomposition des surmartingales applications ; Intégrales stochastiques structure des martingales. III. Théorie discrète du potentiel, Chapitres 9 à 11 Noyaux et fonctions excessives. théorie des réduites et du balayage. Méthodes nouvelles en théorie des capacités, application aux maisons de jeux. IV. Théorie du potentiel associée à une résolvante, Chapitres 12 à 16 Semi-groupes et résolvantes ; Construction de résolvantes et de semi-groupes ; Processusde Markov ; Fonctions excessives et fonctionnelles additives : processus droits et transformations multiplicatives ; V. Processus de Markov : compléments aux calculs stochastiques, Chapitres 17 à 24 rappels sur « les processus droits », processus homogènes, retournement du temps ; Processus à naissance aléatoire ; Ensembles aléatoires, excursions ; Décompositions chaotiques,. Quelques applications à l'analyse. Compléments de calcul stochastique. Récurence transfinie et mesurabilité.